Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Épilogue
Chapitre 10
— Nous avons investis dans cette génération, la perdre serait un immense gâchis, poursuivit le professeur Copenhage.

— Nos assassins sont en surnombre, on ne peut se permettre une erreur. Nous avons déjà commis plusieurs fautes, et la treizième génération compte plusieurs enfants défectueux et à problèmes.

Akim frémis. Il ne reconnaissais pas cette voix mais ce doutait que c’était celle de la tête noire. Il avait compris de quoi ils parlaient. L’incendie de la troisième est la cause de l’extinction de la troisième génération d’enfants de la maison. Un accident qui ne laissa que quelques survivants.  Leur dortoir avait simplement pris feu.

Akim et Fukume faisait partie de la onzième. On pouvait facilement le remarquer grâce à la marque au fer rouge dessinant une faux sur leur homoplate gauche.

La treizième génération dont ils parlaient avait pour symbol un cercle barré. C'étaient les enfants actuellement en cinquième année. Il avait entendu dire que beaucoup d’enfants de cette génération étaient morts à cause de leur  capacités. Leur corps était  trop faible pur supporter le don qui leur était fait. Et d’autres avaient tendance à se rebeller contre les lois de la maison. Une génération à problème pour la communauté.

— On peut encore essayer d’arranger ça, fit le professeur d’une voix tremblante.

— Il n’y as pas de discussion possible. Dans deux mois jour pour jour, on allume le dortoir de la treizième.

Akim compris. L’incendie de la troisième n’étais pas un accident. On y avais volontairement mis  le feu. Et la tête noire comptais faire de même avec la treizième. Le petit blond ne put s ‘empêcher de ressentir une part de dégoût à l’égard de cet homme. Il comptais tout de même provoquer la mort d’une vingtaine d’enfants. Mais il se repris et sourit. Ça n’était pas son problème. Mais il pouvait utiliser cela à son avantage. C’était risqué. Très risqué même. Mais ça se tentait.

Il inspira un grand coup, et ouvrit brusquement la porte.

— J’ai entendu, fit il d’une voix assurée.

Les deux hommes se retournèrent vers lui en même temps, surpris. Le professeur Copenhage fronça les sourcils en reconnaissant le petit garçon. Ils se trouvaient dans une  petite pièce simple aux murs gris, munis uniquement d’un petit bureau et d’une horloge. Derrière les deux personnages, se trouvait une grande baie vitrée donnant sur la salle d’examen.

— Qu’est–ce que tu fais là ? Fit le grand homme d’un ton dur.

— J’ai tout entendu, repris Akim, vous allez déclencher un incendie dans le dortoir des treizième année dans deux mois.

Les deux hommes se regardèrent un instant. Nas en profita pour détailler le Tête noire. C’était un petit homme  aux cheveux ras, au nez pointu et aux grosses lunettes rondes. Avant qu’il ne puisse pousser son observation plus loin, celui-ci éclata de rire.

— Soit tu es inconscient soit tu es complètement stupide !

Akim inspira un grand coup. Ce qu’il allait faire était audacieux, et il était sans doute le premier à tenter quelque chose comme ça. Il allait marchander.

— J’accepte de garder le silence. Je ne demande qu’une chose en échange.

Le professeur haussa un sourcil, surpris. Il paraissait encore plus grand à côté de la tête noire.

— Voilà qui est intéressant, fit le petit homme un sourire indéchiffrable aux lèvres, et  quoi donc ?

— Vous vous assurez que Fukume ne devienne jamais une oubliée.

Le sourire de la tête noire s’étira sur son visage pâle.

— Fukume… Ah oui, c’est la tête de classement de la onzième qui a été disqualifiée.

Akim hocha la tête.

— Je pourrais arranger ça oui mais…

Le petit blond déglutis. Mais quoi ? Il avais l’impression que le petit homme avait un idée derrière la tête. Celui qui se faisait appeler la tête noire alla s’asseoir sur un petit bureau, unique meuble de la pièce. Il croisa les jambes et plongea ses yeux gris dans les iris brun- vert du petit garçon.

— Vois tu, le problème est que je ne peux pas te faire confiance quand au fait que tu tiendras parole.

Il se servis un verre d’eau avec la carafe posée sur le bureau. Il ajouta scrupuleusement quelques glaçon avec une concentration exagérée.

— Si la nouvelle s’ébruitait, ça pourrais causer du désordre tu comprends ? En revanche, j’ai autre chose à te proposer.

Akim tripotait nerveusement les coutures de ses manches, sans lâcher son supérieur du regard. Il avait un mauvais pressentiment.

— J’accepte de faire en sorte que ton amie poursuive son apprentissage à la maison jusqu’au bout, poursuivit la tête noire, cependant, pour une question de… hmmmm… D’équilibre des forces, tu prends sa place.

Le petit garçon sentis son sang s’arrêter de couler pendant un instant. Il espérait avoir mal entendu. Il ne voulais pas devenir un oublié. Il n’avais aucune idée de ce que cela signifiait réellement, mais son sort ne serait pas joyeux, c’était une certitude. Des gouttes sueur commencèrent à perler sur son front. Le bruit de la pendule jusqu’à présent presque indétectable se fit plus fort.

TIC TAC

Il ne voulais pas .

TIC TAC

Mais il ne voulais certainement pas que son amie se voit forcée d’abandonner tout espoir.

TIC TAC

Le choix était simple. Lui, ou elle.

TIC TAC

Non, ça n’étais pas ça.

TIC TAC

La tête noire ne voulais pas que la rumeur ne s’ébruite.

TIC TAC

Si il refusait, il n’avais aucune garantie quand à son sort.

TIC TAC

Il ne le laisserai certainement pas reprendre le cours de son existence.

TIC TAC

Le choix était simple.

TIC TAC

Il avait signé sa perte en entrant dans cette salle.

TIC TAC

Tout ce qu’il lui  restait à choisir, c’était si oui ou non Fukume poursuivrait sa vie à la maison.

— J’accepte.

La tête noire éclata de rire.

— J’ai cru que tu ne te déciderait jamais ! On viendra te chercher dans ta chambre dans 5 minutes. Hors de ma vue.

Akim ne se fit pas prier pour quitter la salle. Il ferma mécaniquement la porte derrière lui, et s’écroula contre le mur. Ses pensées se mélangeaient à toute vitesse. C’était fini. Plus rien n’avais d’importance.

Il avais grandis ici. Il avais faits ses premiers pas dans ces couloirs gris délavés. Il y avais appris à lire. Nager. Sauter. Courir. Se battre. Il y avait ris. Il y avait pleuré. Il avait enfreint le règlement en se procurant un MP3. Il avait été de corvée lessive. Il avait épluché des centaines de pommes de terre pour avoir répondu à un professeur. Mais c’était finis n’est-ce pas ? D’ici quelques minutes, il serait loin. Peut être mort. Peut être vivant mais pas pour le meilleur.

Une fillette passa en courant devant lui. Elle devait avoir environ 5 ans. Et elle allait finir sa formation ici. Elle deviendrai une âme noire.

Il passa sa main sur ses joues, et constata qu’elles étaient mouillées de larmes. Il repensa à sa rencontre avec Fukume. Il esquissa un sourire mélancolique. Elle ne pensait qu’à devenir plus forte, et ça n’avais pas changé.

Fukume… Il se leva. Il ne partirait pas sans dire au revoir. Il remonta les escaliers en courant, essuyant ses larmes pour ne rien laisser paraître. Il ne voulait pas qu’elle sache. Elle ne saurais pas. Il ouvrit la porte à la volée et se précipita à la rencontre de la jeune fille.

— Fukume !

C’était la deuxième fois qu’il entrait ainsi. Avant de laisser à la fillette le temps de répondre, Akim repris.

— J’ai assisté à la fin de l’examen. L’arbitre a dit que comme tu es tête de liste, tu reste à la maison et tu peux continuer ton apprentissage ! mentit il.

Le regard de la petite fille à la tresse s’adoucit.

— Vraiment ?

Akim sourit, espiègle.

— Ouaip !

Avec le même sourire, il s’assit lentement contre le mur.

— Mon cours commence dans cinq minutes. Je n’ai pas beaucoup de temps.

Fukume posa sur lui un regard suspicieux.  Il plongea dans ses yeux d’argents, un sourire niais aux lèvres. Il détailla chaque facette de son visage à la lumière froide des néons. La fillette se tenait en face de lui, sans comprendre. Akim se leva et pris sa main. Il y déposa délicatement son MP3.

— Je te le prête. Rends le moi en état.

La fillette hocha la tête.

— Merci, poursuivit il, je ne me suis pas ennuyé à tes côtés. Tu m’as appris le sens du mot détermination.

Quelques néons se mirent à  crépiter.

Et il lâcha sa main.

© Juliette MINEC,
книга «Les âmes noires».
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Grisoubook
Chapitre 10
J'ai bien aimé ce chapitre ! :D
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2020-10-14 11:46:24
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