Chapitre 1
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Chapitre 1
11 Novembre 2016,

Quand j'étais plus jeune, mon père me disait souvent que la vie ne se résumait qu'à une seule chose: la famille. Je n'avais pourtant jamais compris pourquoi cela lui tenait autant à coeur. Il me répétait à chaque fois:

"Parker, quand tu auras des enfants tu comprendras."

Il m'a fallut du temps pour comprendre.

Il m'avait laissé cette lettre, avec une note inscrite à l'arrière:

"La fin justifie les moyens."

Pour moi ce n'était qu'une stupide excuse à chaque bêtise qu'il faisait. Durant toute mon adolescence je lui en ai voulu. Les épisodes de cette journée tournent en boucles dans ma tête, un jour que je n'oublierai jamais. Le jour où ma vie a basculé.

Pourtant, j'ai aussi appris que la vie n'est pas uniquement semée d'embûches. Les bonnes choses nous tombent souvent dessus au moments les plus improbables.

**

22 Novembre 2015,

Je marchais seule, ma cigarette à la main. Il faisait froid. Je l'approchai de mes lèvres, j'en aspirai une grande bouffée, de cette fumée malsaine mais Mon Dieu que c'était bon. Je la sentis m'envahir. Mon corps s'imprégnait d'elle.

Libre et légère, pensais-je.

Je l'enviais cette stupide clope.

Moi? Je ne suis que fardeau et tristesse.

Elle s'échappait à travers mon souffle.

Vas-y! Fuis aussi vite que possible.

Oui, tout semblait si simple.

Si seulement c'était vrai...

"Tu n'es qu'une bonne à rien Parker. Tout est de ta faute! C'est à cause de toi qu'il est.."

Non... Papa.

Je balançai la cigarette sur le sol et essuyai mes larmes.

En rentrant, je vis ma mère affalée sur le canapé, une bouteille de whiskey quasiment vide sur le sol, et une cigarette à la main. Encore bourrée je présume. Son état était exécrable. Elle me faisait pitié.

La télé était allumée. On passait un reportage à propos des attentats terroristes à Paris. Une commémoration ou quelque chose de la sorte. Tragique. N'est-ce pas?

Ma mère m'aperçut.

- Parker, rammène moi deux cachets d'aspirine, grouille-toi, j'ai un putain de mal de tête, m'ordonna-t-elle.

T'as qu'à ne pas te bourrer la gueule à 14hr bordel, pensais-je.

Je me dirigeai vers la salle de bain, et pris les cachets d'aspirine, et un somnifère pour ma mère.

Je lui donnai un verre d'eau avec, et je l'attendis dormir. Cela me ferai des vacances.

Je m'enfermai dans ma chambre. Je regardai par la fenêtre et repensai au moment où tout allait bien dans ma vie. Quand ma mère avait encore toute sa tête et quand mon père était encore de ce monde. Mais ça, c'était la bonne vieille époque.

On se dit qu'avec le temps la douleur s'atténuera. Foutaises. Elle ne fait que vous ronger petit à petit sans que vous ne puissiez faire quoique ce soit pour y mettre fin. C'est comme si quelqu'un vous poignardait tout à coup en vous disant que tout irait bien, que ça serait bientôt fini, et qu'il enchaînait les coups, sans pour autant vous ôter la vie. J'agonisais, certes, mais je ne pouvais m'en libérer, je ne pouvais pas quitter ce monde comme ça. J'étais comme prise au piège dans mon propre corps, à devoir supporter cette douleur constante sans pouvoir l'atténuer. Je m'allongeai donc sur mon lit, en repensant à toutes ces choses qui m'étaient arrivées en l'espace de quelques mois. Je préférai ne plus y penser pour ne pas finir en larmes.

Je me relevai et ouvris mon sac dans lequel je sortis une petite boîte provenant de la pâtisserie d'à côté. Je me munis de mon briquet et déballai la petite bougie que j'avais achetée pour l'occasion. En la plaçant sur mon cupcake, je l'allumai et fermai les yeux.

- Joyeux anniversaire Parker, tu as 17 ans aujourd'hui, soupirai-je.

Je soufflai cette dernière et fis un voeu, bien que cela me paraissait ridicule, pourtant j'avais toujours cette lueur d'espoir au fond de moi qu'un jour tout irait mieux.

La soirée avait était plutôt calme. Avec ma mère qui dormait, et personne pour me déranger, j'en ai profité pour compléter mes devoirs et réviser les cours. J'aimais l'école. Enfin j'aimais le fait qu'elle me permette de quitter la maison. Pour être honnête, je ne supportais plus de vivre chez moi; il y avait une atmosphère tellement lourde et déprimante depuis la mort de mon père qu'il est devenu difficile de supporter le laisser aller de ma mère.

23 Novembre 2015,

L'alarme n'avait pas encore sonné. Il était 5hr30. Je n'avais pas sommeil. Je me levai et pris une douche bien chaude. Je m'habillai, et avalai une tasse de café avant de sortir. Je pris mon sac et je décidai d'aller faire un tour avant les cours.

Ma mère dormait toujours. Je m'assurais qu'elle était bien au chaud. Je pris une autre couverture et la déposai sur elle. Je l'observai. Elle avait l'air accablée. Je ressentis sa tristesse, je la plaignis. Je l'embrassai sur la joue, et une larme s'échappa de mes yeux. Je l'essuiyai et quittai la maison tranquillement pour ne pas la réveiller.

Il faisait froid. Toujours froid. Cette fraîcheur poignante qui vous tiraille du plus profrond de votre être. Celle qui vous rappelle à quel point votre vie est pénible. Je ne pouvais m'empêcher de penser à lui. Pourquoi nous a-t-il fait ça? Je l'aimais. On avait une vie géniale. Je ne comprennais pas. Je n'avais jamais compris. Je repensai à lui, les larmes s'échappèrent, elles coulaient sans cesse. J'étais tellement plongée dans mes pensées que je ne réalisai pas ce qui m'était arrivée.

J'étais allongée sur le sol, un peu abasourdie - quelque chose m'avait heurté. Je pouvais entendre une voix. Des voix. Une femme et un homme. Ils étaient accroupis sur le sol près de moi. Ils s'inquiétaient.

- Mademoiselle, vous m'entendez?, fit la femme, inquiète.

Ma vue était brouillée par le choc que j'avais reçu mais aussi à cause du soleil qui me faisait face. Je ne pouvais pas voir les visages de ceux qui m'entouraient distinctement. Ma tête me faisait un mal de chien. Je plaçai ma main instinctivement sur celle si, et essayai de me relever quand je ressentis une douleur si forte que je ne pus m'empêcher de crier. Je regardai mes mains, et il y avait du sang, beaucoup de sang...

© lorestla ,
книга «PARKER».
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