Chapitre 8
Nas se réveilla avec le soleil. Fukume dormait encore. Il se redressa lentement, et se dirigea vers le garde manger. Son corps commençait à s’habituer à se réveiller avec la lumière du jour.
Il pris quelques fruits et retourna s’asseoir dans la grotte, en attendant que la chasseresse ne se réveille.
Celle ci émergea quelques minutes plus tard, alors que Nas épluchait un kiwi. Elle se leva, vînt s’asseoir en face de lui, lui pris le fruit des main et croqua dedans. Nas soupira.
— La courtoisie c’est toujours pas ton truc hein ?
Elle ne répondit pas. Il répétait la même chose chaque matin. Combien de temps déjà ? Un mois, peu être plus. Il ne comptais pas vraiment. Sa vie d’avant lui semblait si loin…
L’école, les devoirs, les parties de jeu vidéo contre sa mère, le handball, les sorties à la plage en famille… Une vie banale en quelques mots. Ici, il lui arrivait aussi de s’ennuyer. Sans jeux vidéos ni internet, difficile de s’occuper. Il aimait explorer la forêt, grimper aux arbres. Faire « un boucan d’enfer » comme disait Fukume.
Fukume… Avec le temps, il avais appris à la connaître. Elle n’était pas vraiment méchante. Plutôt… Maladroite. Même si il la soupçonnait de faire parfois exprès d’être désagréable. Et il lui en voulait un peu de ne toujours pas lui avoir rendu son MP3.
Le fait est qu’avec son tempérament renfermé et sa réticence à prononcer le moindre mot, la jeune fille restait un mystère à part entière. Ce qui était sûr, c’est qu’elle lui cachait beaucoup de choses.
Ses disparitions nocturnes se répétaient toutes les nuits, et quand elle revenait, elle avait une rangée de trois coupures nettes, profondes et alignés sur chaque avant bras.
Elle savait ce qu’était la musique, le Handball, le foot, un portable, une ville, un robinet… Mais elle ignorait les notions d’école, de club, de trafic (on pouvait rayer l’option du Gang mafieu pour l’origine de sa marque), la loi, et beaucoup de choses qui concernant la vie en communauté.
Nas était à cour d’idées quand à son origine. Il s’était imaginé plusieurs fois savourant le moment où il lui annoncerait qu’il savait tout ce qu’elle lui cachait, mais à présent il doutait que cela arrive un jour.
Il avait déjà essayé de la prendre au dépourvu en lui disant qu’il savait qu’elle ne lui disais pas tout et qu’il voulait savoir. Mais elle ne répondait pas, et sortais son poignard quand il insistait trop.
Non pas qu’elle eut l’intention de mettre ses menaces à exécution, mais c’était sa façon à elle de dire que la conversation atteignait sa limite.
Il sortis de ses pensées. La chasseresse c’était levée et s’apprêtait à sortir. Il lui emboîta le pas, pas mécontent de pouvoir faire un tour.
Ils marchèrent un peu, Fukume était attentive au moindre bruit, sans doute à la recherche d’un troupeau de singes ou autre animal.
Soudain, elle s’arrêta, interpellée par quelque chose au sol. En s’approchant, Nas compris avec dégoût de quoi il s’agissait.
C’était une carcasse d’animal mort. Mais ça n’étais pas tout. L’animal avait été cuit, et sa chaire découpée par une main humaine.
Une autre preuve manifeste de ce qu’ils avaient découverts il y a quelques jours avec les restes d’un feu de camp. Ils n’étaient pas seuls.
Au début, il avait été très enthousiaste. L’idée d’une autre piste pour rentrer chez lui lui avait fait reprendre espoir, et il s’était appliqué à laisser des signes manifestes de sa présence un peu partout.
Puis, il s’était rendu compte de quelque chose : Fukume effaçait méticuleusement tout les signes qu’il laissait derrière lui, et avait redoublé d’efforts pour brouiller les traces menant à la grotte.
Il en était arrivé à une conclusion déroutante : qui que soient la ou les personnes présentes dans cette forêts, Fukume en avait peur. Et ça le mettait au plus mal.
Avec le temps, il n’avait pu que remarquer que la chasseresse fesait preuve d’une force, d’une rapidité et d’une agilité qu’il ne connaissait à personne d’autre. Que quelqu’un comme elle ait peur de quelque chose lui glaçait le sang, et il préférai ne pas y penser.
— C’est encore un autre humain hein ? Fit il d’une voix mal assurée.
— Vas pêcher.
Son ton était sec et pesant, mais Nas n’avais pas l’intention de lui obéir. Si d’autre personnes étaient là, il voulait en savoir le plus possible sur eux.
— C’est bon je peux rester.
Pour toute réponse, la jeune fille sortis son poignard. Mais Nas n’avais pas l’intention de l’écouter. Pas cette fois.
— J’ai dis que je reste ! s’emporta t’il.
La jeune sauvage plongea son regard froids dans le sien. Elle lui saisi le poignet.
— Vas pêcher ! fit elle d’une voix sourde, haussant son ton de plusieurs décibels.
Nas se sentis pris au dépourvu. C’était la première fois qu’il la voyais lever la voix. Il se dégagea vivement et fit volte face, trop surpris pour continuer la conversation. Cette fois c’était sûr, elle avait vraiment peur.
Au bout d’une dizaine de minutes de marche et après avoir récupéré un harpon de fortune à la grotte, Nas s’arrêta devant une rivière. Elle était bien plus grande que le cours d’eau situé derrière la grotte, c’était sans doute un affluent de l’Amazone.
Il leva son harpon et scruta attentivement la surface.
Il rata plusieurs fois, mais réussis finalement à attraper quatre poissons bruns de taille raisonnable. Le jeune garçon ne savais pas dire à quelle espèce ils appartenaient, il n’y connaissait rien.
Il repris la direction de la grotte, satisfait. La pêche lui avais permis de se vider la tête même si il ressentait toujours un poids sur le bas de son ventre, par rapport aux évènements de la matinée.
De retour à la grotte, il déposa le fruit de ses efforts dans le garde manger. Il remarqua un oiseau non entamé au milieu de fruits diverses.
Il soupira et s’attela à faire sécher la viande de l’oiseau, faute de meilleure occupation. Il y a plusieurs semaines, cette tâche l’aurais agacé, mais aujourd’hui il avait cruellement besoin de s’occuper l’esprit.
Le jeune garçon détestait que cette présence ne cesse de leur tourner autour, et il détestait que Fukume veuille faire comme si de rien n’étais. Et par dessus tout, il détestait être tenu à l’écart.
Il découpait la chaire avec des gestes presque mécaniques. Le garçon roux avait l’habitude de cette tâche, et on pouvais dire que c’était un automatisme chez lui.
Durant ces semaines passées « à la sauvage », Nas avais appris beaucoup de choses en matière de survie. Il savais allumer un feu, dépecer un animal, se repérer dans la forêt environnante et se débrouillait plus ou moins à la pêche. La seule chose qu’il ne pouvais pas faire de lui même était chasser.
Fukume avait bien essayé de lui apprendre à tirer à l’arc, mais il était simplement trop mauvais. Il était loin d’avoir l’agilité et la discrétion de sa camarade de grotte.
Il avais presque finis sa tâche lorsqu’il entendit les pas félins de Fukume entrer dans la caverne.
Il laissa tomber son ouvrage pour la rejoindre. La chasseresse n’avais rien à ajouter au garde manger.
— Mauvaise chasse ? Demanda t’il.
En réalité, il savait bien qu’elle avait passé l’après midi à brouiller leurs trace dans la végétation. Il voulais simplement savoir jusqu’où elle avait l’intention de nier son inquiétude.
— Ouais, acquiesça la jeune fille sans conviction.
Nas se leva. Il ne voulais pas en entendre plus. Il alla chercher des bûches et un des poissons qu’il avait pêché. Fukume se chargea d’allumer le feu. La soirée se passa dans un silence pesant. Si bien que Nas fut soulagé d’aller se coucher.
Il dormis d’un sommeil tourmenté, il se sentais tomber à l’infinis et entendais la voix rauque de la chasseresse répéter en boucle : « Ils arrivent. » Ses cauchemars le forcèrent à se réveiller après à peine une heure de sommeil.
Le jeune garçon équarquilla les yeux dans la pénombre ambiante. Il repris ses esprits, et constata que quelque chose bougeait dans la grotte. Ou plutôt quelqu’un. Son coeur s’accéléra.
Puis, il réalisa qu’il s’agissait de Fukume. Il poussa un soupir de soulagement inaudible. La jeune fille quittait discrètement la grotte.
Il lui était souvent arrivé de se réveiller en pleine nuit et de constater l’absence de la chasseresse, mais c’était la première fois qu’il la surprenais sur le moment de son départ.
La jeune fille n’avais pas remarqué qu’il était éveillé. Et Nas ne comptais pas laisser filer cette occasion de la suivre.
Il pris quelques fruits et retourna s’asseoir dans la grotte, en attendant que la chasseresse ne se réveille.
Celle ci émergea quelques minutes plus tard, alors que Nas épluchait un kiwi. Elle se leva, vînt s’asseoir en face de lui, lui pris le fruit des main et croqua dedans. Nas soupira.
— La courtoisie c’est toujours pas ton truc hein ?
Elle ne répondit pas. Il répétait la même chose chaque matin. Combien de temps déjà ? Un mois, peu être plus. Il ne comptais pas vraiment. Sa vie d’avant lui semblait si loin…
L’école, les devoirs, les parties de jeu vidéo contre sa mère, le handball, les sorties à la plage en famille… Une vie banale en quelques mots. Ici, il lui arrivait aussi de s’ennuyer. Sans jeux vidéos ni internet, difficile de s’occuper. Il aimait explorer la forêt, grimper aux arbres. Faire « un boucan d’enfer » comme disait Fukume.
Fukume… Avec le temps, il avais appris à la connaître. Elle n’était pas vraiment méchante. Plutôt… Maladroite. Même si il la soupçonnait de faire parfois exprès d’être désagréable. Et il lui en voulait un peu de ne toujours pas lui avoir rendu son MP3.
Le fait est qu’avec son tempérament renfermé et sa réticence à prononcer le moindre mot, la jeune fille restait un mystère à part entière. Ce qui était sûr, c’est qu’elle lui cachait beaucoup de choses.
Ses disparitions nocturnes se répétaient toutes les nuits, et quand elle revenait, elle avait une rangée de trois coupures nettes, profondes et alignés sur chaque avant bras.
Elle savait ce qu’était la musique, le Handball, le foot, un portable, une ville, un robinet… Mais elle ignorait les notions d’école, de club, de trafic (on pouvait rayer l’option du Gang mafieu pour l’origine de sa marque), la loi, et beaucoup de choses qui concernant la vie en communauté.
Nas était à cour d’idées quand à son origine. Il s’était imaginé plusieurs fois savourant le moment où il lui annoncerait qu’il savait tout ce qu’elle lui cachait, mais à présent il doutait que cela arrive un jour.
Il avait déjà essayé de la prendre au dépourvu en lui disant qu’il savait qu’elle ne lui disais pas tout et qu’il voulait savoir. Mais elle ne répondait pas, et sortais son poignard quand il insistait trop.
Non pas qu’elle eut l’intention de mettre ses menaces à exécution, mais c’était sa façon à elle de dire que la conversation atteignait sa limite.
Il sortis de ses pensées. La chasseresse c’était levée et s’apprêtait à sortir. Il lui emboîta le pas, pas mécontent de pouvoir faire un tour.
Ils marchèrent un peu, Fukume était attentive au moindre bruit, sans doute à la recherche d’un troupeau de singes ou autre animal.
Soudain, elle s’arrêta, interpellée par quelque chose au sol. En s’approchant, Nas compris avec dégoût de quoi il s’agissait.
C’était une carcasse d’animal mort. Mais ça n’étais pas tout. L’animal avait été cuit, et sa chaire découpée par une main humaine.
Une autre preuve manifeste de ce qu’ils avaient découverts il y a quelques jours avec les restes d’un feu de camp. Ils n’étaient pas seuls.
Au début, il avait été très enthousiaste. L’idée d’une autre piste pour rentrer chez lui lui avait fait reprendre espoir, et il s’était appliqué à laisser des signes manifestes de sa présence un peu partout.
Puis, il s’était rendu compte de quelque chose : Fukume effaçait méticuleusement tout les signes qu’il laissait derrière lui, et avait redoublé d’efforts pour brouiller les traces menant à la grotte.
Il en était arrivé à une conclusion déroutante : qui que soient la ou les personnes présentes dans cette forêts, Fukume en avait peur. Et ça le mettait au plus mal.
Avec le temps, il n’avait pu que remarquer que la chasseresse fesait preuve d’une force, d’une rapidité et d’une agilité qu’il ne connaissait à personne d’autre. Que quelqu’un comme elle ait peur de quelque chose lui glaçait le sang, et il préférai ne pas y penser.
— C’est encore un autre humain hein ? Fit il d’une voix mal assurée.
— Vas pêcher.
Son ton était sec et pesant, mais Nas n’avais pas l’intention de lui obéir. Si d’autre personnes étaient là, il voulait en savoir le plus possible sur eux.
— C’est bon je peux rester.
Pour toute réponse, la jeune fille sortis son poignard. Mais Nas n’avais pas l’intention de l’écouter. Pas cette fois.
— J’ai dis que je reste ! s’emporta t’il.
La jeune sauvage plongea son regard froids dans le sien. Elle lui saisi le poignet.
— Vas pêcher ! fit elle d’une voix sourde, haussant son ton de plusieurs décibels.
Nas se sentis pris au dépourvu. C’était la première fois qu’il la voyais lever la voix. Il se dégagea vivement et fit volte face, trop surpris pour continuer la conversation. Cette fois c’était sûr, elle avait vraiment peur.
Au bout d’une dizaine de minutes de marche et après avoir récupéré un harpon de fortune à la grotte, Nas s’arrêta devant une rivière. Elle était bien plus grande que le cours d’eau situé derrière la grotte, c’était sans doute un affluent de l’Amazone.
Il leva son harpon et scruta attentivement la surface.
Il rata plusieurs fois, mais réussis finalement à attraper quatre poissons bruns de taille raisonnable. Le jeune garçon ne savais pas dire à quelle espèce ils appartenaient, il n’y connaissait rien.
Il repris la direction de la grotte, satisfait. La pêche lui avais permis de se vider la tête même si il ressentait toujours un poids sur le bas de son ventre, par rapport aux évènements de la matinée.
De retour à la grotte, il déposa le fruit de ses efforts dans le garde manger. Il remarqua un oiseau non entamé au milieu de fruits diverses.
Il soupira et s’attela à faire sécher la viande de l’oiseau, faute de meilleure occupation. Il y a plusieurs semaines, cette tâche l’aurais agacé, mais aujourd’hui il avait cruellement besoin de s’occuper l’esprit.
Le jeune garçon détestait que cette présence ne cesse de leur tourner autour, et il détestait que Fukume veuille faire comme si de rien n’étais. Et par dessus tout, il détestait être tenu à l’écart.
Il découpait la chaire avec des gestes presque mécaniques. Le garçon roux avait l’habitude de cette tâche, et on pouvais dire que c’était un automatisme chez lui.
Durant ces semaines passées « à la sauvage », Nas avais appris beaucoup de choses en matière de survie. Il savais allumer un feu, dépecer un animal, se repérer dans la forêt environnante et se débrouillait plus ou moins à la pêche. La seule chose qu’il ne pouvais pas faire de lui même était chasser.
Fukume avait bien essayé de lui apprendre à tirer à l’arc, mais il était simplement trop mauvais. Il était loin d’avoir l’agilité et la discrétion de sa camarade de grotte.
Il avais presque finis sa tâche lorsqu’il entendit les pas félins de Fukume entrer dans la caverne.
Il laissa tomber son ouvrage pour la rejoindre. La chasseresse n’avais rien à ajouter au garde manger.
— Mauvaise chasse ? Demanda t’il.
En réalité, il savait bien qu’elle avait passé l’après midi à brouiller leurs trace dans la végétation. Il voulais simplement savoir jusqu’où elle avait l’intention de nier son inquiétude.
— Ouais, acquiesça la jeune fille sans conviction.
Nas se leva. Il ne voulais pas en entendre plus. Il alla chercher des bûches et un des poissons qu’il avait pêché. Fukume se chargea d’allumer le feu. La soirée se passa dans un silence pesant. Si bien que Nas fut soulagé d’aller se coucher.
Il dormis d’un sommeil tourmenté, il se sentais tomber à l’infinis et entendais la voix rauque de la chasseresse répéter en boucle : « Ils arrivent. » Ses cauchemars le forcèrent à se réveiller après à peine une heure de sommeil.
Le jeune garçon équarquilla les yeux dans la pénombre ambiante. Il repris ses esprits, et constata que quelque chose bougeait dans la grotte. Ou plutôt quelqu’un. Son coeur s’accéléra.
Puis, il réalisa qu’il s’agissait de Fukume. Il poussa un soupir de soulagement inaudible. La jeune fille quittait discrètement la grotte.
Il lui était souvent arrivé de se réveiller en pleine nuit et de constater l’absence de la chasseresse, mais c’était la première fois qu’il la surprenais sur le moment de son départ.
La jeune fille n’avais pas remarqué qu’il était éveillé. Et Nas ne comptais pas laisser filer cette occasion de la suivre.
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