Pour l'éternité TEXTE
J'ai un lointain souvenir... J'ai d'abord aperçut l'eau, claire et brillante. La nuit est tombée, le sable fin se colle sur nos corps nus. Le temps n'existe plus pour nous. A-t-il vraiment existé, d'ailleurs ? Des arbres entourent l'étang, ce dernier est translucide et nos jambes font trempette. Je ne me souviens plus de la couleur de tes cheveux, ou même de tes yeux. Les détails m'échappent, ils volent au-dessus de nos têtes sans que je parvienne à les saisir. Peut-être est-ce mieux ainsi ? Nous nous murmurons des mots doux, juste nous. Peut-être les étoiles se souviennent de nos paroles oubliées ? Elles connaissent notre secret bien gardé : je t'aime, tu m'aimes. Nous nous aimons plus de tout. Souvent dans mon esprit règne la révolte contre l'intolérance de monde. Nous devions nous taire, où l'on nous enverrait droit vers la mort. Non, pas ce soir. Ce soir, ta présence me fait tout oublier, jusqu'à ma propre identité. Je t'aime. Je t'aime plus que tout. Toi, celle avec qui je marche main dans la main pour affronter la vie si cruelle et injuste. Ensemble, toujours sur la même route. Nous échangeons un baiser. Je t'aime. Je t'aime tellement que je n'entends pas. Nous n'entendons rien. Soudainement, ma vision se trouble, j'entends des hurlements, mais je suis trop assommée pour les comprendre. Je sens qu'on me tire. Où es-tu ? Je peine à ouvrir les yeux, je vois du feu, des fourches. La vérité m'empoigne alors de toute sa force, et je dois m'y résoudre : la moitié du village est réunie autour de nous. Notre secret a été découvert : je suis une femme et j'en aime une autre. Des hommes barbus et forts nous retiennent fermement. Je sers ta main, tu me cries de ne jamais la lâcher. Tu es bien trop précieuse pour cela. Je crie, je les maudis. Des larmes de rages dévalent le long de mes joues salies, bien trop longtemps retenues. Plus jamais je ne me tairais. Plus que jamais je t'aime, je t'aime plus de tout. Tu es mon rayon de soleil, mon étoile qui brille dans ce monde de noirceur. Jamais je n'abandonnerai cette quête contre l'intolérance ! Les villageois nous insultent avec des propos humiliants, blessants. Ils me font mal, je me débats, mais tes mains qui jusqu'à lors tenaient fermement les miennes viennent à lâcher. J'ai tellement mal, pas seulement à cause des coups que je reçois des villageois. J'ai mal au cœur. Je t'aime, et je ne souhaite pas ta mort, et pourtant, le châtiment ne peut être levé à présent. Mais chérie, vois-tu, pour eux nous sommes des bêtes monstrueuses. Nous sommes trainées sur le sol, les villageois marchent en suivant le chemin de terre. Règne le chaos dans ma tête, la colère se mélange avec la tristesse et l'effroi. Dans ce décor de désolation, alors que tout espoir semblait avoir quitté mon cœur, l'aube se réveille. Je vois tes yeux refléter le soleil levant, et naît un sourire sur tes lèvres. Nous sommes arrivés. Devant nos pupilles, il y a un ruisseau que nous connaissons bien, il marque l'entrée du village. Hommes et femmes lient des pierres à nos chevilles. Tu sais, ma belle, j'avais peur de la mort. Mais ce n'était pas vrai. J'avais la crainte de ne pouvoir te revoir. Jamais tu ne m'abandonneras, tu me l'as promis. Notre lien se poursuivra bien au-delà de notre mort, je le sais. D'un mouvement violent nous tombèrent dans l'eau. Noyées, peut-être, mais ensemble. Ensemble. L'eau s'engouffre dans mes poumons, je l'ignore puisque que tu es là. Je t'aime. Je t'aime plus que tout. Je te vois sourire, puis nos yeux se ferment peu à peu. Nous échangeons un baiser. Qui dura toute l'éternité.
2021-06-22 15:50:34
3
2
Коментарі
Упорядкувати
  • За популярністю
  • Спочатку нові
  • По порядку
Показати всі коментарі (2)
Kyun <3
Je- wow...j'ai l'impression d'avoir vécu le moment c'est juste magique !
Відповісти
2021-06-24 14:13:28
1
lys
@Kyun <3 merci infiniment, c'est trop touchant! 😭❤️
Відповісти
2021-06-24 14:34:10
Подобається
Схожі вірші
Всі
Я тебе по-справжньому кохала...
Я тебе по-справжньому кохала... Так, неначе зовсім не жила. І тобі лиш серце відкривала, Я тебе кохала, як могла. Я тобі всю душу і все серце, Все віддам, ти тільки попроси. Я тебе кохатиму до смерті, Я з тобою навіки і завжди. Я тобі відкрию таємниці, Все, що маю — все віддам тобі. І поля, і чистії криниці, І прекрасний спів тих солов'їв. Я тебе по-справжньому кохала, Весь свій час, я віддала тобі. Я була наївною . Не знала, Що не брешуть тільки солов'ї.
42
15
1298
Приходи (RU-UA)
Черничные пироги, молоко с мёдом. Приходи. Почитаю тебе стихи и раны замажу йодом. Буду исцелять поэтапно все твои трещинки и порезы, даже в твоё заледеневшее сердце, поверь мне, — смело полезу. Повір! Залізу без страху. Без жалю, не боячись. Бо наше розпалене вогнище змушує бути хоч чимось. І тільки не хвилюйся — ми не розчинимось. Ні одне у одному, ні у часі. Мы снова столкнёмся, неспособные противостоять этой связи. Истощенные, но в друг друге, нашедшие дом. Якщо не перше життя, то і не перший том. Не перший різновид мов у моїх віршах. Не найдёшь меня в жизни? Отыщешь во снах. За той дверью, где я нам в пирог добавляю чернику. Приходи. Мне одной без тебя здесь ужасно дико.
42
3
1096