P R O L O G U E
F I R S T
S E C O N D
T H I R T H
F O U R T H
F I F T H
S I X T H
S E V E N T H
T H I R T H

Le lendemain était le pire jour de ma vie, celui que j'appréhendais depuis mon arrivée. Au début, j'étais naïf, pensant que ce serait une vengeance, pour venger ma mère ainsi que toutes les autres personnes ayant été prises dans ces filés, mais je m'en suis rendu compte trop tard, que c'était sa vengeance et pas la mienne.

Nous étions à l'extérieur, dans un endroit bien précis de la cours : là où on exécutait les prisonniers. Bien évidemment, cela n'était pas légal, car notre devoir était de surveiller les assassins, mais ce n'était pas ce que l'on faisait, loin de là. Nombreuses étaient les visites de la mafia sud-coréenne, vérifiant si les potentiels meurtriers se portaient bien dans leur cellule, ce qui était le cas. Bien évidemment, ils n'étaient pas dupes. Ils voyaient très bien qu'il manquait des prisonniers, alors ils questionnaient chaque gardien de cellules ainsi que tout les dirigeants, même les majordomes. Le directeur ainsi que le co-fondateur de l'entreprise n'étaient pas bêtes au point de ne pas nous préparer, non, évidemment que non. On se préparait tous une semaine à l'avance, récitant les futures paroles que nous seront dans le devoir de réciter le jour même. Comme chaque mort devait être différente des autres, il fallait avoir des idées. Prenons comme exemple un dénommé Seo Chang Bin. Il n'avait que dix-sept ans avant de venir ici. Il a été exécuté quelques mois plus tard pour avoir volontairement poussé une jeune fille du quatorzième étage d'un immeuble, causant sa perte immédiate. Comme je disais, lorsque la mafia est venue faire son boulot pour "inspecter" les prisonniers, ils ont tout de suite remarqué qu'il manquait un jeune, ce qu'ils nous ont rapidement fait comprendre. Alors ils nous ont interrogé un par un, nous faisant répéter en boucle la même phrase, d'une intonation différente afin de paraître plus crédible.



Ce jeune s'est suicidé.



Heureusement pour nous, ils avaient tout gober. Du moins jusqu'à ce fameux jour. Le ciel était d'un bleu azur, étant légèrement caché par certains nuages passants par là. L'air frais soufflait sur ma peau, me causant la chair de poule à chacun de ses passages. Les oiseaux chantonnaient de bonheur tout en volant dans le ciel, battant de leur petites ailes châtaines. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine, si fort que seul les battements de celui-ci produisait un fort écho dans mes oreilles. Le monde autour de moi ne semblait pas indifférent, en fait, c'était le contraire. Tout paraissait normal lorsqu'on regardait la nature, d'un point de vue extérieur. Étonnement, la nature était d'humeur trompeuse, car aujourd'hui, un assassin allait mourir : Kim Taehyung.

Pourtant, celui-ci ne semblait guère affecté par cela, car il élaborait toujours son beau sourire rectangulaire, qui aurait pu faire tomber Jungkook dans ses bras s'il n'avait pas été ce qu'il est en ce moment précis. C'était dans ces moments que je regrettais mon choix, celui d'avoir voulu assister à cela. Evidemment que je décidais si je souhaitais ou non être spectateur de ceci, mais jamais je n'aurai cru être contraint à le tuer de moi même.

Taehyung était arrivé, les mains accrochées dans son dos par des menottes scellées entres elles. Il souriait toujours, comme si ce qui l'attendait était purement drôle, comme si c'était un jeu pour lui, comme s'il n'y croyait pas vraiment. Pourtant, il se devait d'y croire étant donner qu'il allait être exécuté dans pas très longtemps. Autour de lui se trouvaient une dizaine de policiers d'ici, lui tenant le corps afin d'éviter à ce qu'il ne bouge.

Bien vite, son corps se retrouva complètement couché sur une espèce de table en métal tandis que ses jambes étaient accrochées. Il devait tendre les bras au dessus de sa tête afin qu'on le lui accroche aussi, étant impossible pour lui de s'échapper. Son bras droit était maintenu au dessus de sa tête vers sa droite tandis que le gauche faisait de même, mais de l'autre côtés. Ses jambes étaient exactement pareil. ( position étoile de mer pour ceux qui n'ont pas compris )

A dire vrai, il ne manquait plus que moi, que je me décide de monter le petit levier qui permettrai aux cordes reliées aux trucs attachés autour des membres du garçon, de se tirer. Cependant, mon patron s'exclama, demandant au jeune homme s'il souhaitait prononcer une dernière phrase avant que sa vie ne s'achève. Evidemment, celui-ci s'empressa de prononcer une phrase cohérente en ma direction, me glaçant le sang jusqu'aux os.

- Ma vengeance va pouvoir débuté.

Mes yeux s'écarquillèrent avant que l'on ne me pousse à lever le levier, activant le protocole. Les cordes commencèrent à tirer les membres du garçon qui hurla de douleur. Je me sentais responsable, c'était entièrement ma faute. Je n'aurais jamais dû regarder cela, certes ça n'aurait certainement rien changé du tout, mais cette vue me coupa le souffle. J'étais clairement témoin de la souffrance qu'éprouvait Taehyung en cet instant tandis que des larmes de douleurs ainsi que de frustration coulèrent le long de ses joues.

- JE VAIS TE TUER ! Ce furent les seuls mots que j'ai entendus avant de partir loin de cette scène des plus écœurante, sensible et émouvante. Mon estomac se noua avant je ne me dépêche de courir vers les toilettes. Je m'enfermai dans l'une des cabines avant de poser violemment mes genoux contre le sol et de venir vomir le seul repas que j'avais eu de la journée. Mes larmes ruisselaient sur mes joues à cause du rejet de nourriture que j'effectuais.

Oui, je l'admet, j'étais très affecté par sa souffrance, sa douleurs, sa rage, sa frustration et son exécution. Jamais je n'aurai pensé pouvoir tenir à l'un de mes prisonniers, certainement pas à celui qui a tué la seule personne que j'appréciais le plus sur cette fichu terre. Le pire est qu'il n'a eu aucun remords, il était pleinement satisfait de m'avoir arraché ma génitrice.

A ce moment précis, j'ai pris conscience de quelque chose, c'était fondamental pour ma survie afin d'éviter que l'on ne me détruise plus que je ne l'étais auparavant. C'est l'Amour. A cause de lui, j'ai tout perdu. Maintenant, je comprenais mieux pourquoi les gens comparaient ça à de la faiblesse. Ca l'était, clairement, l'amour était une faiblesse. Quiconque aimait quelqu'un pouvait la voir partir à n'importe quel moment. Celui qui aime, tombe dans un trou noir sans fin, ne pouvant point se libérer. L'amour apporte du malheur aux gens qui y croient, qui y ont succombé, que ce soit purement familial, amical ou amoureux, cela reste une faiblesse. Moi, je n'étais pas faible, il ne le fallait pas, pas en ce moment en tout cas. Alors mon coeur a cessé de battre pour n'importe qui, désormais, je ne me souciais du bonheur de personne, j'étais complètement ignorant.

Et c'est à ce moment précis que ma vie prit un tournant inimaginable. Si j'avais su qu'à partir de cet instant, que je basculerais dans les lumières complètement noires des ténèbres, engloutissant mon âme petit à petit, j'aurais peut être tenter de me raisonner afin de changer d'opinion, mais là n'était pas le problème. C'était trop tard. Mon esprit ainsi que mon corps avaient été envahi par une substance rouge écarlate, pénétrant mon âme, le songeant de toute part. Elle m'envahissait, prenant le contrôle absolu de mon être avant de s'en aller, me laissant seul, murer contre la porte de ma chambre en tremblotant.

Ce n'était pas la première fois que cela m'arrivait, au contraire, c'était même assez régulier. Cela se répétait tard le soir, à la même heure : dix-heures pile. Rares étaient les fois où ça s'était passé la journée, ce qui me fichait les pétoches. J'avais les chocottes, je ne savais pas ce qui m'arrivais car tout ce que je voyais avant que ça ne se produise était un sourire hautain sur un visage complètement masqué par la vapeur rouge qui en émanait.

J'étais toujours paralysé sur place. Lorsque cela se produisait, je n'étais plus maître de mes émotions, de mes bras, mes jambes, mes pensées, tout étaient en désordres et se mélangeaient à une folle alur. Je ne fus plus la personne censé que j'étais avant.

Les cinq premières fois où ça s'était passé, je m'étais réveillé dans une forêt complètement éloigné de la ville. Ca me faisait un peu chier de devoir marcher jusqu'à chez moi dès le matin, mais cela n'était pas le pire.

Oh non.

Lorsque je me réveillais, mes pensées étaient revenues, je pouvais bouger, penser, respirer, je faisais ça tellement facilement alors que, quand j'étais sous le contrôle de cette chose, je ne pouvais rien faire, il était le maître de mon corps. Mais le plus inquiétant n'était pas cela, non, bien sûr que non, sinon ça ne serait pas drôle, bien au contraire. Le pire était que je ne me souvenais plus de ce que j'avais bien pu faire ces nuits là. Je n'ai jamais su ce que j'avais fait et pourquoi je me réveillais avec des douleurs lancinantes dans les muscles. J'avais mal, mais je ne me plaignais pas, au risque qu'il ne s'en prenne encore à moi.

Dès fois, je divaguais, cherchant la peur là où il y avait du réconfort, trouvant le réconfort là où se trouvait la peur, j'étais totalement désorienté. Je ne me reconnaissais plus, je n'étais plus le Jeon Jungkook d'avant, j'avais changé.

Je travaillais toujours en tant qu'interne, car je me disais que cela allait passé, que à n'allait pas contraster avec mon lieu de travail, mais tel fut l'erreur à ne pas commettre.

Ce soir-là, j'étais de garde avec deux de mes collègues pendant que les autres mangeaient, nous, nous attendions simplement notre tour. D'un seul coup, sans prévenir, je commençai à avoir de violente douleurs à la tempe, comme si quelqu'un l'a martyrisait de coups plus violents les uns que les autres.

J'avais des nausées alors, je m'étais empressé de partir vers les toilettes, m'excusant au près de mes collègues, les prévenant que je ne me sentais pas bien. Alors, je courus jusqu'à celles-ci et ouvrit l'une des cabines vides. Je m'étais accroupis, puis je vous laisse deviner ce que j'ai fait, les détailles sont tout de même écœurants à lire, tout autant que l'action en elle même.

Lorsque j'eus fini, je tirai la chasse d'eau avant de sortir de la cabine, me dirigeant directement vers les lavabos. A vrai dire, je m'y étais approché dans le seul but de me laver les mains, ce que je fis rapidement. Simplement, au moment où je me retournai, l'air se rafraichit, me faisant m'arrêter. Au début, je pensais que ce n'était dû qu'à la climatisation qui faisait encore des sienne, jusqu'à ce qu'un souffle se fit entendre contre mon oreille, me donnant la chair de poule face à ce passage. Un léger sursaut m'atteignit alors que je fis mon possible pour ne pas me retourner, chose que j'avais réussi à faire. Je savais que c'était lui, qu'il était venu plus vite que prévu. C'était d'ailleurs la première fois qu'il s'était montré face à moi en pleine journée, débutant la pire de ma vie.

Je n'avais fait que tourner la tête vers ma gauche, glissant mes yeux contre le miroir à mes côté. Lorsque mon regard se posa sur celui-ci, ma respiration se coupa instantanément, mes lèvres tremblaient, mes mains devenaient moites, alors que mon corps semblait être épris de frissons, ne s'arrêtant jamais.

Il était là, derrière moi, toujours avec ce fameux sourire sadique qu'il faisait si bien dans l'ultime but de me faire peur, ce qui marchait. Son corps était indéniablement collé contre le mien, me créant des sueurs froides. Je n'osais pas me retourner alors que lui, c'était tout ce qu'il attendait, que je fasse le premier pas. Au lieu de cela, je couru, sortant de cette pièce dont l'oxygène devenait irrespirable. J'avais peur de lui, tout autant qu'il avait peur de moi. Pourtant, la phrase qu'il avait prononcé à voix haute me pétrifiai bien plus que ce que je ne pensais. Je ne m'arrêta pas pour autant, même si je savais que s'il le désirait, il serait à mes côtés en un claquement de doigts. Pourtant, cette simple phrase se répétait en boucle dans ma tête, indéfiniment, comme une musique que l'on remettait toujours en arrière lorsque celle-ci se finissait.





I'm not in your head, I'm in you






A Suivre



© Blanco Kim Se-Yeon,
книга «My Demon. TAEKOOK».
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