IX-Son retour
Les premières choses que Flowey et moi avions prévus de faire était d'aller dans le laboratoire d'une certaine Alphys, la scientifique royale. Ses recherches pourraient nous être utiles pour découvrir ce qui se trame par ici. C'est donc rapidement que nous quittions Snowdin, plus loin nous étions loin de Sans et mieux nous nous porterions Flowey et moi. Malgré son entêtement à le nier, je vois bien que Flowey en a un peu peur. Quand à moi... Ce que j'ai failli faire me reste au travers de la gorge. Comment ai-je pu penser qu'effectuer une telle chose serait une solution viable ? Je suis vraiment tombée sur la tête ! Et je sens bizarrement comme un poids sur mes épaules, une impression bizarre... Comme si je traînais un boulet derrière moi, je n'en ai pas encore parlé à Flowey... Je sens soudainement une feuille me frapper la joue et une voix criarde me tirer de mes pensées :
''HÉ ! TU M'ÉCOUTES ? HO HÉ, T'ES DEVENUE SOURDE OU QUOI ?''
Je papillonne des yeux, légèrement confuse. Mes yeux frémissent tous seuls, j'ai vraiment l'impression d'avoir un gros problème. Je vois finalement où je suis : un magnifique endroit qui ressemblait à une caverne, les murs rocheux reflétaient les reflets de l'eau, en effet ce lieu était très humide. De magnifiques cascades avec une belle herbe bleue composait cet endroit, dans la verdure était plantée de belles fleurs bleues qui étaient si grandes qu'elles m'arrivaient un peu au-dessus de ma fosse cubitale. Le ciel était quand à lui sombre et avec de petites étoiles un peu partout, dont certaines très brillantes. Avant que je puisse m'extasier devant une telle beauté, un toussotement me tire de ma contemplation, Flowey me regarde avec beaucoup d'interrogations dans le regard, il avait placé sa feuille inconsciemment au bas de son visage, comme un penseur l'aurait fait lors d'une profonde réflexion. Ce détail me fait sourire, je ne peux pas m'empêcher de le lui faire remarquer :
''Cette pose te rend savant, Flowey. C'est plutôt marrant à voir, c'est aussi quelque part... Mignon.''
La petite fleur arrête aussitôt sa pose, en prenant une plus boudeuse en croisant les feuilles. Elle me fusille du regard avant d'étonnamment me sermonner en me baffant d'une de ses feuilles avec sa force de mouche :
''ET TOI ARRÊTES DE BOUFFER DES CHAMPIGNONS !
- Des champignons ?''
Flowey prend une mine très inquiète, il pose une de ses feuilles sur ma joue, semblant inspecter mon visage. Il déclare ensuite assez nerveusement, comme si quelque chose de grave le tracassait :
''Tu sembles très souvent ailleurs... J'ai l'impression que tu perds pied avec la réalité, ça faisait une bonne demi-heure que tu restais dans tes pensées, le regard aussi expressif que celui d'un poisson rouge...''
L'impression bizarre d'avoir une enclume sur le dos me reprend soudainement. Mais bon sang, que m'arrive-t-il à la fin ?! Je me dirige inconsciemment vers une étendue d'eau, mon reflet y est un peu mouvementé mais finit par se stabiliser. Mon reflet a déjà pris un peu plus de couleurs, mon teint est plus jaunâtre qu'auparavant. Je capte soudainement qu'il y a un problème : au niveau de mes cheveux, ce n'est pas uniforme. Comment dire... Une petite partie est décalée bizarrement du reste, comme une sorte de glitch. Ce ne peut pas être réel, je suis dans la vie réelle, pas dans un codage foireux !
Flowey me secoue de nouveau, je pousse un soupir las et m'écarte de la source d'eau. Je continue mon chemin sans faire plus d'histoires, restant dans le silence complet. Flowey essaye de me faire parler, mais c'est juste peine perdue, comme une sorte de mutisme. Finalement, la petite fleur m'emmène vers une sorte de rivière à l'eau sombre, dessus est posé une barque qui possède en son sein une longue silhouette encapuchonnée. Flowey semble vraiment surpris, il lance assez fortement, sortant ses ''pétales d'amitiés''.
''HÉ ! QU'EST-CE QUE TU FAIS LÀ ? JE N'AI VU PERSONNE DEPUIS DES LUSTRES ET TE VOILÀ ?! NAN MAIS OH !''
J'avance doucement vers la silhouette, je prends un air plus calme et accueillant, après tout c'est le premier Monstre que je croise après Flowey et Sans. Je demande le plus calmement possible, espérant que cette personne soit pacifique :
''Bonjour... Je m'appelle Luciah. Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? De ce que j'ai compris, il est censé n'avoir plus personne dans l'Undergr...
- HEY, ÉCOUTE !''
Je tourne la tête vers la petite fleur, Flowey vient de me couper la parole sans aucun respect. Je soupire et le questionne :
''Quoi ?
- Cette personne n'est pas censé être là ! Il pourrait très bien nous tuer, comme le comédien ! RÈGLE-LUI SON COMPTE !
- Flowey, il n'en est pas question !''
L'étrange inconnu, resté muet depuis le début, prend soudainement la parole en chantonnant légèrement, sa voix était ni trop forte, ni trop faible, et parfaitement androgyne. Il était impossible de savoir son sexe.
''Lalala... Je suis le Riverman... Ou peut-être la Riverman ? Cela n'a pas d'importance, lalala... J'adore voyager sur mon bâteau... Veux-tu monter avec moi ?''
Je prend deux secondes pour réfléchir à la proposition, tout en essayant de calmer Flowey. Je discute avec lui en chuchotant pendant que le passeur nous regarde sans rien dire. D'après Flowey, il pourrait nous aider à aller en un éclair au Laboratoire d'Alphys, dans un endroit qui s'appelle Hotland. Je sais déjà d'instinct que je vais souffrir dans un endroit pareil... Malgré la méfiance de mon petit compagnon, on ne peut pas dire que la proposition n'est pas alléchante. Finalement, nous arrivons à l'accord commun qu'utiliser cette barque serait un gain de temps non négligeable. Je reste polie et demande :
''Oui, je veux bien monter avec vous. Pourriez-vous nous conduire à Hotland, s'il vous plaît ?
- Tout sera fait, lalala...''
Je monte à bord de la barque et manque d'en tomber par maladresse. Étant donné que je n'arrive pas à tenir debout sur cette maudite barque, je me mets à genoux. Flowey descend soudainement de mon bras pour rester à terre, il s'excuse et explique comme il peut :
''J'ai... Quelque chose d'important à faire. Je reviens, okay ? Va au labo, tu me verras plus tard. Une fois arrivée à Hotland, tu trouveras le chemin assez facilement. Allez, salut !''
Et la petite fleur disparaît en s'enfonçant dans la terre. Bizarrement, je le sens mal mais préfère me taire que de répliquer, je ne peux pas empêcher quelque chose d'arriver de toute manière. Le Riverman commence alors sa traversée. Tout est calme durant un moment, il chantonne une mélodie assez jolie, sa voix unisexe se marie bien avec la musique je trouve. Puis, tout à coup, il arrête de chanter et fait une simple remarque en fixant l'eau :
''Hm... L'eau est mouvementée aujourd'hui, c'est un mauvais présage... Lalalala, lalala...''
Et le passeur recommence à chanter comme si de rien n'était. Cette remarque titille ma curiosité, je décide de rester silencieuse. Je m'endors au fond du bâteau, profitant de ce moment calme pour me reposer un peu, bercée par la voix du Riverman et le roulis dû à la navigation.
Je sens une main osseuse me tapoter la joue, comme pour me réveiller. Une douce voix chantante me tire définitivement de mon sommeil :
''Lalala... On est arrivé lalala...''
J'entrouvre les yeux, assez pour voir une main blanche être vivement retirée de mon visage, pour être cachée par l'épaisse cape du Riverman. Celui-ci me regarde attentivement, la capuche rabattue d'une telle manière que distinguer le moindre de ses traits est tout bonnement impossible. Je me redresse lentement en baillant et en m'étirant, faisant craquer chacun de mes os. La chaleur accablante du lieu me fait déjà transpirer, je commence à haleter comme un chien. Je me lève comme je peux et parviens à mettre les deux pieds sur le sol brûlant. Je commence à marcher en m'épongeant le front avec ma manche, décidée à trouver la voie.
Mais une main me tire en arrière et je me retrouve près de la barque. Je fais volteface, c'est le Riverman qui m'a ramené près de lui, sa main tient mon col, elle est blanche et osseuse... Comme la main de Sans, sauf qu'elle est un peu plus fine. Je regarde le Riverman, je suis surprise de voir comme une lueur blanche dans la capuche. Le passeur prend ma main et place la paume face au ciel, me forçant à former un creux avec. Tenant ma main par le dessous, le Riverman sortit sa deuxième main qui était comme la première, à la différence qu'elle semblait très fragile, elle était en effet fissurée de partout et quelques bouts d'os manquaient même, comme une de ses phalanges sur son index où un trou plutôt conséquent sur son hamatum. Cette main quasiment brisée possédait en son sein un demi-cercle, blanc et incliné vers la gauche. Cette forme étrange brillait et flottait doucement au creux de la paume du Riverman, il met cette chose dans la mienne et prend mon autre main, pour couvrir cette petite chose qui semblait si fragile. Le Riverman m'avertit d'un ton très inquiet, comme si un danger imposant allait arriver sous peu :
''Prend garde à l'homme qui parle avec les mains.''
Et il me laisse là, sa barque faisant marche arrière. Le passeur regagne vite sa posture neutre et mystérieuse, m'abandonnant seule à mes interrogations.
Un trou inondé de lumière, c'est sur quoi mon regard est rivé depuis déjà un quart d'heure. Qu'est-ce que je devais faire, déjà ? Ça m'énervait, ma mémoire me faisait atrocement défaut pour une raison que j'ignorais. Je regarde mes mains, mes manches sont tâchées de poussière, mais ça m'est complètement égal à présent. Dans ma main droite était présent un couteau très familier, lui et moi avions accompli tant de choses... Enfin, avant le fameux RESET. J'époussette quand même mes manches vertes avec une bande jaune. Ce pull m'est très cher, je me souviens comme si c'était hier quand Maman me l'a cousu, j'ai joué avec Azzy juste après et... Non. Non, il ne fallait surtout pas que je ressasse tout cela ! Je m'en souviens maintenant, j'ai une mission à remplir et je ne baisserai certainement pas les bras. Pas maintenant !
Tout à coup, je sens quelque chose de très désagréable me monter à la gorge. Sans que je puisse y faire quoique ce soit, je vomis des fleurs dorées, tachées d'un peu de sang et d'un liquide noir que je ne connais que trop bien : la Haine. Pas maintenant ! Pourquoi il a fallu que ce soit maintenant ?! Mes bras sont tendus sur le sol, m'empêchant de tomber par terre. Je vois mon apparence beuguer sévèrement avant de revenir à la normale. Apparemment, quelqu'un me concurrence sévèrement au niveau du LOVE... Aurait-elle retrouvé le sien ? Mon travail n'en sera qu'encore plus facile alors... Même si ma condition commence à m'impatienter. Je n'ai plus beaucoup de temps, c'est grâce à la Détermination que je survis ici après tout... Une voix fluette que je ne connais que trop bien se fait entendre derrière moi :
''Chara ?
- Tiens, tiens, tiens, le fameux traître...'' Avais-je clamé avec un sourire faux.
Je sens la Haine remplir peu à peu mes orbites et ma bouche, formant un liquide gluant qui coule de mes trois orifices. Je me retourne pour faire face à mon traître de frère, cette petite fleur que j'ai tué de mes propres mains... Je me souviens maintenant à quel point il a fait raté mon plan parfait lors de ma mort ! Il avait juste à tuer six humains ! Et il nous a tous menés à notre perte. Je souris grandement en le voyant, un sourire qui lui fait peur si j'en crois le tremblement de ses feuilles. Un rire sombre sort de ma bouche et je me retourne pour lui faire face, je me lève et lève mon couteau, prêt à frapper. Azzy tremble énormément et met ses feuilles sur sa tête, comme pour se protéger. Il me crie en semblant me supplier de l'épargner, cette fois-ci :
''CHARA ! S'IL TE PLAÎT, NE ME TUE PAS, JE PEUX ME RATTRAPER CETTE FOIS, JE LE JURE !''
J'arrête mon couteau et le regarde en arquant un sourcil, inquisitrice. Je reste quand même méfiante, il peut très bien attaquer, ce sale traître ! Mais... Il n'a vraiment pas l'air de mentir.
''Oui ? Tu as enfin un éclair de génie, Azzy ?''
La petite fleur ne fait pas attention à ma remarque et me décrit la situation comme il peut :
''L-luciah... Elle va essayer de savoir ce qui s'est passé ici, elle va au labo ! On a un ''accord'' comme quoi on doit découvrir ce qui va se passer ici. Et.. La Riverman est toujours là, cette idiote a donné un morceau d'âme du comédien ! Luciah va se faire tuer ! IL la détectera en un moins de deux !''
Je fronçais les sourcils à ce propos. Ma sœur avait le pouvoir de la Sauvegarde entre ses mains, elle arrivera à revivre non ? À moins que... Mon visage pâlit à une pensée que je n'avais pas eu depuis belle lurette. Je me souviens d'un épisode plutôt douloureux que j'ai vécu dans l'une des Timelines...
J'étais un vulgaire fantôme à l'époque, Frisk en était à sa seconde route, elle trouvait que la première route Pacifiste effectuée était imparfaite. Je me souviens qu'elle a eu trois routes en tout : Pacifiste, vraie Pacifiste et Génocide. Je ne sais même pas pourquoi elle a fait la dernière mais passons... C'est un mystère qui ne se résolvera sans doute jamais, ma partenaire gardait des tas de secrets que je ne pouvais pas moi-même percer malgré le lien qui nous unissait. Pendant que ma chère Frisk sympathisait avec le stupide frère du comédien dans Snowdin, je m'étais mis en tête de revenir à la vie toute seule, m'étant souvenue d'une dispute plutôt intense avec Frisk dans l'écran de Sauvegarde. Du genre j'ai failli l'étriper. Elle m'énervait tellement ! Au départ, j'ai tenté de la convaincre de recommencer cette Timeline et d'engager une Génocide, mais elle n'a rien voulu entendre ! Elle savait pourquoi je faisais tout cela, je n'avais même pas besoin de m'expliquer, des deux c'est MOI qui avait raison et seulement MOI ! Pourtant elle restait aussi sourde qu'une huître.
J'avais réussi à me rendre dans le True Lab, je n'aurais pas dû le pouvoir mais bon... C'est dans cette Timeline que les beugs ont commencés, mais je ne m'en était pas encore rendue compte. Après avoir tué quelques amalgamis pour amasser de la Détermination, je m'étais retrouvée devant l'Extracteur de Détermination. Rien qu'en y repensant, j'en ai des frissons d'effroi. Cette horreur m'a enlevé il y a longtemps la mienne ! Sur le moment, je m'étais dit que je pouvais bien m'en servir pour revenir à la vie. Ce que je ne savais pas, c'est que quelqu'un aussi cherchait à revenir... Aussitôt que je m'étais approché de l'immonde machine, des appendices noirs gluants m'avaient enserrés comme les anneaux d'un anaconda alors qu'une voix que je ne connaissais que trop bien se faisait entendre :
''Salutations, Princesse. Cela faisait longtemps.''
Ce furent les mots qui me glacèrent le sang. IL se retrouvait derrière moi, WD Gaster, ancien scientifique royal et celui qui est tombé dans le CORE peu après ma mort. Il n'était pas censé se trouver ici... Mais dans le Void. J'essayais de parler comme je le pouvais, mais ce liquide noir écoeurant remplissait ma bouche et m'étouffait dès que je l'ouvrais. L'emprise que cette chose avait sur mon corps s'intensifiait, alors que je sentais le liquide commencer à rentrer de force dans mon organisme. Gaster avait bien changé, ses cicatrices laissaient échapper d'autres cicatrices qui lézardaient une partie de son visage, ses yeux étaient mornes et éteints et son sourire vide. Son corps n'était plus qu'un fondu noir et ses mains n'étaient pas reliés à son corps. Il avait bien changé... Il joignit ses mains trouées ensemble et m'avertit :
''Ne bougez pas Princesse... La douleur ne durera qu'un seul instant.''
J'essayais malgré ce liquide immonde qui m'enserrait comme un étau de me débattre, je ne voulais surtout pas mourir ici. La masse noire qui m'englobait semblait s'évaporer quelques peu, puis une douleur cuisante et intense m'avait saisie brutalement. Elle était intense, quasiment insupportable, la pire qu'on puisse imaginer. Un hurlement de souffrance extrême a franchi mes lèvres, j'ai hurlé jusqu'à me briser les cordes vocales pendant que le liquide noir coulait de partout, mon corps entier prenait une teinte grise. Et Gaster, qui était apparemment devenu complètement fou, a lancé ironiquement, en se moquant vraiment de moi :
''Alors ? Où est passée ta Détermination ?''
C'est Azzy qui finalement m'a ramenée à la réalité en criant comme une vache en train de se faire égorger. Je lâche un grognement hostilew tâchant de rester froide envers lui. Ce n'était qu'un traître après tout. Même si la partie débile de moi me hurle le contraire... Ma Haine s'en va peu à peu, je retrouve l'éclat rubis devenu bien plus terne de mes iris. Je serre fermement mon couteau.
''Gaster peut la tuer définitivement... Ce vieux fou ferait tout pour revenir, c'est même surprenant que nous nous souvenions de lui... On est arrivés à un point où même les règles du Void ne sont plus respectées... Allons-y, cette idiote va se faire tuer, il ne faut surtout pas que ça arrive où mes plans entiers seront mis en l'air.
- E-et l'ordure souriante ?
- Tu te ramollis, Flowey. On va le tuer et puis c'est tout. Avec ou sans âme, je le connais quand même et je n'aurais pas de mal à lui faire la peau. Quand à la Riverman... Gardons-la à l'œil. Si elle arrive à aller au-delà de sa fichue barque, Gaster pourrait nous tomber aussi dessus d'un moment à l'autre.
- ..... J'ai pas compris.
- Bravo Flowey, tu viens de définir cette Timeline, félicitations !''
Je fais semblant d'applaudir mon crétin de frère, décidément il ne comprendra jamais rien. Mais bon... D'un côté, il pourra enfin se rendre utile, je pourrais enfin peut-être effacer ce monde. Même si je dois trahir ma soeur une seconde fois... Je veillerai personnellement à ce que si Azzy met la main sur les âmes humaines, qu'il ne prenne pas trop la confiance. Personne ne me comprend... Je veux juste détruire ce monde pour un créer un nouveau ! Les Monstres y vivront en paix... Mais un si beau projet demande de grands sacrifices, et ça personne ne l'a jamais compris. Je trouverai un moyen de rendre la Surface aux Monstres, sans humains. Et aussi faire payer à Frisk pour tout ces beugs par la même occasion. On a tous failli y passer. Ce qu'Azzy ne sait pas, c'est que les Monstres sont loin d'être morts. Je sais que Luciah a vu Maman en train de dormir... Quelque part. Je ferme les yeux, quand je les rouvre je sais où je suis.
L'écran de Sauvegarde.
Là où j'ai été emprisonnée depuis tant de temps, là où il y a en ce moment même mon peuple. Ils sont tous là, à dormir en flottant, entouré d'une sorte de halo quasiment invisible. Je ne peux pas les sortir de là, et j'ai déjà essayé de les tuer pour amasser de la Détermination... Toutes mes tentatives d'interagir avec eux, que ce soit de manière pacifique ou non, ce sont soldées par de cuisants échecs. Que ce soit par des blessures physiques ou mon apparence qui beuguait tellement que j'ai failli disparaître, je l'ai à chaque fois payé cher. Le RESET a dû les emmener ici, je pense qu'un nouveau serait la solution pour les libérer... Cependant, personne n'a vu qui était en sa possession.
Je quitte l'écran de Sauvegarde et réapparaît devant Azzy à Snowdin, près de l'étoile qui se trouve dans la ville directement. Il a sorti ses ''pétales d'amitié'' et essaye de paraître menaçant, mon visage prend aussitôt une tête plutôt blasée. Je me retourne et un sourire sadique naît sur mes lèvres quand je vois le comédien en face de moi. Je lance mon couteau, qui effectue une rotation complète, avant de la rattraper parfaitement.
''Bonjour, bonjour comédien~ Veux-tu jouer avec moi ? Je pense que oui, vu ta tête tu ne va pas avoir une once de pitié pour moi. Viens tenter de battre ton amie Chara~''
J'étais ironique et totalement moqueuse, et je crois que ça ne lui plaît pas parce qu'il commence directement avec ses Gaster Blasters. J'esquive assez aisément, commençant à courir en bondissant pour éviter ses os et autres outils fantaisistes en tous genres. Je tente une attaque frontale avec mon couteau, mais ce fumier esquive ! Je me prends un coup d'os de sa part dans le dos, les lianes de mon frère saisissent son bras d'un coup et tentent de le faire tomber, d'autres me tire au sol. Azzy me hurle, visiblement en colère :
''NE TE FAIS PAS TUER POUR RIEN, CHARA ! PARTONS D'ICI, MAINTENANT !''
Je refuse et tranche les lianes de cette stupide fleur avant de me relever. Je rassemble tout ce qu'il me reste de Détermination, l'éclat de mes yeux s'intensifient. Le comédien lui non plus n'est pas prêt de lâcher l'affaire, voilà qu'il m'envoie d'autres os dans la figure, je les esquive et essuie le mince filet de sang qui coule de ma bouche, un rire franchit la barrière de mes lèvres.
Je vois la lueur bleue teintée d'un peu de jaune sortir vivement de l'œil de ce sale comédien, sa pupille bleue n'est pas là bizarrement. Je tente une nouvelle attaque en essayant de le lacérer dans différents sens avec mon couteau, rien ne fonctionne. Il se téléporte derrière moi et j'ai juste le temps de contrer l'attaque avec mon arme. Je te tuerai ! Je contre attaques sur attaques, essayant moi aussi de lui faire la peau, mais il faut dire qu'il est plutôt coriace. Il déborde d'énergie, plus qu'avant en tout cas. Sans enchaîne sur un tir de quatre Gaster Blasters, L'un d'eux m'enlève pas mal d'HP, je continue mes attaques fulgurantes, je sens la Haine grimper en moi comme une flèche. Mes yeux commencent à suiter de Haine, ma bouche ne tarde pas elle aussi. Le comédien ne réagit pas à cette vision et continue de m'attaquer, sauf que mes attaques à moi sont plus rapides et furieuses.
Une rangée d'os se dirigent vers moi, certains blancs et d'autres bleus, je connais la musique maintenant. Appart quelques-uns bien mineurs, je parviens à tous les esquiver, sauf que juste après que je me suis placée correctement, trois Gaster Blasters sont prêts à me tirer leur rayon meurtrier, un coup de ces choses-là et c'est la mort. Un sourire plus grand naît sur mon visage. Pourquoi ne pas montrer à ce tas d'os mes nouveaux joujous, fraîchement acquis grâce à la Haine ?
Juste après le lancement des rayons meurtriers, je ferme les yeux et m'imagine derrière le comédien, en espérant de tout coeur que ça marche cette fois-ci, et correctement. Quoi qui marche ? Les pouvoirs donnés par l'énergie surpuissante qu'est la Haine, que j'ai encore un peu de mal à maîtriser, sans moi-même me faire contrôler. Je disparais subitement et réapparaît derrière Sans, profitant ainsi de la surprise pour tenter de lui asséner un ultime coup dans le dos, j'entends déjà le son si familier de sa mort... Quand je sens quelque chose dévier ma lame et la faire éjecter de ma main. Que se passe-t-il enfin ?!
En rouvrant les yeux, je vois une surprise de taille : le Riverman vient de saisir mon couteau ! Ses manches sont déchirées, révélant ses bras squelettiques. Ses mains laissent échapper un mince filet rouge, surtout caché par du orange. Je connais ce liquide bizarre ! C'est de la Détermination, que signifie la couleur orange alors ? Je vois subitement des petites boules grises apparaître et flotter autour de moi, ce qui me fait aussitôt arrêter tous mouvements. Les pouvoirs de la Bravoure... Je fusille le Riverman, qui se tient devant Sans sans avoir peur de finir en charpie visiblement. La voix androgyne de ce trouble fête essaye de me raisonner :
''Le meurtre n'est pas une solution Chara, réfléchis un peu.
- Et qui vous êtes d'abord ?! Un Papyrus numéro deux ?!''
Le Riverman n'eut pas le temps de répliquer que Sans l'envoie valser dans la neige d'un coup d'os bien placé. J'entends soudainement Flowey crier, visiblement furieux :
''BON, ÇA SUFFIT LÀ !''
Il fit exploser volontairement avec ses ''pétales d'amitié'' les boules grises qui étaient devenus un instant oranges lors du contact, Sans réussit à se protéger mais l'explosion avait produit un épais nuage de fumée dont profita Flowey pour s'enfuir avec moi et l'autre. Dès que ma vue gâchée par la fumée est revenue à la normale, je vois que nous sommes à Waterfall. Le Riverman me jette mon couteau et se redresse difficilement, je lui crache agressivement :
''Je peux savoir qui vous êtes ?! J'étais prête à m'en débarrasser !
- Chara... Arrête okay ?
- Dans quel camp joues-tu, Azzy ?! Sale traître !
- M-mais Chara, j-je veux juste me barrer d'ici moi !''
Le Riverman parvient alors à nous faire taire. Il abaissa sa capuche pour révéler ses véritables traits. Un squelette, voilà ce que c'est. C'est une femme, qui plus est. Elle possède à peu près la même tête que Papyrus, à la différence qu'elle possède de réelles orbites et que ses pupilles sont oranges comme la Bravoure. Ses os sont plus fins, à certains endroits ils ne sont même pas reliés entre eux, suspendus dans le vide. Certains de ses os sont très fissurés, ceux de sa tête laissent même échapper un peu de poussière. Le bas de sa cape semble être réellement ses pieds, on dirait qu'elle ne possède même plus de bas du corps. Cette personne me dit quelque chose bizarrement... Je n'ai pas le temps de m'interroger davantage qu'elle prend ma main et se dépêche de nous charger sur son bateau, et de partir. Quelque chose me frappe alors : j'avais complètement oublié Luciah ! Je voulais juste tuer le comédien ! Quelle idiote je fais, les Génocides me sont montés à la tête !
Malgré tous leurs efforts, ils n'arriveront jamais à temps. Je sais très bien ce qu'ils cherchent, je reste omniscient malgré tout, même si je vais perdre cette particularité dans pas très longtemps. Ils ne seront jamais là à temps, jamais là... JAMAIS ! La fille si étrange se tient devant moi, Luciah si je me souviens bien. Elle est entravée dans ses mouvements par mon fondu noir qui retiennent ses membres. Je vais être enfin libéré de cette prison... Cette chose... Qui ressemble à de l'encre... Sombre... Abyssal... Et que j'appelle un corps. Je vais en avoir un vrai... Ne plus être renié, délaissé, OUBLIÉ ! Luciah, ma chère Luciah... Je ne me souviens plus d'elle, je ne sais même plus quel est cet endroit ! Ah si, mon laboratoire... Mon esprit tout entier est confus, l'idée de liberté sonne en boucle dans ma tête. Je vois cette chose si fragile tenter de se débattre. Je m'approche d'elle et la ''rassure'', avec une sévère impression de déjà-vu.
''Ne t'inquiète pas... Ça ne prendra que quelques minutes... Tu souffriras juste beaucoup... Ce n'est rien, laisse-moi juste ta Détermination ! Ahahahahaha !''
J'envoie sans aucune délicatesse le corps de cette jeune fille dans l'Extracteur de Détermination, avant de le mettre en marche. Tout se passe bien jusqu'à ce qu'un beug arrive, la machine semble surchauffer à un point où elle risque d'exploser ! Je vois juste trois personnes rentrer dans la salle précipitamment avant que l'Extracteur ne laisse échapper une vive lumière blanche.
J'ai eu énormément peur à mon réveil. J'ai cru en effet que j'étais retourné dans le Void, je ne le voulais surtout pas mais... Je me sentais terriblement vivant, avec de la douleur partout dans mon corps. J'ouvre et me redresse rapidement, avant de retomber et d'en avoir le souffle coupé. Je suis à Hotland, là où je suis tombé dans le Core, sur un pont qui n'est pas très stable. Je me dirige comme je peux de l'autre côté, quittant cet endroit maudit. Une fois sur une plateforme rocheuse stable, je me redresse et effectue un examen corporel, entouré de lave et avec une magnifique vue sur ma plus belle création. Je suis entier ! J'ai mon corps de squelette, ma blouse blanche de scientifique, mon éternel col roulé d'un blanc cassé. Au toucher, je peux même affirmer que mes cicatrices sont propres et bien droites. Je me tiens les deux joues avec mes mains trouées, riant à la folie, ivre de quelque chose que je ne parviens pas à saisir. Néanmoins, je suis libre, LIBRE ! WD Gaster a fait son grand retour.
Et une silhouette familière se tenait derrière lui, alors que Gaster exprimait toute la folie gagnée durant son séjour dans le Void. Cette silhouette était emplie de Haine. La mystérieuse Riverman, le Prince et la Génocidaire se rendraient compte bientôt qu'un énorme problème allait se poser.
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