Rêver
On parle, on pense, on écrit, on entend, on regarde, on imagine, on crée, et on aime comme on déteste.
L'océan nous semble si vaste et est pourtant si petit. Tout petit. De l'eau condensée entre des bouts de terre. Un peu comme tous nos rêves condensés entre des bouts de réalité. De trop grands bouts de réalité.
On dit souvent que les rêves appartiennent à la nuit, à l'inconscient, parfois même à l'absurde. Mais les rêves sont bien plus que cela.
Bien plus que de vagues idées naissant dans la nuit. Le rêve est l'écume de l'inconscient qui s'échoue sur le sable de la réalité, comme pour essayer à son tour d'en faire partie. Cette écume qui, au bout de quelque courts instants, disparaît, abandonnant son pénible mais court combat contre la vie.
Et on arrête de rêver. Rêver fait mal. Le rêve, c'est l'inconnu, c'est un vide rempli d'interrogations. C'est aussi une planète sur laquelle notre esprit s'exile, s'exprime, se libère...
Comme nos rêves, nous sommes condensés entre d'immenses bouts de réalité.
Mais même si rêver fait mal, même si on étouffe entre ces grands morceaux de réalité, l'esprit continue de rêver, de s'échapper, parfois l'espace d'une seconde, parfois le temps d'une nuit.
Parce que le rêve est à la fois ennemi et allié de la réalité.
2020-10-11 11:00:10
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