Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 1

Chapter 1.

5 heures 20, AM à Kancity :

Un premier jour de février, en 2080. Il pleuvait des cordes tous les jours, tous les ans, dû à un écosystème totalement modifié et déréglé. Comme avant, les bus et les trams étaient toujours bruyants, mais avec une amélioration qui était de passer que toutes les cinq minutes seulement, on pouvait sentir trembler les murs des logis alors que les transports en commun robotisés passaient non loin, et cela depuis trente ans maintenant. En 2040, les voitures à essence ont été officiellement interdites par les états, et avec la nouvelle technologie avancée et puissante, on a enfin réussi à avoir des véhicules aux néons bleutés qui roulent grâce à des rails magnétiques équipés de capteurs pour ne pas provoquer des accidents routiers. C'était pour cela que les volants étaient très rares, car les commandes automatiques consistent justement à ne plus avoir besoin de conduire manuellement. Les appartements étaient tous illuminés par des néons, rouges, roses, mais la plupart, bleus. Des grands panneaux fins et colorés, comme l'électricité était généré pour les rails magnétisés, naturellement ils ont été programmés à jour pour programmer les codes de la route, et donc au cas d'un feu rouge, le véhicule s'arrête simultanément. Pareil pour les stops, les conducteurs n'avaient plus besoin de regarder la route, sauf pour éteindre le moteur seulement d'un simple appuie sur le bouton de la télécommande du véhicule ; près de la radio qui était elle-même automatisée avec un son à 38 volumes, jouant aussi la playlist sélectionnée par le conducteur.

Bien sûr, les gangs s'étaient eux aussi multipliés, réussissant à s'approprier les rues devenant ainsi les plus craintes et les plus mal fréquentées, ne vivant que dans le jeu du chacun pour soi. Et, pour le faire comprendre visuellement ; un acte d'avertissement pour les neutres, des tags de partout décoraient les murs des lotis délavés et sales, les poubelles renversées et éparpillées là et là sur le sol, sol collant et visqueux, Dieu seul savait la raison de pourquoi. Mais les néons de couleur violette, signifiaient qu’un gang avait prit le pouvoir en ces lieux. Il fallait courir si on n'avait rien à voir avec le commerce trafiqué, on risquait trop gros la peau et les poches. La police n'existait plus, que des robots programmés pour maintenir l'ordre dans la ville, il ne restait que la tyrannie et non plus la justice, des détecteurs d'armes possédées illégalement, la drogue, les colis suspects, et tout le travail qu'un humain faisait autrefois avant, les robots les avaient entièrement remplacés. Il ne restait plus rien.

Une toute nouvelle génération de drones venait de sortir, beaucoup plus évoluée que les précédentes mises à jour. Ces machines avaient maintenant une intelligence artificielle, comme la plupart des robots, les drones pensaient et parlaient comme des humains. Une imitation, à la perfection.

De la lumière artificielle traversait les volets électriques sombres et sobres. Certains demandaient comment cela se faisait-il qu'il fasse déjà jour alors que l'heure affichait cinq heures vingt, avant, on voyait la lune, une berceuse, avant que le lendemain tout recommence. Ici, on était passé de « rue » à « intérieur d'appartement » et les sachets de nourriture proprement jetés dans une corbeille dans un coin de la pièce près de la porte de ce qui semblait être une chambre, prouvaient que l'endroit était habité. Le lit, deux places, accueillait une personne sous les draps blancs et, soigneusement, les lumières du plafond s'allumaient petit à petit, s'ensuivit d'un son de réveil qui s'enclenche par la suite. Le parquet moderne, comprenant un sol gris et glissant, soyeux et mat, brillait sous les lampes. Les volets s'ouvrirent, laissant passer la lumière bleuâtre des néons. La musique d'un style très connu dans le milieu continue de défiler jusqu'à qu'une main métallique se pose paresseusement, avant de se retirer complètement du lit, ramenant le silence.

Une dernière chose avant de se lever. Il se cacha les yeux afin de s'habituer complètement à la lumière. Ce n'était qu'un cyborg moderne, son visage recouvert d'un masque aux grands yeux ouverts cachés par des verres à lunette teintés, aucune bouche, son masque était gris terne et bleu dans les soudures du masque quand les systèmes étaient activés, ne laissant que des fins cheveux statiques noirs et fins visibles.

Très vite, il partit dehors en sautant par la fenêtre, atterrissant habituellement sur le tram qui passait, tout était calculé. On ne voyait personne, pas un chat, pas un oiseau. Ces espèces n'existaient plus depuis longtemps. Tout le monde s'était habitué à l'extinction de chaque espèce animale à cause de la cybernétisation.

— Prochaine arrêt : AnneborCity, ouverture des portes à droite. Veuillez ne pas oublier vos bagages sur les sièges, et si vous en trouvez, contactez MétroX3007 sur vos contacts personnalisés.

La voix automatique annonça, et, quand le tram fut arrivé à l'arrêt dit plus tôt, il sauta hors du toit du transport, les lumières de son armure clignotant faiblement bleu, accompagné d'un affichage d'avertissement s'affichant dans le champ de vision de l'individu.

Connexion en cours... veuillez ne pas fermer les yeux pour une raison de sécurité lors du scannage.

Attention, présence de personnes réveillées dans le secteur P-8 du district.

Arrivée à destination : K-T06 Entreprise.

« Informations concernant K-T06 Entreprise téléchargées. »

— De nouvelles capacités robotiques ont été ajoutées depuis la dernière session, il est conseillé de ne pas vous diriger vers les portes centrales et ni celles de secours. Ils ont aussi ajouté des gardes depuis votre dernière visite, ratée en passant.

Un soupir bruyant vint déranger le discours instructif de l'IA.

— Adonis, vous ne pouvez pas vous plaindre de moi. J'ai été créé et programmé uniquement dans le but de vous prévenir d'éventuels problèmes, peut-être même au passage de vous aider bien que vous ne facilitez jamais la tâche. Vous comprenez, n'est-ce pas ?

— Oui, répondit le cyborg, un léger pincement au cœur à cette entente. Il avait une voix métallique, et d’un jeune homme, choix personnel de ses créateurs.

— Alors calmez votre rythme cardiaque, je sais que je vous ai vexé. Mais pour si peu, vraiment ?

Le nommé Adonis s'était arrêté un mètre plus loin du grillage sécurisé, attendant un quelconque signal qui pourrait lui donner une voix libre. L'IA continuait son monologue sur sa santé et ses systèmes de ventilation, qui pour un humain, étaient considérés comme des poumons. Les ventilations avaient tendance à accélérer quand Adonis était stressé ou bien nerveux. Ce n'était pas bon pour lui, car il avait du mal à se reprendre par la suite.

— IAki s'il te plaît, mets-toi en silence. Et je ne suis pas vexé pour ta gouverne... juste... un peu nerveux de devoir y retourner.

— Rappelez-vous que vous avez un but précis, et elle se désactiva.

Une fois que les sécurités primaires furent piratées et désactivées à leur tour, dans un élan léger et discret, Adonis s'élança de l'autre côté du grillage.

Il y avait des hommes qui gardaient la zone principale où les voitures militaires circulaient, et d'autres les conteneurs dont des avatars humanoïdes hors ligne y étaient rangés en rang. La nouvelle technologie d'aujourd'hui consistait également à créer des nouveaux robots, plus performants, plus autonomes, mais surtout, avec la possession d'une intelligence artificielle semblable à celle d'un humain ordinaire. Malheureusement les populations devenaient de plus en plus dépendantes à ce genre de robotique, jusqu'à en faire un noyau qui était nul autre qu'internet.

« Internet contrôle tout, internet sait tout. Ne faites plus confiance à internet si vous souhaitez une vie privée et sécurisée. »

Malgré les incalculables préventions contre les sites et les réseaux sociaux, même pas un tiers des populations n'ont changé leur mode de vie. Le cyborg passait maintenant dans un couloir vide.

— Adonis, faites attention, mon scanner détecte des T677 arriver à la prochaine intersection.

L'IA paniquait légèrement en détectant les intentions d'Adonis qui ne se dirigeait pas à la sortie, mais vers les laboratoires encore fermés à cette heure, bientôt dans les quelques minutes qui passeraient, un groupe de scientifiques viendront travailler comme à leur habitude.

— Je sais à quoi vous pensez, mais s'il vous plaît, n'y allez pas. Adonis, dernier avertissement, ne m'obligez pas à prendre les commandes de secours de votre corps.

— Tu ne contrôles rien du tout, IAki. Nous partageons peut-être le même corps, les mêmes systèmes neurologiques, mais ne rêves pas.

Une porte blindée faisait obstacle peu après à Adonis, celui-ci pianotait avec ses doigts sur un pavé numérique sans perdre du temps, piratant la sécurité du mot de passe d'accès, et d'ouvrir la porte. Une serrure connectée à distance SW4 et des commandes sur la poignée. Quelques secondes de plus et la porte fut ouverte, n'ayant enclenchée aucune alarme.

Les SW4, sont des modules holographiques complexes utilisés pour la sécurité, ils sont très courant dans le commerce et valent très chers, propre à leurs images de sonnerie d'alarme sous sourdine pour ne pas éveiller les soupçons chez les intrus, ainsi, espérer une meilleure efficacité lors de l'arrestation. Aucun échappatoire possible en plus des portes blindées qui se referment derrière, ne laissant aucune issue.

Adonis continua de marcher, connaissant cet endroit si familier pour lui... Cependant, il ne se souciait pas qu'on l'observait par les caméras de surveillance.

© CyberKy ,
книга «OUTRE-TOMBE, CYBERPUNK».
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