- Prologue -
Stalingrad, début 1942.
Les coups de feu résonnaient, fusaient, vrillaient tout autour de mon corps, mais moi, je ne pouvais que rester inerte. J'étais comme paralysé, planté là par la douleur, ne sachant même pas si j'étais réellement encore vivant. Il faisait si froid..., je sentais les flocons de neige se poser délicatement sur mon visage pâle et bleuté, essayant en vain de m'arracher un sourire. La beauté de la saison contrastait si violemment avec l'horreur de la situation : le sang, les cadavres, les blessés, les larmes ; que c'en était presque risible.
Ma mère a tant pleuré quand je lui ai parlé de mon affectation, ma "promotion", comme on l'appelait ; j'avoue ne pas avoir compris tout de suite pourquoi, puisqu'après tout, j'allais devenir un des héros de mon pays, un fondateur, un des pionniers de l'Allemagne promise, une patrie somptueuse, imposante, dominante, belle et victorieuse.
Certes, je n'ignorais pas le fait qu'en réalité, nous n'étions que des porcs envoyés à l'abattoir, et que très peu d'entre nous survivraient ; mais j'avais de l'espoir, une richesse qu'un soldat ne devrait jamais posséder.
Je laissais les sons éclater, le sang couler, les cris retentir, mais je ne bougeais pas, plus, retenu au sol, gelé, rendu inapte à la tâche que le Führer m'avait confiée. J'étais là, comme un vulgaire nouveau-né, incapable d'agir de moi-même.
Jusqu'à ce que mes iris gris rencontrent les siens, bleus. Jusqu'à ce que j'aperçoive son sourire tordu, grave et triste, ses traits tirés, marqués, et que je lise la peur et l'altruisme dans son regard. Jusqu'à ce que je l'aperçoive, caché derrière des pierres, non loin, mais à une distance sécurisée du théâtre des opérations, à l'affut du moindre soubresaut, du moindre tir ennemi, de la moindre lamentation.
Je ne bougeais plus, jusqu'à ce que je le vois, lui.
Les coups de feu résonnaient, fusaient, vrillaient tout autour de mon corps, mais moi, je ne pouvais que rester inerte. J'étais comme paralysé, planté là par la douleur, ne sachant même pas si j'étais réellement encore vivant. Il faisait si froid..., je sentais les flocons de neige se poser délicatement sur mon visage pâle et bleuté, essayant en vain de m'arracher un sourire. La beauté de la saison contrastait si violemment avec l'horreur de la situation : le sang, les cadavres, les blessés, les larmes ; que c'en était presque risible.
Ma mère a tant pleuré quand je lui ai parlé de mon affectation, ma "promotion", comme on l'appelait ; j'avoue ne pas avoir compris tout de suite pourquoi, puisqu'après tout, j'allais devenir un des héros de mon pays, un fondateur, un des pionniers de l'Allemagne promise, une patrie somptueuse, imposante, dominante, belle et victorieuse.
Certes, je n'ignorais pas le fait qu'en réalité, nous n'étions que des porcs envoyés à l'abattoir, et que très peu d'entre nous survivraient ; mais j'avais de l'espoir, une richesse qu'un soldat ne devrait jamais posséder.
Je laissais les sons éclater, le sang couler, les cris retentir, mais je ne bougeais pas, plus, retenu au sol, gelé, rendu inapte à la tâche que le Führer m'avait confiée. J'étais là, comme un vulgaire nouveau-né, incapable d'agir de moi-même.
Jusqu'à ce que mes iris gris rencontrent les siens, bleus. Jusqu'à ce que j'aperçoive son sourire tordu, grave et triste, ses traits tirés, marqués, et que je lise la peur et l'altruisme dans son regard. Jusqu'à ce que je l'aperçoive, caché derrière des pierres, non loin, mais à une distance sécurisée du théâtre des opérations, à l'affut du moindre soubresaut, du moindre tir ennemi, de la moindre lamentation.
Je ne bougeais plus, jusqu'à ce que je le vois, lui.
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