— Et c’est en calculant de cette façon que vous parviendrez à déterminer la formule à utiliser pour que ce problème soit percé à jour.
La sonnerie retentit dans les couloirs, signalant la fin des cours et d’un calvaire, pour certains. Ce simple signal suffit à réveiller une grande partie de la classe, ayant préféré rattraper des heures de sommeil épuisées sur leurs smartphones plutôt que de prendre la peine de suivre un cours ne pratiquement personne ne prêtait attention.
Les apprenants se levèrent tous d’un même geste et commencèrent à sortir de la salle en un bloc serré tandis que le prof tentait vainement de leur dicter les devoirs à faire pour le prochain cours avant de se pousser un soupir résigné et, prenant sa sacoche, de se mêler à la foule compacte d’élèves qui se démenaient pour rejoindre les couloirs leur permettre de d’achever leur journée de dur labeur.
Une fois que la petite foule de trente-deux personnes eut évacué les lieux, la jeune fille daigna enfin à fermer son petit bouquin et, récupérant son sac, abandonna sa table pour sortir de la classe. Des yeux verts en amande, un peau mate, un corps simple aux formes normales, pour une fille de son âge ; Galadis, cette fille moyenne qui ne parlait que très peu, n’a rien de réellement exceptionnel, qui la démarquait des autres, si ce n’était cet élément qui faisaient toute la différence : ses cheveux. Atteignant tout juste ses épaules, ses mèches, assez ondulées, possédaient un particularité laissant apparaître toute la différence de leur propriétaire car, bien que cela paraisse invraisemblable ou simplement impossible pour beaucoup, ils étaient bleus. Bleus, un bleu foncé mais possédant d’étranges reflets turquoises, par endroit, laissant les curieux penser à un simple effet d’optique.
Tandis qu’elle s’approchait de son casier pour y ranger ses livres de la journée, la jeune lycéenne fut interrompue dans sa route par une main qui vint s’accrocher à son épaule, ne lui laissant d’autre choix que de se retourner complètement pour faire face au propriétaire de la main.
— Galadis, déclara cette voix.
La première a choisi que remarqua la jeune fille fut que, malgré son aisance à s’exprimer, le jeune homme qui lui faisait face n’est clairement pas d’ici. De ses courts cheveux sombres, son teint très clair et ses yeux bruns assez bridés, Galadis devina qu’il devait être originaire d’Asie. Elle songea d’abord, distraite, à la Chine ainsi que Singapour avant de finalement se tourner vers le Japon qui semblait mieux correspondre à l’œuvre de ses yeux. Ce fut au nom de confirmer ce qu’elle a déjà compris. Il prit une grande inspiration.
— Je m’appelle Zacharie et j’ai dix-sept ans. Nous sommes dans la même classe. Au début, je ne voyais rien d’extraordinaire en toi, si ce n’est tes cheveux bleus... tu étais une fille de plus que je croisais dans les couloirs et rien d’autre. Pourtant, c’est en te croisant, encore et encore que je suis mis à remarquer tes yeux aux reflets émeraudes, ta peau semblant briller au soleil, tes cheveux rappelant si bien l’océan. Je n’ai jamais ressenti cela envers une autre personne, auparavant.
Elle comprit, une nouvelle fois. Commentaire a-elle fait pour ne pas le reconnaître plus tôt ? Ce garçon faisait partie de ceux qui figuraient en tête de liste de toute lycéenne qui se donnait pour passe-temps d’en créer. Sakai était beau, terriblement, et est autant apprécié des filles, pour son caractère romantique que des enseignants, pour ses bonnes notes. Les minutes passent sans que Galadis ne se décide à sortir de ses réflexions. Semblant remarquer qu’elle ne comptait pas parler plus, Zacharie se courba complètement, face à elle, une rose rouge dans ses yeux mains.
— Accepte mon amour, s’il te plaît.
Malgré l’important circulation qui continuait de régner dans les couloirs, il est facile de remarquer toute l’attention qu’a attiré la déclaration de Sakai.
— Non.
Sans plus un mot, Galadis se retourna et reprit sa route en direction de la sortie. L’ombre de l’arbre sous lequel elle a pris l’habitude de se rendre depuis près de trois ans abritait déjà une personne qui semblait l’attendre calmement, l’observateur déjà de son sourire amusé.