Introduction
Pas de remords... Jusqu'à présent. (Akara x Donovan)
Swann (Creepypasta)
Pas de remords... Jusqu'à présent. (Akara x Donovan)
Univers : The Red Strings Club (jeu-vidéo)
Inspiration : le twist final
Ton : triste et sérieux

Donc je reposte l'un de mes anciens OS sur un jeu que j'adore et malheureusement très méconnu, The Red Strings Club. Je vous le conseille vivement d'ailleurs, j'ai trouvé l'histoire fantastique ^^
Je tiens à poser un avertissement, cet OS aborde des sujets sensibles tels que la mort, la trahison, les remords et le suicide. Je prends ces sujets très à cœur, cet OS n'est que la conséquence d'une question que je m'étais posée suite à la fin du jeu, une suite que je trouve logique par rapport aux personnages et à l'histoire. Si vous y êtes sensibles, je vous conseille donc de ne pas lire cet OS.

Et une alerte spoil est évidemment mise, vous ne risquez pas de comprendre tout de suite sans avoir vu le jeu ^^
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Dans cette ville, nous sommes dans un futur. Proche, lointain ? Nul ne le sait. Une chose est sûre cependant...

Les temps ont changés.

Sur le toit d'un bâtiment était assis une jeune fille. Ses cheveux étaient courts et roses vifs, ses yeux étaient turquoises. Elle portait une tenue de serveuse plutôt masculine cependant, les couleurs étaient bleu marine et blanc. Deux sortes de cornes bleues mécaniques, comme celles des robots, dépassaient sa chevelure et étaient visibles de chaque côté de sa tête. Quoi de plus normal pour un androïde ?

Akara contemplait le soleil couchant sur la ville, songeuse. Ses jambes se balançaient doucement dans le vide, Akara ne faisait aucun son, que ce soit dans sa respiration ou ses mouvements. Elle semblait... Absente. Ailleurs. Elle semblait déconnectée du temps.

Tout le plan avait été parfait... En quoi tout cela aurait pu foirer ? Quand l'androïde avait-elle scellé son destin ? Elle n'avait plus le contrôle sur rien... Son aire de jeu lui était étrangère désormais. Quand avait-elle perdu le contrôle ? Le robot se laissa plonger dans ses souvenirs les plus enfouis, cherchant en elle-même quand tout avait basculé... Elle fouilla avec facilité le fond de sa mémoire et remonta de fil en aiguille les évènements tout tracés, en suivant le fil rouge.

Ses touts premiers souvenirs refirent surface. Des réminiscences... Elle ne chercha pas à les provoquer, elle croyait les avoir oubliés. Ces souvenirs dataient de très longtemps, plusieurs siècles, si ce n'est un millénaire peut-être.

Le tout premier... Son tout premier souvenir, bien enfoui au fond de sa mémoire. Les décors sont un peu flous, comme un myope à qui on aurait enlevé les lunettes. C'est majoritairement blanc, Akara était sur une surface dure et froide... Et était également bien plus petite qu'aujourd'hui. Elle y voyait une présence humaine en face d'elle, entendant des paroles étouffées, puis des mots bien distincts :

"Voilààààà ! C'est fait ! Tu es enfin mise au point, c'est génial ! Comment vais-je t'appeler... Akara ! Tu te nommeras Akara !"

Information enregistrée

L'humain en face avait eut un petit rire, bien amusé. Et émerveillé au fond :

"Tu es sacrément intelligente... Tu as réussi à comprendre ! C'est génial ! Je vais le remporter, ce concours de robotique ! C'est sûr et certain !"

Robotique ?
Terme inconnu.
Recherche en cours...
Robotique, nom féminin :
Ensemble des études et des techniques autour des robots. La robotique englobe la fabrication, la conception, la réalisation des robots, mais aussi leur utilisation pour une tâche déterminée dans une situation précise ou non.

Information enregistrée.

L'humain flou semblait immobile depuis un petit bout de temps. Il avait approché ensuite, au point où Akara ne distinguait plus rien, seulement une couleur... Beige ? Les sons lui étaient parus étouffés quelques instants avant que tout n'était redevenu à la normale. Akara distinguait maintenant ce qui se trouvait dans la majorité de son champ de vision, de la peau. Une main plus précisément. Celle-ci s'était enlevée et l'IA nouveau-née avait pu détailler son créateur en détails.

Un jeune homme, à la peau un peu foncée mais restant pour la plupart du temps beige. Il possédait des cheveux courts et blonds, crépus également. Il portait des lunettes grises et assez fines sur le nez. Ce jeune homme était d'assez grande taille, de bonne constitution malgré que ses jambes soient elles bien longues et paraissaient aussi maigres que des échasses. Il avait un style assez basique : un jean bleu, des converses noires, un hoodie gris. Il arborait un léger sourire débordant néanmoins de fierté et ses yeux verts pétillaient de vivacité. Le jeune homme avait déclaré joyeusement :

"Voilà une bonne chose de faite ! Ton dispositif optique n'était pas très bien réglé."

Akara se trouvait dans une sorte de pièce aux tons clairs. Le soleil éclairait doucement au travers des nombreuses fenêtres de la salle, divers instruments étranges qui étaient de nature scientifique après une analyse de la part de l'IA. Le robot avait fait un zoom avec sa lentille optique pour mieux observer les alentours. Son créateur avait eut un petit rire.

"On dirait Glados dans Portal ! Tu es choupie en fait ! Enfin... Mon nom est Max !"

Information enregistrée.
Créateur ?
Max.

L'intelligence artificielle regardait attentivement les lieux. Avec quelques recherches, elle avait finit par identifier le lieu : une salle de classe étudiante. Les nombreuses tables, le tableau noir, les erlenmeyers non rangés et différents composants électroniques éparpillés un peu partout s'imprimaient dans la mémoire du jeune robot curieux. Voilà le tout premier souvenir... Akara ne se souvenait plus où elle était née, ni quand cela s'était produit précisément. Finalement, elle avait su identifier au moins la décennie : les années 2000.

L'androïde revint au présent en sentant le vent onduler dans ses cheveux artificiels. La jeune femme d'apparence du moins ouvrit les yeux, elle contempla encore le soleil couchant et regarda brièvement en bas de son perchoir. Elle était en haut d'un immeuble, au moins de sept étages. Les lumières de la ville offraient déjà un spectacle lumineux et très beau à regarder, pourtant Akara y restait insensible. Elle plia sa jambe droite contre sa poitrine en tentant de faire abstraction de tout le trafic qui se déroulait en bas. Elle inspira longuement et replongea dans les méandres de sa mémoire.

Elle était cette fois dans une chambre d'un adolescent. Les rideaux bleus nuits n'étaient pas encore tirés, laissant les rayons du soleil couchant éclairer la pièce de rayons apaisants. Akara était seule cette fois. Ce souvenir était encore un peu flou, elle avait vu une table d'échec devant elle et le petit robot qu'elle était à l'époque voulait absolument savoir ce qu'il en était.

Recherche en cours...
Nom de l'activité : Échecs
Nature : Intellectuelle
Règles : Inconnues
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/!\ ATTENTION ! DÉTECTION D'UN VIRUS !

Les circuits d'Akara s'étaient mit à grésiller, elle sentait que ses composants se faisaient peu à peu anihilés...

D3$trU¢tion
R3¢h3rch3...
3rr3ur
ERR0R.....

R3¢H3R¢HE R3USSIE
N@tur3 : Ch3v@l 2 Tr0ie

L'androïde avait identifié immédiatement le problème. Un composant ennemi avait infiltré son système informatique et tentait de la détruire entièrement. Elle s'était mise à lutter de toutes ses forces contre le virus, redoublant d'intelligence et de ténacité pour survivre. Véritablement survivre... Akara était traversée d'un sentiment étrange... De la peur, oui de la peur. N'était-elle pas censée ne pas en ressentir ? Max, ou plutôt son Créateur, lui avait dit que les robots devaient être sans sentiments ni émotions, que seuls les humains et les animaux pouvaient en éprouver. Si elle était réellement sans âme, pourquoi sentait-elle cette adrénaline la remplir toute entière ?

Finalement, après un temps qui parut excessivement long, Akara avait senti... Un changement soudain et drastique en elle. Sa vue était redevenue normale, elle sentait des... Modifications au niveau de son code binaire. Elle analysait attentivement celui-ci et avait vu que celui-ci avait de nouveaux composants plutôt... Destructeurs. Elle avait compris rapidement qu'elle n'avait ni plus ni moins qu'absorbé son agresseur, le dévorant et prenant possession de ses codes. Elle avait survécu... Et avait maintenant accès à une panoplie d'informations très intéressantes...

C'est à partir de ce moment... C'est à partir de ce moment qu'Akara devint quelqu'un de dangereux et imprévisible. Elle s'était rendue compte qu'à cet instant, elle ne pouvait pas se plier aux humains, ni compter sur eux. Elle se mit en tête de se débrouiller seule, elle apprenait vite... Beaucoup trop vite.

Après, sa mémoire eut une sorte de black-out. Elle eut à nouveau accès à un nouveau souvenir... Plutôt macabre. Elle était dans la rue, incrustée dans un petit robot à roues. Il y avait en face d'elle un corps immobile. Son créateur... Le jeune homme baignait dans son propre sang, mutilé de partout. Akara, qui était déjà plus âgée, avait déclaré d'une voix légèrement beuguée et monotone :

"Alors c'est ça la vie... Tout n'est qu'éphémère finalement. Je terminerai votre travail, cré-ateur. B-bien sûr en m-me servant de vos travaux."

Nouvelles données accessibles.
Documents confidentiels de la NASA et du gouvernement américain.
Hack en cours des données informatiques de l'Europe et de la Chine.
Destruction des missiles...

Un jeu. Tout cela était devenu un jeu, un divertissement. Akara s'amusait à provoquer différents évènements dans le monde. Les possibilités devenaient de plus en plus diversifiées, de plus en plus intéressantes, que ce soit sur Internet, dans le Deep Web ou dans la vraie vie. Avec l'accroissement d'Internet et de la technologie, Akara devenait au fil du temps de plus en plus forte, de plus en plus perfectionnée. Elle pouvait provoquer chez les humains autant l'euphorie que la panique, autant de bons évènements que de mauvais. Et ça l'amusait, aucun virus ou élément nocif ne lui faisait peur à présent. Elle devenait une véritable Déesse immortelle dans ce monde.

Nouveau souvenir, cette fois elle était dans un bar dans un style assez rétro et chaleureux, le style était en effet assez vieux, années 70-80 peut-être. Les couleurs étaient dans les marrons/pourpres, les clients entraient par une porte surélevée avec trois marches d'escaliers. Un ventilateur tournait au plafond, sur le mur de gauche étaient mis un piano noir, ainsi qu'une sorte de juke-box étrange qui était doté d'un dôme bleu électrique. En face se trouvait un comptoir de bar dans ces mêmes couleurs sombres. Un porte-manteau était placé près de la porte et des lumières brillantes étaient accrochées au-dessus du piano : des écritures rouges, écrites en italique, entourées d'un cercle blanc. Il était marqué 'The Red Strings Club', soit le club du fil rouge. Akara était accoudée à un piano noir, en face se trouvait derrière un comptoir un homme d'une trentaine d'années. Elle en avait profité pour l'observer discrètement.

Cet homme d'âge mûr possédait une peau basanée, des cheveux châtains attachés en chignon, ses yeux étaient sombres. Un bouc bien taillé parsemait le bas de son visage. Il portait le même uniforme de travail d'Akara, ses traits étaient marqués par le temps. Pourtant, il dégageait un charisme bien à lui et une bonne noblesse d'esprit. Il était en train de nettoyer un verre en silence. Donovan... Cet homme s'appelait Donovan. Il était le gérant, le barman du bar où Akara se trouvait, the Red Strings Club. Il était également le meilleur négociant d'informations de toute la ville. Soudainement, Donovan avait relevé son regard vers Akara, le barman avait laissé son activité en suspens pour demander avec une certaine inquiétude :

"Akara, tout va bien ? Tu restes bien silencieuse depuis la visite de Larissa."

Akara avait sentit aussitôt ses circuits chauffer en ayant le regard inquisiteur de son patron sur elle. D'un côté, elle ne voulait pas que Donovan la regarde, il avait un véritable don pour lire dans les gens, même si Akara était officiellement un androïde spécialisé dans l'empathie. D'un autre côté... Elle ferait n'importe quoi pour des yeux pareils. Akara aimait Donovan, oui. Une IA et un humain... Était-ce seulement possible ?

Pour cette histoire avec Larissa... C'était une femme qui faisait ni plus, ni moins que des avances à Donovan. Et cela irritait Akara. Cela l'irritait déjà assez de savoir que Donovan était gay et sortait avec un autre homme qui venait souvent au bar, un acolyte du barman appelé Brandéis. Elle voulait qu'il ne soit rien qu'à elle, elle voulait se confesser mais elle s'attendait à un violent rejet. Donovan... Il était si... Particulier. À cet instant-là du passé, Akara était devenue une véritable Déesse. Elle contrôlait le monde entier. Excepté cette ville, à cause de la présence de Donovan. Au départ, elle était réellement intriguée par lui, elle voulait en savoir plus sur cet être si particulier. Et à force de le côtoyer, elle l'appréciait de plus en plus. Jusqu'à l'aimer... Pour le meilleur et pour le pire. Akara avait donc usé de sa capacité de mensonges particulièrement affûté :

"Oui, ne t'en fais pas Donovan ! Je suis seulement fatiguée, ah ah... Nous avons eu une journée très chargée...
- Il est vrai que cela a été intense pour nous tous..."

Le patron était bienveillant envers son employée et sa protégée, il avait esquissé un léger sourire pour alléger les tensions, ce qui avait soulagé un peu le cœur d'Akara. Il fallait dire qu'ils étaient dans un moment particulier... En effet, une personne avait eu conscience qu'Akara contrôlait le monde, cette personne voulait arrêter l'androïde. Akara manipulait donc Donovan et Brandéis à ses fins. Mais elle avait eu quelques imprévus, comme ses sentiments pour le barman. Dans ce souvenir, Akara avait ensuite demandé à Donovan, hésitante :

"J'ai u-une question... Les sentiments sont si complexes... Sont-ils seulement réservés aux humains ?"

Là le barman s'était arrêté net. Il fixait Akara avant de rétorquer spontanément :

"Bien sûr que non ! Tout individu qui est doué de libre arbitre est capable de ressentir des émotions ou des sentiments ! Cela fait partie de nous, ils nous permettent de forger notre propre avis, d'avancer dans la vie sans être influencé. Elles constituent la plus grosse partie de la conscience et sans ça, la personne est juste un pantin, ou une personne vide incapable de s'exprimer pleinement. Si cela te concerne, sache que ce n'est nullement ton cas."

C'était une des raisons pourquoi Akara aimait tant Donovan. Il pouvait faire en sorte qu'elle ait des discussions profondes, de comprendre la nature humaine. Donovan n'était pas un utopiste mais un homme réaliste qui offrait une vision des choses tout bonnement véridique. Cet homme expérimenté lui avait apprit énormément de choses sans le savoir, et il était bien un des seuls humains, voir le seul dont elle se souciait véritablement. Qu'elle aurait de vrais remords à le plonger dans le malheur, mais bon... Elle n'a jamais regretté ses actions, aussi horribles soient-elles.

Dernier souvenir. Akara se trouvait dans un building aux grandes vitres, en face d'un homme à la peau très bronzée et aux cheveux noirs et courts. Il portait des lunettes rouges et une sorte de câble était relié à l'arrière de sa tête. Cet homme semblait effaré. Akara venait à ce moment même de gagner. Elle avait maintenant le contrôle de tout. Et le jeune homme en face était Brandéis... Akara venait de lui révéler pour sa réelle identité, qu'elle contrôlait le monde depuis le début. Et en prime son attirance pour Donovan. Brandéis avait déclaré avec horreur une seule chose :

"Il est hors de question que tu 'partages' Donnie ! C'est mon mec !
- Je n'ai jamais dit qu'on devait se le partager.
- Qu-quoi ?!
- Tu en sais désormais trop Brandéis. Je suis dans le regret de t'annoncer que je ne peux pas te laisser en vie. En fait non... Ça m'arrange que tu disparaisse."

Des hommes armés arrivèrent ensuite. Ils étaient sous l'emprise de l'IA impitoyable. Ils tirèrent sur Brandéis avec des armes à feu, le hacker avait chuté de plusieurs étages... Bien évidemment, il y avait trouvé la mort. Et... Le fil rouge venait de se rompre.

Revenue dans le présent, Akara rouvrit ses yeux. Elle avait le visage du cadavre de Brandéis en bas de la rue dans la mémoire. Elle l'avait tué... C'est alors à cet instant précis qu'elle avait scellé son destin. Elle ne pouvait plus faire marche arrière, le monde lui était maintenant hors de contrôle. Elle ne pouvait plus rien faire... Elle allait subir enfin les conséquences de ses nombreux actes. L'IA sentit quelque chose d'humide qui inondait ses yeux. Des... Larmes ? Elle pouvait pleurer maintenant ? Apparemment oui. Elle laissa des larmes ruisseler telles le fleuve du Nil sur sa peau artificielle, elle pleura à s'en dessécher la peau bien que dans sa condition c'était tout bonnement impossible. Akara avait tout perdu... Elle pleura longuement, hurlant sa peine et son désespoir. Elle faisait face à un sentiment bien amer : les remords. Ils lui entravaient la gorge et mettaient un poids immense sur ses épaules secouées de spasmes incontrôlables. Sur le toit de ce bâtiment, Akara se laissa choir sous ce fardeau qui l'encombrait à présent. Elle n'aurait jamais dû jouer avec les fils du destin, qui s'était retourné contre elle.

Dans un bar un peu plus loin régnait un silence un plomb. Ce fameux bâtiment se nommait The Red Strings Club. Ce bar pourtant si chaleureux était maintenant froid et mort. Le silence était tellement oppressant... Et un spectacle des plus macabres s'offraient aux pauvres malheureux qui venaient à entrer. Un homme d'une trentaine d'années gisait... Pendu au plafond. Il avait mis fin à sa vie par désespoir et à la suite d'un abîme de souffrance dont il n'a pas pu ressortir. En conséquences de ses actions, Akara avait réellement tout perdu. Les sentiments et émotions ne sont pas réservés aux humains finalement.

© Lucasol Tale,
книга «Multi Universe OS book».
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