Prise de conscience.
Le sang de l'eau.
De Neotasgos à Lacusoppidum.
Alison.
Aux portes du diable.
Crevez Furry!
Dix contre un.
Dernière raison.
Direction Périté !
Les ailes de chacun.
Damnatio aeternum.
Dans l'œil du maelstrom.
Le brasier du Fraxinus.
Dernière raison.

Dans la forêt, un duo patrouillait avec prudence, c'était les occupants du plateau. Il y avait un faucon, armé d'un pistolet et un renards avec une arbalète.

- Quelle bande de lâches ! À nous laisser le sale boulot seul ! grognait le renard.

- Pour la unième fois, ferme-là Henri ! C'était ça, ou personne faisait le tour !

- C'est une sacrée idée de merde oui ! Alison n'est même pas prévenue qu'on est descendu du plateau, si on a des emmerdes personne ne viendra ! En plus ça fait un petit moment que je n'ai pas entendu de tire! Qui te dit que le sniper n'est pas partit ?!

- Sniper ou non c'est notre boulot de sécuriser l'extérieur je te rappelle ! Et une dernière fois, là ferme ! On va se faire tailler en pièces s'il est toujours là, donc soit discret ! Franchement tu commences à me les briser.

- On est cramé depuis longtemps de toute façon.

- Tssssss.

Ils s'approchent, elle peut sentir leur odeur, elle peut attendre le bruit de leurs pas. Quelle est cette sensation qui lui prend au cœur ? Pourquoi tremble t'elle ? A t'elle peur ? Peur de quoi? De se faire voire ? De rater ses proies ? Non. Elle tremble d'impatience. N'y a t'il rien de plus excitant que le jeu de la chasse ? Tapis dans les feuilles, à guetter ses proies, patiemment, ses poils s'hérissent, elle sort ses griffes et ses crocs menaçant ne réclamait qu'une chose: la chasse et rien que la chasse.

Entre deux battements cœur, une panthère s'élance de nul part sur le faucon.

- 'Tention, Harold ! cria Henri.

Le Harold le faucon eut à peine le temps de sortir un couteau et le coinça entre les crocs de la panthère qui allait le mordre, pour finir museau contre bec sur le dos.

- Elle utilise les crocs la sauvage !

Il avait fait tomber son arme. La panthère grognait agressivement en serrant le couteau avec ses crocs et ne lâcherait pas prise. Elle plaquait Harold au sol en appuyant ses mains griffus sur son bras ailé et son torse.

- Qu'est-ce que tu attends pour m'en débarrasser Henri ?!

- Ok !

Mais une autre panthère noire lui sauta dessus et Henri l'arrêta d'un coup de crosse dans la gueule.

- Des nomades ! cria Henri.

Harold réussi finalement à se dégager en poussant la panthère avec sa jambe et celle-ci prit la fuite.

Henri tira une flèche dans le torse de la panthère qu'il venait de repousser et Harold ramassa son arme.

- Il faut avertir Alison. Et de toute urgence !

- D'accord.

Harold tourna la tête et vit plusieurs silhouettes courir dans leur direction.

- Oh merde. Tire toi ! Vite !

Harold brandit son pistolet et commença à tirer en direction des coureurs.

Pendant temps, Harold et Henri courait à toute allure en direction de la station.

- On s'en sortira pas ! cria Henri.

- Non ! Tire une fusée vite ! répondit Harold en tirant désespérément sur les nomades qui les poursuivaient.

Henri sortit d'une de ses poches un pistolet pour fusée de détresse et tira dans le ciel entre les branches des arbres.

C'est alors qu'une boule de feu rouge sang s'éleva doucement au-dessus de la forêt.

Tout à coup, comme dans le grondement d'une vague, des hurlements d'animaux se mit à faire vibrer la forêt. Des loups, des tigres, chats, des animaux de toutes espèces se mirent à rugir, hurler à la mort à unissons.

Alison sonna l'alarme.

- Ils sont là ! Les nomades sont là! Tout le monde en position !

- Personne n'est encore prêt ! répondit une voix.

Harold et Henri sortirent de la forêt qui se trouvait en bas du plateau et dévalèrent la pente. Harold prit son envol laissant Henri à pieds, tandis qu'une foule d'animaux se mirent à tirer depuis le haut de la pente dans leur direction et dans celle de la station, tant dis que d'autres continuaient à courir après le renard.

Les gardes de la stations ripostèrent et les premières victimes ne tardèrent pas.

Frédéric était toujours avec Rick, ils se trouvaient à une dizaine de mètre des grillages à couvert derrière un chariot. Pako et Suzanne étaient non loin d'eux derrière un baraquement.

Ils ouvrirent le feux sur les premiers assaillants qui se ruaient dans la brèche du grillage qu'avait laissé la contre attaque. Lorsque les premiers assaillants fut repousser Frédéric était déjà soulager.

- C'est bon, si on continue comme ça ils ne devraient pas passer !

Mais entre les tires de la fusillade, un vrombissement sourd pouvait se faire entendre.

- Attendez ! Qui vient de démarrer un chariot ? continua Frédéric.

C'est alors qu'un chariot sortit de la forêt et dévala la pente dans une course folle en direction des grillages.

- Un chariot bélier ! cria Pako.

Pendant ce temps Marc venait de sortir du hangars, il était enfin équipé pour la bataille qui avait déjà commencée.

Il ne savait pas où aller, les tires et cris raisonnaient de tout les côtés. Marc restait planté là devant le hangar, complètement bloqué par le chaos. Mais un zèbre le secoua et le sorti de sa torpeur.

- Bordel qu'est-ce que tu fous Marc ?!

- Je...

- Tait toi ! Va dans les premières lignes de défense à l'entrée, ils ont besoin de renfort! Fil !

Il resta encore éberlué.

- File je te dis !

Le zèbre lui donna tape dans le dos, Marc se ressaisit et couru comme un fou en direction de l'entrée. Dans sa course il croisa plusieurs blessés ou encore tués, passa au travers de plusieurs rafales de tires, zigzaga entre les obstacles, sans s'arrêter.

Il arriva à l'entrée juste au moment où le chariot bélier dévalait la pente pour défoncer les grillages.

Tout le monde s'écarta et le chariot enfonça le grillage sans broncher et continua sa course dans la station, le choc arracha du sol des dizaines de poteaux qui soutenait le grillage, ce qui affaissa cette unique et frêle rempart de la station sur des dizaines de mètres.

Tout le monde ouvrit le feu sur le chariot afin de l'arrêter. Mais, pour éviter d'être toucher, le pilote vira violemment a droite, dans la direction de Marc.

Le chariot se faisait littéralement déchiqueter par les tires. Aussitôt, Marc ouvrit le feu a son tour.

La roue du chariot fini par exploser brusquement, le pilote fut projeté hors du véhicule sous le choc, tandis que la carcasse termina sa course à une dizaine de mètres de Marc.

Le temps que Marc tirait sur le chariot, les nomades profitèrent de la brèche dans les grillages pour lancer une seconde vague.

Le combat continua. Les animaux postés à l'entrée se repliaient ou se faisait décimer, complètement débordé par l'attaque. Peu à peu Marc se trouvait seul à tenir l'entrée.

Le loup blanc continuait à vider ses chargeurs. Il reculait petit à petit jusqu'à s'abriter derrière la carcasse du chariot.

Un coup dans le vide. Il retira le chargeur de son arme et vérifia chaque poche de son harnais.

- Merde ! Ch'ui a sec !

Il regarda autour de lui, mais aucun moyen de s'échapper. Tout le monde c'était retiré des bordures de la station. De toute sa vie de loup solitaire, jamais Marc ne s'est sentit si seul.

Les assaillants commencèrent à envahir l'entré de la station.

Soudain, un chien armé d'une hachette bondit depuis la carcasse du chariot pour tomber sur Marc. Mais le loup blanc le vit, et attrapa un de ses poignets en vole pour le projeter devant lui. Le chien se releva et ramassa sa hache, s'élança vers Marc et lança sa hachette brusquement dans sa direction. Marc, dos au chariot, se pencha sur sa droite pour éviter le lancer. Mais le chien lui donna un coup de poing dans la truffe, prit sa gueule à une mains pour lui fracasser l'arrière de la tête contre le chariot. Marc lui donna un coup sec dans la trachée et se libéra sa gueule des mains du chien en tournant la tête. Il continua en lui attrapant les oreilles et le tira vers lui pour lui asséner un coup de boule, faisant reculer le chien de quelques pas. Marc s'essuya la truffe, cracha le peu de sang qu'il avait en bouche. Il retira la hachette qui s'était plantée dans le chariot et s'approcha du chien qui reprenait son souffle. Marc s'élança et tenta de lui trancher le coup mais le chien l'évita et lui donna un uppercut dans le ventre, ce qui lui fit lâcher la hache, et le chien continua avec un autre dans la mâchoire. Il tenta de lui lancer un nouveau coup de poing, mais Marc attrapa solidement son poing et lui tordit le poignet jusqu'à le mettre à genoux et il le termina d'un coup de genoux dans la tête.

Il eut a peine le temps de lever la tête qu'un cerf vint le plaquer au sol, sortit un couteau et essaya de le planter dans sa gorge mais celui-ci attrapa le poignet avec sa mains gauche pour l'en empêcher.

- Vous avez quoi à tous vouloir me planter ?!

Le cerf ne répondit pas et continua d'appuyer sur son couteau.

- J'en ais assez.

Marc dégagea soudainement sa mains droite et attrapa la gorge du cerf, le balança sur sa droite pour se retrouver sur lui pour l'étrangler. Le cerf arriva à bout de souffle et lâcha son couteau

Alors que le cerf s'apprêtait à s'évanouir, Marc se prit soudainement en coup de pieds dans la tête le faisant tomber à la renverse. C'était le chien s'était relevé. Après s'être remit du coup, Marc se jeta sur le chien. Mais il fut stopper net et se retrouva la tête appuyée sur l'épaule du chien.

Que c'était t'il passé ? Pourquoi ses forces l'abandonne ? Pourquoi sent il comme une... barre froide dans son torse ? Telle était les questions que Marc se posait mais il connaissait déjà les réponses. Le chien avait ramassé le couteau, et cette sensation de froid était la lame qui lui avait pourfendu la poitrine.

Le chien retira lentement la lame, et accompagna Marc dans sa chute pour le mettre a genoux. Pendant un court moment, il regarda ses yeux désemparé, comme s'il était désolé. Puis il repartit dans la bataille.

Le pelage du loup blanc se teint alors d'un sombre rouge. Il regarda son sang, complètement impuissant, et trempa ses doigts dedans. Dont il n'y ressentit ni la texture, ni la chaleur. Il perdait peu à peu toutes sensations, il ne se sentit même pas tomber sur le dos. Il avait l'impression de s'enfoncer dans le sol, il était incapable de bouger. Une sensation de panique l'envahit, il essaya de penser aux gens qu'il aimait mais il en était incapable, il avait trop peur. Sa gorge se nouait, le ciel qu'il regardait, malgré lui, devenait de plus en plus flou, puis un épais voile noir lui retira la vue. D'insupportables bourdonnements l'empêchait d'entendre les cris de l'extérieurs avant de sombrer dans un silence de mort. Comme dans un dernier cris, un ultime flash de pensée vit animer son esprit. Mais plus rien ne s'en suit, plus aucune lueur ne se reflétait dans ses yeux désormais vide. La lumière s'était enfin éteinte.

Là où, son calvaire se terminait, la bataille s' essoufflait. Les premiers cris de replies se firent entendre, les assaillants commencèrent à fuir laissant derrière eux la station dans un état pitoyable.

La bande, à bout de souffle, se trouvait au abord du hangar, voyant les nomades partir, Pako baissa son armes.

- Il se replie ?

- On dirait bien, répondit Frédéric.

La bande se sentit soulagée, Rick, exténué, alla s'asseoir contre le mur du hangar.

- Tout le monde va bien ? demanda Suzanne.

Personne ne lui répondit. Tout le monde était chamboulé par l'action, sauf Alison qui gardait son air blasée.

- Alors c'est ça son quotidien ? pensa Suzanne. Pourquoi elle n'est pas partie ? Je pourrais pas tenir comme ça dans un endroit pareil. Incroyable d'avoir un sang froid comme ça.

Frédéric se pencha vers Rick.

- Ça va aller p'tit gars ?

- Ouais, ouais, je m'attendais pas a faire un truc pareil en arrivant ici. Il faut juste me laisser un peu de temps.

- Pareil pour moi. Prend le temps qu'il faut.

Suzanne rengaina son arme.

- Le plus important c'est qu'on s'en est tiré.

- Oui c'est déjà ça, répondit Pako.

- Mais pas la station, ajouta Alison. Encore un fois elle est complètement ravagée. Je dois faire le tour histoire de faire le point. Vous voulez venir avec moi ou vous restez vous reposer ?

- Je te suis, répondit Pako.

Suzanne hocha la tête.

- Je veux bien venir, répondit Frédéric, mais ça dépend si Rick vient.

- Ouais t'inquiète je vais venir. Marcher un peu ça me feras du bien, dit Rick en se levant.

Alison mit son fusil dans son dos, et alla vers une porte du hangar. Elle frappa trois fois du poing et ouvrit. Quelques bougies éclairaient l'intérieur du hangar où les familles et blessés s'était entassés.

- L'alerte est levée, vous pouvez sortir.

Les familles commencèrent à quitter le hangar dans un léger brouhaha mêlé à celui de l'extérieur où des pleures et des cris se faisant entendre.

Rien que dans l'allée devant le hangar, il se trouvait déjà quelques dizaines de corps et des baraquements détruits.

La bande commença à avancer dans cette désolation.

- C'est quand même affreux ce qu'il se passe ici, dit Frédéric.

- Dit toi que j'ai grandis là dedans. Et je n'en suis jamais sortie, à part quand j'allais m'aventurer dans la Citée du diable comme on a fait il y a une semaine.

- Et ça ne te pèse pas tout ça ? aborda Suzanne.

- Disons que j'ai mes propres raisons de rester ici. Mais changeons de sujet. Vous prévoyez de partir quand ?

- C'est vrai qu'on est beaucoup resté ici, répondit Rick, mais on n'a pas encore de réelle moyen de vraiment aider les communautés à proprement parler.

- Pour partir, vous pourrez peut-être faire partie d'un de nos convois ?

- Comment ça ? Je pensez que les échanges se faisait par petits voyages isolé ?

- Hé bien ça dépend. Très souvent on n' envoie qu'un chariot pour une mission, mais dans certains cas, qui risque d'être le prochain, on organise un plus gros convoi du genre quatre voir six chariots.

- Comme quel genre de cas ? ajouta Pako.

- Du genre : la station à morflée a cause d'une attaque, une tempête ou autre chose. Qu'elle n'est pas en capacité de réparer les dégâts, produire et distribuer assez d'eau en même temps, alors on arrête de produire et de distribuer. Donc pour ne pas laisser les populations autour crever de soif, on envoie d'une seule traite une grosse quantité d'eau censée être livrée pour a la fois limiter la pénurie et avertir du problème.

- Donc on viendrait avec toi dans un de ces convois ?

- Non, vous irez sans moi. Ce n'est pas mon boulot ça.

- Ha bon ?! dit Frédéric.

Tout le monde le regarda.

- Hum. Ha bon ? se corrigea t'il.

- Hé oui. Je ne fais que la sécurité ici sauf cas urgent. Après, en arrivant ici, vous saviez que nos relation n'allais qu'être éphémère.

- C'est dommage. Moi je commençais a t'apprécier, répondit Suzanne.

- Oui c'est vrai, mais on a quand même bien rigolé !

- Ouais surtout que...

Mais Alison passa devant Henri, le renard, et elle l'attrapa pas son col.

- Hep! Henri tu permets deux secondes !

- Hug ! Oui y'a quoi ?

- Ton responsable il est passé où ?

- Harold ? Il s'est fait descendre après être sorti de la forêt.

- Ha. Désolé pour toi. Mais niveau perte vous avez quoi ?

- Que Harold. Après avoir entendu les tires du sniper on était descendu voir et on a été prit en embuscade, ce qui a déclenché l'attaque. Sinon les autres cons sont restés sur le plateau, ils sont resté au chaud encore, on était parti seul.

- Rah putain, incorrigible ceux là. Tu aurais des comptes, même approximatif, des pertes des autres sections ? Comme c'est toi qui prend la place de Harold, tu devrais être au courant ?

- Je sais juste qu'on a perdu deux sections complètes, une de l'entrée et une autre vers les bassins.

- Et tu sais quelle section s'était ?

- Heu ça non. Je l'ai juste entendu rapidement dans la station, ce n'est pas très fiable ce que je t'ais dit là, essaye de te renseigner.

- D'accord. Tu sais où se trouve le chef de section Marc ? Il doit faire l'appel des porteurs de bidons.

- Ha ça non.

- Ni même où il a été posté durant le combat ?

- Non plus, je ne l'ais pas vu.

- Merci quand même.

- De rien.

Ils commencèrent à repartir mais...

- Ha attend ! ajouta Henri. Regarde vers les bassins, son chef de section doit y être ! Et tu pourrais t'arranger pour qu'on construise enfin une palissade ? Parce que le grillage c'est vraiment une idée à la con et on en paye encore le prix. Je leur dis à chaque fois mais ils m'écoutent jamais.

- Ok j'y vais tout de suite ! Et je m'arrangerai pour la palissade.

La bande salua Henri et partir vers les bassins.

- Ça va faire un paquet de monde à enterrer encore un fois... soupira Alison.

- C'est combien de personne une section dans votre station ? demanda Rick.

- Ça varie entre cinq et douze. Ils ont toutes leur rôle ; le combat, la réparation et cætera.

- Ha oui. Ça fait déjà beaucoup deux sections en moins.

- Je ne te le fait pas dire, et le problème c'est que ça dégage très vite. Le pire que l'on a eut c'est six sections de combats complètement anéanties, sans compter les quelques morts dans les autres sections non-combattante.

- Aïe ! Ça arrive souvent des massacres comme ça ? demande Pako.

- Non cette fois là c'était plutôt exceptionnel. C'était un groupe de gangster qui avait carrément amené un lance-grenade, ce qui n'était jamais arrivé et qui n'est toujours pas arrivé à nouveau. À la base on pensait qu'on était les seuls à en avoir un, mais maintenant on est les seuls a en avoir deux.

- Ha oui, étrange comme anecdote.

- Bon maintenant si vous voyez un zèbre vous me le dite, c'est peut-être le responsable de Marc.

La bande commença à scruter les bassins. Parmi les brancardiers,les corps, et les colonnes de fumées, ce trouvait un groupe d'une dizaine d'animaux, des responsables, qui c'était rassemblé, dont un zèbre qui en faisait parti.

- Ha ! C'est bon je le vois, dit Alison.

Ils rejoignirent le groupe et Alison interpella le zèbre, qui faisait une tête de plus qu'elle, en lui tapant sur l'épaule.

- Hey Jean ?

- Oui Alison ? répondit Jean les bras croisés.

- Alors, compte rendu de la situation ?

Il prit une grande inspiration.

- Un vrai massacre, je ne retrouve personne de ma section, je ne sais pas ce qu'ils sont devenus.

Alison eut une sueur froide et Jean continua.

- On compte pas loin de vingt-cinq tués et le même nombre de blessés dans toutes la station et plus je parle aux autres responsables plus le nombres augmente, on a même perdu un gosse. De l'entrée jusqu'au bassins le grillage est bousillé, ils ont brûlés deux chariots, et ils ont volé une dizaine de tonneaux avec...

Jean vit que Alison n'allait pas bien et ne l'écoutait même plus.

- Ça va aller ? D'habitude les comptes rendu ne te mettes pas dans cette état.

- Où tu as envoyé ta section ?!

Jean eut un sursaut.

- Heu, à l'entrée...

- MERDE !

Elle se mit à courir vers l'entrée les larmes aux yeux.

Le reste de la bande se regardèrent un moment consternés, puis se mirent à courir après Alison.

Alison arriva devant l'entrée complètement déserte, où des dizaines de cadavres gisaient avec le chariot en ruine. Complètement paniquée, elle était déjà a bout de souffle. Elle scrutait plus en détaille les corps, le grillage, puis le chariot... où elle le vit.

Le monde s'effondrait autour d'elle. Elle courut vers lui, jeta son fusil au sol et se mit à genoux devant lui.

Ses yeux tournés vers le ciel, étaient devenus blanc, aussi blanc que son pelage, le regard vide. Sa gueule était entre ouverte, comme s'il avait essayé de dire quelque chose avant de sombrer.

Elle le prit dans ses bras, en serrant sa tête contre la sienne, mais un liquide froid sur sa mains la perturba. Elle tourna la tête pour la regarder. Celle-ci était trempée de sang, puis vit l'immonde troue dans la poitrine de Marc. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, puis elle éclata en sanglots. Elle le repit dans ses bras, en lui tenant l'arrière de la tête, en lui caressant les oreilles et lui embrassant le front.

La bande arriva sur les lieux, voyant Alison à genoux, tenant son ami, son seul et dernier vrai ami.

Frédéric essaya d'aller la voir mais Rick lui attrapa la mains lui faisant signe de la tête, qu'il fallait la laisser.

- Qu'est-ce qu'on peut faire alors ? dit Frédéric inquiet.

- Rien, absolument rien, répondit Suzanne.

Suzanne posa sa tête sur l'épaule de Pako, qui lui caressa l'épaule.

Le lendemain, les funérailles furent organisés dans une grande clairière servant de cimetière.

Un soleil radieux faisait rayonner l'herbe et le feuillage des arbres avec un grand ciel bleu.

La bande était réunie auprès de Alison qui se recueillait silencieusement devant la tombe de son ami.

Tout le monde était là, sans exception. Dans un silence funèbre laissant entendre les pleures des proches. Tous enterraient eux-même leurs morts, à la pelle, à la pioche, ou bien à la main. Quand tous eurent fini, un vieux orang-outan de Tapanuli à l'air sage, se dressa sur une souche d'arbre au centre de la clairière, surplombant ainsi toute la foule. Il leva bien haut ses bras pour attirer l'attention de tous. Et prit la parole avec une voix grave et solennel.

- Chers amis, chers frères, chers sœurs de chaque espèces, croyant ou non, carnivores ou herbivores de tous horizons. Nous sommes ici pour rendre un ultime hommage à nos défunts ayant combattus, travaillés, vécus à nos côtés. Je vais prononcer une et une seule parole, qui est en accord avec la tradition, pour tous nos malheureux. Parce que nous sommes finalement tous les mêmes, et que rien ne vaudra cette parole qu'à l'intérêt, l'amour porté à vos défunts. Car il n'y pas de plus belle hommage que l'amour d'un proche. Bien ? Je vais commencer.

Il sortit un petit carnet l'ouvrit.

- Vous êtes nés de terre et vous reviendrez en terre. C'est ici que s'achève votre voyage. La Mère nature, mère des plus hautes montagnes, mère des plus épaisses forêt, mère de l'horizon infini des océans, notre mère à tous, ne regrettera votre passage.

Pako se tourna vers Alison pendant que l'orang-outan récitait son texte. Elle murmurait, la tête baissée, les paroles en même temps que lui.

-Vous serez bien plus qu'un souvenir, vous serez bien plus que dans nos cœurs, vous serez partout : dans chacune des baies, dans chacun des arbres, dans chacun des ruisseaux. Vous serez l'état même de la vie, vous serez la vie. Votre chair nourriront les bourgeons, vos os seront la terre de demain et votre sang abreuvera les arbres fruitiers afin que nos enfants ne craigne plus la famine. Que Mère nature vieille sur nous. Silvia est aeternum.

Sur ces derniers mots, la foule répéta : Silvia est aeternum.

- Elle connait le texte par cœur ? pensa Pako surpris.

Une grande partie de la foule se dispersa, et Alison resta devant la tombe de Marc, et s'adressa à la bande, la tête baissée, les yeux fermés, d'une voix lasse mais toujours clair et impérative.

- Le convois par dans moins d'une horas. J'ai déjà tout arrangé, le chariot numéro trois vous sera même confier, vous aurez la responsabilité de six tonneau de cent litres. Mais je ne serais pas là lors du départ.

- Du coup, on se dit au revoir ? demanda Suzanne.

Alison se retourna, et la prit subitement dans ses bras. Suzanne, surprise, lui tapa dans le dos pour la consoler.

- Désolé, c'est dommage de se quitter comme ça, dit Alison.

- Tu n'as pas à être désolée, ce n'est pas à cause de toi que Marc est mort. On repassera te voir ici promis.

- J'espère bien.

Toujours dans les bras de Suzanne, elle tourna la tête vers Pako.

- Au plaisir de te revoir Pako !

Et lui fit un clin d'œil montra discrètement Suzanne du doigt.

Il eut léger ricanement et secoua la tête discrètement.

- Plaisir partagé Alison.

Alison lâcha Suzanne et se pencha vers Rick.

- Toi apprend à grandir dans tout les sens du terme.

- C'est toi qui est trop grande !

Elle lui caressa la tête et se redressa vers Frédéric où elle réfléchit un court moment pour finalement le poser sa main sur son épaule.

- Je ne peux que te souhaiter un bon voyage, fit elle en lui hochant la tête.

- Oui c'est ça, j'espère que ça va bien se passer, lui sourit Frédéric.

- Bon il serait temps que vous y allez, le convois n'attendra pas.

- On ne te remerciera jamais assez Alison, dit Suzanne.

- Haaa... Vous m'avez déjà vu assez pleurer aujourd'hui, filez avant que je regrette !

La bande une un ricanement, et ils repartirent en saluant Alison de la main. Une fois que Alison les perdis de vue, elle s'assit en tailleur devant la tombe avec les larmes qui lui montaient aux yeux.

- Et voilà, dit Alison s'adressant à Marc. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été seule comme ça. Je commence à comprendre ce que tu as ressenti durant toute ces années avant de tomber sur moi.

Elle soupira en fermant les yeux.

- Et dire que tu était ma seule raison de rester ici...

Alison releva la tête brusquement.

- Ma seule raison de rester ici ?

Alison regarda autour d'elle et se leva pour se mettre à courir vers la station, mais elle s'arrêta une dernière fois pour regarder la tombe de Marc.

- Je voulais te dire merci Marc. Merci de m'avoir sauvé.

Et elle repartie en courant. Alison déboula dans la station et se dirigeait vers le hangar.

Un animal essaya de l'interpeler.

- Ha ! Alison, il fallait que...

- Pas le temps !

Elle entra dans le hangar et alla dans les dortoirs, s'arrêta à sa couchette et rempli un sac à dos des ses affaires. Alison passa devant la couchette de Marc et s'arrêta pour ouvrir sa caisse. Elle fouina dedans et dénicha l'appareil photo.

- Ça a trop de valeur à ses yeux pour le laisser ici ! HA ! Aussi ses bouquins !

Alison ressortit du hangar comme une folle et alla vers l'entrée où le convois s'apprêtait à partir. Les chariots vrombissaient et l'odeur de leurs fumées noir se faisaient sentir de loin.

- Bon tout à l'air d'être en ordre, dit Frédéric. Plus qu'à attendre que le premier chariot parte et...

Un sac tomba à l'arrière du véhicule.

- Et... c'est quoi ça ?

- Ça c'est moi, dit Alison en montant dans le chariot.

- Oh... Heu...

- C'est inattendu ça ! dit Pako.

- Sans blague ? Enfin bref. Je n'ai plus aucune raison de rester ici, je viens avec vous, je ne vais pas laisser passer une occasion de partir d'ici !

- Azy on te fait une place ! lança Rick. Bienvenue, à nouveau, dans l'équipe !

Alison alla s'asseoir sur un tonneau derrière lui.

- Tu sais que tu étais mignonne quand tu nous as dit au revoir ? ajouta Suzanne en lui appuyant sur la joue avec un air gaga insupportable. Je pensais que tu étais une dure à cuire mais au fond t'es un cœur tendre ! Un peu comme Pako !

- Je ne pense pas être un dure à cuire Suzanne, répondit Pako.

- Mouais c'est vrai. T'es juste un fragile à cœur tendre, dit elle en lui tirant la langue.

- Meh. Je vais pas le nier.

- Mais Suzanne ? demanda Alison.

- Oui ?

- Lâche ma joue avant que je regrette d'être revenue, tu veux bien ?

Suzanne lâcha Alison.

- Je sais que vous êtes contents de me voir mais soyons sérieux deux secondes, où le convois va ? continua Alison.

- Ça c'est Fred' qui gère.

Frédéric sortit une carte.

- Alors heu... Le gars qui nous a briefé, nous as dit que le voyage allait durer environ trois jours ou plus. Le premier jours on va suivre la route qui va au Nord, puis on va virer à l'Est pour traverser le gros de la largeur du désert de Pulvis, pour la deuxième fois cette Trentaine si je le rappelle, et pour REplonger a nouveau dans la forêt et REpartir vers le Nord pour arriver à Périté. C'est là qu'une partie du convoi va se séparer pour partir un peu partout.

- Mouais c'est un peu claqué comme plan de voyage.

- En même temps on n'a qu'à suivre le chariot de devant, on n'a pas besoin de tout savoir en détail.

- Qui t'a dit ça ?

Frédéric se passa la main dans les oreilles.

- Heu... Le responsable du convoi...

- Tsssss, toujours savoir où on va, je pensais que tu étais un voyageur, tu devrais le savoir. Si j'avais su plutôt comment les responsables briefait: je m'en serai mêlée de ces convois.

- Sauf que tu n'es plus une responsable de la station ! lança Rick.

- Sauf qu'on n'est pas encore parti couillon. En plus personne n'est au courant que je me taille, il n'y a rien d'officiel là dedans.

- Ha. C'est pas de la désertion ça ? Tu vas pas avoir des problèmes avec les autres gars du convoi ?

- T'inquiètes je trouverai bien un moyen. De toute manière eux non plus ne sont pas au courant que je ne suis plus responsable.

- Haaaaa je vois. Ça promet ce voyage !

- D'ailleurs le premier chariot démarre !

Suzanne bondit sur la place du pilote.

Les nouveaux gardes de l'entrée saluaient le convoi au fût et a mesure qu'il passait.

- C'est bon c'était le dernier ! fit le premier.

- Heu ouais mais y'a un 'blème, fit le second.

- Lequel ?

- Ce n'était pas Alison dans le dernier chariot ?

- Si ? Pourquoi elle n'est pas censée les accompagner ?

- Bah non.

Ils se regardèrent un court moment les yeux écarquillés.

- On a merdé.

- Oui.

- Alison ! Reviens ici qu'est ce que tu fous ?! cria l'un en se mettant à courir après les chariots, suivit du second gardes.

Dans le chariot Rick a aperçu les deux gardes qui couraient.

- Tient, on dirait qu'ils s'agitent, lança Rick.

- Attend, je vais leur dire au revoir, répondit Alison.

Elle se leva et leur fit son plus beau bras d'honneur.

Les gardes s'arrêtèrent à bout de souffle.

- Oh la salope...

© Macarez Clément,
книга «Après eux, La ruée vers l'eau.».
Direction Périté !
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