Prologue
J
U
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T
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B
A
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Message de Fin
S
Ah bon ? Non parce-que je suis en train de voir mes frères se galocher là. Donc à moins que j'ai des hallucinations a cause du baiser maudit d'Aiden, va falloir m'éclairer.

- Et en vrai ? Demandai-je en fermant la bouche par la même occasion pour moins avoir l'air d'un poisson hors de l'eau.

Le silence se fait à nouveau tandis que Lucien reste dans son lit, les genoux contre son torse - il est habillé, je vous rassure -.

- Lucien et moi... Commence Valerio d'un pas mal engagé.

- Depuis combien de temps ?

Je le coupe en croisant les bras. Parce-que maintenant que la surprise est moins présente, je suis déçue et en attristée de savoir qu'ils n'ont rien dit.

- Depuis un ou deux mois...

C'est étrange de voir Valerio si démuni alors que d'habitude c'est le roi des je m'en foutiste. J'ai l'horrible impression que je ne connais ni l'un ni l'autre en réalité..

- S'il te plait Rima, ne dit rien à Maya ou aux autres.. on ne sait pas comment ils pourraient réagir.. Marmonna Lucien qui prenait la parole pour la première fois.

- Je.. vous pouvez pas me demander de faire ça ! J'veux dire, on a aucun lien de sang mais on est une famille. Et chaque jour nos liens fraternels se durcissent un peu plus. Alors vous devez leur dire parce-que c'est un énorme mensonge que vous cachez là ! Et je ne dirais rien car ce n'est pas mon à moi de le dire. Merde, je savais même pas que Valerio était gay !

Je ne suis pas en colère. Juste déçue. Et ce sentiment d'avoir l'impression de ne rien savoir d'eux me tiraille horriblement.

Au bout de quelques minutes de silence, Valerio finit par souffler et sortir de la chambre en me bousculant légèrement l'épaule volontairement. Même malgré ce geste, je ne suis toujours pas en colère parce-que je peux le comprendre.

- Tu ne comprends pas que c'est pour ça qu'on cache ça Rima... Commence Lucien. Tu imagines comment Maya réagirait en apprenant ça ? En apprenant qu'avec tout les efforts qu'elle fait pour lui payer un lycée privé cher, Valerio passe son temps avec moi, à dormir avec moi la nuit, a me réconforter quand je vais mal, à s'inquiéter quand je reste silencieux, à m'embrasser pour me donner la force de continuer à me battre, ou encore à me câliner pour me faire sourire ? Tu nous dis d'avouer ça comme si c'était la chose la plus simple à faire au monde. Mais toi tu ne crois pas en l'amour et c'est pour ça que tu dis ça. Valerio ne sera jamais un frère pour moi car je suis amoureux de lui. J'aime tout chez lui. En partant de son habituel air blasé qu'il perd quand il est seul avec moi, jusqu'à sa façon de parfois me détester parce-que je suis trop gentil et naïf. Leyla enchainerait les blagues débiles parce-que même si elle nous aime, elle ne se rend pas compte d'à quel point ses remarques peuvent blesser parfois. Les jumeaux ne comprendraient pas comment leurs frères peuvent s'aimer, et ils commenceraient à arrêter de croire que cette famille reconstituée est une vraie famille. Et Maya... Maya je ne sais pas ce qu'elle en penserait mais quoi qu'il se passe elle garderait quand même le sourire et le silence si ça lui déplaisait.

Lucien s'en va alors de la chambre, probablement pour aller retrouver Valerio. Et moi je reste plantée là.
Je ne sais que répondre face à tout ce que Lucien vient de lâcher. Je.. ça me rappelle des choses tellement lointaines d'entendre ça... des choses que je pensais avoir oubliée tellement ses souvenirs sont lointains.. des souvenirs qui remontent à mon enfance passée à Madrid.

Des souvenirs de ma famille et moi.

~Flash Back~

"Vous appelez ça de la naïveté ? Moi j'appelle ça du courage. Voyez les choses comme vous voulez."

Je prit la main de ma mère avec un grand sourire après qu'elle ait prononcée ses paroles. Elle me défendait toujours. En toutes circonstances. Quand les disaient que j'étais trop naïve, c'est ce qu'elle répondait.

"Merci maman. Merci d'être là"
Dis-je avec un grand sourire en serrant la main de ma petite maman.

Ma maman était jolie. Elle avait des grands yeux bleus qui ressemblaient à l'océan ! Et ses longs cheveux bruns ondulés donnaient l'impression que c'était les vagues qui complétaient l'océan de ses yeux.

"Ne laisse jamais personne te juger. Et ne juge jamais personne parce-qu'il le fait. Chaque être diffère de ses actes et ne choisit pas de devenir qui il est. C'est la grande roue de la vie qui lui donne tel ou tel caractère. Alors si un jour tu rencontres des situations tu trouve une âme perdue, prend soin d'elle jusqu'à ce qu'elle puisse prendre son envol à nouveau. Si tu la laisses tomber.. Elle ne se relèvera jamais seule."

Les paroles de maman étaient très importantes pour moi. Mais je ne les comprenais pas quand j'étais jeune. Et au fur et à mesure du temps, elles se sont estompées en même temps que la douleur de son deuil. Me souvenir de ses paroles m'aurait fait bien trop de mal. Car d'une manière ou d'une autre, ça m'aurait fait me rappeler que la vie est terriblement injuste avec les bonnes âmes

~ Fin du Flash Back ~

Laissant les larmes couler peu à peu sur mon visage, je réalisais alors quelque chose. Cela faisait maintenant des années que je n'avais pas pleurer.
© Interstellaire ,
книга «Judgment Is Bad».
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