- une histoire qui commence -
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Cette semaine est passée vite. Mais pas assez en fait. Les jours se sont ressemblés, encore, comme si chaque pas, chaque parole ou chaque geste n'était que répétitif. Et puis, pour couronner le tout, je me suis encore disputée avec ma mère. Une dispute qui est vraiment partie de rien du tout...enfin presque rien. Ça commence à devenir une vilaine habitude. Je sais qu'il faudrait que j'arrange ça un jour ou l'autre mais pour l'instant, déchiffrer les notes de Noémie est mon seul et unique problème.

- Et ça c'est quoi ? Je demande en pointant du doigt un graboulli.

Elle souffle et me lance un regard noir.

- Tu sais pas lire ?! S'écrie-t-elle en chassant ces mèches blondes de son visage. Tu commences à me fatiguer à poser toutes ces questions sur mon écriture !

- Après Non, je suis un peu dyslexique, je réponds d'un ton trop calme. Alors excuse moi de pas savoir lire!

Elle me tourne le dos. Je sais qu'en vérité elle est toujours fâchée contre moi, après l'avoir humiliée le jour de ses fiançailles. Je me rappelle encore 

...

-

Ça fait déjà deux verres et je me sens toujours aussi bien. Ma mère me regarde d'un air soucieux pendant que je me sers un troisième. La musique change encore une fois et je me surprend même à l'apprécier.

- Alors Anna, et aujourd'hui t'as décidé d'assumer ton rôle de femme ? Lâche Caleb, le fiancé de Noémie. Tu t'es habillée avec une robe ?!

Je me tourne vers lui, lentement, en sirotant mon vin.

- Ouais, ça t'étonne apparement, preuve que tu ne me connais pas.

- Et pourtant je devrais c'est ça ? Lance-t-il avec un regard de défi.

Il s'avère vers moi et je me sens déjà en alerte. Je repose mon verre et plante mon regard dans le sien, le visage fermé.

- C'est quoi ton problème? Je me renfrogne. Tu veux me faire dire quelque chose...?

Je suis interrompue par une femme, qui s'empresse d'entamer une discussion avec Caleb. Je me retourne et finis mon verre d'un trait. Alors arrive Noémie et sa mère, suivie de la mienne qui me lance un regard dur. Ma meilleure amie rayonne, dans sa magnifique robe violette et je me sens toute petite tout d'un coup. Elle dépose un petit baiser sur la joue de son homme et s'avance vers moi.

- C'est génial non ? S'exclame Noémie en sautillant. Je crois que j'ai jamais été aussi excitée !

Je lui fais un mini sourire avant de m'assoir sur une chaise toute proche. Puis j'enlève mes talon, sous le regard étonné de sa mère. Caleb toussote et Noémie ne semble pas remarquer que l'atmosphère devient lourde d'un coup, trop occupée à manger quelques gâteaux. Je me relève, mes chaussures à la main.

- Il y a un problème, Mme Theet ? Je demande à la mère de Noémie. Je n'ai pas le droit de me déchausser ici ?

Noémie se retourne et me regarde avec étonnement.

- Mais pourquoi ...? Commence-t-elle.

- Parce que j'en ai envie non. Laisse moi d'accord?

Ma mère recule, comme pour se cacher.

- Tu vas marcher pieds nu ?! Pouffe alors Caleb.

Je lui lance un regard insistant. Puis il passe un bras autour de la taille de sa fiancée et se tourne vers sa belle-mère.

- Elle est folle, murmure-t-il en se moquant.

Cela suffit à m'énerver. Mon corps tout entier se tend. Folle... Noémie a envoyé tout de suite que ma colère va ressurgir et pose tendrement un bras sur le mien.

- Oui j'suis folle et alors ? M'en fout de ce que Monsieur-le-fiancé pense ok ?!

Noémie murmure mon nom en secouant la tête et ma mère s'en va. Va y, abandonne moi encore, maman ! Je redresse le buste et le menton, comme pour défier le monde.

- Calmez-vous, mademoiselle. Intervient doucement la mère de Noémie en se forçant à sourire. Enlever vos chaussures si vous le voulez. Je pense que ma fille aurait aussi fait pareil à votre place ! Ajoute-t-elle en riant.

- Ne vous forcez pas à rire, vous ne m'appréciez même pas, je lâche sèchement. Vous pensez aussi que je suis folle, depuis que je fréquente Noémie. Tout comme votre fils depuis qu'il a compris que je ne cède plus un tous ces caprices !

Elle étouffe un cri et Caleb fait mine de s'étouffer. Je regarde Noémie, qui est déjà en larme et lui murmure un "pardonne-moi" avant de m'en aller, mes chaussures à la main, mon cœur qui se fissure en méloignant.

-

Je me rappelle qu'en rentrant, les larmes me troublaient la vue, sans qu'elles parviennent à couler. Aujourd'hui, une semaine après, notre relation est encore tendue. Je lui touche le bras doucement. Elle ne bouge pas, la tête sur ses bras, le regard dans le vague.

- Non ?

- J'suis fatiguée, Anna. Répond ma meilleure amie d'une voix étouffée.

- Et en colère, j'ajoute impatiente.

Elle se redresse.

- En colère ? S'étonne-t-elle.

- Pour t'es fiançailles, je lui précipitamment. Tu m'en veux encore. Ne me mens pas.

Elle soupire et ferme son cahier. Ses boucles blondes lui retombent encore sur le visage, mais cette fois ci, elle ne les repousse pas. Je guette du coin de l'oeil sa réaction.

- C'est vrai, tu as raison. Mais tu es ma meilleure amie, je te connais Anna. Je te connais même mieux que personne, ajoute-t-elle en me donnant un petit coup de coude. Je sais que tu dis parfois des choses qui font mal, mais qui sont bien réelles. C'est la vérité, Caleb n'a pas été super sympa avec toi. D'ailleurs je lui ai parlé de toi...

- De moi ? Je glisse, surprise.

- Oui, de ta franchise, de ton...

- Hé bah la prochaine fois tu diras rien, je la coupe d'un trait. Tu sais très bien que je n'aime pas qu'on raconte ma vie, comme ça, aux autres.

Elle hoche la tête lentement et pose sa tête sur mon épaule. Ses cheveux sentent le miel, comme toujours.

- C'est noté, Anna. Est ce que je peux t'avouer quelque chose?

Je pouf, nerveuse.

- Bah ouais.

- Je t'aime beaucoup trop, admet Noémie en fermant les yeux.

J'éclate de rire, imitée par ma meilleure amie, avec ses bouclettes blondes qui semblent danser à mesure qu'elle rit. Puis, après mon fou rire, je m'affale sur la table et murmure un petit "moi aussi", sans savoir si elle l'a vraiment entendue.

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Je n'ai plus cours et cela suffit à me désorienter. Ne plus être affalée dans une salle trop remplie, ne plus sentir les odeurs enivrantes de filles superficielles, ne plus écrire d'une main tremblante des bouts de phrases ; toute cette routine vient presque à me manquer. Les vacances. Un concept que j'aime et que je déteste à la fois. Tout ce que je voudrais c'est rester chez moi, emmitoufflée dans mon pled à regarder des vieilles séries américaines. Mais ma mère tient encore les rênes de ma vie ; je suis encore une enfant perdue pour elle. Une enfant sans coeur, oui ! J'enfourche mon vélo, pour la quatrième fois de la journée et me laisse entrainer par le fleuve de conducteur préssés.

Soudain, alors que je voulais rejoindre la piste cyclabe, un skateur me barre la route. Je freine trop tard et le percute de plein fouet, faisant glisser son skateboard près de la bouche des égouts. Eh mer**! Mon corps se détache du vélo et j'attéris quelques mètres plus loi, face contre terre. Un cri retentit et je ne sais plus d'où il vient. Je me relève lentement, les genoux écorchés, le nez en sang et la tête qui tambourine. Quelqu'un m'aide... je ne sais plus ...je vois flou.

- Hey ? Fais une voix. Tu veux qu'on appelle une ambulance ?

Je ferme les yeux et me dégage d'une paire de bras musclés. Quand j'ouvre les yeux, plusieurs personnes me regardent avec inquiétude. Bordel...

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© Panda ,
книга «- Bipolaire Insensible -».
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