— Ça fait déjà trois mois, geint Léona en s'affalant dans le canapé.
Oui, ça fait déjà trois mois..., pensé-je, bien que nous ne fassions pas exactement référence à la même chose.
— Je suis trop dégoûtée, ils n'ont pas le droit de nous lâcher comme ça.
Je suis bien d'accord, c'est injuste. Encore un sale coup du temps qui a répandu la tristesse en un passage éclair.
— Ils me manquent, continue-telle à pleurnicher, la tête entre deux coussins.
À moi aussi tout cela me manque. Mais notre accord sonne beaucoup moins bien avec une note en moins.
— Tu penses qu'ils vont revenir ?
— Je ne sais pas, je réponds honnêtement, à voix haute cette fois.
Car c'est vrai, rien n'est plus incertain que l'avenir des Eight après tout le chemin parcouru pour en arriver là.
Léona relève la tête vers moi, ses yeux bleus lançant des éclairs.
— Tu pourrais au moins faire semblant de t'y intéresser un peu, m'accuse-t-elle. Tu sais à quel point ils comptent pour moi.
Si tu savais tout ce qu'ils représentent à mon cœur... Néanmoins, la colère de Léona ne me secoue pas comme elle le devrait.
Irritée face à mon silence, elle me lance un coussin, me loupe, et s'énerve encore plus.
— Hé je te parle Mae ! Pourquoi tu refuses toujours de parler d'eux, ce sont quand même...
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