Avant-Propos
Nuit 1
Nuit 2
Nuit 3
Nuit 4
Nuit 5
Nuit 6
Nuit chatoyante
Nuit 7
Nuit éternelle
Nuit 8
Nuit quantique
Nuit 9
Nuit 10
Jardin de Nuit
Nuit 11
Nuit 10
Le son cristallin de mes pas sur la surface écarlate vint envahir cet endroit étrange. Je ne reconnais point ce lieu. Cette eau orangée lèche mes pieds, qui eux, sont nus. Une immense étendue d'eau s'offrait en-dessous de moi, et le son répété du chant de la pluie venait rencontrer ma peau. Aussi fines que ces gouttes puissent paraître, la sensation de douceur se mêlait à ma chair. Des arbres poisseux, dont les lianes tremblaient, s'amusaient avec le doux crépitement du brasier jaillissant. En effet, de longues et larges zones de feu virevoltaient, par-ci, par-là, mais pas trop haut, celles-ci ne voulaient pas se brûler les ailes. Je remarquai alors qu'un cercle ardent m'encerclait, et que ses dents  croquaient cette eau qui se débattait quoi qu'il advienne. Un combat sans fin se menait ici, en ce lieu. Au loin, je pouvais apercevoir de gigantesques amas de roches fades qui pleuraient en silence toute la peine du monde et que, du bout de leurs sommets, prônaient de grandes couronnes de feux qui fanfaronnaient jusqu'au bout de leurs espoirs. Cependant, un grand et long cri strident reporta mon attention vers celui qui venait de le prononcer. D'immenses ailes enflammées jaillissent du dos de la montagne et une crète transformée en brasier vint embrasser l'air froid. Un majestueux oiseau de feu survola l'adversité bleue se trouvant au-dessus de ma tête. 

Une fascination sans limite s'empara alors de moi en un flot, oubliant qui j'étais, l'instant de sa présence. Cette sensation est comme un soleil dans la peine, la rage et le combat de cet endroit. Sa lumière m'embrassa en m'accueillant dans ses bras. Arrêtant les lourdes secondes, le feu s'arrêta de combattre, l'eau arrêta sa peine, la pluie arrêta elle aussi, ainsi que les langues de feu qui s'arrêtèrent de voler devant cette prestance magique et ensorcelante. Mais cela ne dura qu'un instant. La créature, lassée, s'en fut, sans laisser de lettre, mot ou adieu à ces habitants qui reprirent leurs actions. Ce fut aussi pour moi une transe totale. Ce vide pareil à une enfant qu'on laisse seul la nuit sans personne, comme l'énergie nous quittant peu à peu. Je marche, je marche, je marche et je marche une nouvelle fois sans objectif. 

Cette promenade devait m'aider mais au final, j'ai fini seul là ou les âmes perdues sont. Un lourd fardeau me pèse sur les épaules : le poids de la vie. 

Qui suis-je ? 

Que fais-je ici ? Seul la nature le sait. 

Toi, phœnix, tu m'as abandonné. De peur peut-être ? 

Toi, phœnix, tu connais peut-être mon nom mais pas mon histoire.  

Toi, phœnix, tu as peut-être vu ces larmes mais pas ma peine. 

Toi, phœnix, tu connais peut-être la colère mais le brasier qui coule en chacun de nous. 

Mais surtout toi, mon âme, ne restons pas par-là, à nous demander qui nous sommes, car ce lieu ne veut pas te voir triste. Car ce paysage où je me situe désormais n'accepte point les mortels comme toi et moi. Cette longue ballade n'était qu'une vision de ce que la vie nous offre. Elle nous ordonne pleinement de vivre heureux et de ne pas errer en ces tristes lieux. 

© Volontya,
книга «Pensées nocturnes».
Коментарі
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J'ai Pas D'idées :)
Nuit 10
c'est très beau, j'apprécie beaucoup ^^
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2020-10-18 19:27:50
1
a_en_dormir_debout
Nuit 10
J'aime beaucoup comment tu ecris 😊
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2020-10-19 11:08:46
1