Вірші
Jamais
On dit souvent de ne jamais dire jamais. Mais voici quelques phrases pour lesquelles il est OBLIGATOIRE de l'utiliser.
Jamais je ne te laisserais me briser.
Jamais je ne pleurerai pour quelqu'un qui n'en vaut pas la peine.
Jamais je ne me dirai que quitter ce monde serait favorable pour eux comme pour moi.
Jamais je ne te laisserais tomber.
Jamais je ne partirai sans faire de bruit, te laissant dans les décombres de nos bons souvenirs passés.
Jamais je ne souhaiterai voir mon corps s'écraser en contre bas des rochers pointus.
Jamais la drogue ne deviendra une addiction pour moi.
Jamais je n'essayerai de te tirer vers le bas pour remonter.
Jamais je ne tomberais en t'entraînant avec moi.
Jamais je ne te planterai un couteau quand ton dos sera tourné.
Jamais je ne te ferai de mal, jamais je ne me ferai du mal.
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Sens unique
L'amour. Un sentiment magnifique. Magnificence qui peut se transformer en sentiment destructeur, ravageur.
Je suis assise sur mon lit, rêveuse. Montrant mon visage rouge aux murs de ma chambre, je m'imagine plusieurs scénarios avec celui pour qui l'organe vital que je possède à décider de me faire tomber amoureuse.
Je me trouve complètement ridicule, mais ça me fait rêver, ça me détend et surtout, ça me rend heureuse.
Et puis soudain, le besoin de tout lui dire, tout lui confier, lui balancer à la figure s'empare de moi avec la même puissance d'un camion qui me percute.
Alors je saisit mon téléphone, le coeur battant la chamade, avec l'impression qu'il me remonte dans la gorge.
Lorsque je tape le texte, ce que j'éprouve, ce que non pas mon cerveau, mais ma conviction la plus profonde me dicte, mes doigts glissent et commettent plusieurs fautes.
Quand le dernier point, le final, est mis, tout mon courage et ma volonté m'abandonne. Mais je ne peux pas me résoudre à tout effacer.
D'autant plus que l'envie qu'il le sache, elle, est bien restée au beau fixe. Alors je décide de camoufler. En quelque sorte.
Je dis que j'ai écrit deux versions, la première étant assez vague, pas vraiment ce que je pense. Mais la deuxièmement, reflète bel et bien mes pensées.
Je ferme les yeux, appuie sur la touche envoyer, sans me laisser une seconde de réflexion, de peur de me dégonfler.
Puis je réalise, et paniquée, je le mets en sourdine. Je vois les messages s'accumuler, mais je refuse de cliquer sur la conversation, terrifiée.
« À quoi ça sert ? Ce n'est pas comme si tu avais quoi que ce soit d'attirant. En plus de ne pas être vraiment jolie, pour ne pas dire assez laide. »
Cette fichue petite voix qui vous rabaisse, ne vous laisse jamais l'occasion de ne pas douter, d'être tranquille et en accord avec soi-même.
Je parle avec mes amis, je demande des conseils. Finalement, à contre coeur, j'ouvre les messages.
À la lecture des neuf messages, plusieurs émotions me traversent d'un coup, comme si je suis foudroyée.
Tristesse, douleur, déception, résignation, soulagement, colère, honte, regret...
Le pauvre s'inquiète, du fait de mon silence. Ses réponses sont négatives, mais gentilles, et je lui en suis reconnaissante.
Je lui réponds avec un message que j'espère décontracter, où je ne montre pas mes émotions.
Mais les larmes montent. Pendant un instant, je refuse catégoriquement de pleurer, mais après plusieurs secondes de lutte inutile contre moi-même, je laisse les gouttes salées jaillirent de mes yeux embués.
Je visse mes écouteurs sur mes oreilles, je m'allonge de tout mon long, et j'ouvre les vannes.
J'écoute de la musique, je parle à mes amis, et quelques minutes plus tard, les flots se tarissent jusqu'à ne plus déposer sur mes lèvres le goût amer de ma peine.
Mes muscles, contractés par l'absorption de la douleur, se relâchent petit à petit, mon coeur serré en fait de même, ma respiration irrégulière et interrompue par des hoquets reprend un rythme normal, et je souffle un bon coup.
Un sourire s'épanouit sur mon visage, un sourire triste, résigné.
Je ne lui souhaite que du bonheur, et je me répète que je le veille ou non, c'est comme ça.
Mon corps se décolle du matelas où je suis étendue, se lève et se dirige vers la fenêtre.
Je l'ouvre et le vent frais qui souffle sur mes joues trempées me fait énormément de bien. Je souffle longuement, comme pour chasser les derniers débris dérangeants du tourment intérieur de mon organisme.
Je lève la tête vers les étoiles qui brillent dans le ciel, et je me complaît à imaginer qu'elles me regardent, veillent sur moi.
J'ai lu quelque part qu'écrire aide à se sentir mieux, c'est donc ce que je fais.
Je prends de quoi consigner absolument tout, et quand je pose le stylo sur la tranchée du cahier, je me sens comme réchauffée de l'intérieur.
La magie des mots n'a pas de limite.
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Touchée, coulée
Je ne sais pas ce qui fait le plus rire. Le fait que personne n'ait rien vu, ou moi, qui n'ai rien dit ? Très franchement, les deux sont hilarants. Lui aussi est drôle, un vrai humoriste ! Il a bien fait rire toute sa bande de copains, il a rendu drôle un viol, un brisement intérieur d'un être humain.
Je revois mon cauchemar étape par étape. Lui qui me dragouille, m'invite au cinéma, au café du coin.
Moi qui suis aveugle, qui laisse passer la main baladeuse qui se pose furtivement sur les fesses, qui effleure par "accident" ma poitrine, qui attrape ma hanche pour me serrer contre lui.
Ça a continué ainsi jusqu'à que cela devienne flagrant, plus qu'évident. Pendant une de nos soirées cinéma, tandis que l'on était plongés dans le noir, de nouveau, sa main se place sur ma cuisse. Mais elle ne reste pas en place, comme habituellement. Elle s'est infiltrée sous mes vêtements, a caressé mon ventre, puis de plus en plus bas... Jusqu'à que je me lève soudainement de mon siège, le rouge aux joues, choquée.
Je lui ai murmuré "non..." avant de partir en courant. Je sais qu'il m'a entendu, puisque j'ai eu le temps de voir ses sourcils se froncer de mécontentement. Le lendemain, au lycée, j'ai tout fait pour l'éviter, tête baissée, fuyant dès qu'il entre dans mon champ de vision. J'ai continué comme ça jusqu'au weekend, où je m'étais crue en sécurité. Ça me fait bien rire amèrement, maintenant. Quelle stupidité, naïveté.
Il m'a coincé dans un coin un peu délabré et abandonné du skate Park. Vous allez me dire, mais qu'est-ce que tu es allée faire là-bas ? Et bien justement, ironie du sort, j'avais voulu me cacher d'un gars qui avait l'air bizarre... Pour tomber sur lui. Mes souvenirs sont assez flous et il manque certains morceaux. Un peu comme un disque rayé que l'on aurait visionné trop de fois.
Il se colle à moi, sans que je ne puisse faire le moindre mouvement, tétanisée. Il m'attrape les joues et les tire comme on ferait à un enfant un peu dodu, en me souriant. Noir. Sa main gauche tire sur mes cheveux tandis que de l'autre, elle est sur le creux de mes hanches. Il force la barrière de mes lèvres pour m'embrasser. Sa main droite me caresse le dos, en petits cercles concentriques qui descendent de plus en plus bas... Noir. Je suis couchée sur le sol, je me débats.
Il tire mon pantalon, il me l'enlève. Et un bout de mon âme avec. De nouveau, je n'ai plus de souvenir, je ne reprends connaissance que lorsque je sens une douleur fulgurante me transpercer de part en part. C'est précisément à ce moment que j'ai explosé en un million de morceaux irréparables, qu'on ne pourrait plus jamais réassocier. Ils y allaient tous, sans scrupules, chacun leur tour, deux par deux. Des passants étaient près de nous, je n'avais qu'à crier, mais je ne pouvais produire le moindre son.
Même lorsque j'ai réuni toutes mes forces, mes cris étaient aussitôt bloqués par la douleur de leur vas et viens impitoyables, des présences en moi autant dégoûtantes que destructrices. Après qu'ils soient partis en ayant bien pris le soin de me toucher, caresser de partout tel un animal, je n'ai même pas pu me lever.
Et à l'heure d'aujourd'hui encore, je suis en fauteuil roulant. Je tiens à le dire, je ne me suicide pas. Je suis morte depuis bien longtemps déjà. La seule différence, c'est que cette mort là est douloureuse, elle torture, on a l'impression d'être enfermé dans une boucle temporelle.
Alors oui, j'ai beau rouler et me propulser contre les rochers, en bas, ce n'est pas un suicide. C'est un meurtre, commis il y a longtemps. La résonance des répercussions à juste mis du temps à parvenir, voilà tout.
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Mer
La mer, sauvage et si dominatrice.
Je la contemple de mes yeux émeraudes. Je la respecte profondément, elle est impérieuse, digne. La brise matinale qui souffle secoue mes cheveux et caresse ma peau pendant ma contemplation. Ce moment est doux, agréable. Je sors la flûte que je garde toujours avec moi, mon instrument fétiche. Dès les premières notes, j'ai l'impression que mon âme se fond avec l'air marin et deviens écume.
Une écume éternelle qui brille d'une douce lueur verte.
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