pavés citadins
dis-moi, pourquoi la réalité n'a plus de goût ?
ai-je un problème, dans ma tête, qui luit ?
celui, dans la nuit, la pluie
coulant sur les pavés citadins de mes joues.
mon démon s'amuse, il a trouvé le disjoncteur
alors la ville est plongée dans le noir
les scénarios sont projetés sur l'écran du cinéma, je dis j'ai peur
mais on ne veut plus m'écouter, il se fait trop tard.
de toutes façons, c'était ce que tu désirais ?
toucher la solitude du bout du doigt ?
tu sais bien que personne d'autre que toi le mériterais
alors souffre, silencieuse, ne te débats-pas.
tu luttes mais ça ne sert
tu es dans mes filets depuis longtemps
alors cesses de t'enfuir, restes entre mes serres
laisse donc le vide habiter ton cœur lancinant.
je sais que tu sais que je ne contrôle pas ; mes yeux te regardent partir
me laissant seule sur notre place pavée
ravalant le vin de mes larmes, labyrinthique
une autre journée vient de commencer.
mes larmes
m'empêchent de tenir mes armes
fragilité, mégarde
mais
je t'aime
alors je sème
quelques graines
elles fleuriront, promis
tu vas retrouver celle que je suis
je vais faire des efforts, aimer la vie
pour toi.
- lys, 28 septembre 2022.
2022-09-29 17:43:30
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