Prise de conscience.
Le sang de l'eau.
De Neotasgos à Lacusoppidum.
Alison.
Aux portes du diable.
Crevez Furry!
Dix contre un.
Dernière raison.
Direction Périté !
Les ailes de chacun.
Damnatio aeternum.
Dans l'œil du maelstrom.
Le brasier du Fraxinus.
Le sang de l'eau.
- Oui ?! se ressaisit Pako

- Que s'est-il passé  ? demanda Suzanne.

- C'était le chariot d ravitaillement d'yeau.

Suzanne regarda le drame en soupirant et rengaina son arme.

-C'est la fois de trop. Ça fait deux mois qu'aucun ravitaillement n'est arrivé, continua Pako.

- Tu penses que les villages voisins sont touchés aussi ?

- Sûrement. Ceux qui font ça doivent être soit assoiffés ou la volent pour le troc.

- Il faut aller voir dans les autres villages ce qui se passe.

- C'est drôle moi et Frédéric allions  proposer la même chose.

Suzanne jeta un regard de reproche à Pako et dit :

- ''Ha ha'' super drôle Pako merci. Mais nous devons partir. Ça devient chaud là.

Pako ne dit rien et prit un air désolé les oreilles baissées en arrière.

Elle fit demi tour en marchant rapidement.

Elle retourna à son comptoir voyant Rick l'air inquiet en l'attendant.

-Il s'est passé quoi ?

- ''Ils'' ont subtilisé un ravitaillement d'eau.

-Encore ?

-Oui. Moi et les autres avons décidé d'aller voir ce qu'il se passe dans les autres villages.

-Pour ?

-Régler le problème tu crois quoi !

-J'peux v'nir ?

Suzanne réfléchit un court moment.

-Tu sais ce n'est peut être pas pour quelques jours que nous partons.

-Hé je te signale que j'en ai jusque là de mon église alors... et que je me retrouve seul si vous partez sans moi !

-Bah tant mieux. Tu peux déjà commencer à faire tes affaires alors !On part au plus tôt !

-Et tu sais où on part ?

-Bien sûr !

Et Frédéric arriva avec Pako les mains ensanglantées par le soin porté au chien.

-T'aurais pas quelque chose pour me nettoyer? dit Frédéric en tendant ses mains à Suzanne.

-Oui bien sûr mais pas la peine de te les essuyer sur mon visage!

-Oui désolé.

-Alors il s'en est sorti ?

-Pour l'instant. Il va galérer à trouver un médecin mais il s'en sortira.

Suzanne tendit un chiffon à Frédéric et dit :

-Je ne savais pas que tu maîtrisais les premiers secours.

-Même un petit peu plus, j'ai traîné avec pas mal de médecins, ils m'ont appris des trucs par-ci par-là.

Suzanne réfléchit tout de suite à ce que lui disait Frédéric :

-Mais il les tire d'où tous ces amis ?

Suzanne continua à voix haute :

Bon les gars, il me semble que vous êtes tous au courant qu'on a projet de partir n'est ce pas ?

- Oui je pense, répondit Pako.

-Alors, je propose qu'on aille voir les stations de condensations au Nord, car si les gens se mettent à voler de l'eau de plus en plus c'est qu'il y a un 'blème là bas. Vous êtes d'accord ?

-Oui ? Ils répondirent en une seule fois.

-Donc êtes vous partant ?

Les trois mâles se regardèrent entre eux et répondirent en même temps :

-Bah oui bien sûr, répondit Rick.

-Ça me va moi, dit Pako en se grattant la nuque.

- Je suis partant, dit Frédéric.

Suzanne les regarda ahuris et se frotta les yeux.

- Mon dieux, cette motivation me crève les yeux.

Suzanne soupira.

- Bon alors.Fréd' tu te débrouilles pour trouver un chariot au moins pour un aller simple pour les stations du nord les plus proches. Pako tu prends de la nourriture pour minimum trois jours.

-Et je la descends de ma colline tout seul mes gros sacs ? Coupa Pako.

-Tu te débrouilles ! répondit Suzanne.

Pako prit un air agacé et ronchonna:

Génial super sympa...

Suzanne continua :

-Bon, Rick tu ramènes toute ta camelote ici. Et moi je m'occupe de ce qui est munition et eau. Maintenant on se bouge, on part dès qu'on a un chariot.

Les amis se séparèrent s'occuper de leurs missions, sur le chemin Pako soupira à Frédéric.

-C'est bon, on sait qui tient les rênes.

-Suzanne ? Tu y vois un inconvénient ?

-Nan, je trouve ça juste drôle : c'est pas son genre d'habitude.

-En revanche je n'ai jamais vu un discours et une organisation de voyage aussi claqué, ricana Frédéric.

-Je te le fais pas dire. Du coup une fois là bas quels seront nos objectifs ?

-Identifier le problème et agir en conséquence.

-Ok ,ça a l'air simple dit comme ça.

-C'est sûr.

- Je trouve qu'on part un peu vite tout de même. Tu n'as pas peur que l'on rate notre coup ?

- Oui c'est vrai mais quelques part c'est nécessaire. C'est vraiment des problèmes assez sérieux, c'est toujours mieux que ces communautés reçoivent de l'aide le plus vite possible. Plus vite on sera partie, plus vite on aidera.

-Mouais. N'empêche je continue à penser qu'on est trop sûr de nous pour le coup. Mais passons, on a combien de temps de route pour les stations les plus proches ?

-Environ deux jours.

-Quoi ?!

-Hé les chariots, c'est pas magique hein ? C'est ça ou quatre jours de marche ! Et peut-être même plus avec le matériel !

Pako soupira.

-Je voyais les chariots moins lents quand même.

- Je me disais bien que t'étais un peu mou du genoux.

-Oh, hé, c'est bon je ne suis juste pas très aventurier mÔsieur !

Il continuèrent de se chamailler sur une dizaine de mètres avant de se séparer et commencer à se préparer.

Pendant ce temps Rick était déjà en train de remplir un sac de tout ce qui trouvait d'utile.

-Les croix métalliques, mon fire-stick, de l'amadouvier*...

*L'amadouvier est un champignon parasite des arbres, comme il est inflammable et brûle longtemps, il est utilisé pour allumer des feux.

-Bon reste plus qu'a faire le tour de l'église histoire de tout vérifier et qu'on me pique pas mes affaires.

Rick descendit rapidement ses escaliers,une fois à la moitié, une petite ouverture donnait sur une petite bordure qui longeait le mur gauche de l'église. Il posa son sac et se mit à marcher dessus.

Arrivé au bout du mur, il retira une petite pierre où se cachait derrière une hachette qui était cachée là en cas de besoins. Il prit la hachette et remit la pierre, fit le trajet dans le sens inverse et descendit les escaliers.

Il descendit dans la rue et alla jusqu'au comptoir.

Suzanne était en train de vider son comptoir à l'intérieur de sa maison.

-C'est bon j'ai tout remballé !Affirma Rick.

-Déjà ? La vache tu as été rapide ! répondit Suzanne. Tu sais Frédéric risque de ne pas trouver un chariot en une journée !

-Bah, j'me suis demandé si je ne pouvais pas squatter chez toi le temps que Fred' en trouve un.

-Bien sûr, je ne vais pas te laisser dans la rue. Mais tu aurais pu me prévenir un peu plus en avance quand même.

Pendant ce temps Frédéric était à l'autre bout du village et négociait le prit d'un aller en chariot à vapeur. Mais le cheval loueur n'était pas très coopératif.

-Pour le trajet je peux te filer trois caisses de métaux, commença Frédéric.

-De combien ? répondit le commerçant.

-Environ quatre ou cinq kilos.

-Pour ce trajet ? Je ne marche pas. Avec le prix de l'eau je trouve que ça fait court. Mais c'est genre quels métaux ?

-Pas mal d'alu', de la tôle et un peu d'acier.

-Tu vas me filer de la gnôle quoi !

-Attends tu veux quoi alors ?

-Dix caisses et le chariot est prêt demain.

Frédéric se frotta les yeux en soupirant. Et il répondit exaspéré.

-Ok vendu.

Il serra la main au cheval avec une forte envie de lui broyer les doigts.

Le vendeur lui fit un grand sourire content de lui.

Après avoir tourné le dos au vendeur Frédéric pensa dégoûté les mains sur la tête :

-Il va m'enlever un rein lui.

Frédéric arriva au comptoir de Suzanne s'accouda toujours les mains devant les yeux.

-Dix caisses ! C'est pas pour rien que les chariots c'est un truc de riche, ronchonna Frédéric.

-Hein ? S'exclama Suzanne.

-Rien, on part, tout au mieux demain.

-Ha c'est cool ! Mais vous êtes  tous plus rapides que d'habitude vous avez quoi ?

-Normal il n'y avait aucune réservation de trajet. Et ça m'étonne pas. Mais je n'ai pas fini il faut que je barricade mon garage.

-D'accord. Pour le compte des munitions on a cinq boites de 243 winchester, mais Pako va amener les siennes, et huit boite de cal.12. Au moins tu as une idée de qu'est ce qu'on peut tirer.

-On en aura sûrement besoins. C'est pas super bien fréquenté les routes en ce moment.

-Je n'espère pas !

Pendant ce temps Pako finissait d'installer une clôture de bois pour bloquer les chemins à sa cabane, et sortait ses gros sacs en dehors de sa cabane.

Il posa un sac au bord du sentier battu et posa ses mains sur ces hanches.

Puis il regarda le reste du chemin qu'il avait à faire jusqu'à Neotasgos et poussa un cri de désespoirs et de fatigue, qui fit résonner les collines.

Il mit son petit sac à dos de routine,un de ses sacs à patate rempli de provisions sur le porte-bagage arrière, en empila un second dessus et les attacha, il cala le reste entre ses genoux et le guidon.

Il commença une longue descente prudente car il ne devait pas brusquer les freins de son vélo, avec un tel poids dessus, et prendre le risque de tomber avec les provisions.

Le ciel s' assombrit petit à petit.

Pako réalisa qu'il arriverait dans le noir avec une dizaine de kilos sur le dos et un vélo rouillé.

-Merde. Ronchonna Pako. Merde !Dit il à voix haute. MERDE !!! Hurla t'il encore. Super sympa Suzanne ! Génial...

Puis enfin arrivé, le soleil se coucha.

Il n'y avait presque plus personne dans les rues.

Pako était explosé de fatigue, il n'arrêtait pas de ronchonner de colère.

Il arriva à la porte de Suzanne qui se situait à droite de son comptoir et frappa trois fois péniblement à la porte. Mais personne ne répondit. Impatient et fatigué, il frappa à nouveau deux fois la porte avec insistance, avant la troisième elle s'ouvrit brusquement avec Suzanne qui le regardait agacée.

- Tu peux juste éviter d'enfoncer ma porte en pleine nuit ? Ça m'éviterais certains problème. 

-Merci Suzanne de m'ouvrir ... Là, tu me sauves la vie. Mais je sais pas si je dois quand même te détester de m'avoir laisser faire ça.

Il se retourna pour prendre ses sacs et son vélo.

- Le pauvr' 'tit loup moh... Mais tu t'es surchargé ! Et tu as l'air exténué ! Regarde moi ces cernes, on dirait de l'encre tellement elle sont foncée !

-Bah quoi tu m'avais dit de prendre de quoi manger, j'ai pris de quoi manger !

Suzanne eut un sourire soudains.

-Bon allez je vais t'aider.

Suzanne aida Pako à mettre ses affaires dans le couloirs.

- Viens, suis moi à l'étage tu vas aller sur mon canap', Rick a déjà pris le débarras, continua Suzanne.

-Rick est là ? rappliqua Pako.

-Va au fond du couloir et regarde la porte à ta droite.

Pako fit ce qu'elle lui dit et Suzanne suivit.

Pako vit Rick torse nu, en étoile sur son sac de couchage.

Ils ricanèrent discrètement.

-Bon, monte les escaliers le canap' en question est devant la cuisine.

Ils montèrent les escaliers. Il y avait un canapé en dessous de la fenêtre à gauche de la pièce, en face il y avait le reste d'une cuisine américaine aménagée. Devant Pako une porte menait à la chambre de Suzanne. Pour Pako c'était le grand luxe. Pour Suzanne c'était juste la baraque de ses parents.

- Qu'est-ce qu'il fait là Rick?

- Il a été très rapide pour remballer ses affaires, à un point où il doit squatter chez moi.

Suzanne s'approcha de la porte de sa chambre.

-Bon alors soit tu dors sur le canapé soit tu peux...

Suzanne n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'elle entendit Pako s'allonger lourdement sur le canapé et s' assoupir aussitôt.

Elle le regarda avec beaucoup d'amusement. Elle ouvrit sa porte, en déboutonnant sa chemise, la ferma, et alla se coucher.

Le lendemain Rick se leva doucement entre les empilements de caisse et de sacs du débarras.

Il s'habilla lentement et monta les escaliers péniblement. En montant, il entendait la respiration rapide et régulière de Suzanne.

Une fois en haut Rick vit Suzanne faire des pompes et Pako assis sur le canapé la regardait.

-Salut Rick ! aborda Pako.

Suzanne s'arrêta et regarda sous ses bras pour voir Rick.

-T'es réveillé ! Ça tombe bien on va bientôt partir chercher Frédéric.

Rick soupira.

-Juste deux secondes faut que j'émerge. Tu as quoi à manger Suzanne ? J'ai un peu la dalle.

-Premier tiroir à gauche, y'a des œufs.

Rick alla dans la cuisine et prit un œuf, cassa le dessus pour l'avaler cru. Il jeta un œil sur Pako.

-Hé mais Pako tu n'étais pas là hier ! dit Rick surpris.

-J'étais aller cherché des provisions comme tu le sais, mais je suis rentré si tard que j'ai dormi ici.

-Bon ! se releva Suzanne essoufflée. Je me change et on part dans peu de temps !

Rick soupira une nouvelle fois, il n'aimait pas les matinées trop ''speed''.

Suzanne partit se changer dans sa chambre et aussi tôt Pako descendit les escaliers pour préparer ses affaires.  Rick décida (enfin) de se bouger un peu.

Un fois Suzanne sortie de sa chambre il y avait Rick qui l'attendait avec son gros sac à dos.

-T'es prêt ? demanda Rick.

-Ouaip c'est parti ! répondit Suzanne.

Ils descendirent les escaliers où Pako les attendait avec tous ses sacs.

-Bon je laisse mon vélo chez toi Suzanne , Mais faudra porter les quatre sacs.

-Ok j'en prends deux ! répondit Suzanne.

Pako regarda Rick.

-Non pas moi, comme Pako est d'une grande gentillesse il va prendre les deux autres sacs parce que je suis tout chétif, sourit Rick.

Pako soupira, et prit deux sacs.

Rick leur ouvrit la porte. Ils partirent chez Frédéric.

Frédéric les attendait comme d'habitude sur sa chaise.

-Nous voilà ! s'exclama Suzanne.

-Très bien. Bon Je l'ai déjà payé,  il n'attend plus que nous pour le chariot. Vous êtes sur de n'avoir rien oublié ?

-Non je pense que ça devrait être bon ! Répondit Pako.

-Ok ! Frédéric mit sa chaise à l'intérieur de son garage, baissa un volet en métal et le cadenassa au sol. On est parti ! s'exclama t'il.

Frédéric prit son sac et partit avec les autres chercher le chariot.

Le cheval leur expliqua comment fonctionnait la machine.

Il y avait trois manettes : Celle à gauche de l'emplacement du pilote enclenchait un engrenage pour faire avancer le chariot, celle de droite en enclenchait un second qui inversait la transmission du mouvement pour la marche arrière et la dernière pour freiner. Pour diriger il y avait un manche à balai qui basculait à gauche et à droite.

Ils montèrent sur le chariot et partirent vers les stations du Nord.

- Connard, soupira Frédéric.

- Hein ? hoqueta Rick.

- La prochaine fois qu'on loue un chariot, on le fait avec qui vous voulez, tout, sauf un comme cette enflure de cheval. Plus jamais.

- C'est rien que dix caisses mon gros, c'est du matériel ! répondit Suzanne.

- Dix caisses restent dix caisses.

- Ça vallait le coup en tout cas car maintenant : les choses sérieuses commencent !
© Macarez Clément,
книга «Après eux, La ruée vers l'eau.».
De Neotasgos à Lacusoppidum.
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