Chapitre 1 : Quand les rêves ne sont plus
Te reparler est comme relire un livre qu'on a déjà lu cent fois : je connais les mots, le ton et les actions de l'histoire avant même de commencer à lire.
C'est à la fois rassurant, réconfortant et étrange, déroutant. C'est comme avoir l'impression de connaître quelqu'un sur le bout des doigts et découvrir tous ses travers plus tard.
Lorsque l'on connaît les mots, le ton et les actions, on découvre les détails et les défauts, on s'y attarde, on s'y attache, on ne voit plus que cela et ça nous tue. Ça nous a tué.
Je le sais plus que tous autres : c'est moi qui aie mis un point final à notre histoire qui ne faisait que commencer. Et me voilà à présent. Tu me déshabille du regard, je le sens. Ça me gêne mais je ne dis rien, je ne laisse rien paraître. Ne jamais rien laisser paraître.
Tu as bu. Je le vois à tes yeux embrumés et à ton regard trop lubrique. Tu n'es plus toi, et ça me va. J'ai trop aimé ce toi, et maintenant je le hais.
Ainsi vont les choses dans ce monde éphémère : on aime pour haïr, on vit pour mourir.
Je suis d'humeur négative aujourd'hui. Je suis toujours d'humeur négative.
Vous me faites signe de sortir toi et tes beaux yeux, et j'obéis car mon cœur ne veut pas oublier.
Le ciel est rempli d'étoile. Je n'arrive pas à savoir si c'est beau car le ciel m'a trop déçue.
Toi tu le trouves magnifique, splendide, fantagnifique, et tu le dis, tu me le partage avec une voie plus enjoué encore que d'habitude, si c'est possible.
Je te regarde, désabusé. Tu sais ce que je pense, tu es défoncé, pas idiot. Même si ça reste idiot d'être défoncé.
Tu poses ta main sur mon épaule, je te regarde. Et quand mes yeux croisent les tiens, j'ai l'impression que c'est la première fois. Tu souris et j'aimerais faire la même chose, mais mes lèvres refusent d'obéir. Est-ce que parce qu'elles n'ont plus les tiennent pour se rassasier ?
À la place des larmes coulent sur mes joues. Je me hais quand les larmes sortent de mes yeux. Je me hais car je suis vulnérable, et parce que je me sens faible.
Tu essayes de me réconforter, mais tu ne connais pas la source du mal. Comment pourrais-tu ? Je ne la connais pas moi-même.
Tu me parles, mais ça fait bien longtemps que je n'écoute plus ce que tu as à me dire.
Soudain, ma bulle éclate et je reviens au monde. C'est douloureux, nouveau, et pourtant si familier. Curieusement, mes larmes se sont arrêtées. Ton regard est posé sur moi et j'entends ta voie me dire : tu vas bien ?
Je réponds oui avec la tête, et mes lèvres parviennent à s'étirer en un pâle sourire. Elles sont en retard et je ne peux même pas les blâmer pour ça. Ton visage s'illumine légèrement à la vue de mon mensonge, mais tu n'es pas dupe.
Tu lances la conversation sur les étoiles, le ciel. Rien d'étonnant venant de toi. J'espérais presque autre chose, mais le ciel reste ton meilleur ami après tout. Je m'apprête à passer en mode automatique, celui où j'écoute sans écouter et où je réponds sans vraiment répondre. Seulement, une phrase de ta part me retient :
–Tu savais que le ciel n'exauce pas les vœux ?
Je te réponds un oui amer et mon air sûrement dépité (il l'est souvent) te fait sourire. Si mon malheur te rend heureux, alors il ne sert vraiment à rien.
Tu enchaîne, bien trop heureux d'avoir capté mon attention :
–Le ciel est trop occupé pour exaucer les souhaits d'être paumé comme toi ou moi.
Je réagis :
–Que fait-il alors pour être autant occupé ?
C'est la phrase à laquelle tu t'attendais, et je le sais. Mais une partie de Moi veux vraiment savoir pourquoi le ciel ne m'aide pas.
Tu me rétorque :
–Le ciel est occupé à nous faire rêver, c'est évident. Il nous écoute aussi. Et lui, il est toujours là.
Je ricane sans même attendre la fin de ta tirade de poète-rêveur-je-sais-que-j 'ai-compris-la-vie. Mais je rentre dans ton jeu en te demandant :
–Si c'est son rôle, pourquoi je ne rêve plus ?
C'est personnel. Trop personnel pour être dit comme ça, dans le noir à une personne sûrement trop alcoolisé. Néanmoins, tu sembles hésiter avant de répondre. Quelques secondes s'écoulent silencieusement. Dieu que j'aime ce silence.
Mais tu le brises :
–Tu ne vois pas bien, tu es comme dans la nuit. Dans la nuit, si tu ne regardes pas le ciel, tu ne peux pas avancer, tu trébuche à chaque instant, et tu as peur. Toi, tu n'as jamais essayé de de rêver, de croire au ciel. Tu as baissé les yeux vers tes baskets et tu as dit que tu n'avais besoin de rien. Tu mens bien Lise, mais je te connais mieux : tu as peur, tu es perdu et triste. Pourquoi refuse tu d'être aidée ?
Je ne te réponds pas. Ton explication me rappelle le moment où j'ai cessé de croire en nous. Tout est faux. Je refuse l'aide car elle n'est pas nécessaire. Pourquoi ai-je donc décidé de te reparler ?
Je me lève, mettant fin à la courte discussion et me dirige vers la maison d'à côté, ma maison. Tu ne tentes pas de me retenir. Tu sais que je vais essayer d'oublier.
Et pourtant, de retour dans mon lit, je ne peux que penser à toi, au ciel, et à la nuit qui m'entoure.
C'est à la fois rassurant, réconfortant et étrange, déroutant. C'est comme avoir l'impression de connaître quelqu'un sur le bout des doigts et découvrir tous ses travers plus tard.
Lorsque l'on connaît les mots, le ton et les actions, on découvre les détails et les défauts, on s'y attarde, on s'y attache, on ne voit plus que cela et ça nous tue. Ça nous a tué.
Je le sais plus que tous autres : c'est moi qui aie mis un point final à notre histoire qui ne faisait que commencer. Et me voilà à présent. Tu me déshabille du regard, je le sens. Ça me gêne mais je ne dis rien, je ne laisse rien paraître. Ne jamais rien laisser paraître.
Tu as bu. Je le vois à tes yeux embrumés et à ton regard trop lubrique. Tu n'es plus toi, et ça me va. J'ai trop aimé ce toi, et maintenant je le hais.
Ainsi vont les choses dans ce monde éphémère : on aime pour haïr, on vit pour mourir.
Je suis d'humeur négative aujourd'hui. Je suis toujours d'humeur négative.
Vous me faites signe de sortir toi et tes beaux yeux, et j'obéis car mon cœur ne veut pas oublier.
Le ciel est rempli d'étoile. Je n'arrive pas à savoir si c'est beau car le ciel m'a trop déçue.
Toi tu le trouves magnifique, splendide, fantagnifique, et tu le dis, tu me le partage avec une voie plus enjoué encore que d'habitude, si c'est possible.
Je te regarde, désabusé. Tu sais ce que je pense, tu es défoncé, pas idiot. Même si ça reste idiot d'être défoncé.
Tu poses ta main sur mon épaule, je te regarde. Et quand mes yeux croisent les tiens, j'ai l'impression que c'est la première fois. Tu souris et j'aimerais faire la même chose, mais mes lèvres refusent d'obéir. Est-ce que parce qu'elles n'ont plus les tiennent pour se rassasier ?
À la place des larmes coulent sur mes joues. Je me hais quand les larmes sortent de mes yeux. Je me hais car je suis vulnérable, et parce que je me sens faible.
Tu essayes de me réconforter, mais tu ne connais pas la source du mal. Comment pourrais-tu ? Je ne la connais pas moi-même.
Tu me parles, mais ça fait bien longtemps que je n'écoute plus ce que tu as à me dire.
Soudain, ma bulle éclate et je reviens au monde. C'est douloureux, nouveau, et pourtant si familier. Curieusement, mes larmes se sont arrêtées. Ton regard est posé sur moi et j'entends ta voie me dire : tu vas bien ?
Je réponds oui avec la tête, et mes lèvres parviennent à s'étirer en un pâle sourire. Elles sont en retard et je ne peux même pas les blâmer pour ça. Ton visage s'illumine légèrement à la vue de mon mensonge, mais tu n'es pas dupe.
Tu lances la conversation sur les étoiles, le ciel. Rien d'étonnant venant de toi. J'espérais presque autre chose, mais le ciel reste ton meilleur ami après tout. Je m'apprête à passer en mode automatique, celui où j'écoute sans écouter et où je réponds sans vraiment répondre. Seulement, une phrase de ta part me retient :
–Tu savais que le ciel n'exauce pas les vœux ?
Je te réponds un oui amer et mon air sûrement dépité (il l'est souvent) te fait sourire. Si mon malheur te rend heureux, alors il ne sert vraiment à rien.
Tu enchaîne, bien trop heureux d'avoir capté mon attention :
–Le ciel est trop occupé pour exaucer les souhaits d'être paumé comme toi ou moi.
Je réagis :
–Que fait-il alors pour être autant occupé ?
C'est la phrase à laquelle tu t'attendais, et je le sais. Mais une partie de Moi veux vraiment savoir pourquoi le ciel ne m'aide pas.
Tu me rétorque :
–Le ciel est occupé à nous faire rêver, c'est évident. Il nous écoute aussi. Et lui, il est toujours là.
Je ricane sans même attendre la fin de ta tirade de poète-rêveur-je-sais-que-j 'ai-compris-la-vie. Mais je rentre dans ton jeu en te demandant :
–Si c'est son rôle, pourquoi je ne rêve plus ?
C'est personnel. Trop personnel pour être dit comme ça, dans le noir à une personne sûrement trop alcoolisé. Néanmoins, tu sembles hésiter avant de répondre. Quelques secondes s'écoulent silencieusement. Dieu que j'aime ce silence.
Mais tu le brises :
–Tu ne vois pas bien, tu es comme dans la nuit. Dans la nuit, si tu ne regardes pas le ciel, tu ne peux pas avancer, tu trébuche à chaque instant, et tu as peur. Toi, tu n'as jamais essayé de de rêver, de croire au ciel. Tu as baissé les yeux vers tes baskets et tu as dit que tu n'avais besoin de rien. Tu mens bien Lise, mais je te connais mieux : tu as peur, tu es perdu et triste. Pourquoi refuse tu d'être aidée ?
Je ne te réponds pas. Ton explication me rappelle le moment où j'ai cessé de croire en nous. Tout est faux. Je refuse l'aide car elle n'est pas nécessaire. Pourquoi ai-je donc décidé de te reparler ?
Je me lève, mettant fin à la courte discussion et me dirige vers la maison d'à côté, ma maison. Tu ne tentes pas de me retenir. Tu sais que je vais essayer d'oublier.
Et pourtant, de retour dans mon lit, je ne peux que penser à toi, au ciel, et à la nuit qui m'entoure.
Коментарі
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(2)
Chapitre 1 : Quand les rêves ne sont plus
wahh... c'est vraiment magnifique, très poétique et doux :)
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2020-10-21 12:04:12
1
Chapitre 1 : Quand les rêves ne sont plus
j'ai vraiment apprécié ce chapitre 🥺
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2020-10-26 20:39:25
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