Introduction
Chapitre 1 : Le Sanctuaire.
Chapitre 2 : L'Entrainement commence.
Chapitre 3 : La force des Ainés.
Chapitre 4 : Alister...
Chapitre 5 : Un objectif.
Chapitre 5 : Un objectif.


Le premier mois d'entrainement était finalement passé. Alice avait pu aisément rattraper son retard et atteindre le niveau exigé par Lenka, Chloé n'avait toujours pas éveillé ses pouvoirs, Noah commençait à réussir à se couper du monde mais n'avait toujours pas atteint la méditation transcendantale et Alister avait perdu son pari. Camille était sortie de son lit avant qu'il n'ait pu maitriser entièrement le repérage sensoriel et ainsi devenir un ainé. Sa jambe n'était plus plâtrée mais n'était pas entièrement rétablie. Le pari ne concernant que la sortie du lit, elle avait donc gagné et s'était moquée de l'écarlate. Celui-ci, n'ayant pas aimé du tout, s'était remis à l'entrainement encore plus durement qu'avant.

La kinésiste avait ensuite prétendu qu'un pari ne valait rien sans enjeu, ce à quoi avait acquiescé son cadet. Elle lui avait donné le pire gage qu'elle avait trouvé : se promener en short et torse nu au troisième étage. Il s'en était indigné mais il savait qu'il n'avait pas le choix, il n'avait qu'une parole.

-Et si je tombe sur Lenka ? Avait-il demandé à la brune.

-Et bien tu n'auras qu'à courir... Lui avait-elle répondu en inspectant ses ongles comme si le sort de son disciple ne lui importait pas.

Le soir même, il s'était donc douché au deuxième étage, avait enfilé son short et était monté discrètement à l'étage. Camille avait dû faire passer le message car les portes de toutes les chambres étaient grandes ouvertes. Il serra le poing et se promit de le lui faire payer. Il souffla, comme pour se vider la tête, et entama une lente marche à travers le couloir. A chaque fois qu'il passait une porte il sentait le regard des occupantes de la chambre en question se fixer sur lui. Il entendait même les messes basses que les filles faisaient à son passage. Le plus dur fut quand il dut passer devant la chambre d'Alice et Chloé, il ne voulait en aucun cas que celles qu'il considérait comme des amies le voient dans cet état. Il entendit leur discussion avant d'arriver et il comprit que Camille leur avait ordonné de laisser les portes des chambres ouvertes sans leur dire pourquoi. Il espérait qu'elles seraient trop occupées à discuter pour le remarquer passer mais se rendit vite compte que non quand la voix de la violette se fit entendre.

-Alister ? L'interpela-t-elle, confuse de le voir à cet étage et en surtout dans cette tenue. Qu'est-ce que tu fous ici ?

-Une longue histoire... Soupira-t-il en se tournant vers elle.

-Tu nous expliques ? Intervint la brunette.

-Un pari perdu avec Camille...

-Un pari ? S'étonnèrent les deux jeunes femmes d'une même voix.

-J'avais parié que je serais ainé avant qu'elle ne sorte de son lit à l'infirmerie... Elle a gagné et m'a donné un gage...

-Et c'est pour ça que tu te promènes à moitié à poil au troisième étage ? Demanda la plus vieille des deux.

-Et c'est pour ça que je me promène à moitié à poil au troisième étage... Répéta-t-il en hochant lentement la tête.

-Et si Lenka débarque ? Elle y a pensé à ça ? Reprit la plus jeune.

-Elle m'a gentiment suggéré de courir... Soupira-t-il une nouvelle fois.

-Dans ce cas-là tu devrais commencer à courir tout de suite. Glissa-t-elle d'un air détaché. Il fait toujours son inspection à la même heure et il est sans doute déjà au bout du couloir...

Réglé comme une horloge, le brun arriva et démarra son inspection. Il fut surpris de voir toutes les portes ouvertes et questionna une des habitantes de la première chambre. Celle-ci lui répondit que Camille le leur avait demandé et précisa qu'un jeune homme aux cheveux rouges était passé à moitié nu dans le couloir.

La description frappa le responsable de la discipline. Des cheveux rouges... Cela ne pouvait correspondre qu'à une seule personne au sanctuaire. Il tourna la tête vers l'autre bout du couloir pour voir s'il était toujours là et l'aperçut devant la chambre 314. Il souffla d'agacement et fronça les sourcils avant de faire tonner sa voix dans le dortoir.

-Greyfox ! Cria-t-il à son attention. J'peux savoir ce que tu fous au troisième étage ? Lança-t-il avant de se mettre à courir dans sa direction.

Le concerné lâcha un nouveau soupir de lassitude et tourna la tête vers l'ainé qui s'approchait. Il salua ses amies en vitesse et déclara qu'il ne devait pas trainer dans le coin avant de se mettre à courir dans la direction opposée. Il emprunta l'escalier de l'autre bout du couloir quand il fut arrivé et, plutôt que de redescendre à l'étage inférieur, il se dit que monter serait un choix plus judicieux. Etant à pieds nus, il fit très peu de bruit durant sa course, si bien que le Berserk n'entendait que ses propres pas. Celui-ci ne se posa pas de question et prit le chemin du deuxième étage quand il arriva à l'escalier.

L'écarlate s'autorisa un soupir de soulagement et se laissa glisser le long du mur quand il l'entendit s'éloigner. Il resta assis sur le sol cinq bonnes minutes et la curiosité l'emporta sur la raison. Plutôt que retourner à sa chambre, il préféra inspecter cet étage auquel il n'avait jamais accédé. Il marcha lentement et observa ce qu'il voyait. Ce couloir ne semblait pas différent de ceux des étages inférieurs alors pourquoi leur en avait-on interdit l'accès la première fois ? Tout cela était étrange. Il vit de la lumière filtrer par-dessous certaines portes closes, entendant parfois du bruit venant des pièces occupées mais se demandait bien qui pouvait y loger. Sa réponse vint quand il passa devant une porte ouverte, une légère lumière tamisée éclairait la pièce.

-Je t'attendais plus tôt, gamin. Fit narquoisement une voix féminine qu'il connaissait bien.

Il tourna la tête en direction de sa propriétaire et du faire du mieux qu'il put pour empêcher un réflexe son entrejambe. Sur un lit, assise les jambes croisées, se trouvait Camille Dragoon. Celle-ci ne portait pour tous vêtements qu'une baby doll noire, un porte-jarretelles soutenant des bas de la même couleur et une petite culotte en dentelle assortie. Il ne put détacher son regard du corps de rêve de son instructrice qui portait si bien ce genre de sous-vêtements et ne réussit à articuler aucun son cohérent malgré son envie de lui hurler qu'il n'était pas un gamin.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-elle sur un ton mielleux devant son malaise. Je te fais de l'effet comme ça ?

Reprenant constance sans savoir comment, il secoua la tête vivement pour chasser les idées malsaines qui s'y entassaient. Il la regarda d'un air sévère avant de prendre la parole.

-J'peux savoir ce qu'il te prend, Camille ? Lui demanda-t-il froidement.

-Allons, tu ne vas pas me faire croire que la vue ne te plaît pas ?

-C'est pas la question que je t'ai posée. Reprit-il. C'est quoi ce cirque ?

-De quoi tu parles ? Questionna-t-elle ironiquement.

Il s'approcha rapidement d'elle et la bascula sur le lit, bloquant ses épaules.

-A quoi tu joues, bordel ?! Me faire traverser le couloir en short alors que tu demandes aux filles de laisser leur porte ouverte passe encore mais attendre dans cette tenue que je monte en échappant à Lenka... Je m'attendais pas à ça venant de toi ! On dirait que t'avais tout prévu !

La brune passa sa langue sur ses lèvres et fixa son regard dans les yeux émeraude de son cadet. Elle fit glisser un de ses genoux contre la cuisse du jeune homme et posa une main sur sa joue.

-Un à zéro, gamin... Fit-elle mystérieusement.

-Camille... Souffla-t-il d'incompréhension en la voyant approcher son visage du sien.

-Sssh. Susurra-t-elle en stoppant son mouvement. Tu m'as sauvé la vie deux fois, il faut bien que je te remercie... Chuchota-t-elle finalement au creux de son oreille.

C'en fut trop pour lui. Il se releva d'un mouvement brusque et la fixa d'un air noir qu'elle ne lui avait jamais vu. Il serra les poings et prit la parole d'une voix sans émotion.

-Camille... Commença-t-il. Crois-moi, je tuerais pour ne serait-ce qu'échanger un baiser avec une nana comme toi. Mais il est hors de question que je le fasse dans ce genre de circonstance. Je serais heureux que tu t'intéresses à moi mais je ne veux pas que ce soit par rapport à une histoire de dette bidon. Je t'ai sauvé la vie parce que je le voulais, pas parce que je le devais ou parce que j'espérais quelque chose en retour.

Il se tourna et s'apprêta à quitter la pièce sous le regard confus et choqué de la kinésiste quand il tourna la tête vers elle et la regarda par-dessus son épaule.

-Si un jour l'envie te reprends de m'embrasser j'espère que ce sera pour moi, pour la personne que je suis, et pas pour n'importe quelle autre raison.

Elle le regarda ensuite s'en aller, les mains dans les poches de son short. Son regard fut forcer de retomber sur la cicatrice qui barrait son dos et un haut-le-cœur la prit. La jambe encore douloureuse, elle se rendit aussi vite qu'elle put aux toilettes et y vomit tout ce qu'elle avait avalé au diner. Elle s'agenouilla devant la cuvette, frissonnant à cause du carrelage froid sous ses jambes, et ne put retenir les larmes qui dévalèrent ses joues. Elle resta dans la cabine tout le temps qu'il lui fallut pour se calmer, s'insultant elle-même mentalement de tous les noms pour ce qu'elle avait fait et repensant au regard et à la voix de l'écarlate. En agissant de la sorte elle l'avait blessé, blessé et déçu. Elle regagna sa chambre et éteignit la lumière dès qu'elle eut fermé la porte. Elle ne se changea même pas et s'endormit aussitôt qu'elle fut dans son lit, fatiguée par les évènements de la fin de soirée. Sa nuit fut longue, entrecoupée de rêves plus ou moins joyeux de son enfance. Elle y revit l'écarlate tel qu'il était quinze ans auparavant. Ce petit garçon aux cheveux roux, toujours souriant, gaffeur, toujours prêt à rendre service.

L'écarlate en question souffla d'agacement quand il vit que le responsable de la discipline l'attendait devant sa chambre de pied ferme, le bras croisés et le visage fermé. Il avança malgré tout comme si de rien n'était et s'apprêtait à tendre la main vers la poignée de la porte quand celle du Berserk enserra son avant-bras.

-Tu vas où comme ça ? Demanda le brun sans attendre de réponse. On a un petit compte à régler toi et moi. J'ai toujours en tête le coup de la dernière fois et aujourd'hui je te prends à trainer à moitié à poil chez les filles... Tu veux quoi ? Te faire renvoyer ? Que je te casse en deux ? Choisis. Ordonna-t-il.

Ignorant la douleur à son bras, le cadet planta son regard dans celui du plus vieux et sourit narquoisement.

-Me faire renvoyer n'est pas une option parce que Newton ne laisse partir personne d'ici. Commença-t-il. Et me faire casser en deux...

Il posa juste l'index et le majeur de sa main libre sur l'épaule du juggernaut et poussa légèrement, suffisant lui faire lâcher prise.

-Pour ça il faudrait déjà que tu sois à la hauteur. Termina le plus jeune en entrant dans la pièce sans le regarder.

Lenka écarquilla les yeux suite à ce qu'il s'était passé. Ce gamin avait juste appuyé sur l'avant de son épaule et pourtant il avait eu l'impression de recevoir une décharge électrique. Il fixa un moment la main avec laquelle il avait tenté d'immobiliser le plus jeune puis serra le poing. Ce n'était pas naturel. L'endroit où l'avait touché n'était pas un point d'acupression alors comment il avait pu lui faire ressentir ça... Il ne pouvait pas être un manipulateur de foudre puisqu'il n'était pas de type N... Alors comment ? Le brun décida d'aller demander à Mori car c'est lui qui l'avait amené, il devait sûrement savoir quelque chose.

Lorsqu'il entra dans sa chambre, Alister vit à nouveau Noah à son bureau, absorbé par un livre. Un livre différent de la dernière fois.

-Yo, Al. Salua quand même le blond.

-Salut Noah... Soupira l'écarlate en s'affalant sur lit. T'as changé de bouquin, qu'est-ce que tu lis cette fois ?

-C'est toujours en rapport avec la méditation. Mais avec des pistes différentes. Dans celui-ci l'auteur contredit la théorie selon laquelle il faudrait se couper entièrement du monde qui nous entoure. Il explique qu'il faut réussir à se couper des autres mais se synchroniser avec la nature. Ressentir l'énergie des plantes, des animaux, tout ça !

-Et bien... Je suis bien content d'être de type E moi. Confessa le plus vieux des deux. Ce genre d'exercice c'est trop... Cérébral pour moi. Rit-il.

-Arrête un peu ton numéro. On sait très bien toi et moi qu'au niveau de la maitrise de tes pouvoirs tu peux tenir tête à Lily-Rose ou à Lenka et que t'es bien plus réfléchi que t'en as l'air. Le réprimanda le plus jeune.

-Tu marques un point. Concéda le type E.

-Alors pourquoi tu continues de faire comme si t'étais un débutant ?

-Parce que tant que je maitriserais pas le repérage sensoriel je serais bloqué avec les cadets. Alors autant m'amuser tant que je le peux encore. Même si je m'amuserais plus trop à partir de maintenant.

-Ah bon ? S'étonna le manipulateur de glace. Pourquoi ?

-Parce qu'on n'était sur la tutelle de Camille que pour un mois. A partir de maintenant on va changer d'instructeur.

-Et tu sais qui ça va être ?

-Ouais... Lâcha le jeune homme dans un soupir de désespoir. Ce sera Newton...

La déclaration fit l'effet d'une bombe dans la pièce qui devint fort silencieuse. L'information sembla prendre du temps à s'imprimer dans l'esprit du plus jeune qui ouvrit finalement grand la bouche.

-Vous allez morfler. Analysa-t-il simplement.

L'écarlate hocha lentement la tête pour acquiescer et son regard se posa à nouveau sur le livre que lisait son compagnon de chambre. Une idée germa alors dans son esprit.

-Quand est-ce que tu retournes à la bibliothèque ? Demanda-t-il au type N.

-J'y vais tous les jours. Donc demain après l'entrainement avec Mori. Pourquoi ?

-Parce que j'ai besoin de lecture. Expliqua-t-il évasivement.

Il lui souhaita la bonne nuit et s'allongea sous sa couette, trouvant immédiatement le sommeil.

Le lendemain, il se réveilla avant le blond qui s'était endormi à son bureau, sur son livre ouvert. Heureusement qu'il ne bavait pas en dormant, il aurait eu quelques soucis avec la bibliothécaire. Il sortit de la chambre avec son nécessaire de toilette et partit prendre sa douche. Il ne croisa pas le responsable de la discipline cette fois et en fut assez satisfait, ne voulant pas d'esclandre au réveil. Il se doucha rapidement, savourant quand même la sensation de l'eau chaude sur lui. Chaude... Cette sensation lui rappela la tenue de Camille et son comportement de la veille. Il soupira quand il sentit que cette pensée avait éveillé un certain réflexe chez lui. Il décida de prendre le temps de se calmer et de reprendre ses esprits avant de sortir de la cabine, pour être sûr que personne n'entre et ne le voie dans cet état.

Quelques minutes plus tard, vêtu de son uniforme, il marchait vers le réfectoire pour aller prendre son petit déjeuner. Il s'installa à une table éloignée de là où se rassemblait le monde et prit une gorgée de son café. Il fut surpris d'être rejoint par Alice et Chloé peu après mais les salua amicalement. Elles lui rendirent son salut et lui sourirent quand elles furent assises. La violette fut la première à prendre la parole.

-Alors c'est pour ça qu'on te voit jamais le matin, tu te lèves aux aurores ou quoi ? Lui demanda-t-elle.

-J'ai l'habitude de me lever de très bonne heure. Expliqua-t-il. Mais vous alors, pourquoi vous êtes levées si tôt ce matin ?

-Madame a ses fouffes... Soupira la plus jeune.

-C'est quoi le rapport ?

-Le rapport ? Répéta la brunette. C'est qu'elle est chiante à en crever... Soupira-t-elle. Elle m'a sortie du lit parce que selon elle c'était le foutoir dans la chambre.

-C'était le foutoire ! S'exclama la plus vieille des deux. Y'avait ton uniforme en vrac sur ton bureau, tes chaussettes par terre et je te parle pas de ta culotte et ton soutif qui ont atterri par je n'sais quel miracle dans mon lit !

La brunette rougit au plus haut point, morte de honte que l'écarlate entende ça. Heureusement que leur table était éloignée des autres et que l'attroupement de cadets qui s'y trouvaient était plus bruyant qu'eux-trois. Elle baissa la tête quand elle sentit le regard du jeune homme se poser sur elle.

-Et toi alors ? Interpela-t-il la violette. J'peux savoir qui t'as réveillée aussi tôt ?

-Mes règles... Répondit-elle dans un soupir las. Elles me font un mal de chien...

-Et c'est pour trouver un truc à faire pour ne pas y penser que tu l'as levée, pas vrai ? Comprit-il.

Elle baissa la tête et acquiesça, honteuse de ce qu'elle avait fait.

Les trois finirent leur petit déjeuner en silence, aucun ne sachant quoi dire pour détendre l'atmosphère pesante qui s'était installée. Le premier à se lever fut le jeune homme, ayant juste pris une tasse de café et un croissant. Il se pencha à l'oreille de la brunette avant de partir.

-T'inquiète, je dirais rien à Lenka. Glissa-t-il sur un ton moqueur.

-Quoi ?! S'offusqua-t-elle en relevant vivement la tête, oubliant sa gêne.

Il ricana gentiment devant sa réaction si prévisible et s'éloigna les mains dans les poches. Il se retourna peu après, proche de la sortie et lança une dernière parole.

-Et sois pas gênée pour si peu, ça reste qu'une histoire de petite culotte. Fit-il avec un clin d'œil en quittant la salle.

Il retourna à sa chambre et y trouva le blond, réveillé, qui se rendait en vitesse à la douche. Il le salua en vitesse et ressortit. Il tomba nez à nez avec Lenka à l'entrée du dortoir. Celui-ci le salua juste d'un mouvement de tête. Il le lui rendit et passa son chemin. Il rejoignit ensuite tous les cadets de type E au centre du sanctuaire. Ceux-ci étaient rassemblés dans le calme et attendaient leur nouvel instructeur. Il n'échangea pas le moindre mot avec eux et garda ses distances avec le groupe.

Newton arriva peu de temps après, provoquant le silence par sa simple présence.

-Saluez ! Ordonna-t-il de sa voix puissante, brisant le silence.

-Rei ! Lancèrent-ils d'une même voix en s'inclinant.

Il leur permit de se redresser et les incita à le suivre. Tous obéirent sans poser de question malgré le fait qu'il les fit passer par un chemin qu'aucun ne connaissait. Ils arrivèrent à destination rapidement et firent face à une sorte de gymnase. Le doyen se tourna vers eux et reprit la parole, lisant l'incompréhension dans leurs yeux.

-Vous allez faire deux files devant moi. Ordonna-t-il calmement quand ils furent entrés. D'un côté ceux qui ont déjà éveillé leurs pouvoirs, de l'autre ceux qui attendent encore.

Tous s'exécutèrent dans le calme et le doyen fut agréablement surpris de voir que les deux files étaient de même longueur. Il passa sa main sur son bouc et alla chercher un objet qui surprit tous ses disciples. Un ballon de basketball.

-Vous allez me faire deux équipes. Reprit-il. Je veux que vous répartissiez équitablement dans chacune.

Ne sachant pas trop qu'il avait prévu de leur faire faire, ils obéirent sans discuter, sachant que les explications viendraient par la suite.

-Bien. Alors je vais vous expliquer en quoi vont consister les prochains jours de votre entrainement. Commença-t-il en tendant la main qui tenait le ballon. Vous l'aurez sans doute compris, vous allez vous livrer dans des matchs de basketball.

-En quoi un jeu pourrait-il nous faire progresser ? Questionna un curieux.

-Cela n'a rien d'un jeu. Bien avant notre ère, ce sport était mondialement reconnu et avait même sa place dans la compétition sportive la plus prestigieuse : les jeux olympiques. Mais pour te répondre... Sache que vous n'allez pas livrer ces matchs de la manière conventionnelle. Je vous ai demandé de vous répartir en équipe comportant des éveillés et des dormants... C'est pour une bonne raison : les éveillés auront le droit de se servir de leur pouvoirs pendant ces matchs.

Des protestations et des cris d'indignation se firent soudain entendre de la part de ceux dont les pouvoirs ne s'étaient pas éveillés, les dormants.

-Je ne veux rien entendre ! Tonna la voix du doyen dans le gymnase, ramenant le silence. Cela a pour but de forcer vos pouvoirs à s'éveiller.

-Mais c'est trop dangereux ! Lança un dormant. On ne fait pas le poids contre les éveillés !

-J'en viens à la règle principale. Les éveillés n'auront le droit d'utiliser leurs pouvoirs que contre les autres et uniquement si ceux-ci ont le ballon en main.

Les discussions fusèrent dans les rangs à cette phrase. Le doyen put discerner que les éveillés avaient compris le but de cet exercice. Ils allaient devoir affronter les pouvoirs des autres sans utiliser les leurs en fonction de la phase de jeu. Il sourit d'un air satisfait et les fit se rendre aux vestiaires en leur précisant qu'ils y trouveraient des tenues plus adaptées au sport. Ils revinrent peu de temps après et il lança le début du premier match.

A l'autre bout du sanctuaire, le groupe formé des cadets de type N était à nouveau en plein exercice de méditation. A ceci près que cette fois-ci, le vieux Musashi leur menait la vie dure en faisant exprès de les déconcentrer quand il sentait qu'ils se rapprochaient de leur but. Tantôt il cognait deux casseroles l'une contre l'autre pour créer un vacarme assourdissant, tantôt il s'amusait à leur faire renifler toutes sortes de plantes malodorantes.

Le seul qui semblait s'en accommoder était Noah. Le jeune manipulateur de glace, grâce à ses nombreuses heures d'entrainement en solitaire et aux conseils qu'il avait trouvés dans les livres, parvenait à garder sa concentration. Du moins il tentait d'y parvenir. Ce qu'il ne savait pas était qu'il était celui qui sortait de sa transe le moins souvent.

L'Ancien esquissa un sourire et décida de passer à l'étape supérieure. Il planta son kongo-zue dans le sol d'un geste brusque et claqua des doigts. Un lierre poussa du sol et entoura le blond rapidement avant de le secouer dans tous les sens, le faisant perdre totalement sa concentration. La plante ondula une dernière fois et le jeta au sol.

-C'est pas juste, maitre ! Cria-t-il en se relevant.

-Quoi donc ? Fit celui-ci innocemment.

-Pourquoi ça ne tombe que sur moi ? Lui demanda-t-il comme un enfant qui boude.

-Parce que tu es le plus proche de parvenir à la méditation transcendantale. Expliqua le vieil homme en allumant une pipe.

Des chuchotements se firent entendre parmi le reste des cadets. Depuis quand ce nabot blond était si doué ? Cette déclaration fit l'effet d'une douche froide à plusieurs d'entre eux, mécontents qu'un guignol comme lui les dépasse. Tous se remirent donc immédiatement au travail.

Le manipulateur de plante fut satisfait de leur état d'esprit et décida de leur accorder un peu de répit. Il se tourna cependant vers le plus prometteur de cette promotion et se redressa pour le regarder dans les yeux. Il lut dans le regard de son disciple une détermination à toute épreuve et une volonté sans faille.

-Mon garçon... Commença-t-il d'une voix sérieuse. Tu as fait de gros progrès. Le félicita-t-il. Mais je m'attendais à ce qu'au moins l'un d'entre vous parvienne à l'objectif que je vous ai fixé avant la fin du mois dernier.

-Toutes mes excuses. Répondit seulement le blond en s'inclinant. Mais cet exercice est plus complexe que nous le pensions.

Le fait qu'il parle en leur nom à tous surprit le plus âgé mais il n'en fit rien paraître, le laissant continuer.

-Il semble qu'il nous manque encore une chose pour parvenir à entrer au sein de notre propre esprit.

-D'où tiens-tu ce terme ? S'étonna le grand-père.

-Je l'ai lu dans le livre écrit par...

-Par Hadô Ryûken. Coupa l'Ancien. Je vois... Mais pourquoi les livres ? Pourquoi ne pas aller demander à tes ainés ?

-Parce que ça n'aurait aucun sens si je parvenais à mon objectif en me faisant aider.

-Ton objectif ? Ce n'est pas le même que les autres ?

-Atteindre la méditation transcendantale et visualiser le flux de mes pouvoirs n'est qu'une étape sur le chemin qui me mènera à mon objectif final.

-Je vois... Et quel est donc cet objectif ?

-Je veux surpasser Lily-Rose Valentine. Lâcha fermement et avec une conviction inébranlable le jeune manipulateur de glace.

Cette révélation fit réellement sourire son instructeur. Ce gamin braillard était finalement un spécimen bien intéressant. Il se retrouvait en lui, le jeune homme lui rappelait comment il était au même âge. La seule différence étant que ce garçon avait un but, un mur à franchir. Il serait capable de le surpasser comme la rousse l'avait surpassé avant lui. Et sans savoir pourquoi, le vieil homme sentait qu'il avait ce qu'il fallait pour surpasser Scylla. Sur ces pensées, il frappa le sol de son bâton et signifia la fin du cours. Tous se levèrent et allèrent vaquer à leurs occupations dans le calme. Il retint le blond un instant en posant son bâton sur l'épaule du jeune homme.

-Ton objectif est ambitieux, gamin. Déclara-t-il en plantant son regard dans le sien. Il faut que tu saches que Lily-Rose est, avec un jeune homme que tu ne verras pas ici, l'une des deux seules personnes à m'avoir surpassé dans la maitrise de ses pouvoirs. Pour parvenir à son niveau et encore au-delà, il te faudra t'armer de patience et de courage et surtout... Il te faudra ignorer la crainte de l'échec... Je te le dis en toute franchise, moi-même qui fus son instructeur je ne connais pas les limites de ses pouvoirs. Elle est forte... Très forte...

-Forte à quel point ?

-A titre d'exemple, te souviens-tu de la forêt qui entoure le volcan où nous nous trouvons ?

-Oui, pourquoi ?

-Parce que c'est moi qui, en une seule fois, l'ai faite pousser. Une seule.

-C'est très impressionnant, en effet, mais quel rapport avec Lily ?

-Je viens de te dire qu'elle est plus forte que moi... Si elle le voulait, elle pourrait sans problème submerger le sanctuaire en entier dans un accès de colère...

Cette aveu fit prendre conscience au blond qu'il avait visé très haut, ayant assisté à une démonstration des pouvoirs de la demoiselle, sans même chercher à savoir quel était son véritable niveau. Il fut soudain pris d'un fou rire, provoquant la surprise de son maitre.

-Parfait. Trancha-t-il, plus déterminé que jamais.

Oui, c'était parfait pour lui. Il savait qu'il allait devoir travailler dur, lui qui n'avait même pas réussi à blesser Lenka quand ils s'étaient battus, mais un but aussi grand, un objectif aussi ambitieux ne ferait que le faire progresser toujours plus. Il allait devenir l'un des plus puissants mutants de type N du monde et allait prendre sa revanche sur tous ceux qui ne l'avaient pas pris au sérieux.

Voir la flamme dans ses yeux grandir et flamboyer de plus belle au lieu de s'éteindre après une telle révélation convainquit le vieil homme. Il en était maintenant sûr, un troisième gamin allait le surpasser et se hisser au rang des meilleurs. Il allait pouvoir se tenir à leurs côtés là où seuls les plus puissants enfants du météore avaient le droit de se tenir. Il hocha lentement la tête en signe d'approbation et retira son bâton de l'épaule du blond, le laissant repartir.

Au dojo, le groupe dont Lenka avait la charge suait sang et eau. Le brun avait lui aussi décidé de passer à la vitesse supérieure ce mois-ci. Il avait donc installé des générateurs de chaleur tout autour de la salle et l'avait surchauffée avant l'arrivée de ses cadets. Ils s'indignèrent de devoir s'entrainer dans de telles conditions mais le regard qu'il leur lança les calma instantanément. Il leur expliqua le déroulement de la séance comme à son habitude et les fit se mettre en binôme dont il avait lui-même décidé les compositions. Ainsi, Chloé ne se retrouva ni avec Alice ni avec son instructeur. Elle fut déçue mais n'en fit rien paraître, préférant se concentrer sur l'entrainement.

L'objectif de cette séance n'était pas compliqué : tenir. Ils devaient exécuter des exercices de gainage que leur ordonnait le brun et tenter de tenir plus longtemps que leur partenaire. A chaque fois que l'un d'entre eux tombait, Lenka cochait son nom sur une feuille. De tous, il était le seul à ne pas sembler souffrir de la chaleur de la pièce. Et c'était le cas, il était lui aussi passé par cette étape et il lui arrivait encore de surchauffer la salle où il s'entrainait en solitaire, à ceci près qu'il la chauffait à 353 Kelvin, au lieu des 318 qu'il leur imposait.

Alice avait énormément de mal à tenir le coup, premièrement elle avait rejoint le groupe en retard et ne bénéficiait donc pas de la même préparation physique et deuxièmement elle n'était pas dans la bonne période du mois. Cette deuxième raison lui prenait déjà beaucoup de sa concentration et la chaleur qui régnait dans le dojo était malsaine. Elle s'écroula comme plusieurs avant elle mais elle ne se releva pas. Chloé s'arrêta immédiatement et s'élança vers elle, avant d'être retenue par le bras de son instructeur.

-La séance n'est pas finie. Fit-il d'une voix froide.

-Je m'en fous, tu vois pas qu'elle ne va pas bien du tout, il te faut quoi de plus pour intervenir ?! Lui cracha-t-elle au visage en se dégageant.

Elle courut vers son amie, s'agenouilla à ses côtés et colla son oreille à la poitrine de la violette. Son cœur battait toujours, elle était juste évanouie. La brunette cala un bras sous le dos de son amie et l'autre dans le creux de ses genoux et la souleva pour la sortir de la salle.

Elle l'allongea dans l'herbe fraiche à l'ombre pour lui faire du bien et regarda sa respiration se faire petit à petit plus régulière. Elle se permit de souffler de soulagement en attendant qu'elle ne réveille. Elle tourna la tête quand elle entendit la porte du dojo et aperçut le brun en sortir, l'air grave.

-Tiens, mais regardez qui voilà ? Fit-elle, peu enchantée de le voir. T'es venu te donner bonne conscience ?

-Tais-toi un peu et aide-moi plutôt à l'amener à Lily-Rose. Lui rétorqua-t-il sèchement.

Pour toute réponse elle se planta devant lui et lui administra la gifle de sa vie. Il dut changer ses appuis sur ses jambes pour ne pas perdre l'équilibre et tomber, la brunette y avait mis tout ce qu'elle avait et une marque rouge en forme de main apparaissait sur la joue du berserk. Il se redressa et la fixa d'un air sombre.

Elle paniqua et se mit à trembler en le voyant s'approcher d'un air si menaçant. Elle ne put s'empêcher de clore fermement ses paupières quand elle le vit avancer une main vers son visage. Elle les rouvrit cependant quand elle sentit qu'il l'avait juste posée délicatement sur sa joue.

-Je te comprends pas Chloé... Soupira-t-il en la faisant le regarder. Un soir tu m'avoues ressentir des choses à mon égard et deux semaines plus tard on dirait que je suis le type que tu détestes le plus. Explique-moi parce que là je sais plus sur quel pied danser.

-Qu'est-ce que ça peut bien foutre. Fit-elle sèchement en le fixant dans les yeux. Tu m'as bien fait comprendre que je t'intéresse pas alors qu'est-ce que ça change ?

-Chloé... Soupira-t-il. Tu le sais aussi bien que moi...

-J'emmerde ce putain de règlement, je te l'ai déjà dit. Le coupa-t-elle. Maintenant si t'as dit tout ce que t'avais à dire retourne à l'intérieur, j'en connais qui sont sûrement déjà en train de se relâcher.

-Il faut que l'amener à l'infirmerie je t'ai dit.

-Elle a pas besoin de soins, abruti ! Elle a juste besoin d'air frais et d'eau !

Elle se plaqua les mains sur la bouche, réalisant qu'elle venait de l'insulter. Il la regarda plus froidement, blessé, et la lâcha.

-Si c'est vraiment ce que tu penses... Démerde toi avec elle et ne vient pas me casser les couilles. Trancha-t-il en lui tournant le dos. Je veux te voir avec le groupe demain à la première heure. Lui ordonna-t-il sans se retourner une fois à la porte

La brunette resta sur place, droite comme un piquet, laissant les larmes dévaler ses joues sans même tenter de les en empêcher. Seul le son que fit son amie en se réveillant la fit se reconnecter à la réalité. Elle se tourna vers elle et la couva du regard pendant qu'elle se relevait.

-Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? La questionna la violette.

-Tu t'es évanouie pendant l'entrainement. Expliqua-t-elle.

-Quoi ?!

La plus jeune la fit s'asseoir dans l'herbe et fit de même avant de lui expliquer tout ce qu'il s'était passé durant son sommeil profond. Y compris sa nouvelle dispute avec le brun.

-C'est compliqué entre vous, non ? Ironisa la violette pour dédramatiser.

-C'est pire que ça... Sanglota son amie dont les pleurs avaient repris pendant son explication. C'est tout simplement impossible.

-Pas sûr.

-Bien sûr que si c'est sûr... A chaque fois que je le vois en privé je fais tout pour qu'il croie que je ne ressens plus rien pour lui.

-Mais pourquoi ?! T'es givrée ma cocotte !

-Mais j'en sais moi ! J'imagine que c'est pour essayer de m'en convaincre moi-même et pour que je passe à autre chose...

-T'es encore plus tordue que la personnalité d'Alister, ma grande ! Alors ce soir j'irai faire un tour avant l'inspection et tu vas me faire le plaisir de mettre les choses au clair avec lui quand il arrivera et que vous serez que tous les deux ! Je m'suis bien faite comprendre ?!

-Mais si tu fais ça...

-T'occupe pas de moi, je suis assez grande pour savoir ce que je fais.

Comprenant qu'elle n'avait pas le choix la plus jeune hocha la tête, calmant ses sanglots petit à petit. Elles retournèrent à leur chambre toutes les deux et prirent leur nécessaire de toilette afin de prendre une bonne douche.

Lorsqu'elles furent à la salle de bain elles croisèrent Camille qui venait de se déshabiller. Elles la saluèrent en s'inclinant respectueusement et firent de même. Alice vit bien que l'ainée avait également les yeux rougis et gonflés mais ne se risqua pas à lui poser la question.

Elles se douchèrent toutes les trois en silence, ne sachant pas quoi dire d'intéressant. La brune au teint halé eut fini avant elles et sortit en leur souhaitant la bonne journée, ne se demandant pas pourquoi elles n'étaient pas avec Lenka.

Alors que la violette était occupée à se rincer les cheveux, elle sentit la brunette se coller à son dos et sursauta quand elle sentit une de ses mains descendre sur cuisse tandis que l'autre caressait son ventre. Elle posa une des siennes sur celle que la brune remontait désormais vers ses seins et se retourna lentement.

-Je peux savoir ce qu'il te prend ? Demanda-t-elle avant de voir le visage de la plus jeune.

Elle avait le teint blafard et les yeux vitreux, semblant totalement ailleurs. La plus vieille n'eut pas d'autre choix que de la gifler doucement pour la ramener à elle. La plus jeune sursauta et leva ses yeux larmoyant vers son amie aux cheveux violets.

-S'il te plait Alice... La supplia-t-elle presque d'une voix qui lui fendit le cœur. J'ai besoin qu'on m'aime... Continua-t-elle en s'approchant pour l'embrasser.

La plus âgée des deux eut le plus grand mal du monde à ignorer les remords qui la prirent quand elle la repoussa. Elle s'abaissa pour que ses yeux soient au niveau de ceux de la brunette et posa délicatement une main sur sa joue.

-Fais pas ça, Chloé, tu le regretterais. Lui expliqua-t-elle à voix basse, comme pour ne pas la brusquer. Je sais ce que tu ressens, je suis déjà passée par là... Confessa-t-elle. Mais je t'assure que te jeter dans les bras de n'importe qui à la recherche d'affection n'est pas du tout le bon choix à faire... Lenka ne t'a pas rejetée parce qu'il ne t'aime pas, il l'a fait parce qu'il ne veut pas te causer d'ennuis. Et puis si tu crois que tu as tout gâché alors assume et retourne le voir pour arranger les choses. Et seulement là, s'il te dit que c'est fini tu pourras passer à autre chose.

Elle la prit ensuite tendrement dans ses bras pour la consoler d'une douce étreinte. Elle approcha ensuite sa bouche de son oreille et ajouta une dernière chose.

-Et je serais là pour m'assurer que le prochain en vaille vraiment la peine.

La dessus, elles terminèrent leur douche, se rhabillèrent et retournèrent à leur chambre en attendant l'heure du repas. La violette s'allongea sur son lit, très vite rejointe par sa colocataire. Elle ne la repoussa pas et lui laissa même un peu plus de place. Celle-ci passa ses bras atour d'elle et s'endormit sans prévenir, preuve de son état mental déplorable. La plus âgée se fit soudain la promesse d'être toujours là pour elle. Cette petite avait été séparée de sa famille sans prévenir et sans qu'elle n'ait eu le choix, avait appris qu'elle était une enfant du météore, qu'elle devrait passer le reste de sa vie au sein d'un sanctuaire et la seule personne pour laquelle elle ressentait quelque chose la rejetait à cause d'une simple phrase sur un bout de papier... Elle serait toujours là pour elle, peu importe ce qu'il lui arriverait.

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© Kira ,
книга «Cataclysme».
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