Avant Propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 5

« Boom Boom Boom »

La pire chose qui puisse rester à une personne sont bien les souvenirs, aussi durs soient-ils. Des morceaux de souvenirs enfouis à l'intérieur de notre mémoire qui ne cherchent qu'à s'échapper pour vous détruire encore plus, des souvenirs éparpillés comme des morceaux de verre, ceux qui tranchent quand on les touche, les éclats de voix éparpillés dans ma tête font saigner les oreilles chaque soir. Les coups de balles sont encore présents dans ma tête et font battre mon cœur à des centaines de kilomètres par secondes, j'ai toujours cette impression qu'il va s'arrêter de battre...

Mon sac entre les mains, je vois encore la silhouette du grand brun devant moi, je sais que ce ne sont que des illusions, mais je le vois encore se tenant devant moi.

Valentýna m'avait parlé du fils de Caroline, elle m'avait dit qu'elle avait passé une période à ses côtés, quand Caroline est venue vivre ici. Le jour où elle m'a dit qu'il allait venir s'installer dans la villa, je vous avoue que je n'ai pas réagi, entre vous et moi, je ne sors presque jamais de ma chambre.

Quand j'ai vu Lukas pour la première fois, j'ai eu peur de ce grand brun, deux bonnes têtes de plus que moi. Les yeux aussi gris que le ciel, un jour de pluie. Mais pas ce gris totalement triste, j'y voyais un mélange, un mélange de haine, de tristesse, de force, de cassure aussi, comme s'il renfermait quelque chose sous ses grandes allures de méchant garçon.

Je referme tout doucement la porte en me traînant jusqu'à mon lit. Je jette mon sac par-dessus bord et reste comme un mollusque. je n'ai envie de rien faire aujourd'hui, j'ai à peine bougé car j'ai passé une nuit désastreuse, je n'ai dormi qu'à peine deux heures.

Si je suis descendue à la piscine, c'était pour bronzer un peu, histoire de garder bonne mine car j'avais l'air d'une personne qui venait de sortir d'un asile psychiatrique.

Je remonte comme une larve sur mon lit pour atteindre mes oreillers, et me réfugier sous la couette, j'en ai marre de cette vie...

Mon téléphone vibre m'annonçant l'arrivée d'un nouveau message, je le déverrouille et trouve une dizaine d'appels manqués de Kendra. La folle...

Kendra est ma meilleure amie depuis le collège. C'est une fille pleine de vie et tellement sucrée, elle est belle, toujours souriante et quand je vais mal, même si j'essaye de ne pas le montrer souvent mais, elle a des yeux qui peuvent lire n'importe quelle pauvre personne vide comme moi, et elle est toujours là, elle répond toujours présente pour venir m'aider, ou me consoler.

J'ouvre rapidement son message :

Kendra: Je sais que tu roupilles encore, ou tu es allée bronzer un peu, ou tu es restée toute la journée à pioncer dans ta chambre.

Je suis surprise par son message et j'en rigole en même temps. Elle m'appelle à ce même moment :

— Alors c'était laquelle la bonne ? Dit-elle.

— Je suis allée nager un peu pour reprendre des couleurs, et j'allais justement "pioncer" comme tu dis, puis aller manger avec Valentýna.

— Eh bien tu ne feras aucun des deux. Je suis à vingt minutes de chez toi. Je viens te chercher on va au centre commercial.

— Quoi ? Non Kendra je n'ai pas envie de sortir !

— Cela fait plus de trois semaines que tu es enfermée chez toi ! je n'admettrais pas que tu y restes une seconde de plus !

— Kendra je suis fatiguée...

— Oups la police, je n'ai pas envie de payer d'amende. A tout de suite !

— Kendra attends !

Elle raccroche. Quand je vous dit qu'elle est folle...

je n'ai aucune envie de sortir de chez moi, et oui je ne m'ennuie pas à la maison. En plus il y a Valentýna...

Je m'habille vite fait d'un jean, mes vieilles converses usées et un crop-top blanc. Je n'ai jamais ôté ces converses, il faut croire qu'elles m'ont longtemps accompagnée.

Je descend au rez-de-chaussée mais avant, je prends mes clés et mon sac-à-breloques-débiles comme l'a nommé Lukas. Arrivée en-bas, Valentýna m'accueille avec un grand sourire :

— Où vas-tu comme ça ma belle ? Dit-elle en s'approchant de moi.

— Kendra passe me chercher... Elle dit qu'elle veut absolument que je sorte reprendre des couleurs et que ça fait trop longtemps que je suis à la maison, ça ne te pose pas problème... hein ?

Valentýna souri en me poussant dehors :

— Elle a raison, ton amie, ma chérie ! Il faut sortir un peu sinon tu vas devenir toute palote, comme les murs de cette maison ! dit-elle avec son bel accent Pragois que j'aime tant.

— Tu n'aimerais pas m'accompagner ?

— Et laisser cette bombe atomique seule ici ? Tu plaisantes !

— Quelle bombe atomique ? Questionnai-je confuse.

— Lukas ! Mais bon ce n'est rien, amuse toi bien ma chérie et profite ! c'est bientôt la rentrée !

— Oui merci Valentýna... Je serais rentrée avant 21 heures.

— Ne tardes pas trop et laisse ton portable allumé !

— D'accord...

J'entends le klaxon de la voiture de Kendra retentir, je sors en courant la rejoindre mais je ne regarde pas devant moi, ma tête heurte brusquement un torse musclé, je lève les yeux encore étourdie et tombe sur Lukas, il me dévisage :

— Regarde où tu mets tes pieds, princesse pompons !

Je le dévisage à mon tour :

— Je les mets où je veux mes pieds ! Et la courtoisie avec une fille ne t'a jamais été apprise, je me trompe ? lui crachai-je.

— Avec celles qui portent un sac à breloques débiles, non.

je le contourne en roulant mes yeux puis m'en vais en courant rejoindre Kendra. Une fois sortie de la maison, je regarde sa grande quatre-quatre blanche luire au soleil. Kendra avance vers moi et m'embrasse les joues :

— Je croyais que tu allais sortir et me faire peur ! Trois semaines ! Sérieusement Lindsay ?

— Kendra je ne suis pas ce genre de...

— Taratata ! dit-elle en me poussant à l'intérieur de la Range Rover. On va chez Sephora, puis chez Bershka, on passe chez tarte ! puis chez Zara, puis chez Channel ! Et on va manger chez McDonald's ! Et on ira manger une glace près de la corniche !

— Tout ça ?!

— Non négociable !

Elle démarre et s'éloigne de la maison, l'image du brun trotte encore dans ma tête. Je ne pense qu'à ses grands yeux gris...

— Qui est ce magnifique Dicaprio avec qui je t'ai vue vous dévisager ?

— Roh ! N'en rajoute pas toi aussi Kendra !

— Mais que fait ce mec dans ta villa ?

— C'est le fils de Caroline...

— Ah oui ! Tu m'avais dit qu'il allait venir y'a quelques jours quand je t'avais appelée ! Mais dis donc le courant passe bien entre vous ! Se moque-t-elle.

— Je vais t'étrangler !

— J'avoue qu'il est très beau ! Même si je ne l'ai pas bien vu et que j'étais loin. Il a l'air tout bonnement beau !

— Normal.

— Il a l'air gentil et ouvert !

— Méchant et renfermé.

— Il a l'air tellement doux et attentionné !

— Agressif et je m'en foutiste.

— Il a l'air de bien t'apprécier par contre.

— Mais par contre on s'est détestés du premier regard ! Ferme ce sujet à la noix ! Comment va ton petit frère ? Ah et ta grande tante, celle dont tu m'avais parlée ! j'espère qu'elle s'est rétablie !

— Comme tu peux être rabat-joie Lindsay !

— Je suis comme je suis et je n'aime pas ce garçon. Point au bout de la ligne !

Kendra soupire, elle n'en peux plus de moi et oui, je suis tellement têtue que mes amies me font tout le temps la remarque tenez ! Les yeux rivés sur la route, elle se gare peu de temps après, et nous descendons de la voiture.

La voix de Lukas fait des milliers de tours dans ma tête, elle ne veut pas sortir, et ça me rend folle....

© Lina Dreamer,
книга «5 minutes away...».
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