Dialogue entre Soleil et Lune
Un jour les larmes argentées de l’astre céleste parvinrent jusqu’à son homologue doré. Le Soleil alors demanda à sa petite sœur la Lune les raisons de son infortune. — Je suis un mauvais présage. J’apporte la noirceur et toutes ses peurs. Les gens, quand ils me voient, se retrouvent confrontés à eux-mêmes dans la solitude de la nuit. Ils se sentent vulnérables, et loin de toutes les pressions qu’ils ont à subir pendant le jour, leur coquille se fissure pour ne laisser alors place qu’à l’être imparfait qui caractérise l’homme tandis que vient l’heure où ils laissent leurs failles sortir. De fait, chaque personne voit l’arrivée du soir d’un mauvais augure, comme l’heure où les masques tombent pour leur faire voir ce qu’ils parviennent à cacher en se fondant dans une masse la journée.  — Au contraire, mon amie, tu es un sage. Mon rayonnement leur apporte une joie illusoire. Ils prennent ma lumière pour la leur en la faisant à tort le reflet de leur cœur. Ma lueur les induit en erreur ; ils me font le symbole parfait du bonheur sans parfois se douter que ma splendeur n’est qu’un leurre. Je les aveugle, je les trompe, je guide faussement leur pas, sans qu’ils ne se doutent une fois qu’ils ne seront authentiques qu’une fois leur vérité trouvée auprès de toi.  — Comment pourrais-je te croire ? Toi qui brilles de ton propre éclat alors que le mien n’est que ton miroir. Je ne scintille pas pour moi-même, et sans ta lumière, je ne serais qu’un astre bien plus sombre encore. Ta chaleur est ce qui me nourrit. Elle est ce qui me découpe dans la nuit et me donne une existence à leurs yeux.  — Mon éclat aveugle les gens, au point qu’ils ne voient plus mes défauts. Toi au contraire, tu te montres telle que tu es et tu les confrontes à ce qu’ils sont. Face à toi, il n’y a plus de mensonge, aucun subterfuge ne subsiste. Certes, je t’illumine pour te révéler à leurs yeux, mais si mon éclat se cache de toi, cela ne voudra pas dire que tu n’existes pas. Tu es toujours la même, illuminée ou ombragée. Ta présence ne pourra jamais être niée ; alors plutôt que de la refuser, les hommes devrait l’intégrer à leur identité. Ce qui leur fait si mal, c’est de devoir s’accepter même lorsqu’ils n’ont plus d’artifice pour les cacher. Seuls les hommes les plus avisés ont su faire de la Lune leur plus grande alliée. Ceux-là ont compris le secret du monde.  — Tu fais de moi un astre de la sagesse, alors qu’à côté de toi je ne suis que jeunesse… — Malgré tes croyances, tu as de ton côté l’innocence. Tes expériences guideront tes pas pour te révéler le sens de ton existence. Va, toi qui penses être cassée sans avoir même encore eu le temps de découvrir qui tu étais, ne sois pas si dure envers toi-même. Tu as encore bien le temps pour apprendre à briller seule dans le ciel comme moi. Mais en attendant, n’oublie pas les milliards d’étoiles qui dansent à tes côtés chaque nuit. Elles sont autant d'alliés que l'univers a mis à tes côtés. Ces étoiles sont des messagers sur ta route qui te mèneront à ta vérité sans aucune déroute. 
2021-06-05 12:31:44
3
2
Коментарі
Упорядкувати
  • За популярністю
  • Спочатку нові
  • По порядку
Показати всі коментарі (2)
Sakura
Quel plaisir de retrouver ce joli poème ici ❤
Відповісти
2021-06-05 12:33:49
1
EightNoAme
@ Sakura Merci ma Saku ❤
Відповісти
2021-06-05 12:36:54
1
Схожі вірші
Всі
Шукати святе в почуттях
Я пам'ятаю. Вибач, я все пам'ятаю. Чому цей біль ніяк не зникає? Час його береже. Мене він, ламає Й душа в нім палає. Пробач за все. Чого ж зберігаю? Усе це лякає. Себе забуваю і душу вбиваю, Та біль все живе. Серце згорає, Розум втрачаю, думки покидають. Ненавиджу це, понад усе. Тебе забуваю. Звички зникають. Віри тепер немає. Кохання вбиває. І допомоги вже не чекаю. Завжди щось втрачаю. Хтось уже добиває, не знаючи це. Можливо, шукала в цім світі святе, Та я не знала, що воно в мені є.
54
2
4392
وردةٌ قبِيحة
و مَا الّذي يجعلُ مصطلحُ الوردة قبِيحة؟ -مَا الّذي تنتظرهُ من وردةٍ واجهت ريَاح عاتية ؛ وتُربة قَاحلة و بتلَاتٍ منهَا قَد ترَاخت أرضًا ، مَا الّذي ستصبحهُ برأيك؟
55
10
2330