Le Lointain
Madelaines de Proust, vous ne me faites plus rêver
De votre goût me voilà bien ennuyée
Vous n'êtes point un soleil, ni même une autre étoile
Comme celles que l'ont voit briller dans le firmament de ces îles
Vous êtes fades, conformes, cocons que l'on conçoit sur des bases futiles
J'ai besoin d'idées floues, magiques, de m'évader de cette toile
Partir sans valise, sans regret ni raison
Dans de vastes horizons,
Voyager vers un lieu inconnu de tous, même de moi
Là où la mer n'est pas obstacle, mais destination
Où je me laisserai guider au gré de ses émois
Ses vagues , ses tempêtes, ses problèmes et sa passion
Glisser vers le fond, me cacher dans les abîmes taquines
Découvrir le secret des poissons, ce pourquoi leurs écailles s'égratignent
Voir le soleil de tout au fond, vérifier qu'il est plus beau qu'en haut
Pas de craintes, j'ai la protection des flots
Le sel et les courants marins feront partie de mon être
Je ne serai plus qu'humaine au paraître
Le voyage, je ne le ferai pas, car je le serai
Je rejoindrai le monde d'en-dessous
Les coraux seront mon chevet
Et les algues, mon oreiller doux
Alors, madeleines de Proust,
Je ne verrai plus jamais vos frimousses
Ma décision est prise, et je la maintiens
Je m'en vais devenir le lointain.
2020-10-26 21:58:03
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