Les deux jeunes gens se regardèrent mutuellement, espérant chacun que le bruit provienne du second. Ils comprirent bien vite que le bruit ne venait pas d'avoir. Ils se levèrent lentement, inquiets. Tout en tremblant, ils avancèrent vers le salon, salon depuis lequel ils pourraient voir ce qui avait connu ce bruit. Lino était passé devant et fut le premier à découvrir l'individu présent au beau milieu de leur salon. Un jeune garçon était recroquevillé en boule, les larmes aux yeux, les cheveux passaient sur son visage et l'empêchaient de remarquer l'arrivée des deux habitants du lieu.
Laurène l'aperçut et s'approcha silencieusement de lui, elle posa sa main sur la tête du petit, il eut un hoquet de surprise et releva la tête vers la jeune femme. De sa seconde main elle sécha les larmes du garçon.
- Que fais tu ici jeune homme? Lui demanda-t-elle gentiment.
Sa voix douce et son sourire ont réussi à calmer les tremblements et sanglots du garçon.
- Je ... J'ai entendu parler de vous ...
- Comment ça entendu parler !? S'exclama alors Lino.
- Vous ... Heu ... Vous êtes bien les deux derniers rescapés de votre espèce?
- Que ...! Commentaire?!
Lino avança vers l'intrus qui recula brutalement et recommença à trembler.
Laurène caressa, du bout des doigts, les petites oreilles du jeune garçon, tout en se retournant pour faire face à son frère.
- Ne t'inquiète pas, il est avec nous. Dit-elle en souriant.
Le plus vieux retourna en arrière, repartant dormir.
Une fois que les tremblements du garçon eurent été complètement remplacés par un léger ronronnement, Laurène se relève et tendit sa main pour inciter le jeune adolescent à faire de même.
- Il est tard, je ne sais pas ce que tu viens faire ici, mais nous en reparlerons demain. Tu es trop jeune pour ne pas dormir, installe toi sur le canapé je vais m'occuper de la fenêtre.
Le garçon obtempéra tandis que la jeune femme prit un tissu pour cacher ses oreilles. Elle se dirigea vers la fenêtre, avant de la bloquer à nouveau elle s'arrêta cinq minutes, le regard vague et les pensées floues. Elle entendit un sifflement qui la fit sortir de sa bulle, elle tourna la tête pour voir d'où il provenait, son regard se stoppa sur un homme d'une quarantaine d'années qui la fixait depuis le bas de la rue.
- Eh beauté, montres en un peu plus. Cria-t-il en faisant signe à Laurène de quitter son haut de pyjama.
Elle soupira et se recula, ce n'était pas la première fois qu'un homme passant lui demande de dévoiler sa poitrine.
Dans la rue, l'homme n'avait pas l'air décidé à partir, l'hybride leva donc son bras pour atteindre la petite boite qui reposait sur un meuble alentour, elle en sortit une petite boulette blanche.
Elle se remit au bord de la fenêtre et s'y accouda, de ses doigts fins elle jouait avec la petite boule qu'elle venait de prendre, un sourire malin au visage. Le petit bonhomme de la rue, ne voyant plus très net, ne se rendit pas compte qu'elle avait pris quelque chose dans sa main, il pensa alors qu'elle réclamait de l'argent. Il commença donc à avancer pour s'approcher de la fenêtre, mais avant qu'il n'ait pu traverser la rue Laurène avait lancé sa boulette. La petite bille blanche, à peine eut-elle touché le sol, émit un gros bruit assez sourd, qui résonna dans le quartier.
Les voisins, en tant que commères professionnelles, s'agglutinèrent aux fenêtres, se demandant ce que pouvait être ce bruit.
Le brouhaha ambiant fit comprendre à l'homme qu'il devait partir en vitesse, il prit donc la fuite et s'en alla, laissant la jeune fille tranquille.
Laurène arbora fièrement un sourire victorieux.
Comme la veille, elle bloqua de nouveau la fenêtre.