@Nanala
❝Un brasier sous une pluie fine.❞ L'espoir doit rejaillir.
Вірші
Rouge Serment
Illunée, beauté émerveillée de mille passions Vénus réincarnée, avec douce invitation Dans mes draps prend son aise Et moi, mortelle, qu'elle taise Mes pensées d'un baiser Ma bouche sur ses saints seins Que je vénère, embrasse, croque à grande faim Où j'entends son cœur battre et s'affoler De l'adoration de son corps entier Des louanges échoués sur son cou Serments que je prête à genoux Et plus bas, à l'origine du monde Où je laisse ma langue vagabonde s'y fondre Je n'arrache pas mais cueille Ses soupirs, dont je m'abreuve La tête entre les portes du Paradis J'y fais mon nid Que ses mains ne s'embarrassent pas de détour, Mes seins embrasés sont voraces de leur séjour Qu'elle vienne sur un velour d'amour Je requiers son concours Belle-de-nuit, allons nous cacher Dans un monde qui ne peut nous dévoiler
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Le Lointain
Madelaines de Proust, vous ne me faites plus rêver De votre goût me voilà bien ennuyée Vous n'êtes point un soleil, ni même une autre étoile Comme celles que l'ont voit briller dans le firmament de ces îles Vous êtes fades, conformes, cocons que l'on conçoit sur des bases futiles J'ai besoin d'idées floues, magiques, de m'évader de cette toile Partir sans valise, sans regret ni raison Dans de vastes horizons, Voyager vers un lieu inconnu de tous, même de moi Là où la mer n'est pas obstacle, mais destination Où je me laisserai guider au gré de ses émois Ses vagues , ses tempêtes, ses problèmes et sa passion Glisser vers le fond, me cacher dans les abîmes taquines Découvrir le secret des poissons, ce pourquoi leurs écailles s'égratignent Voir le soleil  de tout au fond, vérifier qu'il est plus beau qu'en haut Pas de craintes, j'ai la protection des flots Le sel et les courants marins feront partie de mon être Je ne serai plus qu'humaine au paraître Le voyage, je ne le ferai pas, car je le serai Je rejoindrai le monde d'en-dessous Les coraux seront mon chevet Et les algues, mon oreiller doux Alors, madeleines de Proust, Je ne verrai plus jamais vos frimousses Ma décision est prise, et je la maintiens Je m'en vais devenir le lointain.
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Rouge Tulipe
Ainsi, nous vivons Comme des personnes normales Les personnes les plus banales Sous le même ciel que tout le monde Nous chantons une drôle de comptine Une petite idiotie qui nous passait par l'esprit Nous étions libres et heureux Et le vent qui nous sème Ne provient pas du nord Sous la même tendresse violente Nous courrons après le bonheur Et ainsi vient notre erreur De vivre comme tout le monde Comme tous les gens comme tous les chiens Nous tomberons dans la poussière Dans l'oubli dans la misère Nous serons comme tout le monde Un drôle d'air se joue là-bas Dans le café voisin Les tulipes fanent Nous chantons notre idiotie En cœur avec ceux Dont le vent s'est tût
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Bleu d'Été
Il pleut en été, Ça me rappelle que tout va recommencer. Il pleut mais suis-je triste ? On va dire oui, j'aime être simpliste. Quand le vent se lève Sur la plage de sable carmin Ah non, jamais, tu rêves, On s'est bien retrouvé ce matin. Quinze ans sous le même ciel d'orage, J'en ai vu passer, de sacrés nuages Je les aime, pourtant Comme ça je sors pas dehors Et dehors ça fait peur, dehors il y a le temps Le temps indolore. Je meurs en été, c'est un fait, sous le Soleil J'aime pas nager mais j'irais à la plage quand-même Un peu pour les potes, beaucoup pour toi Je passerais des clopes alors que je fume pas Sous le Soleil je crève C'est sous l'ombre que je rêve Les nuits chaudes d'été, où tout se passe Où je sais que je pourrais partir J'ai déjà prévu de m'enfuir, J'abandonnerais mes angoisses J'irais voir la mer, avec toi si tu veux On sera seules toutes les deux. On parlera beaucoup de chose sans importance Je ne parlerais que de toi, car y'a que ça qui compte Parce que l'été rajoute du sens à mes contradictions On errera longtemps au bord de l'écume Je te trouverais jolie, avec tes blagues idiotes Et tes yeux qui fixent l'horizon éteint. Je rentrerais quand-même chez moi à trois heures du matin Parce que j'aurais à jamais trop peur du lointain Demain il fera beau Tu me diras, c'est pas trop tôt Je râlerais parce que j'aurais du sable sous mon maillot Pis y'a trop de monde et elle est froide l'eau Je mangerai pas grand-chose, à part la poussière Bref, rien qui change d'hier. Ce n'est pas que tout se ressemble Parfois, la mer tremble Et une vague emporte les amis et les souvenirs Quand le vent se lève, sur la plage au sable carmin J'entend le rire des gamins Et au loin, sur une dune, c'est toi que je vois partir. Bleu d'Été.
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Bleu Miracle
Sois gentille, éteint la lumière Éteint-la, comme je l'ai fait avec mes prières Qui ont perdu leur raison d'être Et n'ont tiré la larme d'aucun dieu Laisse-moi disparaître Sois gentille, laisse mourir nos adieux Ferme la porte, en sortant Ferme-la, Le silence viendra me tenir au courant Des derniers aveux de mon cœur qui pourrit ici-bas Je dépose des allumettes sur ce linceul Depuis qu'elle a fumé sa dernière cigarette, le vent est en deuil La brise ne joue plus avec nos cheveux, elle n'emporte plus les feuilles Tout continue de s'agiter, dans ce monde bien seul Il tourne encore, mais le mien est figé Il s'est arrêté Il s'est endormie Il me donne des insomnies Oh, Mon petit mouton noir ! Tu t'amuses à mettre mon existence en foutoir ! Reviens, tu me manques, J'ai supplié, je suis branque, Je coupe mon souffle, suffira t-il que je souffre ? Que j'attende nos retrouvailles, pendue à un gouffre ? Tu ne reviendras pas, tu ne liras plus Ni les Baudelaire, Rousseau ou Camus Tu ne reviendras plus, Tu as trouvé ton Salut. Je vois cette lumière, disparue sous le prisme De ces cauchemars latents qui s'y glissent Dans mon placard j'entend les battements De cet amour jamais dit, aux baisers oniriques saveur printemps Et cette affection que je porte, elle rampe, dans mes soupirs Elle s'exprime tout le temps, je ne veux pas la laisser croupir Dans les eaux profondes d'une pensée résolue De ces phrases toutes faites dont les bien-pensants sont pourvues Je ne t'oublierai pas, comme je n'ai pas oublié tes clopes, tes livres, tes yeux, Tes fautes, toi ivre, tes vœux, Ta tristesse emballée dans de l'aigreur, Ton Laroxyl-whisky à toute heure J'ai attendu, jusqu'à ce que mille et une nuit passent Mais jamais un conte merveilleux n'a réchauffé ma carcasse J'ai attendu que tu passes Mais tu t'effaces Ce monde perd ta trace Comme il s'est perdu, car trop vorace Trop petit, trop grand, pas assez pour nous Si fragile, si fort, si fou Tu n'as qu'à rester à l'abri dans mes souvenirs Une partie de toi pourrait continuer à y vivre Entre deux projets littéraires, trois mots égarés, Seize poèmes inachevés Quand le Soleil se lèvera, ton visage se sera dissippé Dans une brume monochrome, comme de la fumée Quelle soit de cigarettes, un brouillard ou de la buée J'aimerai que tu restes, ça ne me dérangerai pas de te cacher Une nuit, cinq ans, une vie Dans mon cœur, puisque ma tête n'appelle que les "Et si ?" Alors, j'attendrai ta réponse, je compterai mes insomnies Les heures qui filent entre les aiguilles de l'horloge J'écrirai nos non-dits, J'en ferai l'éloge, J'en ferai l'amour, J'en ferai la cour, J'en ferai un empire, J'en ferai le pire, J'en ferai la ruine, J'en ferai la gouine, J'en ferai ce que les autres appellent "Enfer" J'en ferai un Paradis pour t'y plaire J'attendrais une nuit, cinq ans, une vie, Pour te revoir fumer, appuyée contre le mur de la pharmacie Sauf qu'ici, tu iras bien Tu auras de doux matins, Mes bras Mes draps Un chemin après la route Un esprit dégagé tel le ciel, sans peine ni doute Ah, sois gentille ! Éteint la lumière, Éteint-la, éteint la meurtrière De toutes mes prières, de tous mes vœux, Qui n'ont jamais atteint l'oreille d'un dieu. Bleu Miracle.
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Bleu Amorphe
Et je chantonne des histoires anciennes  Sous la pluie diluvienne Au beau milieu du village, De tout en haut de mon jeune âge J'ai déjà perdu la tête Et mon esprit le fête Au sommet du dépit que m'a posé la vie, Revoilà les miracles !  Après ma misérable débâcle  Qui clôtura le spectacle haï  De ma maigre mascarade, Cette envie de vivre Comme seule et unique camarade Voilà qu'elle me rend ivre !  Et je m'écroule comme la ruine que je suis Emportant avec moi les souvenirs du cerisier et ses fruits Dévoré par la peste et les malheurs  Dont le tronc pourri ne pouvait porter les pleurs Bleu Amorphe.  
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Bleu Mutique
La nuit laisse tomber son mouchoir, tissé de satin et de lys, Sous la fenêtre des grands enfants, qui attendent, l'œil complice, Que la dernière lueur se meurt, derrière les buildings, les collines, Nous laissant dans le silence, ou le vacarme d'une seconde existence, Où nous abandonnons notre bonne conscience Dépérir aux côtés des étoiles orphelines Caché dans l'ombre du dédale des rues, Si on s'est vraiment perdu L'âme recouverte d'hématomes On croisera peut-être nos fantômes Qui ne nuisent qu'à ceux qui collectionnent les contradictions de la vie Collant leurs réponses futiles à des tromperies foireuses Ne sachant comment réparer leur cœur à la mélodie défectueuse Ils déraillent, avec deux grammes, voulant retourner au fond de leur lit, Inspirant les rails qui n'emmènent jamais à bonne destination Car le train-train quotidien écrase, autant jouer avec le poison Avec les idées défaites, la tête à nettoyer de toutes ces folles absurdités, À commencer par les espérances, qu'il faut vite balayer Les alcools ravagent ma langue comme de l'acide Les erreurs que j'ai déjà faites, je préfère en rester placide Les heures coulent sous mes yeux, et j'en fini livide Je songe à l'auto-homicide Et ma main cherche la tienne, au milieu de la fumée De cigarettes et de joints à moitié allumé Qui forme un épais brouillard toxique Endormant en partie mon esprit narcissique Ah, mon amie, il faut vite t'en aller ! Avant que le jour n'aille t'emporter, Ah, le temps, au bord des lèvres, J'aimerai te glisser quelques paroles mièvres Et quand l'aube réapparaît, ma beauté perdra tous ses attraits, Je ne suis belle que sous la lune, sublimée par la lumière des néons, Mes mots ne sortent plus de ma plume, et les chimères, de mes confusions, Je rechercherai encore, sur le visage effacé du portrait, Qu'as-tu vu, dans ce regard ? Qu'as-tu vu, dans ta mémoire ? Que vois-tu, dorénavant ? Maintenant que je fuis le présent ?
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Bleue Idiote
Je te coudrai une robe de mariée Uniquement fait de fils d'amour éternel J'irai en Enfer, à l'autre bout de la Terre Pour te ramener tous les trésors cachés Pour t'adorer, te vénérer, Je bâtirai de mes mains fatiguées Un temple sacré, un temple doré, Où ton rire pourra résonner Le Soleil sera tout à toi Il sera une broche pour tes cheveux de soie Je te tisserai un tapis À partir de rosée et de pluie Sertit de diamants et de pierres, Je créerai pour toi la huitième merveille Je volerai le Cœur du Monde en l'arrachant aux mains des dieux, Comme Prométhée l'a fait avec l'art et le feu, Je t'offrirai l'univers entier sur un plateau d'argent, Construisant du bout des doigts l'utopie qu'imaginent les enfants Et si cela ne te rend toujours pas heureuse, Je t'offrirai tous les lieux, tous les cieux, Les pièces les plus précieuses, La vie d'une fille amoureuse. Bleue Idiote.
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