Bleu Mutique
La nuit laisse tomber son mouchoir, tissé de satin et de lys,
Sous la fenêtre des grands enfants, qui attendent, l'œil complice,
Que la dernière lueur se meurt, derrière les buildings, les collines,
Nous laissant dans le silence, ou le vacarme d'une seconde existence,
Où nous abandonnons notre bonne conscience
Dépérir aux côtés des étoiles orphelines
Caché dans l'ombre du dédale des rues,
Si on s'est vraiment perdu
L'âme recouverte d'hématomes
On croisera peut-être nos fantômes
Qui ne nuisent qu'à ceux qui collectionnent les contradictions de la vie
Collant leurs réponses futiles à des tromperies foireuses
Ne sachant comment réparer leur cœur à la mélodie défectueuse
Ils déraillent, avec deux grammes, voulant retourner au fond de leur lit,
Inspirant les rails qui n'emmènent jamais à bonne destination
Car le train-train quotidien écrase, autant jouer avec le poison
Avec les idées défaites, la tête à nettoyer de toutes ces folles absurdités,
À commencer par les espérances, qu'il faut vite balayer
Les alcools ravagent ma langue comme de l'acide
Les erreurs que j'ai déjà faites, je préfère en rester placide
Les heures coulent sous mes yeux, et j'en fini livide
Je songe à l'auto-homicide
Et ma main cherche la tienne, au milieu de la fumée
De cigarettes et de joints à moitié allumé
Qui forme un épais brouillard toxique
Endormant en partie mon esprit narcissique
Ah, mon amie, il faut vite t'en aller !
Avant que le jour n'aille t'emporter,
Ah, le temps, au bord des lèvres,
J'aimerai te glisser quelques paroles mièvres
Et quand l'aube réapparaît, ma beauté perdra tous ses attraits,
Je ne suis belle que sous la lune, sublimée par la lumière des néons,
Mes mots ne sortent plus de ma plume, et les chimères, de mes confusions,
Je rechercherai encore, sur le visage effacé du portrait,
Qu'as-tu vu, dans ce regard ?
Qu'as-tu vu, dans ta mémoire ?
Que vois-tu, dorénavant ?
Maintenant que je fuis le présent ?
2020-10-11 20:53:35
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