IP II : Hantise
Tout était confus. Tous les souvenirs étaient flous, Sans ne se rappelait de rien. Passé, présent, futur ? Le squelette mélangeait le passé et le présent. Quand à l'avenir, il savait depuis longtemps qu'il n'en avait plus. Il était en ce moment même en train de souffrir d'un affreux cauchemar, il voyait tout le monde mourir en boucle, une boucle infernale et sans fin. Le squelette entendit soudainement un cri légèrement énervé, et très énergique, comme une boule de nerfs :
''SANS ! DEBOUT, OS PARESSEUX !
- H-huh ?''
L'aîné avait beaucoup de difficultés à prononcer ce simple bruit, les mots lui manquaient horriblement et un poids étouffant lui oppressait la cage thoracique. Sans ouvrit avec beaucoup de peine ses paupières, ses yeux embués de larmes le brûlait. Son frère cadet avait son visage juste en face du sien, la moue boudeuse et dégageant un air absolument adorable, comme un petit enfant. Papyrus allait déclarer quelque chose, quand Sans se redressa un peu trop brusquement pour lui sauter dans les bras. Le Juge pleura en serrant son cadet contre lui, déclarant en sanglotant de soulagement :
''Oh par Asgore, tu es vivant... Ne me fais plus jamais de frayeur pareille !''
Papyrus, lui, avait été sévèrement prit au dépourvu face à de telles paroles. Vivant ? Mais de quoi parlait Sans, au juste ? En toute bienveillance, le plus jeune des frères squelettes prit son frère dans ses bras et s'appliqua à le réconforter et le rassurer, le berçant comme un petit enfant. Sans se laissa donc dorloter une bonne demi-heure par Papyrus, finissant par se rendormir contre son cadet. Papyrus quand à lui soupira en voyant cet os paresseux dormir encore une fois et l'emmena en bas en le portant, faisant bien attention à ne pas le réveiller. Cette fois, il pouvait bien dormir comme il le pouvait... Papyrus aurait aimé veiller sur son frère plus longtemps, mais Undyne allait se mettre sévèrement en colère s'il loupait son entraînement aujourd'hui... Et il ne faut JAMAIS contrarier une furie comme Undyne. Ne sachant pas trop quoi faire, il déposa doucement le comédien sur le canapé avant de le couvrir d'une couverture. Il préféra braver Undyne pour son frangin et appela cette dernière en espérant qu'elle ne se mette pas en colère. Fort heureusement pour lui, elle répondit :
''Oui Papyrus ? Qu'est-ce qu'il y a ?''
La femme-poisson avait une voix toujours aussi portante et intimidante, bien qu'elle semblait de bonne humeur aujourd'hui. Papyrus prit alors une grande inspiration pour se donner du courage avant de déclarer avec beaucoup d'inquiétude dans la voix, tout en s'excusant sincèrement auprès de son entraîneuse :
''JE SUIS VRAIMENT DÉSOLÉ DE TE PRIVER DE MA COMPAGNIE UNDYNE, MAIS MON FRÈRE NE SE SENT VRAIMENT PAS BIEN, JE VEUX ÊTRE LÀ POUR LUI ET LUI PRÉPARER DE BONS SPAGHETTIS, NYEH HEH HEH !''
Un silence plutôt gênant s'ensuivit de la part d'Undyne. Un soupir las se fit entendre puis finalement la cheffe de la garde royale répliqua, légèrement irritée :
''Ça arrive de plus en plus souvent, ces temps-ci ! C'est quand que ce foutu tas d'os acceptera de voir un médecin ? Il fait chier !''
Un ricanement bien caractéristique se fit entendre, pourtant ce n'était ni Papyrus ni Undyne. Puis une blague de mauvais goût se fit entendre, ce qui fit péter un câble à la femme-poisson derrière le combiné et agacé Papyrus qui se mit à taper du pied :
''Alors Undyne ? T'avais du mal à couler un bronze ? Heh...''
Sans était assis sur le canapé, ses deux jambes repliées sur le côté droit. Il observait son frère parler avec bienveillance, et armé de son éternel faux sourire de comédien. Il avait débordé une fois de plus... Son frère ne devait en aucun cas s'inquiéter ! Pourquoi il fallait toujours que ce stupide masque se fissure... Dans ses pensées sombres, il entendit toutefois vaguement Papyrus lui demander s'il allait bien. Bien ? Depuis combien de temps cela fait que Sans ne s'était pas senti « bien » ? Le Juge décida de mentir à son frère pour ne pas l'inquiéter :
''Pars à ton entraînement Papy, c'est rien je te jure. Et j'ai pas besoin de voir un médecin Filet-O-Fish, je suis pas malade. J'ai pas abusé de ma magie ni rien, alors relax !''
En gage de sa bonne foi, il noua ses mains derrière sa tête et adopta une attitude détendue et tout à fait calme, faisant par ailleurs un petit clin d'œil malicieux :
''Fait gaffe Undyne, mon frère est si cool et fort qu'il pourrait te réduire... En sushi !''
Déjà bien énervée par le surnom ridicule qu'on lui avait donné, Undyne hurla de colère au travers du téléphone, forçant Papyrus à éloigner ce dernier de ses cavités auditives :
''OH PUTAIN TOI JE VAIS TE CHOPPER ! J'ARRIVE TAS D'OS !''
Et la cheffe de la garde royale raccrocha brutalement. Ça allait chauffer pour Sans... Celui-ci déclara simplement :
''Heh... Oups, bon bah au revoir frangin !''
Et avant que Papyrus puisse faire quoique ce soit, Sans disparut par le biais d'un de ses « raccourcis » et réapparut plus loin dans Snowdin. Au niveau de l'endroit où il avait rencontré Frisk la première fois... Il se rappelait de ce moment comme si c'était hier...
Une belle journée se déroulait à Snowdin. Calme et sans évènements particuliers, encore une fois. Sans marchait tranquillement sur les chemins tassés, baîllant de manière totalement paresseuse, les mains dans les poches de son sweat bleu. Sans venait de sortir de chez Grillby pour son énième pause à son poste de sentinelle/vendeur de hot dogs. Ouais il foutait rien de sa journée. C'est alors qu'il avait reçu un appel d'une vieille amie, Toriel. C'était une Monstre vivant de l'autre côté de la grande violette, dans les Ruines... Ils s'amusaient bien ensemble dans des concours de blagues, bien que ni l'un ni l'autre n'aient eu l'occasion de se voir en chair et en os. Malgré tout, la chèvre savait qu'elle pouvait faire confiance squelette. C'est donc tout naturellement que le flemmard de service avait décroché, entendant aussitôt la voix paniquée et nouée de Toriel :
''S-sans ! J'ai vraiment besoin de ton aide !''
Puis s'était ensuivit un charabia indescriptible, fourni par une ancienne Reine qui mâchait ses mots. Le Juge avait alors soupiré pour rassurer sa chère amie :
''Wow wow, doucement Tori. Ça peut pas être si grave que ça, si ?
- J'héberge un humain, et si c'est grave puisqu'il va partir ! Il veut aller à l'aventure mais il est tout petit, tout frêle... Je ne veux pas perdre encore un enfant, tu comprends ?
- Qu'attends-tu de moi, Tori ?''
Les pupilles de Sans paraissaient à cet instant plus vides qu'accoutumée. Un humain, sérieusement ? La dernière âme... Ils pourraient tous sortir d'ici ! Mais il se rappela avec amertume l'épisode de la Génocide entamée avec l'âme de la Bravoure ainsi que les morts des cinq autres âmes humaines. Il ne pouvait pas laisser un autre innocent mourir... Alors il se téléporta de l'autre côté du pont en bois qui reliait la sortie des Ruines à Snowdin et déclara alors :
''Tu veux que je le protèges, c'est ça ? De veiller sur lui et faire en sorte que rien de fâcheux ne lui arrive ?''
Un silence fut sa seule réponse. Puis des paroles hésitantes mais montrant ô combien la Dreemurr se souciait de l'humain :
''Je sais à quel point c'est dangereux... Mais j-je ne veux plus que quelqu'un meure, cela dit j-je comprendrais que...
- J'accepte.
- Attends, quoi ?!
- J'accepte, ce protégerai ce gosse. Il mourra de mes blagues, alors cesse de faire de vieux os, hehehehehe !''
Les deux amis rirent alors à cette plaisanterie vaseuse quasiment en synchronisation. C'est donc presque soulagée que Toriel raccrocha, laissant le temps au squelette de se placer à côté de la porte, caché parmi les arbres.
Et il avait fini par arriver, cet humain. Toriel avait raison, il était maigre comme un bâton. De dos, Sans ne voyait qu'une coupe au carré brune, un pull bleu rayé de deux bandes roses, un short brun et des bottes de la même couleur. Sans avait eut alors une idée diabolique : pourquoi ne pas faire un peu flipper l'humain, lui étant apparemment si avide du monde extérieur ? Sans s'était mit à marcher alors nonchalamment derrière l'humain, appuyant volontairement de tout son poids sur la branche qu'avait enjambé le gamin un peu plus tôt. En toute logique, la branche s'était brisée. L'humain s'était retourné soudainement, forçant Sans à se téléporter derrière lui. Sans avait tapoté alors malicieusement son épaule pour forcer le nouveau à se retourner encore une fois, le squelette était donc réapparu derrière Frisk qui s'était mis à courir. Quand ce dernier était arrivé au niveau du pont, il s'était figé en entendant les pas lourds de la personne derrière lui dans la neige. Quand Sans s'était arrêté, il avait tendu sa main vers le gamin et demandé d'une voix sombre et intimidante :
''Alors gamin, tu ne sais pas comment saluer un nouvel ami ? Retourne-toi, et serre-moi la main.''
C'est ce qu'avait fait l'humain... Et un énorme bruit de coussin péteur avait été entendu. Sans pleurait de rire tandis que l'humain se contentait de rire silencieusement. Maintenant, Sans pouvait facilement le détailler. Sa coupe au carré laisser échapper de nombreuses mèches plus longues et irrégulières, l'humain avait en plus les yeux plissés et un air assez neutre tordu par le rire.
''Je m'appelle Sans, Sans le squelette. Et toi gamin ?''
Frisk avait alors enlevé sa main et effectué des signes étranges avec ses mains, comme s'il ne pouvait pas parler. Mais Sans réussit à comprendre ce langage grâce à son père, l'homme qui parlait avec les mains. Donc cela donnait à peu près ceci :
« Mon nom est Frisk. Ravie de te rencontrer Sans, et pour info je suis une fille. »
Frisk était-elle simplement muette ? Pourquoi parlait-elle avec les mains ? Le squelette n'avait jamais su. Toujours dans ses pensées, il ne vit pas la boule de neige lancée à grande vitesse qui le percuta, le faisant presque tomber. Redressant le regard, il vit Frisk plus loin, pliée en deux de rire. Elle avait bien changé depuis le temps et assumait bien mieux sa féminité, même si elle conservait ses cheveux courts qui avaient étés mieux coupés cette fois-ci. Sans et elle avaient environ le même âge et étaient devenus bien vite de très bons amis, surtout quand elle avait décidé d'épargner tout le monde. Enfin... Son RESET l'avait un peu surpris quand même alors que tout le monde avait eu une bonne Happy End. Sans utilisa de sa télékinésie pour envoyer plein de boules de neige à la figure de Frisk, celle-ci s'offusqua alors en langue des signes :
« Sans ! Tu triches ! »
Le comédien secoua négativement la tête en riant, bien que trop mollement pour Frisk qui su immédiatement que quelque chose n'allait pas. Elle sauta au cou du Juge pour s'accrocher à son dos, qui lui bleuit très légèrement avant de sourire beaucoup plus doucement, attendri. La jeune fille fit une moue boudeuse tout en faisant un câlin à Sans, qui aurait juré sentir quelque chose de bizarre dans l'air. Mais néanmoins... Frisk faisait tout pour le réconforter, et pour Sans le sourire de cette petite humaine était une véritable bénédiction. Étrangement, il eut comme l'impression qu'on lisait en lui comme dans un livre ouvert. C'était relativement désagréable, ce qui fit grimacer le comédien malgré lui. On aurait dit qu'on agitait une sorte de lame creuse dans une plaie ouverte... L'amie du squelette déclara en soupirant silencieusement, agitant sa main gauche pour parler :
« Sois honnête avec moi Sans. Je vois bien que tu es mal. Tu as encore fait un mauvais rêve ? »
Devant la clairvoyance désarmante de l'humaine, le squelette eut ses orbites vides avant de tomber à genoux, entraînant Frisk dans sa chute. Ils atterirent ensuite tous deux dans la poudreuse, elle toujours accrochée au Juge comme un petit koala. Sans lâcha dans un sanglot étouffé, à bout de forces et aussi au bout du rouleau à en croire ses spasmes :
''J'en peux plus... J'en peux plus Frisk... Je les vois tous mourir, les uns après les autres... Tous les jours se ressemblent... Et pourtant ce n'est pas de ta faute... Je ne sais même plus quoi faire... Pourquoi tu as RESET... Pourquoi m'avoir ramené dans un enfer pareil... Je veux juste... M'endormir, et ne plus jamais me réveiller. Je ne sais même plus si aujourd'hui est synonyme de passé ou de présent... J'ai tellement... Peur...''
La respiration du squelette se fit de plus en plus lente tandis qu'il continuait de déverser sa peine, un moment si rare... Frisk elle resta totalement silencieuse, se contentant juste de rester accrochée à Sans en lui faisant un gros câlin. Finalement et miraculeusement, le squelette s'endormit encore une fois. Frisk finit par défaire son étreinte et se lever. Traînant le squelette comme elle le pu, la jeune fille le posa contre un arbre, reprenant ensuite son souffle. Elle regarda Sans et pensa avec une mine sombre :
/Ton vœu pourrait être exaucé... Sans./
Partant dans Snowdin, elle vit dans l'ombre d'un bâtiment un Monstre ressemblant à Monster Kid, sauf qu'en plus il était gris et avec les yeux blancs. Goner Kid... Frisk savait qui c'était, sans savoir vraiment pourquoi. Le Monstre étrange lui fit signe de le suivre et partit dans un coin étrange du bâtiment, par une porte inconnue. Frisk le suivit, et ignora royalement le fantôme de Chara qui se trouvait derrière elle et qui l'avertit :
''Heu Frisk, c'est pas très intelligent tout ça... Évite.''
L'humaine n'écouta qu'elle-même et franchit la porte grisée, qui disparut soudainement derrière elle. Le faux Monster Kid se retourna alors et reprocha à son interlocutrice :
''Alors ça y est, tu es contente ? Regarde dans quel état tu as mis Sans. Tu sais très bien qu'il ne pourra pas le supporter encore longtemps... Tout ça pour tes petits désirs égoïstes.''
Frisk se mit à parler, vraiment parler, sans signes si rien, avec une voix étrangement beuguée et très décalée. Elle avait une mine sombre et un sourire louche aux lèvres :
« ᴶê 🆂µⁱ𝕤 ᴅé🆂𝖔łée, ᴊe ɴ𝓮 p𝓮uˣ քᵃ§ tᴇ ʟα𝔦ร🆂e𝓻 ꜰΛ𝓲Я𝕖 çα. ༒𝕦 dï𝖘 тҽ 🆂๏υçïê𝖗 ժє𝓈 🅼𝓸uʂ𝔱🆁𝕖ร, ᴍᵃ🅸𝓈 𝕒ᵘ 𝖋𝓸𝖓ᴅ †🆄 Σร ɐย𝓈𝔰ï é𝓰𝕠ï§𝔱🅴 '𝖖uǝ 🅼ᴏⁱ'. ๓𝑜ι åᴜ ʍӨⁱ🅽𝕤 𝕛e 𝔪𝕖 Ƨσ𝖚c𝔦є ᴅe Ӏ𝔢𝕦ʀ 𝕒νᴇ𝓷ⁱ𝖗. N'𝑒s𝓉-𝒸𝑒 ק𝓪s, ᵂᎠ 𝔾𝖆𝕤ᴛΣɹ ? »
(Je suis désolée, je ne peux pas te laisser faire ça. Tu dis te soucier des Monstres, mais au fond tu es aussi égoïste 'que moi'. Moi au moins je me soucie de leur avenir. N'est-ce pas, WD Gaster ?)
À l'entente de ce nom, Chara se mit à trembler. Elle se souvenait de comment le Docteur lui avait extirpé sa Détermination ! Il était devenu complètement fou ! Pour la première fois depuis une belle lurette, la fille Dreemurr se mit à ressentir de la peur. Même si elle était un fantôme, Gaster pouvait encore bien la faire souffrir. Elle en avait eu la preuve. Goner Kid déclara donc avec un large sourire inhumain et malsain :
''Bien... Tu as découvert mon petit jeu. Donc laisse-moi la refaire... Bonjour, je suis Gaster, et je parle avec les mains...''
Deux mains squelettiques et trouées apparurent alors, montant lentement en faisant un double doigt d'honneur à Frisk. Elle restait silencieuse et ne réagit même pas à la moquerie puérile de Gaster. Elle finit par invoquer l'écran de Sauvegarde :
Frisk LVL 1 ? ? ?
Lieu ???
Charger RESET Remonter
Frisk sélectionna la troisième option par curiosité. Une ligne apparut alors, et Frisk posa son doigt là où se trouvait une petite flèche. Elle remonta son doigt par instinct et arrêta. Son apparence se mit à beuguer énormément, tout comme celle de Chara sous la grande consternation de celle-ci. Mais l'humaine, elle, restait parfaitement calme et silencieuse... Même quand Gaster avait affirmé ce qui ressemblait à une menace :
''Nous nous reverrons, Frisk.''
La concernée disparut et la vue lui fut enlevé. Un sentiment de peur lui noua l'estomac, à cause de l'obscurité certainement... Puis elle retrouva miraculeusement la vue, même qu'elle était au même endroit que tout à l'heure... C'est à dire accrochée à Sans qui pleurait dans la poudreuse de Snowdin. Elle n'avait pas du tout compris ce qu'il venait de se passer... Frisk s'enleva de son étreinte pour enjamber le squelette et venir s'accroupir en face de lui. Ayant un doux sourire rassurant, elle aida le Juge à se redresser. Sans avait les orbites vides et les larmes aux yeux, en voyant le visage angélique de Frisk ses pupilles blanches réapparurent et il renifla doucement et prit Frisk dans ses bras.
''Merci Frisk... T-tu dis toujours rien mais t-tu as toujours été là pour moi et Pap's... Même si tu as RESET... Enfin... Honnêtement, je ne suis même plus sûr si tu l'as fait.''
Frisk caressa doucement le crâne de Sans comme on l'aurait fait avec un chaton. Le squelette était un peu gêné par ce geste, mais se laissa totalement faire. Il ne remarquait pas la mine sombre de l'humaine, mais Chara qui suivait toujours sa partenaire à la trace si.
Quelques temps s'étaient déroulés... Frisk avait continué sa route Vraie Pacifiste, et maintenant... Asriel se tenait devant elle, avec les six âmes humaines. Le petit chevreau baissa la tête et pleura, laissant ses larmes dévaler abondamment ses joues couvertes de fourrure.
''N-nous y revoilà... Encore une fois... Pourquoi avoir RESET, Frisk ? Je me souviens de tout, tu sais... De comment tu m'avais pardonné... Dis-moi, ces changements au niveau des Timelines ont-ils étés voulus ? Peut-être penses-tu nous offrir une meilleure Happy End ? Enfin plutôt leur offrir, je resterai Flowey malgré tout...''
Frisk vint prendre le chevreau dans ses bras et le serrer contre elle, elle murmura quelque chose qui fit un peu pâlir la chèvre qui demanda alors :
''T-tu es sûre ? Ça pourrait être dangereux... D'accord je vois...''
Asriel s'éloigna alors et les âmes humaines se mirent à vaciller, et tournoyer de plus en plus jusqu'à former une lumière qui finit par aveugler l'humaine, les différents Monstres arrivèrent même derrière et durent se cacher les yeux, même Sans était venu alors qu'il dormait à son stand. Quand la lumière s'estompit... Rien n'avait changé... Strictement rien. Flowey se trouvait au sol, les feuilles déchiquetées et les pétales légèrement abîmées. Il semblait comme épuisé, puisqu'il ne bougeait pas. Les âmes humaines étaient quand à elles éparpillées au sol, plus ternes qu'à l'accoutumée. Asgore s'approcha de la fleur et posa sa grande paluche duveteuse sur la tête de Flowey et le réveilla doucement. Papyrus se précipita auprès de Flowey en demandant, très inquiet :
''NYEH, TU VAS BIEN L'AMI ?''
Les Monstres présent se mirent à parler, mais aux oreilles de Sans et Frisk ce n'étaient que des bourdonnements incompréhensibles... Car Sans était concentré sur Frisk, qui elle avait une mine très sombre, la mâchoire crispée et les poings serrés. Celle-ci pensait, très contrariée :
/Non, pas possible... FOUTUS BEUGS ! Je te haïs, Timeline de merde ! Je n'abandonnerai pas !/
Elle était remplie de Détermination ! Personne, mais bien personne ne la détournerait de son but !
Quelques jours étaient passés... La faille de la Barrière pouvant mener à la libération des Monstres se trouvait à l'extérieur et non à l'intérieur de l'Underground. Et tout le monde savait qu'une personne pouvait traverser la Barrière avec une âme de Monstre et d'humain... Tout le monde souhaitait sortir et se demandait ce qui allait se passer... Et Frisk voulait coûte que coûte sortir pour libérer les Monstres, elle savait que le dénouement de la Route en dépendait. Et Sans était, de son point de vue, la clé de tout. Ils étaient en ce moment près de la Barrière, Frisk tenait dans sa main ouverte les âmes humaines qui flottaient paisiblement en cercle. Tous se trouvaient ici, Asgore déclara calmement :
''En tant que Roi, je dois écouter mon peuple. J'ai décidé de donner ma propre âme à l'humaine pour libérer les Monstres. Ce sera ma manière... De me racheter pour avoir tué ces enfants.
- Asgore, il n'en est pas question !''
L'ancienne Reine venait de débouler dans la salle où se trouvait la Barrière, furieuse. Une aura de feu était présente autour d'elle, elle apostropha son ex mari sous une impulsion révélant qu'elle ne voulait en aucun cas qu'il meure, et donc qu'elle se souciait de lui :
''Pas question que tu donnes ton âme ! Beaucoup de personnes ont encore besoin de toi, ici ! Que feront les gens si tu n'es plus là ? Tu leur as apporté de l'espoir, alors pas question qu'il voie le soleil sans toi ! Ce... Ce n'est pas ce qu'aurait voulu Asriel, alors réfléchis un peu, pour une fois dans ta vie !''
Ces paroles eurent l'effet d'une double claque pour Asgore, mais qui fut surpris et même ému que son ex femme se soucie quand même de son sort. Il répliqua en retour :
''C'est pour le bien des Monstres ! Si je ne le fais pas, qui le feras ?
- Moi.''
Tous les regards convergèrent vers Sans, lui qui avait tranquillement lâché cette affirmation qui eut l'effet d'une bombe. La première à réagir fut Undyne, qui fut... Explosive. Puis, comme une réaction en chaîne, Mettaton, Toriel, Muffet et Papyrus vinrent ajouter leur grain de sel. À commencer par Undyne qui engueula le squelette aussi fort que Toriel :
''N'Y PENSES MÊME PAS, TAS D'OS ! TU AS PENSÉ À PAPYRUS ? PLUS PERSONNE NE MOURRA TANT QUE JE SERAI LÀ, QUITTE À CE QUE JE TE BRISE LES DEUX GENOUX ! AAAAAAAHHHHH !'''
En gage de sa franchise, elle invoqua une de ses lances, prête à immobiliser le comédien d'une manière pas très douce... Papyrus, en panique, essaya bien de calmer la femme-poisson pour éviter que son frère soit blessé. Mettaton renchérit en prenant une pose de drama queen, à moitié sérieux :
''Ô quel retournement, quel drama ! Ta décision n'est en effet pas très intelligente, darling, mais tes derniers instants promettent d'être FA-BU-LEUX !''
Une Undyne en furie essayait tant bien que mal d'atteindre Sans. Elle fut retenue par le Roi et sa poigne de fer et son étreinte de nounours qui déclara sérieusement, essayant de calmer la cheffe de la garde royale :
''Undyne... Ce n'est pas en se battant que cela va arranger les choses...
- Mais elle a raison... Ce n'est pas très intelligent.
- Je confirme, fufufufu~
Si tu fais ça, j'utiliserai tes os dans une tarte~"
Toriel et Muffet venaient d'intervenir à leur tour, elles allaient continuer mais Papyrus leur coupa la parole et se jeta sur son frère pour lui faire un gros câlin, les larmes aux yeux :
''PITIÉ, NE FAIS PAS ÇA MON FRÈRE ! JE T'AIME BEAUCOUP ET TA CAUSE EST HÉROÏQUE, MAIS QU'EST-CE QUE JE VAIS FAIRE SANS TOI ? TU ES LE GRAND FRÈRE LE PLUS COOL ET ATTENTIONNÉ DE TOUS LES TEMPS ! JE VEUX PAS QUE TU PARTES ! PAS TOI !''
Le Juge ne répondit rien et serra son cadet en retour. Il ne pouvait pas faire marche arrière... Lui comme Frisk savaient pertinemment qu'il ne pouvait pas faire marche arrière, abandonner n'était pas une option. Il le savait, ce serait condamner les autres... Frisk et lui seuls savaient exactement pourquoi. Une... Histoire de famille. Soudainement Alphys, qui était restée silencieuse depuis le début, inspira longuement avant de rougir atrocement et de crier le plus fort possible sans décéder intérieurement :
''SANS NE MOURRA P-P-PAS !''
Tous les regards se tournèrent alors vers Alphys, qui dû mener un véritable combat psychologique pour ne pas se cacher sous le tapis. Elle sortit une seringue remplie d'un liquide rouge vif, la Détermination. Elle déclara en bégayant beaucoup, proposant toutefois une bien meilleure solution pour tout le monde :
''S-s-s-si S-Sans v-veut ê-être utile à s-sa manière, c'est son choix. J-je pourrais lui i-injecter l-la Détermination d-de Frisk... J-j'ai eu son accord pour e-en avoir un peu... L-l'écart causé n-ne devrait pas causer de problème... S-Sans survivra, e-et il s-supportera la Détermination.''
Sans souffla de soulagement et sourit à Alphys en la remerciant pour son aide inestimable :
''Merci beaucoup Alph'. Je te revaudrai ça.''
Il se plaça devant la Barrière, attendant Frisk d'un pied ferme. Alphys se dépêcha d'arriver en courant, injectant la Détermination dans Sans. Celui-ci sentit de nouvelles forces venir à lui mais resta très calme. Quand Frisk approcha et sortit un vrai couteau, tous les Monstres pâlirent et Undyne cacha le visage d'un Papyrus apeuré pour son frère, même s'il faisait confiance à l'humaine. Sans était prêt à ressentir une douleur cuisante, même si ce qu'il allait tenter de faire relevait de l'expérimentation pure. Rien n'avait été préparé. Frisk demanda alors à ses amis d'un grand sérieux en mimant ses paroles :
« Partez. Je me tiendrais au plan d'Asgore et chercherait de quoi accueillir les Monstres. Je dois voir avant tout si les humains sont dignes de vous accueillir. »
Sans fit la traduction, parce que tout le monde ne comprenait pas et encore lui se servait de son expérience avec les Windings. Toriel s'approcha pour faire un dernier câlin à son enfant en pleurs tout en lui priant :
''Mon enfant, soit prudente je t'en supplie...''
Papyrus arriva et décrocha son écharpe de son cou pour la nouer autour de celle de Frisk et affirmer avec énergie :
''NYEH HEH HEH, TU RISQUERAIS D'AVOIR FROID DEHORS ! PRENDS CETTE ÉCHARPE EN SOUVENIR DU GRAND PAPYRUS ! NE T'EN FAIS PAS HUMAINE, JE NE RESSENS PAS LE FROID ! ET PUIS J'EN AI D'AUTRES ! ET TOI SANS, NE MEURS PAS, J'AI ENCORE BESOIN DE TOI FRÉRO !
- Moi aussi je t'aime Paps. Je reviendrai vivant... Je le promets.''
Papyrus ébouriffa les cheveux de Frisk et fit à son frère et elle un énorme câlin. Il avait confiance en eux, les Monstres seraient bientôt libres ! Le groupe partit bientôt et l'humaine inspira lentement et leva son bras, prête à abattre son couteau sur le squelette. Celui-ci prit son bras au dernier moment et s'éclaircit la gorge en bleuissant légèrement :
''Hum, gamine... Avant que tu ailles plus loin, je voulais juste te dire un truc... En sachant que je peux crever, heh... Tu as fait beaucoup pour les Monstres et je... Je t'aime beaucoup, voilà...''
Frisk ne dit rien à cette déclaration très maladroite, rien sauf qu'elle fit un baiser sur la joue de Sans et mima rapidement :
« Nous reparlerons de ça plus tard, d'accord ? Déjà, reste en vie. »
Et d'un coup vif et net, sans que le squelette n'ai pu réagir, Frisk lui fit une profonde lacération en diagonale au niveau du torse. Sans tomba à genoux, de la Détermination coulant de sa cage thoracique. L'âme du Juge apparut alors qu'il commençait à partir en poussière. Frisk l'attrapa rapidement et un éclair blanc envahit toute la pièce encore une fois. Quand il disparut, il n'y avait que Sans dans la salle... Pas encore parti en poussière. Frisk avait disparue... Elle avait traversé la Barrière. Et Alphys retrouva Sans face contre terre.
Sans se réveilla brusquement quelques heures plus tard, comme s'il revenait d'entre les morts. La première chose qu'il sentit fut une odeur exacerbée de poussière. Regardant autour de lui, il vit qu'il se trouvait sur un vieux lit gris, une perfusion accroché à son bras. Les murs étaient gris et il y avait des néons clignotants au plafond. Des gémissements et geignements inquiétants se faisaient entendre au loin, comme des sortes de la lamentations. Il y avait autour de Sans d'autres lits dans le même genre, lui se situait au plus près de la porte, une gamelle remplie de nourriture était également non loin. Se sentant épié, le squelette se redressa correctement pour finir en position assise, même si chacun de ses os craquaient plus que des chips. Le squelette se sentait... Terriblement vivant, mais aussi incroyablement bizarre, comme si une bulle de vide s'était formée à l'endroit de son âme. Enfin... Il savait qu'elle n'était plus là, après tout, c'était Frisk qui l'avait. À la pensée de son ''amie'', Sans se mit à bleuir légèrement, soupirant doucement. Il venait de se rendre compte que ce n'était pas que le sens du devoir qui l'avait motivé à se sacrifier, mais aussi ses sentiments pour l'humaine. Quelle étrange situation... Et dire qu'il croyait avoir tout vu... Le voilà sans âme !
Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas les petits pas précipités de la scientifique royale. Alphys vint à sa rencontre pour un bilan médical. En le voyant bien vivant, elle soupira de soulagement :
''S-Sans, qu-quel bonheur que t-tu sois réveillé !''
Le squelette reporta alors son attention sur la dinosaure, perdant aussitôt son sourire en la voyant. Il sentait... Que bizarrement elle n'était plus rien pour lui, alors qu'ils étaient amis normalement ! Il se sentait vide... Alphys remarqua bien son trouble et demanda, très inquiète pour lui :
''S-sans... T-tu es sûr qu-que ça va ?''
Le Monstre squelettique décida de jouer la comédie pour ne pas l'inquiéter. Comme il faisait depuis toujours en fait... Il fit un sourire éclatant et rit légèrement tout en rajoutant une blague à sa sauce :
''Hehehe... T'en fait pas Alphys ! Tu te fais vraiment de VIEUX OS pour moi, hein ? Je suis juste surpris, c'est tout.''
Pendant quelques secondes, la scientifique royale ne parut pas convaincue, puis elle sortit un carnet avec de noté des formules scientifiques très complexes. Et ces notes étaient assez bordéliques... Alphys remonta ses lunettes et fit une sorte de bilan en bégayant :
''J-je m-me suis permise de faire u-un examen médical... T-tous tes signes vitaux sont ok, m-même ta m-magie est normale... C-c'est surprenant d'ailleurs... P-parce que j-je ne p-p-pensais pas q-que tu pouvais f-faire de la magie... E-enfin b-bref... Tu es en mesure de r-repartir... E-et p-par contre Sans, j-j'ai aussi noté une a-anomalie é-étrange.. T-ton âme n'est plus là, m-mais elle continue d-de fonctionner un peu quand m-même... C-c'est difficile à expliquer mais j-je...
- C'est bon Alph', te fatigues pas.''
Sans regarda son amie, il se leva correctement et enleva la perfusion de son bras d'un coup sec. Il salua Alphys et quitta le laboratoire en sifflotant, visiblement plus en forme que d'habitude. La scientifique, elle, remonta ses lunettes en tremblant, étrangement inquiète. Elle feuilleta rapidement ses notes et balbutia avec difficulté :
''I-i-i-il y-y a q-quelque c-ch-chose qu-qui ne v-a pas... M-m-mais quoi ?''
Finalement la vie reprit son cours... Sans Frisk. Beaucoup de Monstres impatients au départ décidèrent d'attendre avec plus de patience pour ne pas se ronger l'esprit, tous se mirent à l'oeuvre pour préparer le départ des Monstres à la Surface, tous s'entraidaient main dans la main pour pouvoir être prêts le grand jour de leur sortie. Quand à Sans... Rien ne changea vraiment pour lui, mais tout allait de plus en plus mal. Au début, lui et Papyrus étaient vraiment heureux de se retrouver entiers et avaient passés la journée et la nuit entières ensemble dans les larmes et la joie. Au début, si Sans était submergé par les émotions, elles disparurent vite. En plein milieu de la soirée, il ressentit bien sa bulle au creux de l'emplacement de son âme s'agrandir. Une bulle de vide... Quand c'est arrivé, il s'était senti étrangement absent. Et maintenant les journées s'écoulaient doucement...
Plus le temps passait, plus il se sentait vide... Plus les choses autour de lui devenaient grises et sans saveurs. Même la joie si précieuse de son frère ne lui faisait plus rien. Sans était seul dans un monde froid et morne. La seule chose qui arrivait à le raccrocher aux émotions, c'était Frisk. Certainement parce qu'elle possédait son âme, mais ses sentiments amoureux ne s'étaient pas taris mais mélangés à un très fort espoir. Sans espérait, jour après jour, semaine après semaine, qu'elle reviendrait. Il finit par arrêter de se rendre au Grillby's et passer des journées entières dans le hall du Jugement. Elle allait venir ici... Il le sentait au fond de lui et chaque minute devenait une véritable torture. Il sentait chaque pulsation d'une âme partout dans son corps, mais avec cet intense sentiment de vide, ça en devenait insupportable.
Et puis un jour... Plus rien. Nada. Ce fut ce jour funeste où il entendit des pas dans le hall. En se retournant, il vit Frisk et fut saisit d'un intense sentiment de bonheur et revit les couleurs. Enfin elle était revenue et... Pourquoi son pull était-il couvert de sang et de poussière ? Pourquoi avait-elle un couteau en main ? Pourquoi... Semblait-elle si sombre ? Frisk sortit de la poche de son short brun une écharpe orange couverte de poussière, qu'elle jeta brutalement aux pieds de Sans. Celui-ci tomba à genoux, prenant l'écharpe dans ses mains. Des larmes abondantes vinrent ruisseler sur ses joues osseuses, il venait de comprendre...
''F-frisk, qu'as-tu fait ?''
Sans n'était qu'incompréhension et douleur à cet instant-ci. Elle avait tué tout le monde... Elle avait une famille, fait la promesse de revenir les libérer... Alors pourquoi tout ça ? Il releva le regard vers elle et la vit avec les six âmes humaines flottant derrière elle, une septième était placée au centre de sa poitrine, celle de Sans... Et l'humaine demeurait silencieuse, ce qui faisait paniquer le squelette :
''F-FRISK, RÉPONDS-MOI !''
Nouveau silence pesant... Sans ne pouvait pas bouger de là ni invoquer la magie, comme si le temps lui-même c'était arrêté.
''F-FRISK !''
La Génocidaire fit apparaître un rectangle tout beugué, illisible et qui glitchait sans cesse. Sans comprit et essaya comme il pu de l'arrêter, sans succès :
''FRISK ! NE FAIT PAS ÇA ! TU NE TE RENDS PAS COMPTE DES CATASTROPHES QUI POURRAIENT Y AVOIR !''
Un sourire dérangé et rouge vint se placer sur le visage de la tueuse, un sourire jusqu'aux oreilles. Sa face était si sombre que ses yeux n'étaient plus visibles. Elle parla alors pour la première fois devant Sans :
« ᴅé𝓉ʳօmքΣˢ-𝖙ðⁱ 𝔭ᵉтɪᴛ 𝓈𝓆uєӀҽՇ𝔱ᵉ, 𝓽𝓸ᴜ🆃 éᴛ𝔞เէ 🅿𝓇évυ p𝑒pu𝓲𝖘 Ӏǝ 𝖉éqЦ𝖙..˙ Ɔ'𝖊𝕤𝖙 ղé¢Σs🆂ᵃ𝔦𝓻ᴇ 𝓪ᴘʀè𝓼 𝓽𝓸ᴜ𝓉, ɭå fiɴ jµ𝓈𝕥🅸𝕗เΣ ӀᵉƧ ₥𝓸ץênѕ. Ɱê𝕞ǝ 𝖘𝕚 🅲𝖊l𝓪 𝓼iɢ𝓃𝒾fi🅴 j𝖔𝔲ê𝓇 𝔞v𝕖𝔠 𝕥єƧ pαтΉé𝔱ι𝓆uҽꜱ é🅼𝑜𝖙ı𝔬ηꜱ. »
(Détrompes-toi petit squelette, tout était prévu depuis le début... C'est nécessaire après tout, la fin justifie les moyens. Même si cela signifie jouer avec tes pathétiques émotions.)
Le cœur du comédien se fêla à cet instant précis, et Frisk rigola avant d'appuyer sur le bouton. Pourtant... Sans aurait juré voir des larmes sur son visage.
Le Juge se réveilla en sursaut dans son lit, à Snowdin. Avait-il fait... Un cauchemar ? Frisk ne pouvait pas leur faire ça ! Si ? Sans soupira et se rendit compte qu'il y avait un problème... Tout semblait calme... Beaucoup trop calme. Aucun bruit... Généralement les matins, le squelette entendait son frère chantonner et cuisiner en bas pendant que le chien foutait le bordel en haut ! Mais là... Rien. Même pas le tic tac d'une horloge ou le bruit du vent, juste un silence pesant. Sans sauta alors hors de son lit et descendit les marches en trombe, appelant avec une voix paniquée :
''Paps ? Paps, t'es où ?! T'as sorti le chien, ououh...''
Il le vit alors. Son frère, sur le canapé. Il était assis et... Immobile. L'aîné alla en face de lui, consterné par ce qu'il voyait. Papyrus était aussi inactif qu'une statue et avait les orbites blanches. Sans le secoua pour le réveiller, mais son petit frère partit dans une volée de poussière blanche dès que le Juge posa sa main sur lui. Et ce fut la même chose pour tous les habitants de l'Underground... Excepté Flowey, bien que lui ne comprenne pas non plus ce qui lui arrive. Après avoir fait le tour complet de l'Underground sans trouver personne, Sans s'était effondré sur l'herbe de Waterfall et avait ouvrit à la hâte son sweat et soulevé son T-shirt blanc. Son âme n'y était pas... Il y avait à la place de la Détermination qui pendouillait lentement sur ses côtes sans jamais tomber. Et cette Détermination se teinta de noir. Car c'était de la Haine que ressentait à présent Sans. Envers Frisk. Il se jura de lui faire payer, ses orbites devenant aussi vides qu'un puit sans fond. Sans âme et seul, Sans n'était plus rien. Appart vengeance et haine.
''SANS ! DEBOUT, OS PARESSEUX !
- H-huh ?''
L'aîné avait beaucoup de difficultés à prononcer ce simple bruit, les mots lui manquaient horriblement et un poids étouffant lui oppressait la cage thoracique. Sans ouvrit avec beaucoup de peine ses paupières, ses yeux embués de larmes le brûlait. Son frère cadet avait son visage juste en face du sien, la moue boudeuse et dégageant un air absolument adorable, comme un petit enfant. Papyrus allait déclarer quelque chose, quand Sans se redressa un peu trop brusquement pour lui sauter dans les bras. Le Juge pleura en serrant son cadet contre lui, déclarant en sanglotant de soulagement :
''Oh par Asgore, tu es vivant... Ne me fais plus jamais de frayeur pareille !''
Papyrus, lui, avait été sévèrement prit au dépourvu face à de telles paroles. Vivant ? Mais de quoi parlait Sans, au juste ? En toute bienveillance, le plus jeune des frères squelettes prit son frère dans ses bras et s'appliqua à le réconforter et le rassurer, le berçant comme un petit enfant. Sans se laissa donc dorloter une bonne demi-heure par Papyrus, finissant par se rendormir contre son cadet. Papyrus quand à lui soupira en voyant cet os paresseux dormir encore une fois et l'emmena en bas en le portant, faisant bien attention à ne pas le réveiller. Cette fois, il pouvait bien dormir comme il le pouvait... Papyrus aurait aimé veiller sur son frère plus longtemps, mais Undyne allait se mettre sévèrement en colère s'il loupait son entraînement aujourd'hui... Et il ne faut JAMAIS contrarier une furie comme Undyne. Ne sachant pas trop quoi faire, il déposa doucement le comédien sur le canapé avant de le couvrir d'une couverture. Il préféra braver Undyne pour son frangin et appela cette dernière en espérant qu'elle ne se mette pas en colère. Fort heureusement pour lui, elle répondit :
''Oui Papyrus ? Qu'est-ce qu'il y a ?''
La femme-poisson avait une voix toujours aussi portante et intimidante, bien qu'elle semblait de bonne humeur aujourd'hui. Papyrus prit alors une grande inspiration pour se donner du courage avant de déclarer avec beaucoup d'inquiétude dans la voix, tout en s'excusant sincèrement auprès de son entraîneuse :
''JE SUIS VRAIMENT DÉSOLÉ DE TE PRIVER DE MA COMPAGNIE UNDYNE, MAIS MON FRÈRE NE SE SENT VRAIMENT PAS BIEN, JE VEUX ÊTRE LÀ POUR LUI ET LUI PRÉPARER DE BONS SPAGHETTIS, NYEH HEH HEH !''
Un silence plutôt gênant s'ensuivit de la part d'Undyne. Un soupir las se fit entendre puis finalement la cheffe de la garde royale répliqua, légèrement irritée :
''Ça arrive de plus en plus souvent, ces temps-ci ! C'est quand que ce foutu tas d'os acceptera de voir un médecin ? Il fait chier !''
Un ricanement bien caractéristique se fit entendre, pourtant ce n'était ni Papyrus ni Undyne. Puis une blague de mauvais goût se fit entendre, ce qui fit péter un câble à la femme-poisson derrière le combiné et agacé Papyrus qui se mit à taper du pied :
''Alors Undyne ? T'avais du mal à couler un bronze ? Heh...''
Sans était assis sur le canapé, ses deux jambes repliées sur le côté droit. Il observait son frère parler avec bienveillance, et armé de son éternel faux sourire de comédien. Il avait débordé une fois de plus... Son frère ne devait en aucun cas s'inquiéter ! Pourquoi il fallait toujours que ce stupide masque se fissure... Dans ses pensées sombres, il entendit toutefois vaguement Papyrus lui demander s'il allait bien. Bien ? Depuis combien de temps cela fait que Sans ne s'était pas senti « bien » ? Le Juge décida de mentir à son frère pour ne pas l'inquiéter :
''Pars à ton entraînement Papy, c'est rien je te jure. Et j'ai pas besoin de voir un médecin Filet-O-Fish, je suis pas malade. J'ai pas abusé de ma magie ni rien, alors relax !''
En gage de sa bonne foi, il noua ses mains derrière sa tête et adopta une attitude détendue et tout à fait calme, faisant par ailleurs un petit clin d'œil malicieux :
''Fait gaffe Undyne, mon frère est si cool et fort qu'il pourrait te réduire... En sushi !''
Déjà bien énervée par le surnom ridicule qu'on lui avait donné, Undyne hurla de colère au travers du téléphone, forçant Papyrus à éloigner ce dernier de ses cavités auditives :
''OH PUTAIN TOI JE VAIS TE CHOPPER ! J'ARRIVE TAS D'OS !''
Et la cheffe de la garde royale raccrocha brutalement. Ça allait chauffer pour Sans... Celui-ci déclara simplement :
''Heh... Oups, bon bah au revoir frangin !''
Et avant que Papyrus puisse faire quoique ce soit, Sans disparut par le biais d'un de ses « raccourcis » et réapparut plus loin dans Snowdin. Au niveau de l'endroit où il avait rencontré Frisk la première fois... Il se rappelait de ce moment comme si c'était hier...
Une belle journée se déroulait à Snowdin. Calme et sans évènements particuliers, encore une fois. Sans marchait tranquillement sur les chemins tassés, baîllant de manière totalement paresseuse, les mains dans les poches de son sweat bleu. Sans venait de sortir de chez Grillby pour son énième pause à son poste de sentinelle/vendeur de hot dogs. Ouais il foutait rien de sa journée. C'est alors qu'il avait reçu un appel d'une vieille amie, Toriel. C'était une Monstre vivant de l'autre côté de la grande violette, dans les Ruines... Ils s'amusaient bien ensemble dans des concours de blagues, bien que ni l'un ni l'autre n'aient eu l'occasion de se voir en chair et en os. Malgré tout, la chèvre savait qu'elle pouvait faire confiance squelette. C'est donc tout naturellement que le flemmard de service avait décroché, entendant aussitôt la voix paniquée et nouée de Toriel :
''S-sans ! J'ai vraiment besoin de ton aide !''
Puis s'était ensuivit un charabia indescriptible, fourni par une ancienne Reine qui mâchait ses mots. Le Juge avait alors soupiré pour rassurer sa chère amie :
''Wow wow, doucement Tori. Ça peut pas être si grave que ça, si ?
- J'héberge un humain, et si c'est grave puisqu'il va partir ! Il veut aller à l'aventure mais il est tout petit, tout frêle... Je ne veux pas perdre encore un enfant, tu comprends ?
- Qu'attends-tu de moi, Tori ?''
Les pupilles de Sans paraissaient à cet instant plus vides qu'accoutumée. Un humain, sérieusement ? La dernière âme... Ils pourraient tous sortir d'ici ! Mais il se rappela avec amertume l'épisode de la Génocide entamée avec l'âme de la Bravoure ainsi que les morts des cinq autres âmes humaines. Il ne pouvait pas laisser un autre innocent mourir... Alors il se téléporta de l'autre côté du pont en bois qui reliait la sortie des Ruines à Snowdin et déclara alors :
''Tu veux que je le protèges, c'est ça ? De veiller sur lui et faire en sorte que rien de fâcheux ne lui arrive ?''
Un silence fut sa seule réponse. Puis des paroles hésitantes mais montrant ô combien la Dreemurr se souciait de l'humain :
''Je sais à quel point c'est dangereux... Mais j-je ne veux plus que quelqu'un meure, cela dit j-je comprendrais que...
- J'accepte.
- Attends, quoi ?!
- J'accepte, ce protégerai ce gosse. Il mourra de mes blagues, alors cesse de faire de vieux os, hehehehehe !''
Les deux amis rirent alors à cette plaisanterie vaseuse quasiment en synchronisation. C'est donc presque soulagée que Toriel raccrocha, laissant le temps au squelette de se placer à côté de la porte, caché parmi les arbres.
Et il avait fini par arriver, cet humain. Toriel avait raison, il était maigre comme un bâton. De dos, Sans ne voyait qu'une coupe au carré brune, un pull bleu rayé de deux bandes roses, un short brun et des bottes de la même couleur. Sans avait eut alors une idée diabolique : pourquoi ne pas faire un peu flipper l'humain, lui étant apparemment si avide du monde extérieur ? Sans s'était mit à marcher alors nonchalamment derrière l'humain, appuyant volontairement de tout son poids sur la branche qu'avait enjambé le gamin un peu plus tôt. En toute logique, la branche s'était brisée. L'humain s'était retourné soudainement, forçant Sans à se téléporter derrière lui. Sans avait tapoté alors malicieusement son épaule pour forcer le nouveau à se retourner encore une fois, le squelette était donc réapparu derrière Frisk qui s'était mis à courir. Quand ce dernier était arrivé au niveau du pont, il s'était figé en entendant les pas lourds de la personne derrière lui dans la neige. Quand Sans s'était arrêté, il avait tendu sa main vers le gamin et demandé d'une voix sombre et intimidante :
''Alors gamin, tu ne sais pas comment saluer un nouvel ami ? Retourne-toi, et serre-moi la main.''
C'est ce qu'avait fait l'humain... Et un énorme bruit de coussin péteur avait été entendu. Sans pleurait de rire tandis que l'humain se contentait de rire silencieusement. Maintenant, Sans pouvait facilement le détailler. Sa coupe au carré laisser échapper de nombreuses mèches plus longues et irrégulières, l'humain avait en plus les yeux plissés et un air assez neutre tordu par le rire.
''Je m'appelle Sans, Sans le squelette. Et toi gamin ?''
Frisk avait alors enlevé sa main et effectué des signes étranges avec ses mains, comme s'il ne pouvait pas parler. Mais Sans réussit à comprendre ce langage grâce à son père, l'homme qui parlait avec les mains. Donc cela donnait à peu près ceci :
« Mon nom est Frisk. Ravie de te rencontrer Sans, et pour info je suis une fille. »
Frisk était-elle simplement muette ? Pourquoi parlait-elle avec les mains ? Le squelette n'avait jamais su. Toujours dans ses pensées, il ne vit pas la boule de neige lancée à grande vitesse qui le percuta, le faisant presque tomber. Redressant le regard, il vit Frisk plus loin, pliée en deux de rire. Elle avait bien changé depuis le temps et assumait bien mieux sa féminité, même si elle conservait ses cheveux courts qui avaient étés mieux coupés cette fois-ci. Sans et elle avaient environ le même âge et étaient devenus bien vite de très bons amis, surtout quand elle avait décidé d'épargner tout le monde. Enfin... Son RESET l'avait un peu surpris quand même alors que tout le monde avait eu une bonne Happy End. Sans utilisa de sa télékinésie pour envoyer plein de boules de neige à la figure de Frisk, celle-ci s'offusqua alors en langue des signes :
« Sans ! Tu triches ! »
Le comédien secoua négativement la tête en riant, bien que trop mollement pour Frisk qui su immédiatement que quelque chose n'allait pas. Elle sauta au cou du Juge pour s'accrocher à son dos, qui lui bleuit très légèrement avant de sourire beaucoup plus doucement, attendri. La jeune fille fit une moue boudeuse tout en faisant un câlin à Sans, qui aurait juré sentir quelque chose de bizarre dans l'air. Mais néanmoins... Frisk faisait tout pour le réconforter, et pour Sans le sourire de cette petite humaine était une véritable bénédiction. Étrangement, il eut comme l'impression qu'on lisait en lui comme dans un livre ouvert. C'était relativement désagréable, ce qui fit grimacer le comédien malgré lui. On aurait dit qu'on agitait une sorte de lame creuse dans une plaie ouverte... L'amie du squelette déclara en soupirant silencieusement, agitant sa main gauche pour parler :
« Sois honnête avec moi Sans. Je vois bien que tu es mal. Tu as encore fait un mauvais rêve ? »
Devant la clairvoyance désarmante de l'humaine, le squelette eut ses orbites vides avant de tomber à genoux, entraînant Frisk dans sa chute. Ils atterirent ensuite tous deux dans la poudreuse, elle toujours accrochée au Juge comme un petit koala. Sans lâcha dans un sanglot étouffé, à bout de forces et aussi au bout du rouleau à en croire ses spasmes :
''J'en peux plus... J'en peux plus Frisk... Je les vois tous mourir, les uns après les autres... Tous les jours se ressemblent... Et pourtant ce n'est pas de ta faute... Je ne sais même plus quoi faire... Pourquoi tu as RESET... Pourquoi m'avoir ramené dans un enfer pareil... Je veux juste... M'endormir, et ne plus jamais me réveiller. Je ne sais même plus si aujourd'hui est synonyme de passé ou de présent... J'ai tellement... Peur...''
La respiration du squelette se fit de plus en plus lente tandis qu'il continuait de déverser sa peine, un moment si rare... Frisk elle resta totalement silencieuse, se contentant juste de rester accrochée à Sans en lui faisant un gros câlin. Finalement et miraculeusement, le squelette s'endormit encore une fois. Frisk finit par défaire son étreinte et se lever. Traînant le squelette comme elle le pu, la jeune fille le posa contre un arbre, reprenant ensuite son souffle. Elle regarda Sans et pensa avec une mine sombre :
/Ton vœu pourrait être exaucé... Sans./
Partant dans Snowdin, elle vit dans l'ombre d'un bâtiment un Monstre ressemblant à Monster Kid, sauf qu'en plus il était gris et avec les yeux blancs. Goner Kid... Frisk savait qui c'était, sans savoir vraiment pourquoi. Le Monstre étrange lui fit signe de le suivre et partit dans un coin étrange du bâtiment, par une porte inconnue. Frisk le suivit, et ignora royalement le fantôme de Chara qui se trouvait derrière elle et qui l'avertit :
''Heu Frisk, c'est pas très intelligent tout ça... Évite.''
L'humaine n'écouta qu'elle-même et franchit la porte grisée, qui disparut soudainement derrière elle. Le faux Monster Kid se retourna alors et reprocha à son interlocutrice :
''Alors ça y est, tu es contente ? Regarde dans quel état tu as mis Sans. Tu sais très bien qu'il ne pourra pas le supporter encore longtemps... Tout ça pour tes petits désirs égoïstes.''
Frisk se mit à parler, vraiment parler, sans signes si rien, avec une voix étrangement beuguée et très décalée. Elle avait une mine sombre et un sourire louche aux lèvres :
« ᴶê 🆂µⁱ𝕤 ᴅé🆂𝖔łée, ᴊe ɴ𝓮 p𝓮uˣ քᵃ§ tᴇ ʟα𝔦ร🆂e𝓻 ꜰΛ𝓲Я𝕖 çα. ༒𝕦 dï𝖘 тҽ 🆂๏υçïê𝖗 ժє𝓈 🅼𝓸uʂ𝔱🆁𝕖ร, ᴍᵃ🅸𝓈 𝕒ᵘ 𝖋𝓸𝖓ᴅ †🆄 Σร ɐย𝓈𝔰ï é𝓰𝕠ï§𝔱🅴 '𝖖uǝ 🅼ᴏⁱ'. ๓𝑜ι åᴜ ʍӨⁱ🅽𝕤 𝕛e 𝔪𝕖 Ƨσ𝖚c𝔦є ᴅe Ӏ𝔢𝕦ʀ 𝕒νᴇ𝓷ⁱ𝖗. N'𝑒s𝓉-𝒸𝑒 ק𝓪s, ᵂᎠ 𝔾𝖆𝕤ᴛΣɹ ? »
(Je suis désolée, je ne peux pas te laisser faire ça. Tu dis te soucier des Monstres, mais au fond tu es aussi égoïste 'que moi'. Moi au moins je me soucie de leur avenir. N'est-ce pas, WD Gaster ?)
À l'entente de ce nom, Chara se mit à trembler. Elle se souvenait de comment le Docteur lui avait extirpé sa Détermination ! Il était devenu complètement fou ! Pour la première fois depuis une belle lurette, la fille Dreemurr se mit à ressentir de la peur. Même si elle était un fantôme, Gaster pouvait encore bien la faire souffrir. Elle en avait eu la preuve. Goner Kid déclara donc avec un large sourire inhumain et malsain :
''Bien... Tu as découvert mon petit jeu. Donc laisse-moi la refaire... Bonjour, je suis Gaster, et je parle avec les mains...''
Deux mains squelettiques et trouées apparurent alors, montant lentement en faisant un double doigt d'honneur à Frisk. Elle restait silencieuse et ne réagit même pas à la moquerie puérile de Gaster. Elle finit par invoquer l'écran de Sauvegarde :
Frisk LVL 1 ? ? ?
Lieu ???
Charger RESET Remonter
Frisk sélectionna la troisième option par curiosité. Une ligne apparut alors, et Frisk posa son doigt là où se trouvait une petite flèche. Elle remonta son doigt par instinct et arrêta. Son apparence se mit à beuguer énormément, tout comme celle de Chara sous la grande consternation de celle-ci. Mais l'humaine, elle, restait parfaitement calme et silencieuse... Même quand Gaster avait affirmé ce qui ressemblait à une menace :
''Nous nous reverrons, Frisk.''
La concernée disparut et la vue lui fut enlevé. Un sentiment de peur lui noua l'estomac, à cause de l'obscurité certainement... Puis elle retrouva miraculeusement la vue, même qu'elle était au même endroit que tout à l'heure... C'est à dire accrochée à Sans qui pleurait dans la poudreuse de Snowdin. Elle n'avait pas du tout compris ce qu'il venait de se passer... Frisk s'enleva de son étreinte pour enjamber le squelette et venir s'accroupir en face de lui. Ayant un doux sourire rassurant, elle aida le Juge à se redresser. Sans avait les orbites vides et les larmes aux yeux, en voyant le visage angélique de Frisk ses pupilles blanches réapparurent et il renifla doucement et prit Frisk dans ses bras.
''Merci Frisk... T-tu dis toujours rien mais t-tu as toujours été là pour moi et Pap's... Même si tu as RESET... Enfin... Honnêtement, je ne suis même plus sûr si tu l'as fait.''
Frisk caressa doucement le crâne de Sans comme on l'aurait fait avec un chaton. Le squelette était un peu gêné par ce geste, mais se laissa totalement faire. Il ne remarquait pas la mine sombre de l'humaine, mais Chara qui suivait toujours sa partenaire à la trace si.
Quelques temps s'étaient déroulés... Frisk avait continué sa route Vraie Pacifiste, et maintenant... Asriel se tenait devant elle, avec les six âmes humaines. Le petit chevreau baissa la tête et pleura, laissant ses larmes dévaler abondamment ses joues couvertes de fourrure.
''N-nous y revoilà... Encore une fois... Pourquoi avoir RESET, Frisk ? Je me souviens de tout, tu sais... De comment tu m'avais pardonné... Dis-moi, ces changements au niveau des Timelines ont-ils étés voulus ? Peut-être penses-tu nous offrir une meilleure Happy End ? Enfin plutôt leur offrir, je resterai Flowey malgré tout...''
Frisk vint prendre le chevreau dans ses bras et le serrer contre elle, elle murmura quelque chose qui fit un peu pâlir la chèvre qui demanda alors :
''T-tu es sûre ? Ça pourrait être dangereux... D'accord je vois...''
Asriel s'éloigna alors et les âmes humaines se mirent à vaciller, et tournoyer de plus en plus jusqu'à former une lumière qui finit par aveugler l'humaine, les différents Monstres arrivèrent même derrière et durent se cacher les yeux, même Sans était venu alors qu'il dormait à son stand. Quand la lumière s'estompit... Rien n'avait changé... Strictement rien. Flowey se trouvait au sol, les feuilles déchiquetées et les pétales légèrement abîmées. Il semblait comme épuisé, puisqu'il ne bougeait pas. Les âmes humaines étaient quand à elles éparpillées au sol, plus ternes qu'à l'accoutumée. Asgore s'approcha de la fleur et posa sa grande paluche duveteuse sur la tête de Flowey et le réveilla doucement. Papyrus se précipita auprès de Flowey en demandant, très inquiet :
''NYEH, TU VAS BIEN L'AMI ?''
Les Monstres présent se mirent à parler, mais aux oreilles de Sans et Frisk ce n'étaient que des bourdonnements incompréhensibles... Car Sans était concentré sur Frisk, qui elle avait une mine très sombre, la mâchoire crispée et les poings serrés. Celle-ci pensait, très contrariée :
/Non, pas possible... FOUTUS BEUGS ! Je te haïs, Timeline de merde ! Je n'abandonnerai pas !/
Elle était remplie de Détermination ! Personne, mais bien personne ne la détournerait de son but !
Quelques jours étaient passés... La faille de la Barrière pouvant mener à la libération des Monstres se trouvait à l'extérieur et non à l'intérieur de l'Underground. Et tout le monde savait qu'une personne pouvait traverser la Barrière avec une âme de Monstre et d'humain... Tout le monde souhaitait sortir et se demandait ce qui allait se passer... Et Frisk voulait coûte que coûte sortir pour libérer les Monstres, elle savait que le dénouement de la Route en dépendait. Et Sans était, de son point de vue, la clé de tout. Ils étaient en ce moment près de la Barrière, Frisk tenait dans sa main ouverte les âmes humaines qui flottaient paisiblement en cercle. Tous se trouvaient ici, Asgore déclara calmement :
''En tant que Roi, je dois écouter mon peuple. J'ai décidé de donner ma propre âme à l'humaine pour libérer les Monstres. Ce sera ma manière... De me racheter pour avoir tué ces enfants.
- Asgore, il n'en est pas question !''
L'ancienne Reine venait de débouler dans la salle où se trouvait la Barrière, furieuse. Une aura de feu était présente autour d'elle, elle apostropha son ex mari sous une impulsion révélant qu'elle ne voulait en aucun cas qu'il meure, et donc qu'elle se souciait de lui :
''Pas question que tu donnes ton âme ! Beaucoup de personnes ont encore besoin de toi, ici ! Que feront les gens si tu n'es plus là ? Tu leur as apporté de l'espoir, alors pas question qu'il voie le soleil sans toi ! Ce... Ce n'est pas ce qu'aurait voulu Asriel, alors réfléchis un peu, pour une fois dans ta vie !''
Ces paroles eurent l'effet d'une double claque pour Asgore, mais qui fut surpris et même ému que son ex femme se soucie quand même de son sort. Il répliqua en retour :
''C'est pour le bien des Monstres ! Si je ne le fais pas, qui le feras ?
- Moi.''
Tous les regards convergèrent vers Sans, lui qui avait tranquillement lâché cette affirmation qui eut l'effet d'une bombe. La première à réagir fut Undyne, qui fut... Explosive. Puis, comme une réaction en chaîne, Mettaton, Toriel, Muffet et Papyrus vinrent ajouter leur grain de sel. À commencer par Undyne qui engueula le squelette aussi fort que Toriel :
''N'Y PENSES MÊME PAS, TAS D'OS ! TU AS PENSÉ À PAPYRUS ? PLUS PERSONNE NE MOURRA TANT QUE JE SERAI LÀ, QUITTE À CE QUE JE TE BRISE LES DEUX GENOUX ! AAAAAAAHHHHH !'''
En gage de sa franchise, elle invoqua une de ses lances, prête à immobiliser le comédien d'une manière pas très douce... Papyrus, en panique, essaya bien de calmer la femme-poisson pour éviter que son frère soit blessé. Mettaton renchérit en prenant une pose de drama queen, à moitié sérieux :
''Ô quel retournement, quel drama ! Ta décision n'est en effet pas très intelligente, darling, mais tes derniers instants promettent d'être FA-BU-LEUX !''
Une Undyne en furie essayait tant bien que mal d'atteindre Sans. Elle fut retenue par le Roi et sa poigne de fer et son étreinte de nounours qui déclara sérieusement, essayant de calmer la cheffe de la garde royale :
''Undyne... Ce n'est pas en se battant que cela va arranger les choses...
- Mais elle a raison... Ce n'est pas très intelligent.
- Je confirme, fufufufu~
Si tu fais ça, j'utiliserai tes os dans une tarte~"
Toriel et Muffet venaient d'intervenir à leur tour, elles allaient continuer mais Papyrus leur coupa la parole et se jeta sur son frère pour lui faire un gros câlin, les larmes aux yeux :
''PITIÉ, NE FAIS PAS ÇA MON FRÈRE ! JE T'AIME BEAUCOUP ET TA CAUSE EST HÉROÏQUE, MAIS QU'EST-CE QUE JE VAIS FAIRE SANS TOI ? TU ES LE GRAND FRÈRE LE PLUS COOL ET ATTENTIONNÉ DE TOUS LES TEMPS ! JE VEUX PAS QUE TU PARTES ! PAS TOI !''
Le Juge ne répondit rien et serra son cadet en retour. Il ne pouvait pas faire marche arrière... Lui comme Frisk savaient pertinemment qu'il ne pouvait pas faire marche arrière, abandonner n'était pas une option. Il le savait, ce serait condamner les autres... Frisk et lui seuls savaient exactement pourquoi. Une... Histoire de famille. Soudainement Alphys, qui était restée silencieuse depuis le début, inspira longuement avant de rougir atrocement et de crier le plus fort possible sans décéder intérieurement :
''SANS NE MOURRA P-P-PAS !''
Tous les regards se tournèrent alors vers Alphys, qui dû mener un véritable combat psychologique pour ne pas se cacher sous le tapis. Elle sortit une seringue remplie d'un liquide rouge vif, la Détermination. Elle déclara en bégayant beaucoup, proposant toutefois une bien meilleure solution pour tout le monde :
''S-s-s-si S-Sans v-veut ê-être utile à s-sa manière, c'est son choix. J-je pourrais lui i-injecter l-la Détermination d-de Frisk... J-j'ai eu son accord pour e-en avoir un peu... L-l'écart causé n-ne devrait pas causer de problème... S-Sans survivra, e-et il s-supportera la Détermination.''
Sans souffla de soulagement et sourit à Alphys en la remerciant pour son aide inestimable :
''Merci beaucoup Alph'. Je te revaudrai ça.''
Il se plaça devant la Barrière, attendant Frisk d'un pied ferme. Alphys se dépêcha d'arriver en courant, injectant la Détermination dans Sans. Celui-ci sentit de nouvelles forces venir à lui mais resta très calme. Quand Frisk approcha et sortit un vrai couteau, tous les Monstres pâlirent et Undyne cacha le visage d'un Papyrus apeuré pour son frère, même s'il faisait confiance à l'humaine. Sans était prêt à ressentir une douleur cuisante, même si ce qu'il allait tenter de faire relevait de l'expérimentation pure. Rien n'avait été préparé. Frisk demanda alors à ses amis d'un grand sérieux en mimant ses paroles :
« Partez. Je me tiendrais au plan d'Asgore et chercherait de quoi accueillir les Monstres. Je dois voir avant tout si les humains sont dignes de vous accueillir. »
Sans fit la traduction, parce que tout le monde ne comprenait pas et encore lui se servait de son expérience avec les Windings. Toriel s'approcha pour faire un dernier câlin à son enfant en pleurs tout en lui priant :
''Mon enfant, soit prudente je t'en supplie...''
Papyrus arriva et décrocha son écharpe de son cou pour la nouer autour de celle de Frisk et affirmer avec énergie :
''NYEH HEH HEH, TU RISQUERAIS D'AVOIR FROID DEHORS ! PRENDS CETTE ÉCHARPE EN SOUVENIR DU GRAND PAPYRUS ! NE T'EN FAIS PAS HUMAINE, JE NE RESSENS PAS LE FROID ! ET PUIS J'EN AI D'AUTRES ! ET TOI SANS, NE MEURS PAS, J'AI ENCORE BESOIN DE TOI FRÉRO !
- Moi aussi je t'aime Paps. Je reviendrai vivant... Je le promets.''
Papyrus ébouriffa les cheveux de Frisk et fit à son frère et elle un énorme câlin. Il avait confiance en eux, les Monstres seraient bientôt libres ! Le groupe partit bientôt et l'humaine inspira lentement et leva son bras, prête à abattre son couteau sur le squelette. Celui-ci prit son bras au dernier moment et s'éclaircit la gorge en bleuissant légèrement :
''Hum, gamine... Avant que tu ailles plus loin, je voulais juste te dire un truc... En sachant que je peux crever, heh... Tu as fait beaucoup pour les Monstres et je... Je t'aime beaucoup, voilà...''
Frisk ne dit rien à cette déclaration très maladroite, rien sauf qu'elle fit un baiser sur la joue de Sans et mima rapidement :
« Nous reparlerons de ça plus tard, d'accord ? Déjà, reste en vie. »
Et d'un coup vif et net, sans que le squelette n'ai pu réagir, Frisk lui fit une profonde lacération en diagonale au niveau du torse. Sans tomba à genoux, de la Détermination coulant de sa cage thoracique. L'âme du Juge apparut alors qu'il commençait à partir en poussière. Frisk l'attrapa rapidement et un éclair blanc envahit toute la pièce encore une fois. Quand il disparut, il n'y avait que Sans dans la salle... Pas encore parti en poussière. Frisk avait disparue... Elle avait traversé la Barrière. Et Alphys retrouva Sans face contre terre.
Sans se réveilla brusquement quelques heures plus tard, comme s'il revenait d'entre les morts. La première chose qu'il sentit fut une odeur exacerbée de poussière. Regardant autour de lui, il vit qu'il se trouvait sur un vieux lit gris, une perfusion accroché à son bras. Les murs étaient gris et il y avait des néons clignotants au plafond. Des gémissements et geignements inquiétants se faisaient entendre au loin, comme des sortes de la lamentations. Il y avait autour de Sans d'autres lits dans le même genre, lui se situait au plus près de la porte, une gamelle remplie de nourriture était également non loin. Se sentant épié, le squelette se redressa correctement pour finir en position assise, même si chacun de ses os craquaient plus que des chips. Le squelette se sentait... Terriblement vivant, mais aussi incroyablement bizarre, comme si une bulle de vide s'était formée à l'endroit de son âme. Enfin... Il savait qu'elle n'était plus là, après tout, c'était Frisk qui l'avait. À la pensée de son ''amie'', Sans se mit à bleuir légèrement, soupirant doucement. Il venait de se rendre compte que ce n'était pas que le sens du devoir qui l'avait motivé à se sacrifier, mais aussi ses sentiments pour l'humaine. Quelle étrange situation... Et dire qu'il croyait avoir tout vu... Le voilà sans âme !
Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas les petits pas précipités de la scientifique royale. Alphys vint à sa rencontre pour un bilan médical. En le voyant bien vivant, elle soupira de soulagement :
''S-Sans, qu-quel bonheur que t-tu sois réveillé !''
Le squelette reporta alors son attention sur la dinosaure, perdant aussitôt son sourire en la voyant. Il sentait... Que bizarrement elle n'était plus rien pour lui, alors qu'ils étaient amis normalement ! Il se sentait vide... Alphys remarqua bien son trouble et demanda, très inquiète pour lui :
''S-sans... T-tu es sûr qu-que ça va ?''
Le Monstre squelettique décida de jouer la comédie pour ne pas l'inquiéter. Comme il faisait depuis toujours en fait... Il fit un sourire éclatant et rit légèrement tout en rajoutant une blague à sa sauce :
''Hehehe... T'en fait pas Alphys ! Tu te fais vraiment de VIEUX OS pour moi, hein ? Je suis juste surpris, c'est tout.''
Pendant quelques secondes, la scientifique royale ne parut pas convaincue, puis elle sortit un carnet avec de noté des formules scientifiques très complexes. Et ces notes étaient assez bordéliques... Alphys remonta ses lunettes et fit une sorte de bilan en bégayant :
''J-je m-me suis permise de faire u-un examen médical... T-tous tes signes vitaux sont ok, m-même ta m-magie est normale... C-c'est surprenant d'ailleurs... P-parce que j-je ne p-p-pensais pas q-que tu pouvais f-faire de la magie... E-enfin b-bref... Tu es en mesure de r-repartir... E-et p-par contre Sans, j-j'ai aussi noté une a-anomalie é-étrange.. T-ton âme n'est plus là, m-mais elle continue d-de fonctionner un peu quand m-même... C-c'est difficile à expliquer mais j-je...
- C'est bon Alph', te fatigues pas.''
Sans regarda son amie, il se leva correctement et enleva la perfusion de son bras d'un coup sec. Il salua Alphys et quitta le laboratoire en sifflotant, visiblement plus en forme que d'habitude. La scientifique, elle, remonta ses lunettes en tremblant, étrangement inquiète. Elle feuilleta rapidement ses notes et balbutia avec difficulté :
''I-i-i-il y-y a q-quelque c-ch-chose qu-qui ne v-a pas... M-m-mais quoi ?''
Finalement la vie reprit son cours... Sans Frisk. Beaucoup de Monstres impatients au départ décidèrent d'attendre avec plus de patience pour ne pas se ronger l'esprit, tous se mirent à l'oeuvre pour préparer le départ des Monstres à la Surface, tous s'entraidaient main dans la main pour pouvoir être prêts le grand jour de leur sortie. Quand à Sans... Rien ne changea vraiment pour lui, mais tout allait de plus en plus mal. Au début, lui et Papyrus étaient vraiment heureux de se retrouver entiers et avaient passés la journée et la nuit entières ensemble dans les larmes et la joie. Au début, si Sans était submergé par les émotions, elles disparurent vite. En plein milieu de la soirée, il ressentit bien sa bulle au creux de l'emplacement de son âme s'agrandir. Une bulle de vide... Quand c'est arrivé, il s'était senti étrangement absent. Et maintenant les journées s'écoulaient doucement...
Plus le temps passait, plus il se sentait vide... Plus les choses autour de lui devenaient grises et sans saveurs. Même la joie si précieuse de son frère ne lui faisait plus rien. Sans était seul dans un monde froid et morne. La seule chose qui arrivait à le raccrocher aux émotions, c'était Frisk. Certainement parce qu'elle possédait son âme, mais ses sentiments amoureux ne s'étaient pas taris mais mélangés à un très fort espoir. Sans espérait, jour après jour, semaine après semaine, qu'elle reviendrait. Il finit par arrêter de se rendre au Grillby's et passer des journées entières dans le hall du Jugement. Elle allait venir ici... Il le sentait au fond de lui et chaque minute devenait une véritable torture. Il sentait chaque pulsation d'une âme partout dans son corps, mais avec cet intense sentiment de vide, ça en devenait insupportable.
Et puis un jour... Plus rien. Nada. Ce fut ce jour funeste où il entendit des pas dans le hall. En se retournant, il vit Frisk et fut saisit d'un intense sentiment de bonheur et revit les couleurs. Enfin elle était revenue et... Pourquoi son pull était-il couvert de sang et de poussière ? Pourquoi avait-elle un couteau en main ? Pourquoi... Semblait-elle si sombre ? Frisk sortit de la poche de son short brun une écharpe orange couverte de poussière, qu'elle jeta brutalement aux pieds de Sans. Celui-ci tomba à genoux, prenant l'écharpe dans ses mains. Des larmes abondantes vinrent ruisseler sur ses joues osseuses, il venait de comprendre...
''F-frisk, qu'as-tu fait ?''
Sans n'était qu'incompréhension et douleur à cet instant-ci. Elle avait tué tout le monde... Elle avait une famille, fait la promesse de revenir les libérer... Alors pourquoi tout ça ? Il releva le regard vers elle et la vit avec les six âmes humaines flottant derrière elle, une septième était placée au centre de sa poitrine, celle de Sans... Et l'humaine demeurait silencieuse, ce qui faisait paniquer le squelette :
''F-FRISK, RÉPONDS-MOI !''
Nouveau silence pesant... Sans ne pouvait pas bouger de là ni invoquer la magie, comme si le temps lui-même c'était arrêté.
''F-FRISK !''
La Génocidaire fit apparaître un rectangle tout beugué, illisible et qui glitchait sans cesse. Sans comprit et essaya comme il pu de l'arrêter, sans succès :
''FRISK ! NE FAIT PAS ÇA ! TU NE TE RENDS PAS COMPTE DES CATASTROPHES QUI POURRAIENT Y AVOIR !''
Un sourire dérangé et rouge vint se placer sur le visage de la tueuse, un sourire jusqu'aux oreilles. Sa face était si sombre que ses yeux n'étaient plus visibles. Elle parla alors pour la première fois devant Sans :
« ᴅé𝓉ʳօmքΣˢ-𝖙ðⁱ 𝔭ᵉтɪᴛ 𝓈𝓆uєӀҽՇ𝔱ᵉ, 𝓽𝓸ᴜ🆃 éᴛ𝔞เէ 🅿𝓇évυ p𝑒pu𝓲𝖘 Ӏǝ 𝖉éqЦ𝖙..˙ Ɔ'𝖊𝕤𝖙 ղé¢Σs🆂ᵃ𝔦𝓻ᴇ 𝓪ᴘʀè𝓼 𝓽𝓸ᴜ𝓉, ɭå fiɴ jµ𝓈𝕥🅸𝕗เΣ ӀᵉƧ ₥𝓸ץênѕ. Ɱê𝕞ǝ 𝖘𝕚 🅲𝖊l𝓪 𝓼iɢ𝓃𝒾fi🅴 j𝖔𝔲ê𝓇 𝔞v𝕖𝔠 𝕥єƧ pαтΉé𝔱ι𝓆uҽꜱ é🅼𝑜𝖙ı𝔬ηꜱ. »
(Détrompes-toi petit squelette, tout était prévu depuis le début... C'est nécessaire après tout, la fin justifie les moyens. Même si cela signifie jouer avec tes pathétiques émotions.)
Le cœur du comédien se fêla à cet instant précis, et Frisk rigola avant d'appuyer sur le bouton. Pourtant... Sans aurait juré voir des larmes sur son visage.
Le Juge se réveilla en sursaut dans son lit, à Snowdin. Avait-il fait... Un cauchemar ? Frisk ne pouvait pas leur faire ça ! Si ? Sans soupira et se rendit compte qu'il y avait un problème... Tout semblait calme... Beaucoup trop calme. Aucun bruit... Généralement les matins, le squelette entendait son frère chantonner et cuisiner en bas pendant que le chien foutait le bordel en haut ! Mais là... Rien. Même pas le tic tac d'une horloge ou le bruit du vent, juste un silence pesant. Sans sauta alors hors de son lit et descendit les marches en trombe, appelant avec une voix paniquée :
''Paps ? Paps, t'es où ?! T'as sorti le chien, ououh...''
Il le vit alors. Son frère, sur le canapé. Il était assis et... Immobile. L'aîné alla en face de lui, consterné par ce qu'il voyait. Papyrus était aussi inactif qu'une statue et avait les orbites blanches. Sans le secoua pour le réveiller, mais son petit frère partit dans une volée de poussière blanche dès que le Juge posa sa main sur lui. Et ce fut la même chose pour tous les habitants de l'Underground... Excepté Flowey, bien que lui ne comprenne pas non plus ce qui lui arrive. Après avoir fait le tour complet de l'Underground sans trouver personne, Sans s'était effondré sur l'herbe de Waterfall et avait ouvrit à la hâte son sweat et soulevé son T-shirt blanc. Son âme n'y était pas... Il y avait à la place de la Détermination qui pendouillait lentement sur ses côtes sans jamais tomber. Et cette Détermination se teinta de noir. Car c'était de la Haine que ressentait à présent Sans. Envers Frisk. Il se jura de lui faire payer, ses orbites devenant aussi vides qu'un puit sans fond. Sans âme et seul, Sans n'était plus rien. Appart vengeance et haine.
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