Prologue
La chasse
Célébration Turbulente
Prologue
«— Maman, es-tu obligée d'y aller ?

Une petite fille aux cheveux blancs sanglote dans la jupe en fourrure de cette femme couverte de peintures de guerre, carquois et arc à l'épaule et son énorme hache de glace pure en main.

Elle se met à genoux et saisit le visage de l'enfant avec la délicatesse d'une plume. Bien que la pâleur de sa peau soit givrante, son sourire est au contraire chaleureux. Essuyant les larmes avec ses pouces, la guerrière lui dit :

— Il est de mon devoir de te protéger, Hikeno, mais il est aussi mon obligation de protéger notre clan, notre famille. Oui, je dois me séparer de toi, mais ça ne sera pas long, je te le promets.

— M-Mais... Papa n'est pas revenu la dernière fois, pas en vie...

— Le destin en a voulu ainsi, tu ne dois pas avoir peur de ce qu'il peut m'arriver. Tu es le futur de notre clan et notre famille doit être dirigée si je ne peux pas m'en sortir, il faut que tu apprennes à puiser dans cette peur, la transformer en force.

— Pourquoi c'est à moi de te succéder ? Thorall est plus vieux que moi...

— Tu es ma première fille, ton frère aurait été le prochain si on suivait les traditions des Royaumes du sud. Maintenant, dis-moi, qui donne naissance aux guerriers ?

— Les mères.

— Qui protègent les nourrissons ?

— Les mères.

— Qui sait ce qui est mieux pour toi ?

— Toi, maman.

— Nous n'avons pas de roi, mais nous avons quelque chose de plus important avec un sens plus large, nous avons une Mère de Guerre ! Personne d'autre n'est mieux qualifié pour diriger et combattre qu'une mère !

— Mère Estrid, nous sommes prêts, un soldat annonce en entrant dans la tente.

— J'arrive. Thorall, je compte sur toi veillé sur ta sœur apprends lui à manier les armes. Sois son conseiller. Et toi mon petit ange, ne fais confiance à personne d'autre que ta famille et notre tribu. »

Ça fait 14 ans que j'attends toujours le retour de ma chère mère. Ma mémoire commence à me jouer des tours, à chaque fois que je pense à elle, quelque chose est différent de la dernière fois. Ses yeux bleus qui prenaient une couleur plus claire ou plus sombre. Ses lèvres qui parfois étaient parfaites, douces et d'autres fois qui étaient parsemées de petites blessures et tout éclatées à cause du froid. Ses mains aigries, rugueuses par le maniement des armes et à la fois d'après étaient douces comme de la fourrure de lynx.

On ne sait pas grand-chose de ce dont il lui est arrivé, on n'a pas retrouvé sa dépouille, tout ce qu'il restait à elle a disparu à part son hache de combat. Ce qu'on sait par contre, c'est qu'on a gagné, on a plus jamais entendu parler de nos adversaires. D'ailleurs, je n'ai jamais su contre qui on se battait.

Peu importe, aujourd'hui est, un jour, spécial ! Je célèbre mes 20 ans et je serais la Mère de Guerre de ma tribu.

Mais avant, je dois chasser le légendaire Sanglier Écarlate en l'honneur de la Mère de tous et de tout, Vulhena. Ça semble facile dit comme ça, mais je n'aurais pas le droit de porter une armure. Je n'aurais qu'un petit couteau comme outil.

Quel merveilleux cadeau, me battre à poil contre une bête réputée pour être très résistante et dont la charge peut briser les fémurs de 10 hommes en cuissardes d'acier, avec un misérable couteau qui ne servirait même pas à couper de la viande.

Impossible de tricher les Winter's Eyes garderont un œil sur moi avec leur don de voyance, dans tous les cas, je n'envisage même pas cette option, je ne suis pas assez folle pour attirer la colère des dieux.

N'importe qui aurait peur d'être à ma place, on m'a appris à ne pas être effrayée par la mort, mais à me battre pour lui être digne. En plus, je me suis entraînée durant toute ma vie pour cet événement.

Moi, Hikeno Kolthora, la Fureur Hivernale, je n'échouerais pas !

© Diana Lopes,
книга «Molten Ice (FR)».
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