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Elle écoutait toujours la même chanson.
Cela faisait un mois que la même mélodie tournait dans ses écouteurs, s'ancrant aussi profondément en elle que la douleur qu'elle ressentait.
Elle n'était pas lassée ; c'était juste un fond musical qui l'aidait à se concentrer. Elle se demandait souvent si elle était malade.
Elle entendait souvent, autour d'elle : "Oh, voilà la dépressive". Ou encore "Elle est sourde, je crois".
Était-elle sourde au monde qui l'entourait ? Était-elle aveugle et étrangère aux corps qui se mouvaient constamment dans son lycée ?
Non. Elle savait qu'ils étaient présents, mais ne les prenait simplement pas en compte.
Elle se fondait parfaitement dans la masse, mais quand il n'y avait personne autour, on la remarquait. Elle était celle qui traînait les pieds, portant son lourd cartable sur le dos, et n'esquissait pas un seul sourire.
Alors, était-elle dépressive ?
Non. Plus maintenant. Maintenant, elle n'était plus qu'un fantôme, qui répétait chaque jour les mêmes gestes en attendant que tout finisse. On ne prêtait pas attention aux fantômes.
Elle l'avait sans doute été, dépressive. On ne lui avait jamais annoncé cliniquement, mais elle avait déjà senti cet ennui mortel de tout ce qu'elle pouvait faire, même ce qui lui plaisait habituellement. Elle n'avait pourtant pas pensé à la mutilation, ou au suicide.
Elle voulait juste disparaître.
Cela faisait un mois que la même mélodie tournait dans ses écouteurs, s'ancrant aussi profondément en elle que la douleur qu'elle ressentait.
Elle n'était pas lassée ; c'était juste un fond musical qui l'aidait à se concentrer. Elle se demandait souvent si elle était malade.
Elle entendait souvent, autour d'elle : "Oh, voilà la dépressive". Ou encore "Elle est sourde, je crois".
Était-elle sourde au monde qui l'entourait ? Était-elle aveugle et étrangère aux corps qui se mouvaient constamment dans son lycée ?
Non. Elle savait qu'ils étaient présents, mais ne les prenait simplement pas en compte.
Elle se fondait parfaitement dans la masse, mais quand il n'y avait personne autour, on la remarquait. Elle était celle qui traînait les pieds, portant son lourd cartable sur le dos, et n'esquissait pas un seul sourire.
Alors, était-elle dépressive ?
Non. Plus maintenant. Maintenant, elle n'était plus qu'un fantôme, qui répétait chaque jour les mêmes gestes en attendant que tout finisse. On ne prêtait pas attention aux fantômes.
Elle l'avait sans doute été, dépressive. On ne lui avait jamais annoncé cliniquement, mais elle avait déjà senti cet ennui mortel de tout ce qu'elle pouvait faire, même ce qui lui plaisait habituellement. Elle n'avait pourtant pas pensé à la mutilation, ou au suicide.
Elle voulait juste disparaître.
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