Célébration Turbulente
Tout le monde crie et boit comme si demain ne devait jamais arriver, le village est submergé de musique traditionnelle et de feux étincelants.
On m'invite à danser à plusieurs reprises, mais ce que je veux là tout de suite, c'est retrouver Thorall. Il faut qu'il voie que je vais bien.
Malgré le nombre de gens à qui je pose la question, personne ne sait me répondre. Il ne peut pas avoir disparu comme ça.
Il doit être au courant que j'ai réussi, c'est obligée que les Svafi lui ont dit que j'étais vivante...
— Thorall ! Je hurle à pleins poumons à travers la foule dansante. Thorall !
Je me déplace vers les huttes des invités, il est sûrement ici en train d'accueillir les visiteurs des autres tribus.
Distraite par ma mission, je n'ai absolument pas remarqué que je file droit sur quelqu'un.
— Où est-ce qu'il... La seule chose que j'ai ressentie lorsque la collision à eu lieu, c'est la chaleur corporelle de l'individu. Veuillez m'excuser...
Je n'avais jamais vu quelqu'un avec une peau aussi foncée, avec des yeux verts et des cheveux mi-longs d'un noir tellement sombre, c'est comme si c'étaient les ténèbres elles-mêmes. Il est si grand et malgré son étrange et épais accoutrement, je peux clairement voir à quel point il est en forme.
— Fais donc attention petite pay... Une femme au regard venimeux que même une vipère ne peut égaler m'agresse pour être coupée par cet homme.
— Sania ! Allons, ce n'est rien ! C'est un petit accident de rien du tout. Ma Chère Demoiselle, allez-vous bien ?
— Oui, il en faut plus pour me briser, tu sais je ne suis pas née de la dernière tempête. Par hasard, si ce n'est trop demander. N'avez-vous pas vu un homme à peu prés de votre taille cheveux blonds et les yeux verts ?
— Cet endroit est vraiment un trou à rats, ils ne connaissent même pas le respect.
Cette Sania parle vraiment avec beaucoup de haine et ça commence à bien faire. Je ne laisserai pas une telle personne souiller ma maison pour si peu.
— Alors ma petite dame, tu vas mesurer tes propos très vite ! Si tu n'es pas contente d'être là, je t'invite à retourner chez toi. Petite leçon à la Glacynays, le respect ça se mérite ! Même la Mère de Guerre doit se battre pour l'obtenir.
Elle s'approche de moi en se préparant pour me gifler. Quel culot, elle veut faire loi chez moi alors qu'ici, c'est chez moi ?
J'arrête sa main à quelques centimètres de mon visage. Je tourne sur moi-même la forçant de se mettre de dos vers moi avec son bras collé sur le dos.
— Écoute moi bien, je n'aime pas les conflits mais j'adore me battre, c'est si excitant d'inaugurer une célébration avec une nouvelle statue, celle de l'idiote qui ne sait pas à qui elle s'attaque. Je vais te laisser y aller sans la moindre égratignure parce que je doute fort que le monsieur veuille perdre son escorte. Petit conseil, je ne sais pas comment ça se passe chez-vous, mais ici tout le monde sait se défendre, si j'étais toi, je resterais bien sage.
Parce que j'aime montrer ma force, je la tacle au sol puis je me retourne vers l'homme.
— Navrée d'avoir fait une première impression si terrible, mais ici on n'est pas vraiment du genre à se laisser offenser sans un peu de baston.
— Ce n'est pas grave, vous avez pleinement raison de remettre Sania à sa place, nous sommes des invités après tout, c'est très impoli de venir insulter les autochtones dans leur village. Quel est votre nom ?
Je lui souri et je secoue la tête. Et avec un léger soupçon d'ironie, je lui réponds ceci:
— Une simple paysanne comme elle l'a dit, mon nom n'a pas d'importance. Juste profitez des festivités et ne vous frottez pas aux mauvaises personnes.
Je fais une petite révérence avant de poursuivre mon chemin. J'arrive à discerner ça voit qui est sûrement en train de passer un savon à cette dame.
La douce victoire est mienne, j'adore gagner et j'aime le montrer. Espérons qu'ils ne soient que la pour la fête.
Je finis par retrouver mon idiot de frère qui était en train de donner les clefs à je ne sais quel chef déjà. La seule fois que je l'ai vu c'est quand maman à rassemblé le plus de tribus possibles pour la guerre.
Ce n'est pas très distingué de ma part, mais je cours vers mon frère et je me jette sur son dos.
— Je suis là Tho ! Est-ce que je t'ai manqué ?
— Hiki... Lâche moi ! Tu ne vois pas que je suis occupé !
Je finis par redescendre lorsque Thorall m'attrape un bras pour me chatouiller.
— Non ! C'est bon ! Je me rends ! Je me rends ! Thoooorall ! Stop !
Le chef rigole de notre petit cirque puéril.
— Hikeno, plutôt Mère Hikeno, vous avez tellement grandi. Je me souviens de vous voir lorsque vous n'étiez pas plus grande qu'un petit poulain.
— Je ne suis pas officiellement Mère, la cérémonie n'as pas encore commencé. Je suis ravie de vous revoir.
Il me jette un air douteux.
— Mais tu te souviens pas qui je suis, n'est-ce pas ?
Ah, j'étais prise la main dans le sac.
— Il n'y a pas de problème tu étais si jeune à l'époque c'est normal que tu n'ai pas retenu. Mon nom est Yheervhill, dirigeant des Frost Fang.
— S'il vous plaît, dites-moi que vous n'êtes pas venu avec un fils....
— Hikeno ! Tes manières !
— Tu n'aura pas à te soucier de ma tribu, votre mère à choisi mon fils comme Compagnon. Nos deux tribus resteront alliées à jamais.
Je suis abasourdie par cette information, non seulement cet homme est mon grand-père, mais il est aussi très vieux ! Mais il a l'air d'avoir à peine le double de mon âge !
— Pourquoi n'étions-nous pas au courant de ça ?
— Parce que dès le moment où votre mère a choisi votre père c'est comme s'il était né dans votre tribu. Cela générerait des conflits si on faisait appel à moi pour m'occuper de vous.
— Ce n'est pas grave. Allons nous amuser, Thorall intervient pour sauver le moment, il se tourne vers moi les larmes aux yeux, et toi petite sœur si tu savais à quel point je suis fier de toi !
— Awww Thorall, ne pleure pas. Sinon... Sinon... Moi aussi, je commence à pleurer, ma seule préoccupation était de rentrer pour toi ! Je ne voulais pas que tu sois seul pour toujours !
On passe quelques minutes à pleurer comme de madeleine, je pense qu'on en avait vraiment besoin.
— On doit se ressaisir... Ça n'est fait pas sérieux, je sèche mes larmes, je vais finir par arriver en retard à ma propre fête et ça serait dommage de décevoir toute la tribu après autant d'efforts.
— Tu as totalement raison, et n'oublie pas t'as des hommes qui sont venus exprès pour te conquérir.
— Commence même pas avec ça, j'éclate de rire, c'est moi qui vais les conquérir. Je ne suis pas une petite demoiselle sans défense des royaumes du sud.
— Ils sont mal barrés avec toi, je leur dirais à quel point, tu es cassé pieds et bornée.
— Et je t'en remercie, si tu les fais fuir, pendant une semaine je fais tes tâches !
Il m'offre son bras auquel je m'accroche, ensemble nous marchons vers la statue de Khione.
Je vais enfin profiter pour boire et danser comme jamais ! Je vais profiter de ma liberté avant qu'elle ne file entre mes doigts.
— Les sorcières m'ont tout raconté. Très malin le coup du toboggan, elles m'ont dit que maman avait fait la même chose !
— Ah ? Sérieux ? Elles ne me l'ont pas dit.
— Ont-elles vraiment besoin de te le dire ? C'est évident pour tout le monde, tu es sa réplique exacte !
L'écouter devient de plus en plus difficile lorsqu'on s'enfonce dans le cœur du village les bruits des tambours, des cornes et des gens qui hurlent en cœur.
Ça fait bien longtemps que le village n'a pas été aussi animé. On me jette des fleurs lorsque je passe, c'est magnifique ! Il y en a de toutes les couleurs, il y a même des fleurs exotiques que je n'avais jamais vu au part avant.
À mon arrivée, tous les feux s'éteignent à part celui qui est juste à côté de moi. Tout le monde est focalisé sur moi maintenant. Je plonge ma main dans ma tresse et je décoince la défense pour la lever afin que tout le monde la voit.
Tout le monde pousse un cri de joie et ouvre un passage jusqu'à la statue ou les Svafi nous attendent.
Je marche avec fierté en montrant à tout mon trophée.
Le silence s'installe à nouveau lorsque la sorcière du milieu lève les bras.
— Fille de Estrid, ceci est un grand jour pour toi mais aussi pour ta tribu ! Ce soir marque le début d'une nouvelle ère pour les Glacynays ! Vous avez attendu pendant 14 ans le retour de votre Mère de Guerre et la voilà ! Hikeno Kolthora, c'est avec un grand honneur que nous te rendons ce qui te revient de droit !
Elles me font signe pour que je leur donne la défense puis elles me disent d'aller m'asseoir sur le trône de glace de ma mère, je suppose que maintenant je dois dire que c'est le mien.
Le regard de la statue est posé sur moi, je ne sais pas ce qu'il va se passer, mais je suis certaine que ça va être spectaculaire !
Je les vois tailler la défense et l'introduire dans un trou. Alors c'est pour ça qu'il y avait un trou... Et pour les 3 autres ? Je n'ai pas attendu longtemps pour le découvrir. Chacune arrache leur pendentif et le place dans les entailles.
— Khione grande déesse de la neige et de la glace, mère de tous les Sang de Givre donne à ton enfant la Couronne qu'elle mérite pour diriger ça tribu !
Les yeux de la statue s'illuminent d'un ton bleu typique de tous les Sang de Givre qui utilisent leurs pouvoirs.
Un faisceau lumineux jaillit pour éclairer ma tête, tout le monde me regarde avec émerveillement, Thorall à intérêt à me raconter ce qu'il a vu !
Je ressens un petit picotement tout autour de ma tête, c'est la même sensation que quand j'utilise mes pouvoirs... Je suis impatiente de voir le résultat !
Et puis la lumière s'arrête et tout le monde applaudi, je cherche dans la foule la tête de mon frère, je veux qu'il me rejoigne.
— Je suis là Mère Hikeno
— Oui, non, ça va pas le faire. Tu es mon frère, tu vas m'appeler Hiki, j'ai un grand sourire aux lèvres, et si tu me racontais ce qu'il s'est passé ?
— Bien sûr, une fois que tu auras dit aux autres de continuer les festivités.
— Ah... Il faut que cela soit moi... Je me racle la gorge pendant quelques secondes avant de parler, je vous remercie du fond du cœur de votre présence et surtout de votre soutien ! Je vous en prie dansez ! Buvez ! Mangez !
Le brouhaha récompense à l'instant où je termine de mon mot.
— Si tout le monde était bouche bée c'est à cause de la façon comment t'es cheveux blancs on dispersés la lumière, c'était magnifique ! Tu es vraiment très jolie. Ta couronne te va tellement bien, les ailes de crystal montrent bien ton côté indomptable.
— Des ailes ? Quel genre ?
— Je dirais des ailes d'un corbeau. Pourquoi ?
Mon visage s'assombrit d'un coup.
— Ce n'est pas un hasard les symboles, la couronne fabriqué par Khione possède des symboles révélant des prédictions... Et le corbeau signifie que la mort est proche. Quoi d'autre ?
— Sur ton front tu as un triquètre et au centre tu as un rubis incrusté.
— Honorer, aimer et protéger... Mais pourquoi un rubis ? Ça n'as pas de sens. Je dois voir avec les sorcières.
— Je dois dire que pour une 'simple paysanne' c'est une énorme célébration, cette voix... C'est l'homme de tout à l'heure, alors comme ça, c'est toi Hikeno Kolthora.
— Tu t'attendais à quoi ? Quelqu'un de plus vieux ?
— Non, j'ai juste du mal à croire que j'ai rencontré une Mère de Guerre avec un titre aussi terrible que Fureur Hivernale et qui soit si belle.
Que c'est mignon il essaye de me flatter.
— Et pourtant je pensais avoir été claire sur ce point lorsque j'ai foutu la tête de ta servante dans la neige. Comment as-tu appris mon appelation? Mais quel impolitèsse, tu te présentes même pas...
Il m'affiche un beau sourire, ses cheveux couleur charbon mettent vraiment ses dents blanches en avant. Il faut l'avouer il est beau, mais...
— Roshu Ashern, prince de Brisingr. Ravi de vous rencontrer. C'est un peu compliqué de le rater lorsque tout un village le crie avec fierté.
Mon frère qui jusqu'à présent n'avait rien dit.
— Que faites-vous ici ?
— Ça m'a blessé de ne pas être invité, donc je suis venu quand même. C'est un grand événement, il fallait que je représente le Sud. D'ailleurs, c'est un honneur d'avoir pu assister à un aussi beau spectacle.
— Ceux de ton espèce ne sont pas bienvenus dans cette tribu !
— J'exige le respect envers sa majesté !
La femme hurle, elle est vraiment énervée.
— Thorall, je m'en charge.
— Tu ne comprends pas Hiki... Ce démon...
— Thrall ! J'ai dit, je m'en occupe !
Jamais je n'aurais cru pouvoir parler d'une manière aussi autoritaire avec mon frère, lui aussi, il est surpris. Il ne me reprend même pas, il hoche la tête et part dans la foule.
— Alors, joli cœur, que fais tu dans un tel 'trou à rat' ? Je ne sais pas pourquoi ta présence gêne autant mon frère, mais il a sûrement une bonne raison. Tu n'as pas été invité, comment as-tu su pour la célébration ?
L'appellation que j'ai utilisée le fait glousser puis son expression change drastiquement à la mention des trois mots prononcés par sa servante.
— Tu ne vas pas laisser les mots de Sania influencer ton jugement sur moi ? C'est une bonne question, comment je l'ai su ? Je ne suis pas sûr que j'ai envie de te le dire là toute suite. Et disons que nos patries ne s'aiment pas trop. Et moi comme je suis quelqu'un de bien, je suis venu comme un bon prince montrer qu'on a plus besoin de se détester.
— Et qu'est-ce que ton royaume à fait pour qu'on vous déteste ?
— On a plus ou moins essayé de vous exterminer il y a presque 15 ans
— OH... Que ça ?
Je lui réponds d'un si ton glacial que lui-même a eu un frisson. C'est donc son royaume qui est responsable de la disparition de ma mère.
— Une véritable reine des glaces. Je suppose que tu as perdu quelqu'un d'important.
— Sans blague ! T'es vraiment futé toi ?! J'ai juste perdu ma mère ! Rien d'autre ! On perd sa mère tous les jours.
Mes yeux s'illuminent, le contrôle de mes pouvoirs est totalement basé sur ma capacité à maîtriser mes émotions. Et la, je perds la boule.
— Je suis désolé ! Au nom de Brisingr, je te présente mes condoléances.
En un bond, je suis sur pied, je lui jette un regard noir, je ressens toute cette haine prendre le contrôle de chaque partie de mon corps.
— Les excuses ne seront jamais suffisantes ! Tu as fait bien plus que m'arracher ma mère, tu as privé toute une tribu de sa Mère de Guerre ! Tu sais ce que c'est ? Non, je ne crois pas ! Dans les royaumes, vos rois et reines restent bien au chaud dans leur palais tels des lâches !
— Espèce de sauvageonne ! Je vais t'apprendre le respect !
La folle de Sania se jette sur moi. Est-ce que tous les gens venant des royaumes n'apprennent donc pas ? Surtout elle !? Esquiver ça tentative n'est rien de plus qu'un jeu d'enfant, j'ai juste besoin de deux pas sur ma gauche et j'enchaîne avec un uppercut en plein dans son ventre.
J'entends sa respiration irrégulière, un sourire sadique se déssine sur mes lèvres. J'ai envie de lui faire du mal et ensuite m'occuper de ce prince. Ma conscience me dit que c'est injuste, il doit être à peine plus vieux que moi, il n'a pas pu se battre dans cette guerre, mais ma colère l'emporte sur la raison, il doit payer pour les crimes que son royaume a commis.
— Je t'ai dit de faire attention à qui tu te frottes. Tu n'as pas la moindre idée de ce que je peux te faire. La sauvageonne porte le titre de Fureur Hivernale, c'est pour une bonne raison, tu ne trouves pas ? Prête pour une démonstration ?
Je la prends par sa collerette et je regarde son prince. Il est un peu surpris, mais il ne semble pas vouloir m'arrêter de tuer cette peste, tant mieux que cela lui serve de leçon, on ne sous-estime pas une Mère de Guerre énervée.
— Tu essayes même pas de protéger tes sujets ? Pitoyable.
Je la pousse à ses pieds. Et je fixe ses pieds.
— Khareus adore les offrandes lorsqu'elles sont congelées vivantes. Ressens-tu la température baisser ? Décris-le moi, parce que dans mes veines, c'est de la glace qui circule.
La foule ne s'arrête même pas pour les cris de cette femme dont les pieds commencent à tourner au bleu, cette coloration prend peu à peu plus de terrain. Comme je suis la chef, j'ai le droit de vie et de mort sur tout et tous, ils savent que je n'abuserais pas de ce privilège donc ils ignorent totalement l'étrangére souffrante.
— Hikeno, je t'en prie arrête. C'est après moi que tu en as.
— Je peux très bien vous tuer tout les deux. Il n'y a pas de problème. Pour toi, ça sera Mère Hikeno !
— Mais tu ne vas pas le faire, parce que tu tiens à ton clan, et si je venais à mourir par ta main, même le bout de monde ne sera pas un endroit sûr pour vous.
Ses yeux deviennent orange et sa chevelure noire s'allume d'un mélange orange et jaune, quelques unes de ses veines prennent la même teinte. Il saisi les jambes des la femme et essaie de faire reculer ses engelures. J'aurais dû m'en douter qu'une telle chaleur corporelle aussi élevée n'aurait pu qu'appartenir à un Cinerion.
— En vous voyant vous n'êtes pas si puissants que ça, tu n'arrives même pas à ralentir la progression du froid. Imagine-toi maintenant contre des armes et armures en glace pure ! La glace pure que mes guerriers et moi produisons ne fond pas, même si tu la jette dans le cœur d'un volcan. Dis-moi, qu'est-ce que les misérables pouvoirs de feu de ton royaume peuvent faire contre nous ?
Je continue de glacer les jambes de la femme. Je le regarde droit dans les yeux lui montrant que je n'allais pas arrêter de la faire souffrir, il commence à paniquer, ce n'est pas trop tôt. Il pensait vraiment que parce que j'ai un joli minois que je ne pouvais pas être dangereuse ? Quelle naïveté !
— D'accord ! Un marché ! Je te propose un marché ! Un duel, toi et moi. Si je gagne, tu m'épouses et si je perds, j'écrirai un testament confirmant que moi-même à demandé cette mise à mort pour payer les crimes commis par ma nation.
Je le regarde étonnée d'une telle proposition. Ils ne vont pas bien dans son royaume ! Ils sont tous aussi fous les uns que les autres ! Il ne peut pas me vaincre, obligé, il a envie de mourir ! Je soupire et je hoche ma tête. Je laisse la pauvre femme sentier avec seulement quelque légères brûlures.
— C'est d'accord mais à une condition, tu n'es pas le seul à vouloir devenir mon compagnon éternel et accorder mon attention qu'à toi n'es pas très juste, tu devras donc battre tous les autres prétendants. Si tu devais gagner, chose qui n'arrivera pas, je préfère être sûre que tu sois le plus fort.
— Tu veux que je périsse avant de t'affronter... C'est d'accord. Fais attention, tu pourrais être déçue des résultats.
— C'est exact, et aussi que tu sois digne de moi, au cas où tu survis.
— Quand dois-je te surprende ?
— Demain.
— Ça fait un peu court pour me préparer.
— Ne me dis pas que tu commences déjà à avoir la frousse !
— Lá c'est me sous-estimer ! Maintenant, il faut résoudre un autre problème. Comme nous sommes arrivés à l'improviste, nous n'avons pas où rester. Et tu te doutes bien que rentrer en plein milieu de la nuit puisse être dangereux.
— Prenez ma hutte, je vais sûrement ne pas dormir pour profiter de ma fête. Et au cas où je dormirais chez mon frère.
— Je n'ai même pas ta main et tu me proposes déjà de rester chez toi. Tu caches cœur fondant sous toute cette glace.
— Tire pas le bouchon. Ne confonds pas ma gentillesse avec mon hospitalité. Je ne fais que mon devoir en tant que Mère de Guerre. Juste évitez que cela parvienne aux oreilles de mon frère.
Je lève les yeux et je soupire, j'ai vraiment failli ôter la vie de cette femme, c'est sa faute, je l'avais prévenue. Savoir que je vais bientôt venger ma mère m'a définitivement aidé à me calmer.
Je pars de cet endroit sans rien dire ni même leur accorder un regard, ils m'ont épuisé le moral.
J'avale quelques cornes à boire de bière pour voir si au moins l'alcool pourrait améliorer mon humeur.
Peu à peu, je sens ma tête devenir de plus en plus légère. C'est bon, je suis prête à faire la fête. J'accepte même de danser avec le premier venu. On dance et on échange de partenaires, tout bouge à une vitesse incroyable !
Le tournis s'installe et je suis obligée d'arrêter. C'est à peine, j'arrive à tenir debout et à marcher droit.
— Hiki ! Oh par les dieux ! T'as bu combien de cornes ?!
— Je sais pas... Hic... Dix, je crois... Hic
— Je ne peux même pas te laisser une seconde !
— Pourquoi tu ne m'as rien dit à propos du prince ?
— Tu ne m'a pas laissé....
— Non pas maintenant... Ah ma tête... Tu aurais pu le dire avant...
— C'est vrai mais en te connaissant. Tu aurais grandi avec tant de haine contre eux que tu serais capable de déclencher une guerre.
— Et pourtant voilà qu'il m'a défié et il m'épousera si je perds le duel...
— Quoi ?! Et tu as accepté ? Bien évidemment que t'as dit oui...
— Si je gagne on pourra venger maman ! Le sang sera vengé par le sang !
Il soupire, clairement pas content de ce que je viens de dire, il se glisse sous mon bras et m'emporte en dehors de la foule.
— Je peux rester chez toi ce soir ? S'il te plaît? Je n'ai pas vraiment pas envie d'être seule...
— Bien sûr, ça sera comme dans les bons vieux temps.
Malgré mes efforts pour rester éveillé pendant le trajet, je me suis laissée varicre par le sommeil, je suis si fatiguée... Je n'avais aucune chance de résister.
On m'invite à danser à plusieurs reprises, mais ce que je veux là tout de suite, c'est retrouver Thorall. Il faut qu'il voie que je vais bien.
Malgré le nombre de gens à qui je pose la question, personne ne sait me répondre. Il ne peut pas avoir disparu comme ça.
Il doit être au courant que j'ai réussi, c'est obligée que les Svafi lui ont dit que j'étais vivante...
— Thorall ! Je hurle à pleins poumons à travers la foule dansante. Thorall !
Je me déplace vers les huttes des invités, il est sûrement ici en train d'accueillir les visiteurs des autres tribus.
Distraite par ma mission, je n'ai absolument pas remarqué que je file droit sur quelqu'un.
— Où est-ce qu'il... La seule chose que j'ai ressentie lorsque la collision à eu lieu, c'est la chaleur corporelle de l'individu. Veuillez m'excuser...
Je n'avais jamais vu quelqu'un avec une peau aussi foncée, avec des yeux verts et des cheveux mi-longs d'un noir tellement sombre, c'est comme si c'étaient les ténèbres elles-mêmes. Il est si grand et malgré son étrange et épais accoutrement, je peux clairement voir à quel point il est en forme.
— Fais donc attention petite pay... Une femme au regard venimeux que même une vipère ne peut égaler m'agresse pour être coupée par cet homme.
— Sania ! Allons, ce n'est rien ! C'est un petit accident de rien du tout. Ma Chère Demoiselle, allez-vous bien ?
— Oui, il en faut plus pour me briser, tu sais je ne suis pas née de la dernière tempête. Par hasard, si ce n'est trop demander. N'avez-vous pas vu un homme à peu prés de votre taille cheveux blonds et les yeux verts ?
— Cet endroit est vraiment un trou à rats, ils ne connaissent même pas le respect.
Cette Sania parle vraiment avec beaucoup de haine et ça commence à bien faire. Je ne laisserai pas une telle personne souiller ma maison pour si peu.
— Alors ma petite dame, tu vas mesurer tes propos très vite ! Si tu n'es pas contente d'être là, je t'invite à retourner chez toi. Petite leçon à la Glacynays, le respect ça se mérite ! Même la Mère de Guerre doit se battre pour l'obtenir.
Elle s'approche de moi en se préparant pour me gifler. Quel culot, elle veut faire loi chez moi alors qu'ici, c'est chez moi ?
J'arrête sa main à quelques centimètres de mon visage. Je tourne sur moi-même la forçant de se mettre de dos vers moi avec son bras collé sur le dos.
— Écoute moi bien, je n'aime pas les conflits mais j'adore me battre, c'est si excitant d'inaugurer une célébration avec une nouvelle statue, celle de l'idiote qui ne sait pas à qui elle s'attaque. Je vais te laisser y aller sans la moindre égratignure parce que je doute fort que le monsieur veuille perdre son escorte. Petit conseil, je ne sais pas comment ça se passe chez-vous, mais ici tout le monde sait se défendre, si j'étais toi, je resterais bien sage.
Parce que j'aime montrer ma force, je la tacle au sol puis je me retourne vers l'homme.
— Navrée d'avoir fait une première impression si terrible, mais ici on n'est pas vraiment du genre à se laisser offenser sans un peu de baston.
— Ce n'est pas grave, vous avez pleinement raison de remettre Sania à sa place, nous sommes des invités après tout, c'est très impoli de venir insulter les autochtones dans leur village. Quel est votre nom ?
Je lui souri et je secoue la tête. Et avec un léger soupçon d'ironie, je lui réponds ceci:
— Une simple paysanne comme elle l'a dit, mon nom n'a pas d'importance. Juste profitez des festivités et ne vous frottez pas aux mauvaises personnes.
Je fais une petite révérence avant de poursuivre mon chemin. J'arrive à discerner ça voit qui est sûrement en train de passer un savon à cette dame.
La douce victoire est mienne, j'adore gagner et j'aime le montrer. Espérons qu'ils ne soient que la pour la fête.
Je finis par retrouver mon idiot de frère qui était en train de donner les clefs à je ne sais quel chef déjà. La seule fois que je l'ai vu c'est quand maman à rassemblé le plus de tribus possibles pour la guerre.
Ce n'est pas très distingué de ma part, mais je cours vers mon frère et je me jette sur son dos.
— Je suis là Tho ! Est-ce que je t'ai manqué ?
— Hiki... Lâche moi ! Tu ne vois pas que je suis occupé !
Je finis par redescendre lorsque Thorall m'attrape un bras pour me chatouiller.
— Non ! C'est bon ! Je me rends ! Je me rends ! Thoooorall ! Stop !
Le chef rigole de notre petit cirque puéril.
— Hikeno, plutôt Mère Hikeno, vous avez tellement grandi. Je me souviens de vous voir lorsque vous n'étiez pas plus grande qu'un petit poulain.
— Je ne suis pas officiellement Mère, la cérémonie n'as pas encore commencé. Je suis ravie de vous revoir.
Il me jette un air douteux.
— Mais tu te souviens pas qui je suis, n'est-ce pas ?
Ah, j'étais prise la main dans le sac.
— Il n'y a pas de problème tu étais si jeune à l'époque c'est normal que tu n'ai pas retenu. Mon nom est Yheervhill, dirigeant des Frost Fang.
— S'il vous plaît, dites-moi que vous n'êtes pas venu avec un fils....
— Hikeno ! Tes manières !
— Tu n'aura pas à te soucier de ma tribu, votre mère à choisi mon fils comme Compagnon. Nos deux tribus resteront alliées à jamais.
Je suis abasourdie par cette information, non seulement cet homme est mon grand-père, mais il est aussi très vieux ! Mais il a l'air d'avoir à peine le double de mon âge !
— Pourquoi n'étions-nous pas au courant de ça ?
— Parce que dès le moment où votre mère a choisi votre père c'est comme s'il était né dans votre tribu. Cela générerait des conflits si on faisait appel à moi pour m'occuper de vous.
— Ce n'est pas grave. Allons nous amuser, Thorall intervient pour sauver le moment, il se tourne vers moi les larmes aux yeux, et toi petite sœur si tu savais à quel point je suis fier de toi !
— Awww Thorall, ne pleure pas. Sinon... Sinon... Moi aussi, je commence à pleurer, ma seule préoccupation était de rentrer pour toi ! Je ne voulais pas que tu sois seul pour toujours !
On passe quelques minutes à pleurer comme de madeleine, je pense qu'on en avait vraiment besoin.
— On doit se ressaisir... Ça n'est fait pas sérieux, je sèche mes larmes, je vais finir par arriver en retard à ma propre fête et ça serait dommage de décevoir toute la tribu après autant d'efforts.
— Tu as totalement raison, et n'oublie pas t'as des hommes qui sont venus exprès pour te conquérir.
— Commence même pas avec ça, j'éclate de rire, c'est moi qui vais les conquérir. Je ne suis pas une petite demoiselle sans défense des royaumes du sud.
— Ils sont mal barrés avec toi, je leur dirais à quel point, tu es cassé pieds et bornée.
— Et je t'en remercie, si tu les fais fuir, pendant une semaine je fais tes tâches !
Il m'offre son bras auquel je m'accroche, ensemble nous marchons vers la statue de Khione.
Je vais enfin profiter pour boire et danser comme jamais ! Je vais profiter de ma liberté avant qu'elle ne file entre mes doigts.
— Les sorcières m'ont tout raconté. Très malin le coup du toboggan, elles m'ont dit que maman avait fait la même chose !
— Ah ? Sérieux ? Elles ne me l'ont pas dit.
— Ont-elles vraiment besoin de te le dire ? C'est évident pour tout le monde, tu es sa réplique exacte !
L'écouter devient de plus en plus difficile lorsqu'on s'enfonce dans le cœur du village les bruits des tambours, des cornes et des gens qui hurlent en cœur.
Ça fait bien longtemps que le village n'a pas été aussi animé. On me jette des fleurs lorsque je passe, c'est magnifique ! Il y en a de toutes les couleurs, il y a même des fleurs exotiques que je n'avais jamais vu au part avant.
À mon arrivée, tous les feux s'éteignent à part celui qui est juste à côté de moi. Tout le monde est focalisé sur moi maintenant. Je plonge ma main dans ma tresse et je décoince la défense pour la lever afin que tout le monde la voit.
Tout le monde pousse un cri de joie et ouvre un passage jusqu'à la statue ou les Svafi nous attendent.
Je marche avec fierté en montrant à tout mon trophée.
Le silence s'installe à nouveau lorsque la sorcière du milieu lève les bras.
— Fille de Estrid, ceci est un grand jour pour toi mais aussi pour ta tribu ! Ce soir marque le début d'une nouvelle ère pour les Glacynays ! Vous avez attendu pendant 14 ans le retour de votre Mère de Guerre et la voilà ! Hikeno Kolthora, c'est avec un grand honneur que nous te rendons ce qui te revient de droit !
Elles me font signe pour que je leur donne la défense puis elles me disent d'aller m'asseoir sur le trône de glace de ma mère, je suppose que maintenant je dois dire que c'est le mien.
Le regard de la statue est posé sur moi, je ne sais pas ce qu'il va se passer, mais je suis certaine que ça va être spectaculaire !
Je les vois tailler la défense et l'introduire dans un trou. Alors c'est pour ça qu'il y avait un trou... Et pour les 3 autres ? Je n'ai pas attendu longtemps pour le découvrir. Chacune arrache leur pendentif et le place dans les entailles.
— Khione grande déesse de la neige et de la glace, mère de tous les Sang de Givre donne à ton enfant la Couronne qu'elle mérite pour diriger ça tribu !
Les yeux de la statue s'illuminent d'un ton bleu typique de tous les Sang de Givre qui utilisent leurs pouvoirs.
Un faisceau lumineux jaillit pour éclairer ma tête, tout le monde me regarde avec émerveillement, Thorall à intérêt à me raconter ce qu'il a vu !
Je ressens un petit picotement tout autour de ma tête, c'est la même sensation que quand j'utilise mes pouvoirs... Je suis impatiente de voir le résultat !
Et puis la lumière s'arrête et tout le monde applaudi, je cherche dans la foule la tête de mon frère, je veux qu'il me rejoigne.
— Je suis là Mère Hikeno
— Oui, non, ça va pas le faire. Tu es mon frère, tu vas m'appeler Hiki, j'ai un grand sourire aux lèvres, et si tu me racontais ce qu'il s'est passé ?
— Bien sûr, une fois que tu auras dit aux autres de continuer les festivités.
— Ah... Il faut que cela soit moi... Je me racle la gorge pendant quelques secondes avant de parler, je vous remercie du fond du cœur de votre présence et surtout de votre soutien ! Je vous en prie dansez ! Buvez ! Mangez !
Le brouhaha récompense à l'instant où je termine de mon mot.
— Si tout le monde était bouche bée c'est à cause de la façon comment t'es cheveux blancs on dispersés la lumière, c'était magnifique ! Tu es vraiment très jolie. Ta couronne te va tellement bien, les ailes de crystal montrent bien ton côté indomptable.
— Des ailes ? Quel genre ?
— Je dirais des ailes d'un corbeau. Pourquoi ?
Mon visage s'assombrit d'un coup.
— Ce n'est pas un hasard les symboles, la couronne fabriqué par Khione possède des symboles révélant des prédictions... Et le corbeau signifie que la mort est proche. Quoi d'autre ?
— Sur ton front tu as un triquètre et au centre tu as un rubis incrusté.
— Honorer, aimer et protéger... Mais pourquoi un rubis ? Ça n'as pas de sens. Je dois voir avec les sorcières.
— Je dois dire que pour une 'simple paysanne' c'est une énorme célébration, cette voix... C'est l'homme de tout à l'heure, alors comme ça, c'est toi Hikeno Kolthora.
— Tu t'attendais à quoi ? Quelqu'un de plus vieux ?
— Non, j'ai juste du mal à croire que j'ai rencontré une Mère de Guerre avec un titre aussi terrible que Fureur Hivernale et qui soit si belle.
Que c'est mignon il essaye de me flatter.
— Et pourtant je pensais avoir été claire sur ce point lorsque j'ai foutu la tête de ta servante dans la neige. Comment as-tu appris mon appelation? Mais quel impolitèsse, tu te présentes même pas...
Il m'affiche un beau sourire, ses cheveux couleur charbon mettent vraiment ses dents blanches en avant. Il faut l'avouer il est beau, mais...
— Roshu Ashern, prince de Brisingr. Ravi de vous rencontrer. C'est un peu compliqué de le rater lorsque tout un village le crie avec fierté.
Mon frère qui jusqu'à présent n'avait rien dit.
— Que faites-vous ici ?
— Ça m'a blessé de ne pas être invité, donc je suis venu quand même. C'est un grand événement, il fallait que je représente le Sud. D'ailleurs, c'est un honneur d'avoir pu assister à un aussi beau spectacle.
— Ceux de ton espèce ne sont pas bienvenus dans cette tribu !
— J'exige le respect envers sa majesté !
La femme hurle, elle est vraiment énervée.
— Thorall, je m'en charge.
— Tu ne comprends pas Hiki... Ce démon...
— Thrall ! J'ai dit, je m'en occupe !
Jamais je n'aurais cru pouvoir parler d'une manière aussi autoritaire avec mon frère, lui aussi, il est surpris. Il ne me reprend même pas, il hoche la tête et part dans la foule.
— Alors, joli cœur, que fais tu dans un tel 'trou à rat' ? Je ne sais pas pourquoi ta présence gêne autant mon frère, mais il a sûrement une bonne raison. Tu n'as pas été invité, comment as-tu su pour la célébration ?
L'appellation que j'ai utilisée le fait glousser puis son expression change drastiquement à la mention des trois mots prononcés par sa servante.
— Tu ne vas pas laisser les mots de Sania influencer ton jugement sur moi ? C'est une bonne question, comment je l'ai su ? Je ne suis pas sûr que j'ai envie de te le dire là toute suite. Et disons que nos patries ne s'aiment pas trop. Et moi comme je suis quelqu'un de bien, je suis venu comme un bon prince montrer qu'on a plus besoin de se détester.
— Et qu'est-ce que ton royaume à fait pour qu'on vous déteste ?
— On a plus ou moins essayé de vous exterminer il y a presque 15 ans
— OH... Que ça ?
Je lui réponds d'un si ton glacial que lui-même a eu un frisson. C'est donc son royaume qui est responsable de la disparition de ma mère.
— Une véritable reine des glaces. Je suppose que tu as perdu quelqu'un d'important.
— Sans blague ! T'es vraiment futé toi ?! J'ai juste perdu ma mère ! Rien d'autre ! On perd sa mère tous les jours.
Mes yeux s'illuminent, le contrôle de mes pouvoirs est totalement basé sur ma capacité à maîtriser mes émotions. Et la, je perds la boule.
— Je suis désolé ! Au nom de Brisingr, je te présente mes condoléances.
En un bond, je suis sur pied, je lui jette un regard noir, je ressens toute cette haine prendre le contrôle de chaque partie de mon corps.
— Les excuses ne seront jamais suffisantes ! Tu as fait bien plus que m'arracher ma mère, tu as privé toute une tribu de sa Mère de Guerre ! Tu sais ce que c'est ? Non, je ne crois pas ! Dans les royaumes, vos rois et reines restent bien au chaud dans leur palais tels des lâches !
— Espèce de sauvageonne ! Je vais t'apprendre le respect !
La folle de Sania se jette sur moi. Est-ce que tous les gens venant des royaumes n'apprennent donc pas ? Surtout elle !? Esquiver ça tentative n'est rien de plus qu'un jeu d'enfant, j'ai juste besoin de deux pas sur ma gauche et j'enchaîne avec un uppercut en plein dans son ventre.
J'entends sa respiration irrégulière, un sourire sadique se déssine sur mes lèvres. J'ai envie de lui faire du mal et ensuite m'occuper de ce prince. Ma conscience me dit que c'est injuste, il doit être à peine plus vieux que moi, il n'a pas pu se battre dans cette guerre, mais ma colère l'emporte sur la raison, il doit payer pour les crimes que son royaume a commis.
— Je t'ai dit de faire attention à qui tu te frottes. Tu n'as pas la moindre idée de ce que je peux te faire. La sauvageonne porte le titre de Fureur Hivernale, c'est pour une bonne raison, tu ne trouves pas ? Prête pour une démonstration ?
Je la prends par sa collerette et je regarde son prince. Il est un peu surpris, mais il ne semble pas vouloir m'arrêter de tuer cette peste, tant mieux que cela lui serve de leçon, on ne sous-estime pas une Mère de Guerre énervée.
— Tu essayes même pas de protéger tes sujets ? Pitoyable.
Je la pousse à ses pieds. Et je fixe ses pieds.
— Khareus adore les offrandes lorsqu'elles sont congelées vivantes. Ressens-tu la température baisser ? Décris-le moi, parce que dans mes veines, c'est de la glace qui circule.
La foule ne s'arrête même pas pour les cris de cette femme dont les pieds commencent à tourner au bleu, cette coloration prend peu à peu plus de terrain. Comme je suis la chef, j'ai le droit de vie et de mort sur tout et tous, ils savent que je n'abuserais pas de ce privilège donc ils ignorent totalement l'étrangére souffrante.
— Hikeno, je t'en prie arrête. C'est après moi que tu en as.
— Je peux très bien vous tuer tout les deux. Il n'y a pas de problème. Pour toi, ça sera Mère Hikeno !
— Mais tu ne vas pas le faire, parce que tu tiens à ton clan, et si je venais à mourir par ta main, même le bout de monde ne sera pas un endroit sûr pour vous.
Ses yeux deviennent orange et sa chevelure noire s'allume d'un mélange orange et jaune, quelques unes de ses veines prennent la même teinte. Il saisi les jambes des la femme et essaie de faire reculer ses engelures. J'aurais dû m'en douter qu'une telle chaleur corporelle aussi élevée n'aurait pu qu'appartenir à un Cinerion.
— En vous voyant vous n'êtes pas si puissants que ça, tu n'arrives même pas à ralentir la progression du froid. Imagine-toi maintenant contre des armes et armures en glace pure ! La glace pure que mes guerriers et moi produisons ne fond pas, même si tu la jette dans le cœur d'un volcan. Dis-moi, qu'est-ce que les misérables pouvoirs de feu de ton royaume peuvent faire contre nous ?
Je continue de glacer les jambes de la femme. Je le regarde droit dans les yeux lui montrant que je n'allais pas arrêter de la faire souffrir, il commence à paniquer, ce n'est pas trop tôt. Il pensait vraiment que parce que j'ai un joli minois que je ne pouvais pas être dangereuse ? Quelle naïveté !
— D'accord ! Un marché ! Je te propose un marché ! Un duel, toi et moi. Si je gagne, tu m'épouses et si je perds, j'écrirai un testament confirmant que moi-même à demandé cette mise à mort pour payer les crimes commis par ma nation.
Je le regarde étonnée d'une telle proposition. Ils ne vont pas bien dans son royaume ! Ils sont tous aussi fous les uns que les autres ! Il ne peut pas me vaincre, obligé, il a envie de mourir ! Je soupire et je hoche ma tête. Je laisse la pauvre femme sentier avec seulement quelque légères brûlures.
— C'est d'accord mais à une condition, tu n'es pas le seul à vouloir devenir mon compagnon éternel et accorder mon attention qu'à toi n'es pas très juste, tu devras donc battre tous les autres prétendants. Si tu devais gagner, chose qui n'arrivera pas, je préfère être sûre que tu sois le plus fort.
— Tu veux que je périsse avant de t'affronter... C'est d'accord. Fais attention, tu pourrais être déçue des résultats.
— C'est exact, et aussi que tu sois digne de moi, au cas où tu survis.
— Quand dois-je te surprende ?
— Demain.
— Ça fait un peu court pour me préparer.
— Ne me dis pas que tu commences déjà à avoir la frousse !
— Lá c'est me sous-estimer ! Maintenant, il faut résoudre un autre problème. Comme nous sommes arrivés à l'improviste, nous n'avons pas où rester. Et tu te doutes bien que rentrer en plein milieu de la nuit puisse être dangereux.
— Prenez ma hutte, je vais sûrement ne pas dormir pour profiter de ma fête. Et au cas où je dormirais chez mon frère.
— Je n'ai même pas ta main et tu me proposes déjà de rester chez toi. Tu caches cœur fondant sous toute cette glace.
— Tire pas le bouchon. Ne confonds pas ma gentillesse avec mon hospitalité. Je ne fais que mon devoir en tant que Mère de Guerre. Juste évitez que cela parvienne aux oreilles de mon frère.
Je lève les yeux et je soupire, j'ai vraiment failli ôter la vie de cette femme, c'est sa faute, je l'avais prévenue. Savoir que je vais bientôt venger ma mère m'a définitivement aidé à me calmer.
Je pars de cet endroit sans rien dire ni même leur accorder un regard, ils m'ont épuisé le moral.
J'avale quelques cornes à boire de bière pour voir si au moins l'alcool pourrait améliorer mon humeur.
Peu à peu, je sens ma tête devenir de plus en plus légère. C'est bon, je suis prête à faire la fête. J'accepte même de danser avec le premier venu. On dance et on échange de partenaires, tout bouge à une vitesse incroyable !
Le tournis s'installe et je suis obligée d'arrêter. C'est à peine, j'arrive à tenir debout et à marcher droit.
— Hiki ! Oh par les dieux ! T'as bu combien de cornes ?!
— Je sais pas... Hic... Dix, je crois... Hic
— Je ne peux même pas te laisser une seconde !
— Pourquoi tu ne m'as rien dit à propos du prince ?
— Tu ne m'a pas laissé....
— Non pas maintenant... Ah ma tête... Tu aurais pu le dire avant...
— C'est vrai mais en te connaissant. Tu aurais grandi avec tant de haine contre eux que tu serais capable de déclencher une guerre.
— Et pourtant voilà qu'il m'a défié et il m'épousera si je perds le duel...
— Quoi ?! Et tu as accepté ? Bien évidemment que t'as dit oui...
— Si je gagne on pourra venger maman ! Le sang sera vengé par le sang !
Il soupire, clairement pas content de ce que je viens de dire, il se glisse sous mon bras et m'emporte en dehors de la foule.
— Je peux rester chez toi ce soir ? S'il te plaît? Je n'ai pas vraiment pas envie d'être seule...
— Bien sûr, ça sera comme dans les bons vieux temps.
Malgré mes efforts pour rester éveillé pendant le trajet, je me suis laissée varicre par le sommeil, je suis si fatiguée... Je n'avais aucune chance de résister.
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