P R O L O G U E
F I R S T
S E C O N D
T H I R T H
F O U R T H
F I F T H
S I X T H
S E V E N T H
F I R S T
Je cours dans ma chambre, faisant bien attention à barricader la porte, même si je sais que cela ne sert à rien. Je saute vite sur mon lit afin de m'y réfugier, tout en attendant que tout cela ne passe, que ce cauchemar prenne fin, enfin.

Cela fait maintenant deux semaines. Quinze jours dont je subis ces tortures à longueurs de soirées, deux semaines que je suis enfermé chez moi sans voir la lumière du jour, car d'après les psychologues, il serait bien mieux pour moi de rester dans mon habitat, ce qui était tout le contraire.

Quoi que je pense, il l'entend. Quoi que je fasse, il le voit. Quoi que je sente, il le respire. Je ne suis plus libre. Deux semaines, c'est court, effectivement. Je suis sa cible, il veut me tuer et il m'aura. Je ne peux rien faire, je suis pris au piège, dans mon propre piège.

Il y a deux semaines, oui, je travaillais comme policier pour arrêter tout types de criminels, mais ceux qui m'intéressaient étaient ceux qui ôtaient des vies. Pendant cette période, j'ai détruit des gens, des familles, des vies. Jamais je n'aurais cru qu'en tuant cet homme, il me pourchassera même de l'enfer. Il est là-bas, je le sais, je le vois dans mes rêves. Il me sourit, fière de lui, fière de voir à quel point je suis mort de peur à chaque fois que ses orbes bruns rencontrent les miennes, à chaque fois qu'il me tend la main, me faisant croire qu'il souhaite m'aider, alors que son seul souhait est de me voir mort. La même mort que je lui ai infligé, la plus dure de toute :

l'écartèlement.

Ces temps-ci, j'étais très respecté même si je n'étais qu'un simple interne dans le domaine. Il ne me suffisait que d'attendre une année de plus avant que mon avenir en tant que policier de la brigade des criminels, autrement appelé sous le nom de PBC, ne débute. Pourtant, c'était lors de cette année-là, qu'on m'a recommandé de passer à l'action. Je n'avais encore jamais tué ne serait-ce qu'une seule mouche alors j'avais eu du mal à le croire, moi, Jeon Jungkook, allait tuer des criminels. Remarquez qu'à l'époque, je n'étais pas futé puisque je me disais qu'ils se devaient de mourir puisqu'ils avaient eux même tuer des innocents, de leurs propres mains. Au début, j'étais un peu réticent face à cette idée des plus sombre, mais je m'y suis fait. J'ai tué des hommes comme des femmes, c'est vrai, mais j'avais une bonne raison.

Jusqu'au jour où ma vie a basculé. Nous venions d'avoir un nouveau criminel derrière les barreaux, je m'en souviens comme si c'était hier. Ce jour-là était un jeudi, je ne savais pas pourquoi il était ici, mais je me devais de le savoir, car il était en quelque sorte mon "patient" jusqu'à ce dont il ne meurt.

Certains de mes camarades étaient arrivés en courant vers moi, me prenant dans les bras en me souhaitant toutes leurs "condoléances". Au début, je n'avais pas bien compris, mais c'était en regardant le nouveau dans sa prison, me faisant un grand sourire, que j'avais compris.

Il avait tué ma mère. La seule personne qui m'était chère, la seule personne que j'aimais, et par dessus-tout, la seule personne qu'il me restait. Ce soir-là, j'ai pété les plombs. Je me suis mis à courir jusqu'aux barreaux en le prenant par le col de sa tenue de prisonnier tandis qu'il affichait toujours son grand sourire rectangulaire.

- COMMENT AS-TU OSÉ ! TU ES QUI POUR AVOIR CE DROIT ! POUR ME L'AVOIR RETIRER !!? Hurlais-je, sentant la colère retentir dans mon corps tel un début d'orage. Des collègues vinrent me maintenir en place tout en me faisant relâcher ce gros salopard. J'en avais marre, alors pour me calmer, je serrai fortement le pendentif en forme de koala autour de mon cou, comme pour me redonner du courage.

- Je suis celui qui a tué la seule personne qui t'étais chère. Répondit-il en rigolant, s'esclaffant devant moi alors que je me contenais, évitant de me débattre afin de lui casser la gueule. Il n'avait pas le droit, non ! Je ne lui avais rien fait pour mériter ce droit ! Alors pourquoi elle !? Tu as tué mes parents ainsi que mes amis alors je me dois de me venger. Rassure-toi, celle-ci vient tout juste de commencer. Fit-il alors que son sourire s'envola, laissant place à un visage neutre. Son nez était plissé, des rides apparaissaient sur son front, signe qu'il se contenait de s'énerver.

C'était dans ces pensées confuses et chaotiques qu'on m'emmenai chez le bureau de mon patron, qui ne semblait d'ailleurs pas vraiment fière de ce que je venais de faire. Je m'étais alors assis sur la chaise en face de son bureau, le regard dans le vide, attendant qu'il me fasse son discours.

- Mr Jeon, commença-t-il, je sais que ça ne doit pas être simple d'apprendre que sa génitrice vient de perdre la vie par l'un des criminels enfermé dans ce bâtiment, mais vous ne devez pas laisser la colère vous ronger. Vous devez tenir bon, sinon vous ne pourrez pas exercer le métier qui vous plaît, c'est-à-dire celui-ci. Vous êtes né avec un don, celui de devenir policier, alors ne le gâchez pas à cause d'un tueur à gages. Vous êtes beaucoup plus compréhensif. D'habitude, vous laissez vos problèmes personnels hors du travail, alors vous devez en faire de même et considérer ce criminel comme tous les autres. Ils ne sont que de simples assassins, des meurtriers, ne vous rabaissez pas à leur niveau, vous ne le valez pas.

- Simple ? Bien sûr que ce n'est pas simple. J'aperçois un nouveau entrer dans l'ancienne cellule du gars que je m'occupais. J'apprends par mes collègues que ma mère est morte, assassinée par l'un de ces criminels se trouvant dans ce fichu bâtiment. Et pour couronner le tout, lorsque je me retourne pour regarder le nouveau, j'aperçois qu'il ris aux éclats, comme s'il avait dit la plus grande blague du siècle. J'ai directe compris que c'était lui qui l'avait tué, et pourtant, au début, je ne m'y faisais pas. Je n'arrivais pas à me dire que ma mère n'était plus de ce monde par sa faute, même en ce moment, j'ai du mal à digérer cette information. Et pourtant, je me le dois. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas mélanger mes problèmes personnels avec tout ce qui touche le travail. Je vous remercie monsieur d'avoir pris de votre précieux temps pour me consoler, ce qui a effectivement marcher. Je ne vais pas me rabaisser à son niveau comme vous me l'aviez clairement dit. Sur ce, j'ai du travail qui m'attend avec cet homme, je ferai mieux d'y aller. Je m'étais donc incliner respectueusement tandis qu'il hocha la tête, signe d'approbation, puis je sortis de ce bureau répugnant, puant la mort à deux mille kilomètres. Je soufflai d'exaspération lorsque la porte claqua derrière mon dos, m'indiquant qu'elle était bel et bien fermée.

J'arpentais les couloirs assez vite, voulant à tout prix parler à ce petit "nouveau" dont je devais maintenant m'occuper. À vrai dire, je n'avais pas pleuré pour ma mère, car pleurer était pour les faibles, que ce soit pour n'importe quelles douleurs. Je n'étais pas faible et je me devais de le montrer à tous ceux qui croiseraient ma route un jour, chose qui arrivera très certainement à des milliers de personnes. Mais tout ce qui était dans mon cerveau fut le visage de cet homme, celui qui n'avait cessé de sortir de mes pensées ne serait-ce qu'une seule seconde. Arrivé devant la porte de mon bureau, je l'ouvris calmement, contrastant avec la vive chaleur se propageant dans mon ventre, telle une bombe voulant lui éclater à la gueule. Ma main s'attarda sur le koala autour de mon cou avant que je ne me décide. Lorsque je pénétrai dans la pièce et refermai la porte, un rire sadique ainsi qu'un bruit soudain me glacèrent le sang. Mon prisonnier, c'était lui qui riait comme cela, et le bruit, c'était tout simplement lorsqu'il avait agrippé fermement ses mains contre les barreaux. Qu'est-ce que je voulais lui faire ravaler sa fierté à cet instant. Qu'est-ce que je me sentais bouillir de l'intérieur. Je n'avais qu'une envie, c'était de rapidement sortir mon flingue et de lui infliger une balle entre les deux yeux, mais je ne le fis pas, car cela n'honorerait certainement pas la conscience de ma mère, ainsi que de toutes celles qu'il a prise.

Je me retournai et l'aperçu, là, coller contre les barreaux, me détaillant avec ses yeux d'un noir profond, encrant les miens avec les siens.

- Je vais te faire payer ce que tu as fait. Je vais te détruire, tu as fait de moi ce que je suis alors tu mérites ce que je vais t'infliger. La vengeance est un plat qui se mange froid.

- Écoutez, ne me faites pas perdre mon temps. Ce que j'ai entre les mains vous concerne. Ce dossier contient toutes les informations sur vous, même les plus minimes. Une fois que j'aurais lu tout cela, je connaîtrais tout sur vous, ce qui me laisse partir avantagé.

- Et bien et bien. Sache que j'ai commencé la course, il y a un long moment maintenant. Tu n'es pas avantagé. Comment réagirais-tu si, tu apprenais que ton propre prisonnier connaît déjà tout ce qu'il y a à savoir sur toi ? Fit-il en me regardant, haussant un sourcil sans arrêter de sourire.

- Vous mentez. Cela se voit à votre regard comme le nez au milieu du front. J'avais dit cela tout en me retournant, prêt à partir, mais ce qu'il me dit me glaça le sang pour la seconde fois en seulement cinq minutes.

- Jeon Jungkook, sous le véritable nom Jeon Jeong-guk, vis dans un petit appartement tout crasseux dans une rue proche de son lieu de travail. Tu vivais chez ta mère jusqu'à ce que tu atteignes les 21 ans. Ton meilleur ami Min Yoongi, plus connu sous le nom de Suga, a fait un petit détour dans ta cellule le vingt-et-un novembre deux-mille-dix-huit. Le cinq février, tu l'as lâchement poignardé en plein dans le centre du cœur, causant sa perte immédiate. Ta mère travaillait dans un petit restaurant appelé The Mydnight Sun, le soir comme la journée ,puisqu'elle ne gagnait pas beaucoup d'argents, mais arrivait tout de même à survivre. Vous vous voyez tout les samedis, car les autres jours, tu es occupé au boulot, autrement dis, ici. Ta première copine remonte au collège, en cinquième plus précisément. Elle t'a largué pour un autre, car tu semblais trop "gay" à ses yeux, chose que tu n'es pas puisque tu es bisexuel. Qu'est-ce que je pourrais dire encore ? À oui ! Ton frère vit en Espagne avec sa femme ainsi que ses gosses, âgés de huit et treize ans. D'ailleurs, c'est lui qui t'a causé cette cicatrice sur ta joue gauche alors que tu n'étais qu'un enfant.

Stop, ç'en était trop.

J'ouvris finalement la porte et la claquai, causant un petit rire au blond. C'était vrai, là, je pouvais dire qu'il me connaissait. Mais alors qui était-il ? Mon Stalkeur ? Non, il n'était qu'un simple prisonnier. Il avait sûrement dû parler à quelqu'un afin d'en apprendre plus à mon sujet, ce qui, je pense, reste plausible.





**





Je m'étais assis sur mon lit, et feuilletai la liste des personnes que j'ai tuées, étant lié avec ce Kim Taehyung.

Nom : Park

Prénom : Jimin

Âge : 24 ans

Raison(s) : kidnapping. Torture envers ses prisonnières. Les a laissé mourir dans un vieil entrepôt. 8 victimes, ayant entre 24 et 27 ans.

À oui, je m'en souvenais de lui ! Lorsqu'il était arrivé ici, il n'avait que 23 ans. Il était encore jeune, mais tout de même monstrueux, puisqu'il avait osé enfermer plusieurs jeunes femmes dans un vieil entrepôt, pour les tuer quelques semaines après. Les pauvres, il ne les nourrissait que quelque temps avant qu'elles ne meurent, et les torturaient avec différents objets, dont je n'ai voulu connaître les noms.

Ce type était un montre.

C'était d'ailleurs moi qui l'avais flingué, mais sérieusement, je n'avais aucun regret, pas même aujourd'hui. Il méritait de mourir pour les horreurs qu'il avait commis, alors c'était naturel. Rien qu'en y pensant, la chair de poule se forma le long de mon épiderme, me laissant pousser un petit gémissement horrifié.





You don't know me, but I know everything about you.







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© Blanco Kim Se-Yeon,
книга «My Demon. TAEKOOK».
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