Chapitre un
- We stop here for today. See you next week.
C'était la fin de la dernière heure et demie d'un énième cours de chimie. Coleen s'étire en se levant, et minutieusement, elle range ses affaires dans son sac, sans se presser. De toute manière il n'y a personne à côté d'elle, et puis elle sait que si elle allait trop vite, elle allait forcément oublier quelque chose. Alors au lieu d'être paniquée en se souvenant qu'un objet lui manquait, elle prend son temps.
Mais aujourd'hui, elle est attendue. En effet, en dehors de l'amphithéâtre, deux de ses amies de l'année dernière l'attendent dehors, et d'un air impatient puisqu'elles entrent dans la salle en râlant.
- Coleen ! Bouge-toi ! T'es la dernière à sortir.
- Rien que pour vous embêter les filles, je vais y aller encore plus lentement.
Un sourire malicieux aux lèvres, la brune descend les escaliers, son sac en bandoulière sur son épaule droite. Elle détache pendant ce temps ses cheveux bruns qui ont poussé depuis l'année dernière.
Elle rejoint finalement ses amies près de la porte et malgré les gestes barrières qu'elles doivent adopter, la plus grande d'entre elles la prend dans ses bras.
- Ma p'tite Coco ! Tu m'as manqué.
- A moi aussi, Eli, répond la surnommée Coco, répondant à son étreinte, tout de même pas à l'aise avec ce genre de contact physique.
L'accolade prend fin au bout de quelques secondes, qui semblent être des minutes pour la brune, avant qu'Eli ne la lâche. La deuxième fille lui fait un signe de main en guise de bonjour, et elle lui rend son geste en souriant derrière son masque en tissu aux multiples couleurs.
- Bon, on va bosser ? propose Coleen à ses amies, en réajustant ses lunettes.
- Evidemment, on est sérieuse nous.
Elles sortent donc de la pièce et elles peuvent enfin respirer l'air frai à travers le masque. L'hiver commence à arriver, et ce n'était pas pour déplaire à la porteuse de lunettes. Elle marche vers le petit chemin qui les amène à la route principale, le pas léger.
Malgré que les cours soient en anglais, elle aime la formation qu'elle a choisi. C'était le seul Master de chimie à proximité de chez elle, et même si c'est dans une langue dont elle avait des difficultés, elle arrive à comprendre les cours et à les apprécier comme les détester pour certains.
Alors qu'elle se rapproche du passage piéton, elle se retourne car elle n'entend plus le bruit de pas de ses copines. Et en effet elles se sont arrêtées, parlant avec un ancien camarade de classe, Garry. Un garçon plutôt sympathique, gentil, intelligent mais qui n'a pas les mêmes priorités que nous. Il a la peau mate et les cheveux bouclés noirs avec des yeux marrons cachés par des lunettes carrées. À sa carrure, on remarque qu'il fait pas mal de sport en dehors des cours. La jeune fille sourit et les rappelle à l'ordre.
- Et après c'est moi qui gêne ?
- On te rejoint Coleen. Ne t'en fais pas, répond Eli en faisant un signe de main.
- Bon d'accord, je vous réserve une place. Garry, tu viens avec nous ?
- Désolé mais je dois faire les courses.
- Tu dis ça mais je suis sûre qu'après tu vas dormir, dit-elle en secouant la tête.
Il lui sourit d'un air gêné. Elle avait vu juste, et les filles rient en le voyant la main dans le sac. D'un sourire mi-amusé, mi-exaspéré, elle reprit sa marche en direction de la bibliothèque. Elle connait le chemin par cœur. Mais jamais elle ne se lasse de regarder les arbres autour d'elle. Il y avait quelques semaines auparavant, les branches ont été recouvertes de feuilles orangées qui sont tombées au fur et à mesure des jours. Maintenant, au mois de Novembre, il n'en reste plus une seule, sauf les arbres au feuillage persistant, tels que les sapins et les chênes. Généralement, on aurait dit un paysage triste, vide de vie et de couleur, mais pour elle c'est plutôt séduisant, mystique. L'évolution de cette nature la fascine.
Elle sort son portable de sa poche de sa veste une fois qu'elle ait vérifié qu'elle n'allait bousculer personne. Elle vérifie en priorité les messages de ses amis proches, réels comme virtuels. Un message attire son attention. Dans son groupe d'amis du lycée ainsi que Charlotte, ils avaient proposé durant son cours de se voir la semaine prochaine. Elle tapote sur son portable pour voir son emploi du temps et leur répond alors d'une capture d'écran de celui-ci. Puis, elle range son portable une fois ceci fait, esquivant à la dernière minute un poteau. A cette action, elle rit de sa bêtise et continue son chemin avec plus d'attention.
Après avoir traversé la ligne de tram et un petit chemin en pierre, elle arrive à sa destination. Devant les portes automatiques, elle râle bruyamment à cause de sa lenteur.
Depuis le temps, ils ne peuvent pas régler le problème ? Autant mettre une porte normale, ça irait plus vite.
Elle a un deuxième soupir avant d'enfin entrer à l'intérieur, bien au chaud. Cela crée de la buée sur ses lunettes et elle les enlève provisoirement, le temps que ses verres ne soient plus dans le brouillard. Premier réflexe, elle met du gel hydroalcoolique sur ses mains et les frotte machinalement. Elle remet sa monture en souriant grandement puisqu'elle y voit plus clair, avant de se diriger au premier étage du bâtiment. Elle traverse la cafétéria puis monte une rampe. Elle balaye l'étage du regard, et ne voit aucune place de libre. À cette heure-ci, elle s'en était doutée. Elle tourne alors pour arriver dans un autre couloir et voit au fond de celui-ci une table pour quatre de libre. Déterminée, elle marche d'un pas rapide et ne voulant pas se faire avoir, elle lance presque son sac sur la table pour pas se la faire piquer. Dans un endroit aussi silencieux que la bibliothèque, cela a fait un bruit d'enfer. Elle grimace et regarde les autres tables autour d'elle d'un air désolé sans vraiment l'être. Car au moins, elle a trouvé une table.
Elle s'y installe alors en essayant de sortir le plus silencieusement possible ses affaires. Elle s'était fait remarquer avec son sac, et elle sent encore des regards noirs en son égard. Alors elle ne veut pas envenimer la situation. Elle sort alors son ordinateur portable, ses feuilles de cours ainsi que des exercices. Elle a une heure et demie pour travailler, alors il ne fallait pas perdre de temps.
Durant une heure elle est plongée dans ses cours, essayant d'apprendre du mieux qu'elle pouvait les différentes réactions chimiques du cours d'hier. Et ce n'est que maintenant qu'elle entend des bruits de pas venant dans sa direction. Elle lève mon regard et elle sourit à la fois désespérée mais aussi contente de ne plus être seule.
- C'est que maintenant que vous arrivez ? chuchote celle qui révise.
- On a trop discuté on n'a pas vu le temps passé sorry, me répond Eli en souriant avec son regard, essayant de se faire pardonner de leur retard.
- Je vois ça oui.
- Bon aller on s'y met, fait la deuxième.
Elles s'installent alors silencieusement tandis que je pianote sur mon portable. Elle a décidé de prendre une pause après une heure de révisions intenses pour elle. Mais Inès, replaçant son voile sur la tête, la regarde à ce moment-là.
- Hé oh ! On bosse ma p'tite.
- J'ai fait que ça avant que vous n'arriviez.
- L'excuse.
Comme réponse, elle secoua la tête en levant les yeux au ciel. Puis, elle se replonge dans son écran, déterminée à s'accorder un moment de répit. Au bout de quelques minutes, elle entend son amie Elise râler en lisant diverses feuilles arrangées sur la table de manière ordonnée, tout le contraire de Coleen qui s'est éparpillée de toute la largeur de son coté de la table. Heureusement pour elle, personne n'est à côté d'elle, comme ça elle n'a pas de regret à être désorganisée. Au bout de quelques secondes où elle voit la blonde s'entêter avec son cours, elle lui demande en souriant :
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Coco... Je n'arrive pas à comprendre comment on arrive à ce résultat.
Elle analyse à l'envers sa feuille pour savoir à quel exercice elle en était. Elles ne sont plus dans la même filière, mais elle comprend quand même les notions qui sont notées.
- Ah ! Je m'en souviens de ça. Attends, je vais t'expliquer.
Elle prend une feuille vierge de sa pochette et un criterium avant d'écrire des calculs avec les détails pour chaque étape. Elle sait comment elle fonctionne, après deux ans à travailler ensemble, elle avait compris qu'il fallait décortiquer chaque ligne pour qu'elle comprenne et ne se perde pas. Une fois tout écrit, elle retourne la feuille et lui explique à l'oral chaque ligne qu'elle a noté. Mais dans une partie, son amie ne comprend pas comment passer d'un résultat à un autre. La brune réfléchit un instant sur comment lui faire assimiler ça. Elle reprend la feuille et gribouille un peu dessus.
- Tu vois, ça tu sais faire, ça donne quoi ?
Elle répond correctement. Satisfaite, la brune continue alors sur cette voie. Puis Inès s'en mêle pour lui venir en aide. Mais même ainsi, Elise a du mal à comprendre. Sans s'en rendre compte, Coleen haussa un peu la voix.
- Mais c'est exactement pareil pour ce cas-là Eli ! Regarde comme ça.
- Aaah ! D'accord. Mais je pensais que c'était comme ça.
Elle note alors ce qu'elle a pensé, et la brune a un petit rire. Pas bien méchant, mais elle essaye de se calmer en passant ses doigts sous ses lunettes pour se pincer l'arrête de son nez.
- Bon sang...
- Ça aussi, ça m'avait manqué tes réactions.
Sa remarque lui fait rire une nouvelle fois, mais cette bonne ambiance s'interrompt par une voix assez grave, inconnue, venant de sa droite.
- Vous pouvez pas vous taire ? Si vous ne travaillez pas, ne venez pas embêter les autres.
Coleen fronce les sourcils en observant l'inconnu plus en détail. Il a les cheveux courts et foncés sur les côtés, et plus longs avec une couleur blonde tendant vers le blanc sur le haut de son crâne. Il porte un jean noir avec un pull ample de la même couleur, et sur sa chaise repose un long manteau marron clair en daim. Elise s'excuse mais la brune n'est pas de cet avis.
- Ça va, on ne fait pas tant de bruit que ça. Et si t'écoutais notre conversation, on parlait de cours, donc on révise, tout comme toi. Je m'excuse d'avoir fait autant de bruits, mais pas la peine d'être aussi désagréable.
Le jeune homme lève son regard de son livre pour fixer la demoiselle. Leur regard se croise et une tension électrique se crée entre les deux individus.
- Je ne serais pas aussi désagréable si tu n'avais pas fait sursauter toute la salle en jetant ton sac sur la table.
Elle ne sait plus trop quoi dire, car ce qu'il dit est vrai. Elle fait la moue et grommelle quelque chose dans son masque. L'autre fronce les sourcils avant de soupirer d'un air exaspéré.
- Insupportable ce genre de fille.
- Oh ça va je t'entends.
Enervée, elle se lève en rangeant toutes ses affaires en faisant en sorte de faire plus de bruits que prévu. Tant pis pour les autres. Elle n'a qu'une seule envie, embêter celui d'à côté jusqu'au bout. Elise soupire en la voyant faire.
- Coleen...
- Non, ce n'est rien. Je devais rentrer de toute façon. On se voit une prochaine fois les filles.
Elle fait un signe de main envers ses amies qui font de même. Elle lance une dernière œillade en direction de cet inconnu avant de partir, le pas lourd, l'insultant de tous les noms dans sa tête.
Heureusement, il y a que très peu de chance qu'elle le recroise. Et ça la calme un petit peu. Elle met rapidement son casque sur ses oreilles, lançant sa playlist, et prend le chemin en direction du tramway. Elle allait avoir une heure dix environ pour se calmer, culpabiliser, puis acceptant la situation dans laquelle elle s'était mise en passant à autre chose.
C'était la fin de la dernière heure et demie d'un énième cours de chimie. Coleen s'étire en se levant, et minutieusement, elle range ses affaires dans son sac, sans se presser. De toute manière il n'y a personne à côté d'elle, et puis elle sait que si elle allait trop vite, elle allait forcément oublier quelque chose. Alors au lieu d'être paniquée en se souvenant qu'un objet lui manquait, elle prend son temps.
Mais aujourd'hui, elle est attendue. En effet, en dehors de l'amphithéâtre, deux de ses amies de l'année dernière l'attendent dehors, et d'un air impatient puisqu'elles entrent dans la salle en râlant.
- Coleen ! Bouge-toi ! T'es la dernière à sortir.
- Rien que pour vous embêter les filles, je vais y aller encore plus lentement.
Un sourire malicieux aux lèvres, la brune descend les escaliers, son sac en bandoulière sur son épaule droite. Elle détache pendant ce temps ses cheveux bruns qui ont poussé depuis l'année dernière.
Elle rejoint finalement ses amies près de la porte et malgré les gestes barrières qu'elles doivent adopter, la plus grande d'entre elles la prend dans ses bras.
- Ma p'tite Coco ! Tu m'as manqué.
- A moi aussi, Eli, répond la surnommée Coco, répondant à son étreinte, tout de même pas à l'aise avec ce genre de contact physique.
L'accolade prend fin au bout de quelques secondes, qui semblent être des minutes pour la brune, avant qu'Eli ne la lâche. La deuxième fille lui fait un signe de main en guise de bonjour, et elle lui rend son geste en souriant derrière son masque en tissu aux multiples couleurs.
- Bon, on va bosser ? propose Coleen à ses amies, en réajustant ses lunettes.
- Evidemment, on est sérieuse nous.
Elles sortent donc de la pièce et elles peuvent enfin respirer l'air frai à travers le masque. L'hiver commence à arriver, et ce n'était pas pour déplaire à la porteuse de lunettes. Elle marche vers le petit chemin qui les amène à la route principale, le pas léger.
Malgré que les cours soient en anglais, elle aime la formation qu'elle a choisi. C'était le seul Master de chimie à proximité de chez elle, et même si c'est dans une langue dont elle avait des difficultés, elle arrive à comprendre les cours et à les apprécier comme les détester pour certains.
Alors qu'elle se rapproche du passage piéton, elle se retourne car elle n'entend plus le bruit de pas de ses copines. Et en effet elles se sont arrêtées, parlant avec un ancien camarade de classe, Garry. Un garçon plutôt sympathique, gentil, intelligent mais qui n'a pas les mêmes priorités que nous. Il a la peau mate et les cheveux bouclés noirs avec des yeux marrons cachés par des lunettes carrées. À sa carrure, on remarque qu'il fait pas mal de sport en dehors des cours. La jeune fille sourit et les rappelle à l'ordre.
- Et après c'est moi qui gêne ?
- On te rejoint Coleen. Ne t'en fais pas, répond Eli en faisant un signe de main.
- Bon d'accord, je vous réserve une place. Garry, tu viens avec nous ?
- Désolé mais je dois faire les courses.
- Tu dis ça mais je suis sûre qu'après tu vas dormir, dit-elle en secouant la tête.
Il lui sourit d'un air gêné. Elle avait vu juste, et les filles rient en le voyant la main dans le sac. D'un sourire mi-amusé, mi-exaspéré, elle reprit sa marche en direction de la bibliothèque. Elle connait le chemin par cœur. Mais jamais elle ne se lasse de regarder les arbres autour d'elle. Il y avait quelques semaines auparavant, les branches ont été recouvertes de feuilles orangées qui sont tombées au fur et à mesure des jours. Maintenant, au mois de Novembre, il n'en reste plus une seule, sauf les arbres au feuillage persistant, tels que les sapins et les chênes. Généralement, on aurait dit un paysage triste, vide de vie et de couleur, mais pour elle c'est plutôt séduisant, mystique. L'évolution de cette nature la fascine.
Elle sort son portable de sa poche de sa veste une fois qu'elle ait vérifié qu'elle n'allait bousculer personne. Elle vérifie en priorité les messages de ses amis proches, réels comme virtuels. Un message attire son attention. Dans son groupe d'amis du lycée ainsi que Charlotte, ils avaient proposé durant son cours de se voir la semaine prochaine. Elle tapote sur son portable pour voir son emploi du temps et leur répond alors d'une capture d'écran de celui-ci. Puis, elle range son portable une fois ceci fait, esquivant à la dernière minute un poteau. A cette action, elle rit de sa bêtise et continue son chemin avec plus d'attention.
Après avoir traversé la ligne de tram et un petit chemin en pierre, elle arrive à sa destination. Devant les portes automatiques, elle râle bruyamment à cause de sa lenteur.
Depuis le temps, ils ne peuvent pas régler le problème ? Autant mettre une porte normale, ça irait plus vite.
Elle a un deuxième soupir avant d'enfin entrer à l'intérieur, bien au chaud. Cela crée de la buée sur ses lunettes et elle les enlève provisoirement, le temps que ses verres ne soient plus dans le brouillard. Premier réflexe, elle met du gel hydroalcoolique sur ses mains et les frotte machinalement. Elle remet sa monture en souriant grandement puisqu'elle y voit plus clair, avant de se diriger au premier étage du bâtiment. Elle traverse la cafétéria puis monte une rampe. Elle balaye l'étage du regard, et ne voit aucune place de libre. À cette heure-ci, elle s'en était doutée. Elle tourne alors pour arriver dans un autre couloir et voit au fond de celui-ci une table pour quatre de libre. Déterminée, elle marche d'un pas rapide et ne voulant pas se faire avoir, elle lance presque son sac sur la table pour pas se la faire piquer. Dans un endroit aussi silencieux que la bibliothèque, cela a fait un bruit d'enfer. Elle grimace et regarde les autres tables autour d'elle d'un air désolé sans vraiment l'être. Car au moins, elle a trouvé une table.
Elle s'y installe alors en essayant de sortir le plus silencieusement possible ses affaires. Elle s'était fait remarquer avec son sac, et elle sent encore des regards noirs en son égard. Alors elle ne veut pas envenimer la situation. Elle sort alors son ordinateur portable, ses feuilles de cours ainsi que des exercices. Elle a une heure et demie pour travailler, alors il ne fallait pas perdre de temps.
Durant une heure elle est plongée dans ses cours, essayant d'apprendre du mieux qu'elle pouvait les différentes réactions chimiques du cours d'hier. Et ce n'est que maintenant qu'elle entend des bruits de pas venant dans sa direction. Elle lève mon regard et elle sourit à la fois désespérée mais aussi contente de ne plus être seule.
- C'est que maintenant que vous arrivez ? chuchote celle qui révise.
- On a trop discuté on n'a pas vu le temps passé sorry, me répond Eli en souriant avec son regard, essayant de se faire pardonner de leur retard.
- Je vois ça oui.
- Bon aller on s'y met, fait la deuxième.
Elles s'installent alors silencieusement tandis que je pianote sur mon portable. Elle a décidé de prendre une pause après une heure de révisions intenses pour elle. Mais Inès, replaçant son voile sur la tête, la regarde à ce moment-là.
- Hé oh ! On bosse ma p'tite.
- J'ai fait que ça avant que vous n'arriviez.
- L'excuse.
Comme réponse, elle secoua la tête en levant les yeux au ciel. Puis, elle se replonge dans son écran, déterminée à s'accorder un moment de répit. Au bout de quelques minutes, elle entend son amie Elise râler en lisant diverses feuilles arrangées sur la table de manière ordonnée, tout le contraire de Coleen qui s'est éparpillée de toute la largeur de son coté de la table. Heureusement pour elle, personne n'est à côté d'elle, comme ça elle n'a pas de regret à être désorganisée. Au bout de quelques secondes où elle voit la blonde s'entêter avec son cours, elle lui demande en souriant :
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Coco... Je n'arrive pas à comprendre comment on arrive à ce résultat.
Elle analyse à l'envers sa feuille pour savoir à quel exercice elle en était. Elles ne sont plus dans la même filière, mais elle comprend quand même les notions qui sont notées.
- Ah ! Je m'en souviens de ça. Attends, je vais t'expliquer.
Elle prend une feuille vierge de sa pochette et un criterium avant d'écrire des calculs avec les détails pour chaque étape. Elle sait comment elle fonctionne, après deux ans à travailler ensemble, elle avait compris qu'il fallait décortiquer chaque ligne pour qu'elle comprenne et ne se perde pas. Une fois tout écrit, elle retourne la feuille et lui explique à l'oral chaque ligne qu'elle a noté. Mais dans une partie, son amie ne comprend pas comment passer d'un résultat à un autre. La brune réfléchit un instant sur comment lui faire assimiler ça. Elle reprend la feuille et gribouille un peu dessus.
- Tu vois, ça tu sais faire, ça donne quoi ?
Elle répond correctement. Satisfaite, la brune continue alors sur cette voie. Puis Inès s'en mêle pour lui venir en aide. Mais même ainsi, Elise a du mal à comprendre. Sans s'en rendre compte, Coleen haussa un peu la voix.
- Mais c'est exactement pareil pour ce cas-là Eli ! Regarde comme ça.
- Aaah ! D'accord. Mais je pensais que c'était comme ça.
Elle note alors ce qu'elle a pensé, et la brune a un petit rire. Pas bien méchant, mais elle essaye de se calmer en passant ses doigts sous ses lunettes pour se pincer l'arrête de son nez.
- Bon sang...
- Ça aussi, ça m'avait manqué tes réactions.
Sa remarque lui fait rire une nouvelle fois, mais cette bonne ambiance s'interrompt par une voix assez grave, inconnue, venant de sa droite.
- Vous pouvez pas vous taire ? Si vous ne travaillez pas, ne venez pas embêter les autres.
Coleen fronce les sourcils en observant l'inconnu plus en détail. Il a les cheveux courts et foncés sur les côtés, et plus longs avec une couleur blonde tendant vers le blanc sur le haut de son crâne. Il porte un jean noir avec un pull ample de la même couleur, et sur sa chaise repose un long manteau marron clair en daim. Elise s'excuse mais la brune n'est pas de cet avis.
- Ça va, on ne fait pas tant de bruit que ça. Et si t'écoutais notre conversation, on parlait de cours, donc on révise, tout comme toi. Je m'excuse d'avoir fait autant de bruits, mais pas la peine d'être aussi désagréable.
Le jeune homme lève son regard de son livre pour fixer la demoiselle. Leur regard se croise et une tension électrique se crée entre les deux individus.
- Je ne serais pas aussi désagréable si tu n'avais pas fait sursauter toute la salle en jetant ton sac sur la table.
Elle ne sait plus trop quoi dire, car ce qu'il dit est vrai. Elle fait la moue et grommelle quelque chose dans son masque. L'autre fronce les sourcils avant de soupirer d'un air exaspéré.
- Insupportable ce genre de fille.
- Oh ça va je t'entends.
Enervée, elle se lève en rangeant toutes ses affaires en faisant en sorte de faire plus de bruits que prévu. Tant pis pour les autres. Elle n'a qu'une seule envie, embêter celui d'à côté jusqu'au bout. Elise soupire en la voyant faire.
- Coleen...
- Non, ce n'est rien. Je devais rentrer de toute façon. On se voit une prochaine fois les filles.
Elle fait un signe de main envers ses amies qui font de même. Elle lance une dernière œillade en direction de cet inconnu avant de partir, le pas lourd, l'insultant de tous les noms dans sa tête.
Heureusement, il y a que très peu de chance qu'elle le recroise. Et ça la calme un petit peu. Elle met rapidement son casque sur ses oreilles, lançant sa playlist, et prend le chemin en direction du tramway. Elle allait avoir une heure dix environ pour se calmer, culpabiliser, puis acceptant la situation dans laquelle elle s'était mise en passant à autre chose.
Коментарі