P R O L O G U E
F I R S T
S E C O N D
T H I R T H
F O U R T H
F I F T H
S I X T H
S E V E N T H
S E V E N T H
Les minutes passèrent extrêmement vite avant qu'il ne revienne dans la chambre, prenant le couteau tout en se dirigeant vers moi. Depuis tout à l'heure, rien n'avait changé, je ne sentais presque plus mon bras tant la douleur était affreuse, mais je ne me concentra pas sur elle, afin de ne pas lui montrer ma souffrance. Il s'assit en face de moi, toujours avec le même sourire tout en approchant le couteau de mon visage.

- Il est 21h35, plus qu'une minute. Chantonna-t-il en passant son regard de la lame à mes yeux. D'un coup, mes yeux s'écarquillèrent alors que je libérais ma lèvre inférieur de l'emprise de mes dents. J'entrouvris mes deux croissants de chaires avant de chantonner une mélodie, celle que j'aimais tant depuis sa sortie.

- It's been a long day without you my friend

- C'est l'heure.

- And I'll tell you all about it when I see you again

Il plaça la lame sur mon autre bras.

- We've come a long way from where we began

La lame pénétra ma chaire, me faisant chanter plus fort.

- Oh I'll tell you all about it when I see you again !

Il retira celle-ci, tout en me regardant avec un grand sourire.

- When I see you again 

- Hum. Je vois. Fit-il.

Putain. Mes deux bras me faisaient horriblement mal, mais qu'est-ce que je pouvais y faire ? Je ne devais que recevoir et me taire, après tout, c'est bien ce qu'il a dû faire lui, alors je devrai prendre exemple sur lui. Ma gorge se noua d'elle même, contre ma volonté alors que mes yeux s'embuèrent. Putain non ! Je ne devais pas pleurer au risque qu'il comprenne que j'avais putain de mal ! Il fallait que je fasse quelque chose avant de lui montrer ma souffrance. Merde. Je pris la seule chose qui était à ma disposition et la serra entre mes dents, le plus fort possible. Heureusement qu'il n'était plus dans ma chambre, sinon il aurait vu mon état et s'en serait sûrement réjoui.

Petit à petit, ma vue redevint normale alors que je me concentrais sur une seule chose. Je n'avais plus pensé à elle depuis un petit moment, ce que je regrettais.

- Maman. Je regrette de ne pas avoir pu te sauver à temps, de ne pas avoir échanger les rôles comme c'était convenu. Je regrette de t'avoir laissé toute seule ce jour là, j'aurais dû être là, avec toi, acheter le nécessaire de provisions manquantes à la maison. J'aurais dû. Maman, je ne peux plus revenir en arrière, alors je dois aller de l'avant. Je ne vais te demander qu'une seule chose, ne me sauve pas. Si je suis ici, c'est que le destin en a voulu, c'est ma fin, alors je dois l'accepter. S'il te plait, je t'en supplie, donne moi de la force pour les évènements à venir, j'en aurais besoin. Je sais que tu es là, que tu m'entend, alors je veux te dire ça pour la dernière fois, car je n'ai pas pu te le dire ce jour là. Je t'aime maman. Puissions nous nous retrouver. Une larme ruissela le long de ma joue alors qu'un claquement de porte se fit entendre dans le couloir. Je m'essuyai rapidement la joue avec l'épaule, prenant le peu de force que j'avais pour me courber. Il entra quelques secondes plus tard, me fixant avec étonnement.

- Je ne pensais pas que tu ferais ton deuil aussi vite Kookie. Moi qui pensais que tu ne pourrais pas vivre sans elle, je me suis trompé. Fit-il d'un mine faussement déçu.

- Sache que ce que tu me dis ne m'atteins guère. Tu prends le temps que tu veux pour faire ton deuil. Moi, en l'occurrence, j'ai pris beaucoup moins de temps que la moyenne. Faire le deuil veux dire, admettre que la personne n'est plus de ce monde, ce que j'ai vite compris. Toi, tu n'as pas fais ton deuil étant donner que tu souhaites me tuer. M'exclamais-je tout en retenant les larmes de tomber, sans prêter plus d'attention au surnom qu'il vint de me donner.

- Tu as raison. Alors je ne ferai pas mon deuil de cette façon. Je te laisse tranquille pour ce soir. Ce ne sera pas fini, ne t'inquiète pas. Prépare toi pour demain. Il me dit cela tout en détachant mes mains de la chaise avant de s'enfuir dans le couloirs, avant de partir je ne savais où. Cela m'importais peu désormais, car de je devais m'occuper de mes plaies.

Je me levai lentement de la chaise tout en lâchant un petit gémissement de douleur. Celui-ci avait été le seul à franchir la barrière de mes lèvres. Je me déplaçai vers la salle de bain et fis de mon mieux pour ouvrir un tiroir avec l'une de mes deux mains. Quoi que je fasse, je sentais mon bras me piquer. La douleur me tiraillait les os à n'importe quel mouvement, ce qui me fit pâlir. Comment allais-je m'occuper de tout ça maintenant ?

Je sortis peu de temps après de la salle de bain avec des bandages autour des deux avants bras. J'ai eu le temps de stopper l'hémorragie de mon bras gauche avant que je ne perde trop de sang. Par chance, mon bras droit n'a pas fait d'hémorragie, me facilitant la tâche. Je méritais tout ce qui m'arrivait alors je trouvais ce qu'il faisait, normal. 


**


Je me réveillai, soudainement moins fatigué que d'habitude. Je m'extirpai de mon lit et me dirigeai vers la salle d'eau afin de faire ma toilette. Je désinfectai mes plaies avant de changer les bandages, les jetant dans la poubelle. Etrangement, je ne ressentais pas vraiment la douleurs, seulement des petits picotements par moments, mais c'est tout. Il était 10h15, déjà !? J'avais dormis si longtemps !? Je m'empressais de sortir de la salle de bain, courant vers ma table de chevet où se trouvait mon téléphone. Mon regard se posa juste à côté de ce dernier, où il n'y avait rien. Bizarre, j'aurais juré qu'il l'avait laissé ici avant de quitter ma chambre..

Je pris donc mon téléphone afin de lire les nouvelles sur l'arrestation de Mr Kim. Etonnement, je vis que certains de mes collègues avaient été arrêté, tout comme des professionnels. J'avalai ma salive de travers en lisant ce qu'il y avait écrit.

<< Il ne nous manque plus que trois internes à arrêté, ensuite, cette affaire sera conclue. >>

Mon heure approchait à grand pas. J'allais être arrêté pour tout les crimes que j'ai commis, aussi illégaux soient-ils. L'air se rafraichit soudainement alors que la porte s'ouvrit dans un fracas assourdissant. Il était là, sauf qu'il semblait différent, comme, apeuré ? Le pouvait-il ? Il ne me laissa pas une seule seconde de répit et vint attraper fermement mon poignet, me tirant vers le salon. J'étouffai un cri de douleur en écrasant ma lèvre inférieur de mes dents tout en le suivant. Il me poussa sur le sol, me faisant tomber dans un bruit sourd. Là, je ne pu retenir un gémissement franchir la barrière de mes lèvres, le satisfaisant.

- Bien. Ils vont arrivé d'une minutes à l'autre, alors je n'ai pas le temps de parler, passons aux choses sérieuses.

Il s'approcha dangereusement de moi avec ce même sourire hautain qu'il arborait régulièrement en ma présence. Il sortit un couteau qu'il avait dans sa poche avant de le pointer dans ma direction.

- Ton heure a sonné !!

Il colla ses lèvres contre les miennes et m'embrassa sauvagement. Moi, j'étais confus. Tout ce que je pouvais faire était de participer au baiser du mieux que je le pouvais. Il lécha ma lèvre supérieur pour me demander la permission, ce que je fis en entrouvrant mes croissants de chaires. Sa langue s'était introduit dans ma cavité buccale au même moment que la lame pénétra ma poitrine d'un coup sec. Ma respiration se coupa sous l'effet de cette soudaine douleur ainsi que sous la surprise, tandis que mon regard s'abaissa vers la lame, plantée en plein milieu de mon torse, endommageant l'un de mes deux poumons. Mon corps se coucha tout seul alors que je me mis à cracher du sang. Les larmes ruisselaient sur mes joues tandis que j'essayais de reprendre un souffle normal, en vain. Celui-ci était lent et de plus en plus dur. J'avais du mal à respirer, une boule semblait s'être coincée dans ma gorge, bloquant l'air qui devait y entrer ainsi qu'en sortir. Mes mains commencèrent à trembler d'elles même alors que mon corps fit de même. Je convulsais. L'air me manquait tandis que tout mon corps tremblait. Plus je bougeais, plus je sentais la couteau remué à l'intérieur de moi. Je devais l'enlever. Certes, je convulsais, mais je devais l'enlever, quitte à mourir d'une mort différente. Ma main attrapa la couteau et le retira d'un coup sec et rapide, me faisant sursauter. Après ça, mon corps redevint normal, il avait arrêté de trembler lorsque j'avais retiré ce couteau de là où il se trouvait.

Depuis le début, Kim Taehyung me regardait avec un sourire fier sur le faciès. Il était heureux car il avait enfin ce qu'il souhaitait depuis deux semaines : ma mort. Quant à moi, je souffrais physiquement, mais mentalement, j'étais content d'avoir pu l'aider. Je ne l'avais pas sauvé, non, il m'avait sauvé lui même. Il aurait pu empoisonner le couteau, mais il ne l'a pas fait. Il aurait pu continuer ce qu'il avait commencé la veille au soir, mais il ne l'a pas fait. Il aurait pu me planter le couteau un peu plus profondément afin de me percer un poumon, mais rien, il n'a strictement rien fait ce tout cela, car tout ce qu'il souhaitait se produisait sous son regard attentif. Il s'approcha de moi avant de me caresser les cheveux de sa main droite, tout en me disant.

- Puissions nous nous retrouver. Ceci avaient été les derniers mots que je n'ai pu entendre de sa part avant qu'il ne courre dans le couloirs pour ensuite ne plus jamais me montrer un quelconque signe de vie. Tandis que lui, souriait aux éclats, libre de pouvoir s'en aller, moi, j'étais là, coucher sur le plancher du salon, haletant face à la douleur qui me tiraillais la poitrine. Pourtant, comme pour mes bras, cette douleur ne semblait pas insupportable, au contraire. J'étais sûr et certain à cet instant, que ma mère avait fait ce que je lui avait demandé lors de mon deuil : de me donner sa force. Elle m'avait aidé pour mes bras, et maintenant pour ma poitrine, je lui serais toujours redevable, jusqu'à la fin de ma vrai mort. Je l'aimais, et c'est tout ce qui comptait.

Lorsque j'étais petit, j'avais toujours tout eu, rien qu'en quémandant quelque chose. Maman n'avait jamais su décliner mes demandes, alors elle m'achetait tout ce que je souhaitais, j'étais un fils à maman. J'étais dépendant d'elle depuis le début, et je le serais jusqu'à la fin. Je ne pourrai jamais imaginer un monde dans lequel elle n'existerait pas. Jamais. Même là, en ce moment même, c'était dur de faire face à la réalité.

Les courts souvenirs de ma mère me firent sourire. Je n'ai jamais connu mon père car il nous avait abandonné dès ma naissance, laissant ma mère seule face à ce calvaire que j'étais. Je la réveillais chaque nuits car j'avais soif, faim ou bien parce que je voulais qu'elle me change de couche, puant trop à son goût. J'étais sûrement le pire des petits bébés de tout l'univers, mais vous savez quoi ? Je suis fier de l'être.

Toute ma vie, j'ai vécu comme un petit prince aux côtés des deux personnes que j'aimais. Puis, lorsque j'ai tué Yoongi de mes propres mains, j'étais dévasté. Je n'arrivais même plus à me regarder dans un miroir tant je me dégouttais d'avoir mis fin à ses jours d'une tel façon.

Mes paupières devinrent lourdes alors que mon souffle se coupa avant de relâcher mon dernier souffle. Mon cœur cessa de battre tandis que mon âme s'extirpa de mon corps désormais inerte, baignant dans une marre de sang, mon sang. Je me regardais avec dégoût mais aussi avec certitude.

Taehyung avait raison depuis le début, il n'était pas un monstre, moi en l'occurrence, oui.

Et je fus bien content de pouvoir quitter cet enfer qu'était de vivre.

You committed suicide all by yourself, without needing my help




The End

© Blanco Kim Se-Yeon,
книга «My Demon. TAEKOOK».
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