Avant Propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 3

Lukas :

Je regarde la grande brune devant moi, ses jolis yeux noirs qui me fixent comme si j'étais la seule chose au monde qui lui restait, se remplissent de larmes à mesure où je la regarde. Elle me saute au cou, me faisant perdre l'équilibre :

— Mon petit Lukas ! Je t'attendais mon bichon ! J'avais tellement hâte que tu viennes ! Tu m'as tellement manqué ! Dit-elle en pleurant.

Je la serre à mon tour en prononçant gravement :

— Tu m'as manquée aussi, Valentýna...

Elle resserre son étreinte autour de mon cou tandis que les larmes me montent aux yeux. Son odeur pénètre mes narines et c'est là qu'une larme tombe. Je me souviens de cette odeur... Comme si c'était hier.

Quand ma génitrice nous a quittés mon père et moi, Valentýna était ma nounou quand j'étais môme... Elle m'a accompagné pendant chaque moment, de mes huit à quinze ans...

Il y'a trois ans, elle a eu un travail à Los-Angeles qui lui avait permis d'avoir de quoi vivre comme une citoyenne américaine. Faut dire qu'une immigrée Tchèque à Detroit ne vit pas très bien, surtout que ma génitrice vit là-bas... Et bien sûr mon père et moi n'avons pas refusé qu'elle aille retrouver une vie meilleure, après tout ce qu'elle a fait pour nous, surtout pour moi.

Le jour de son départ, j'ai pleuré comme un gamin. Alors que j'avais quinze piges. Je me souviens des histoires qu'elle me racontait quand j'étais plus jeune, je me souviens des câlins qu'elle me faisait quand je faisais un cauchemar, je me souviens de ses beaux yeux noirs me regardant tendrement quand je récitait une leçon, même si j'étais nul. Elle était la seule personne qui ne m'a jamais jugée, et qui ne me jugera jamais. J'étais loin de m'imaginer qu'un jour je la retrouverai. J'avais complètement oublié que ma génitrice, aussi cruelle qu'elle soit l'aie accueillie chez elle.

— Alors ? On va prendre racine ici ? Viens entre ! Dit-elle avec son petit accent Pragois.

Je souris face à sa voix, elle me sourit en retour puis m'aide à porter mes valises. Nous entrons donc dans la villa.

Je balaye des yeux la grande salle qui se présente à moi. Un grand salon blanc. L'intérieur est très moderne. Mais j'imagine qu'il faut de la thune pour s'offrir une baraque comme ça.

— Tu sais Lukas, quand Caroline m'a parlé de ton arrivée, j'ai sauté de joie ! Je n'arrêtais pas de parler de ton arrivée ! Je suis si contente mon bichon ! Tu es enfin là !

J'sais pas trop quoi lui dire, j'suis ému, j'suis content car y a au moins une personne que j'aime dans ce monde pourri, qui m'accompagnera le long de cette année.

Je lui souris et elle m'invite à monter un escalier.

— Ta chambre est à l'étage ! deuxième porte à droite ! range tes affaires et descends te rafraîchir, j'ai fait de la citronnade !

— D'accord. J'arrive tout de suite.

Je prends ma valise et me dirige vers la chambre que Valentýna m'a montrée. A côté de la porte de ma nouvelle chambre, il y'en a une autre pareille. Peut-être celle de Valentýna.

J'entre et, D'accord... Cette chambre fait quatre fois la mienne à Detroit ! Elle est immense et en plus il y'a un balcon !

Je dépose ma valise sur le lit et mon sac-à-dos par terre. c'est une chambre basique mais très spacieuse.

Je redescends les escaliers pour rejoindre Valentýna au rez-de-chaussée, mais je ne la vois pas dans la cuisine:

— Valentýna ? T'es où ?

— Dehors Lukas ! Viens !

Je sors alors par la porte d'entrée, je fais le tour de la villa pour aller vers l'endroit d'où provenait la voix de Valentýna. Je marche jusqu'à ce que je tombe sur une piscine. Elle est assise sur un transat avec, devant elle, un plateau de trois verre de citronnade. Elle me dit :

— Sers toi Lukas !

Je saisis un verre en la regardant :

— Tu en a préparé trois ? Je ne compte pas en boire un deuxième tu sais.

— Non c'est pour...

A cet instant précis, j'entends un soupir qui me fait sursauter, j'en renverse presque mon verre.

Je me retourne tout doucement pour apercevoir une tête blonde à la surface de l'eau cristalline. Deux grands yeux bleus s'ouvrent alors et se mettent à me fixer.

Ce ne sont pas des yeux que je fixe, ce sont deux perles bleues. Jamais de ma vie je n'ai vu de si beaux yeux. Aussi brillants que des étoiles, la pupille est d'un bleu incroyablement... Incroyablement bleu, magnifique.

Je sens ma mâchoire inférieure se décrocher de mon visage, elle avait un magnifique petit visage rond, des fossettes, des cheveux blonds assez courts aussi dorés que le soleil. J'avais l'impression de voir quelque chose d'inhumain. Sa beauté, je ne l'avais jamais vue ailleurs. Vous dites ce que vous voulez, moi je dis que cette fille a été sculptée par les anges. Un avion de chasse, une bombe, aucun terme ne la décrit.

La fille monte les marches pour sortir de l'eau et laisser paraître un corps à peine bronzé, mais aussi blanc et pur qu'aucun être vivant, elle est vêtue d'un maillot jaune à pois noirs. Mais je regarde sa ligne de top modèle. Qui est-elle ? Que fait-elle ici ? Des milliers de questions se trimbalent dans mon esprit jusqu'à ce que Valentýna vienne me sortir des profondes pensées :

— Oh ! J'ai oublié de te présenter Lindsay ! La nièce du mari de Caroline !

La petite blonde me regarde puis sourit timidement en me prenant une serviette, puis me tend la main pour la serrer :

— Bonjour, enchantée ...

— Lukas ! Je... M'appelle Lukas ! Dis-je assez confus, perdu par la beauté de cette fille.

— Ravie de faire ta connaissance Lukas.

— Ouais, moi aussi. Dis-je en reprenant mes esprits.

Ma main ne veux plus lâcher la sienne, mes yeux ne veulent plus se décoller des siens, je suis comme... Hypnotisé par cette fille.

— Je t'avais parlé du fils de Caroline, Lindsay. Dit alors Valentýna.

A l'entendre j'avais envie de lui corriger sa terrible erreur, ma colère resurgit. Je ne suis pas SON fils !

— Oui. Déclara la blonde. En sirotant la boisson qu'elle venait de saisir.

— Il vivra ici, le temps de faire ses études ma chérie, tu te sentira moins seule !

— Oui oui...

Je vois la gêne s'installer dans le regard de la blonde. Elle se pince les lèvres, repose sa boisson, soupire et dit :

— Je vais prendre une douche Valentýna... Si tu as besoin de moi je serais dans ma chambre...

— Tu ne termine pas ta boisson, chérie ?

— Non ça ira... Merci...

Elle disparaît derrière la maison.

Je me retourne vers Valentýna et lui dit :

— C'est quoi son problème ?

© Lina Dreamer,
книга «5 minutes away...».
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