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《Luna》

Je crois que je suis moi, toi ou elle. Je ne sais pas trop. Je n'entends personne dans le couloir des monstres affamés de mon sang. Je ne suis pas en sécurité. Où sont-t-ils ?

Ils veulent me tendre un piège. Je dois m'enfuir avant qu'ils ne me tuent.

Le couloir.

Tu forces la porte et la tape fort avec ton coude, puis avec la chaise. Tu ouvres la porte qui t'as toujours fait peur. Celui qui te mène en enfer.

Tu te diriges vers le couloir. Tu cours vite. Tu as toujours eu peur de tout ça. Ta respiration est saccadée.

Luna marche vers la porte. Tout est anormale dans sa tête. Elle ne cesse de changer. Elle est imprévisible. Elle peut défier la mort mais aussi bien la craindre. Elle va vers la personne au sol. Elle est morte dans le secteur A. Elle s'approche du corps inerte et froid.

Je le regarde. Je lui donne un coup de pied. Il ne bouge pas. Je le prends et l'enferme à double tour. J'ai peur qu'il ne me dévore avec ses piques. Je dois rester méfiante. Ces montres peuvent m'étouffer avec leurs tubes et leurs poches de liquides d'eau arc-en-ciel.

Tu le déplaces tremblante et le pose dans le placard. Tu n'es plus aussi sûr de ce que tu fais. Tu regardes autour de toi et tu vois plusieurs morts. Habituellement tu n'en vois jamais. Les monstres t'évitent ou te font peur. Tu ne veux ni les toucher ni les voir.

Luna se déplace parmi les écrans prévenant d'un danger nommé Coronavirus.

Elle ne cesse d'être lunatique. Peur sans avoir peur. Elle croit en un monde qui n'existe pas. Il faut l'arrêter avant qu'elle ne fasse une crise. Elle voit des diables qui sont en réalité d'autres patients. Elle voit aussi Isen.

Je crois que je vois enfin un humain. Mon ami. Je le vois, il porte le ciel sur ses lèvres. Comment a t'il fait ? Je lui dis que nous devons fuir mais il me demande de m'éloigner. Il me dit qu'un virus est peut-être en lui mais qu'il a réussi à se libérer de l'emprise de sa maladie.

"Tu n'es pas malade" lui dis-tu. Pourquoi te ment-il. Il n'est pas malade tous comme toi d'ailleurs. Vous viviez ensemble dans un enfer et voilà qu'il veut partir. Non, ton protecteur ne partira pas.

Luna le retient avec force. Elle lui demande de ne pas le laisser avec les monstres. Isen lui met un masque sur sa bouche et lui dit que plus personne n'est en vie. Ils sont tous morts. Il lui dit qu'il se sent libre. Plus personne à tuer. Plus de craintes. Seulement lui et elle.

Alerte au coronavirus. L'écran ne cesse de parler. Isen, tremblant, prend un marteau et casse l'écran. Je le regarde avec attention. Il me protège. Il restera c'est tout ce qui me reste. Je ne veux plus du ciel sur moi. Je l'arrache et le jette. Je lui demande "Pourquoi ?"

《Isen》

Ma petite fleur a peur. Il faut que je l'aide avant qu'elle ne face une crise. Je me suis enfin libéré des chaines qui me retenaient prisonnier. Et elle est toujours enfermée. Je voudrais tellement l'aider. Elle est mal dans sa tête. J'entends plusieurs sons comme la colère de la pluie.

Cette chose m'inquiète, ma maladie n'est pas complètement finie mais j'ai déjà conscience de ce que je fais et de ce qu'il se passe. Le coronavirus a tué tous les humains normaux. Nous sommes anormaux. Le coronavirus a eu pitié de nous. Les gens n'ont jamais voulu nous approcher.

Un papillon. Il fait trop de bruit. Je lui arrache ses ailes. C'est tellement satisfaisant d'écraser quelqu'un d'autre.

Enfin sortis de cet hôpital. Sons. Noir. Je ne veux pas je casse tout sur mon passage. Je prends Luna et la regarde. Elle est calme. Depuis que je lui ai enfoncé cette seringue.

Mon nom est Isen. Je ne dois céder à aucune folie. Je porte toujours le masque et je suffoque. Luna est lourde. Le marteau aussi. Je vois un humain. Il se dirige vers un casino. Je le suis. Il vole des paquets d'eau et des gels. Il se lave le corps avec un gel.

Je me dirige vers lui et lui fracasse le crâne.

Je lâche l'arme. Pourquoi j'ai fait ça ?

Le docteur a dit que les crises de folies avaient pris fin. Alors pourquoi je l'ai fait ? Je regarde Luna. J'ai peur de la tuer, je bascule en arrière.

Elle m'en voudra. Je prends le temps de cacher le corps sous un étalage. Luna est tellement belle. Ses cheveux coupés et noirs sont tellement beaux. J'aurai voulu l'embrasser mais coronavirus. Ce foutu coronavirus. Comment l'éliminer ?

Je vois un autre humain. Encore ? Il pointe son pistolet sur moi.

Je lève les mains en l'air. Il dirige son œil vers le cadavre. Il me demande ce que j'ai fait. Je ris et lui dis rien, je veux seulement survivre. Il met des gants et s'approche de moi en me demandant ce que je regarde sur le côté. Je lui réponds juste "Mon amie".

Elle n'existe pas ton amie à moins qu'elle soit un des sacs de farine. Quoi ? Elle n'existe pas ton amie... Si elle existe. Elle n'existe pas je te dis, tu es seul au point d'être devenu fou ? Il s'agit seulement de sacs de farine et de paquets d'eau. Alors, elle n'a jamais existé ?

Je crois que je délire complètement. Mais si elle n'a jamais existé alors lui non plus n'a jamais existé. Haha je vais te tuer. Je cours vers lui. Et le plaque au sol. Mais lui tire 4 coups. Jambe, bras. Je ne peux plus bouger. Luna revient. Je la vois s'en aller lentement...

Je me lève lentement toujours saignant je prends une baguette mouiller par l'humidité de la climatisation. Dégoûtant je crache. Je n'arrive pas à manger sans que le sang ne me perturbe le gout du pain. Je crois que je mourrai comme tout le monde mais pas du coronavirus. Je ferme mes yeux.

¤°¤°¤°¤°¤°¤°¤

Je ne suis pas mort du coronavirus donc je suis un survivant haha.

Je tousse toujours et sens la chaleur remonter.

La chaleur de ma Lune froide.

Je sors un papier de ma poche. "Positif au coronavirus."

© eclairauchocolatnoir ,
книга «Survivants».
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