Un jour peut être...
    Elea courait droit devant elle sans s'arrêter. Les arbres de la forêt semblaient vouloir la retenir en tendant leurs longs doigts crochus et décharnés sur son passage. La petite fille se pressait sur un chemin poussiéreux aux pierres usées qui avait jadis été entretenues régulièrement. Depuis que son oncle le Baron, gouverneur de cette petite région hostile avait coupé tout commerce avec les domaines voisins, les routes étaient abandonnées et tous se hâtaient vers des contrées plus sûres. Tous ? Non, rien n'en était moins sûr...     La fillette  arriva dans une clairière et pris le temps de souffler un peu, le cœur battant à tout rompre, prêt à sortir de sa poitrine. Le soleil, haut dans le ciel à son départ de la demeure familiale, n'étaient maintenant qu'une simple bande épaisse à l'horizon. Elea pris le temps d'admirer le peu de jeu de lumière restant dans les branches des arbres les plus proches. Les anciens de la forêt semblaient couronnés de lumière chatoyante. Hélas, le spectacle fut de courte durée, la belle luminosité disparaissant peu à peu et laissant derrière elle un pays d'ombres et de ténèbres.     La jeune fille, d'ordinaire si hardie, commença à douter du bien fondé de sa fugue et se mit à chercher un épais buisson dans lequel elle pourrait passer la nuit. Elle dénicha un gros buisson bien touffu et tenta de se glisser dedans, c'était sans compter les énormes épines et Elea eut bien vite fait de renoncer à cette cachette et se mit à trembler de peur. Bien sûr, elle n'ignorait pas la punition qui serait invariablement sienne lorsqu'elle sera de retour chez son oncle, elle savait pertinemment à quoi elle s'exposait... Mais il était hors de question qu'elle assista le lendemain à cette rencontre avec le Duc du coin, grand ami de son oncle depuis toujours, et qui s'était montré fort intéressé par la jeune fille. Elea ravala la colère qui commençait à monter en elle et essuya d'un geste plein de rage ses yeux larmoyants. Non elle n'épouserait pas cet homme bien plus âgé qu'elle, il n'en n'était pas question et elle n'allait pas se laisser faire !  C'est avec une énergie nouvelle et une grande détermination qu'elle tourna son regard vers un grand arbre majestueux à qui la pleine lune faisait manifestement hommage en l'éclairant de sa douce lumière veloutée.     Ah ! escalader ce grand chêne ne fut pas aisé mais une fois installée, la jeune fille pût sentir à sa guise le vent frais sur son visage et la douce caresse de quelques feuilles solitaires et charriées par la brise légère. Elea savoura cet instant sans même se douter que quelqu'un, ou plutôt quelque chose l'épiais en silence, tapis dans quelques fourrés, aussi discret d'une ombre parmi les ténèbres.     La lune fût bientôt voilée par d'étranges nuages noirs, gorgés d'orages et ne demandant qu'à s'en décharger. La petite fille n'y prêta guère attention et son esprit se mit à dériver au gré du vent, passant d'une idée à l'autre en un rien de temps. Elle arrêta néanmoins ses pensées sur son oncle, cet homme ambitieux et sûr de lui, assuré de sa valeur et de sa force et que tant de nobles enviaient. Elea se dit avec tristesse que la contrée allait bien mal, privée de ses commerces, contrôlée par les hommes de son oncle, privée de son agitation habituelle. Les temps étaient certes durs, mais était-ce une raison pour garder tout le monde chez soi avec obligation d'y rester jusqu'à nouvel ordre ? La jeune fille pensait ainsi lorsque deux grands yeux vert-jaune lumineux firent leur apparition en contrebas de l'arbre. C'est également cet instant que choisirent les nuages pour se défaire de leur fardeau et des trombes de pluies se mirent à tomber avec grand fracas. Presque aussi vite qu'ils étaient apparus, les deux halos lumineux disparurent et Elea mis cette apparition sur le compte de sa fatigue     Lorsqu'elle se réveilla, Elea était par terre, appuyée contre l'arbre. Comment était-elle arrivée là ?! Elle se souvenait très bien avoir profiter de la mélodie de l'eau tombant dans les feuilles  juste avant de s'endormir, alors, que faisait-elle en pied du grand chêne ? Après inspection des branches, la petite fille en conclut qu'elle n'était pas tombé, auquel cas elle aurait en plus des douleurs et courbatures de sa chute. Cette conclusion ne la réconfortait guère...     La lune était toujours maîtresse des cieux et son comparse le soleil devait encore se reposer de sa longue course pour apporter sa lumières éclatante aux Hommes. La petite fille se leva, porta la main à ses cheveux humides et se mit à rire en imaginant la tête que ferait son oncle s'il la voyait ainsi, mouillée, des feuilles dans les cheveux et ses beaux habits tachés par la sève des arbres. Pendant un temps, l'insouciance de l'enfance pris le pas sur les problèmes actuels de la petite et elle se mit à courir dans l'herbe détrempé en riant, goûtant avec joie un monde aux incroyables nuances de gris. Durant tout le temps que dura ce moment de bonheur et d'union avec la nature, la chose qui observait la jeune fille ne la quitta pas du regard, pas même lorsque la petite s'enfonça à travers les arbres graves et silencieux dans le mince rayon de Dame Lune. La créature se leva et suivit Elea, ventre à terre, aussi rapide et léger qu'une brise, aussi silencieux et habile qu’une ombre.      Très vite, la petite fille perdit tout sens de l'orientation et se laissa insouciamment portée par ses envies diverses et variées. Mais ce fût sûrement trop vite que les rires s'évanouirent à ses oreilles, remplacés par les battement effrénées de son cœur. En un rien de temps, l'enfant redevint grave et elle se rendit vite compte qu'elle ne savait pas de quelle direction elle venait.  Elea, nièce du fier gouverneur de la contrée perdit peu à peu son assurance, entourée de toute part d'arbres aux troncs gigantesques et tordus, aux branches basses, comme lasses de soutenir leur propre poids. Effrayée, les sens décuplées par la peur, la petite fille capta rapidement des bruits de feuilles écrasées et c'est avec terreur qu'elle partit de vive allure, s'enfonçant davantage dans le bois sombres aux grands habitants drapés de lumières argentée. Elea courait, encore et encore sans oser s'arrêter pour reprendre son souffle, des roulements de tambours dans les oreilles faisaient échos aux battements de son propre cœur. Les arbres s'opposaient à son passage, la retenaient de leur longs doigts tordus, blafards et squelettiques. Les buissons épineux s'agrippaient à elle, la tiraient et essayaient de la retenir de leur lames pointues. Des cris en colères se faisaient maintenant entendre avant de se faire emporter par un grand vent menaçant.     Elea faisait de son mieux pour se dégager et écarta brutalement des branches devant elle avant de se figer. Devant elle se tenait les gardes de son oncle et le Baron en personne, un renardeau à ses pied fixait la jeune fille d'un air narquois l'air de dire : « Nul n'échappe à son destin ». La petite fille perdit le peu de couleur qui lui restait, le cœur serré par la peur, une chape de ténèbres tombant lentement devant ses yeux... Un jour peut être... Un jour peut être parviendra-t-elle à échapper à son destin... J'ai écrit ce texte pour un devoir d'espagol, n'hésitez pas à me donner votre avis !
2021-02-26 18:47:27
3
4
Коментарі
Упорядкувати
  • За популярністю
  • Спочатку нові
  • По порядку
Показати всі коментарі (4)
RevnaNinj
@Kotodama merci beaucoup !! Ça me fait très plaisir !! 🥰❤️ (Sachant que tu as toi même une plume magnifique ❤️🥰)
Відповісти
2021-02-26 18:50:00
1
Kotodama
@RevnaNinj (Je sais que tu le penses 🥰❤, merci beaucoup ❤)
Відповісти
2021-02-26 18:50:31
1
RevnaNinj
@Kotodama (je t'en prie,je ne fais que dire la vérité et je sais que tu sais que je le pense 😉❤️🥰)
Відповісти
2021-02-26 18:51:24
1
Схожі вірші
Всі
Темнота теней ночи ...
Пусто стало без границы Ночь взошла забрав луч дня Темны улицы, как тишины темницы , Освещает только свет одного фонаря ... Покров одеяла ночи вкрыто небо В далеке не страшны мне тени ветвей И не будоражит больше холод ветра , Что касается руками глубины очей ... Бурю льда он не приносит Темнота стала привычна мне Звук сверчков не веет грустью Больше ничего бояться нет... Свет от звёзд полны свеченьем Они стали снов мечты путей Для того , кто вдруг заблудит И поддастся темноте своей ...
44
13
1537
Впізнай себе...
Впізнай себе в моїх словах , Що виливаються в пісні. Ти знову є в моїх віршах . Я їх присвячую тобі. Всі погляди твої ласкаві, Я все змалюю у віршах. Тихенько ,щоб вони не знали До тебе я прийду у снах. Коли у дзеркало поглянеш А там побачиш лиш мене. Знов вірші всі мої згадаеш, І знов впізнаеш там себе. І в день Святого Валентина, Ми стали друзями с тобою. Нехай зупинится хвилина, Я розлучилася з журбою....
43
7
1375