Prise de conscience.
Le sang de l'eau.
De Neotasgos à Lacusoppidum.
Alison.
Aux portes du diable.
Crevez Furry!
Dix contre un.
Dernière raison.
Direction Périté !
Les ailes de chacun.
Damnatio aeternum.
Dans l'œil du maelstrom.
Le brasier du Fraxinus.
Prise de conscience.
C'est paysages pourraient nous faire penser au Lot-et-Garonne de France, ou encore à l'Écosse. Collines aux douces courbes et jeunes forêts frémissantes séparées par de grandes plaines d'un beau vert bien que ternie par le manque de pluie, sillonnée par des routes battues çà et là, tel des veines alimentant ce qui reste d'une civilisation ramassant générations après générations les pots cassés et les divers restes d'une aire antérieure, à la fois concidérée comme un âge d'or pour certains, comme un enfer pour d'autres. Aujourd'hui il ne reste que les animaux, avant la Disparition il y avait eux et ce qu'ils appellent désormais les grands singes. Dans les mœurs, car le passé n'est plus que bouche à oreilles et superstitions, les grands singes sont les responsables de la Disparition et des malheurs de mère nature, de la sécheresse et la tempête, de la famine et la maladie. Les grands singes auraient brusquement disparus dans une terrible tornade de destruction emportant toutes traces de leur passage, hormis de vastes cités en ruines les "Citées du diable".

Comme n'importe qui, comme un grain de sable dans le désert, sans aucun rôle ni importance sur le monde, vivait Pako, perché sur sa colline. Pako est un loup gris, grand carnivores et a maintenant quinze ans et orphelins comme tant d'autres.

Sortant de sa cabane, un bol en bois à la main, vêtu d'un coupe vent de toile noire boutonné de deux boutons métalliques sur le col, Pako ouvrit le robinet d'une grande cuve d'eau et se remplit un verre qu'il but.

Il fit le tour de ses plantations de maïs, de pomme-de-terres, de tomates jusqu'à ce que ces yeux se posèrent sur un tournesols à qui la soif lui avait fait perdre le goût du soleil. Le loup se pencha et s'aperçut que la plante était désormais cassante comme la paille sèche.

Pako pense, la gueule dans la paume de sa mains : «Mince pas encore... De toute manière,il fallait que je passe le bonjour à Suzanne».

Il rentra et sortit à nouveau de sa cabane avec un vieux vélo rouillé comme plus personne ne pouvait en trouver, prit sa carabine ''m111 savage'', un sac avec des métaux et divers matériaux à échanger, monta sur son vélo et partit.

Dévalant des sentiers battus en lacets, il apercevait maintes vues imprenables sur les collines surplombant le village où les bâtisses aux toits maladroit se dressaient dans un joli désordre architectural entremêlé de cheminées et d'un haut clocher tous n'ayant été épargné par l'âge.
Neotasgos est un village médiéval autre fois occupé par le grand singe qui ne fut réoccupé par la vie des décennies et des décennies après la Disparition, il semblait alors être devenu un nouveau refuge, une nouvelle tanière pour les animaux.

Il y avait toujours une petite foule dans le village où une brume poussiéreuse, tiré du mouvement des foules sur le sol, planait constamment dans l'atmosphère, on y rencontrait beaucoup de marchands et marchandes troquant toutes sortes de matériaux ; métaux, nourritures, de l'eau, munitions et, pour certains, des moteurs à vapeur.
Une foule toujours colorée par la diversité des espèces : buffles, hyènes, chiens, chats, rongeur en tout genre ou même des ursidés. Bousculé se bousculant dans cette allée au marché par les grands animaux et les moins prudent ou encore contraints à céder la voie aux exceptionnel chariots à vapeur.

*Les chariots à vapeur sont leur sorte de véhicules. Ils restent peu courants car ils sont très consommateurs en eaux.

Le loup déboula dans un carrefour, tourna à droite et il tomba directement sur le ''Bric à brac'', éternel et antique ancienne de bois directement posée dans la façade, pour ceux qui savent lire, ou ''chez Suzanne" pour les autres. Il s'agissait d' un magasin de troc que Suzanne tenait seule, héritage de sa mère.

Il mit un pied à terre et l'aperçut : une jolie louve blanche de seize ans*, à la taille élancée avec une gueule et un museau fins, de grandes oreilles pointues, une cicatrice sur l'épaule gauche vêtue d'un marcel blanc et d'un pantalon vert avec de grandes rangers à trois sangles. Mais contrairement aux apparences c'est une dure à cuire,elle porte toujours son fusil juxtaposé à canon scié dans son holster artisanal, dégaine plus vite que beaucoup d'autres et tire bien mieux que n'importe qui. Une vraie fille forte très investie.

*On ''travaille'' jeune dans le commerce, les enfants se retrouvant souvent tôt orphelins. C'est aussi un moyens simple de se procurer des matières premières. Cependant dans la plupart des cas, ces jeunes le font par passions et envie.

Il posa son vélo contre le mur et dit ;

- Salut ''Suz" !

Suzanne répondit aussitôt : "Salut Pako ! Et je t'en prie, pas de diminutif... dit Suzanne en s'accoudant sur son comptoir , Alors qu'est ce que je peux faire pour toi ?

-Heu ouais, il te reste des graines de tournesols s'il te plaît ? Ça fais deux semaines qu'ils tombent un par un. Ça commence à me faire flipper cette histoire.

- Je vois ça, et ok je t'amène ça,t'en veux combien ?

- Hum, une vingtaine ça ira.

- Ce sera tout ?

- Non, non ! dit il en regardant son fusil. Il ne te reste pas une boite de 243 winchester ? La dernière que tu m'as échangée était périmée.

- Ah bon ? Je te la file gratos alors, je vais en parler à Lucas, Dit elle en tendant les bras au dessus d'une étagère, Bon alors tu proposes quoi ?

- J'ai une plaque d' inox si tu veux,elle est propre, ça peut toujours te servir, dit il en la sortant de son sac.

- Allez, vendue !"

Suzanne prit la plaque tandis que Pako commençait à mettre la boite de munitions et ses graines dans son sacs . il s'apprêtait à la saluer quand Suzanne le devança :

- Hé y'a un meeting aérien dans la plaine Est cet aprem' , c'est toujours les mêmes fous que la dernière fois : ça promet ! Est ce que tu pourrais avertir les autres, histoire qu'on n' y aille pas qu'à deux si tu viens.

- Carrément ! répondit Pako enthousiaste, je pense que ça va plaire à Frédéric. Je vais les avertir. Ça se passe vers quand ?

- Vers Mi et deux horas*.

*Comme il n'y a plus de montre et que les cadrans solaires sont peu courants car encombrants et très demandeurs de matières premières juste pour savoir l'heure, les animaux ont établi leur propre mesure du temps avec le soleil. Ils se basent sur trois repères: le lever du soleil (levis), le midi ( Mi) et le coucher ( cubitum). Ils imaginent que le ciel est séparé en dix-huit parties l'été et dix-sept l'hivers. Pour savoir l'heure ils vont compter le nombre de parties depuis un point de repère le plus proche jusqu'à la partie du ciel où se trouve le soleil. Donc là par exemple Suzanne dit que le meeting aérien se passe à quatorze heures. Cela peut paraître complexe et inutilisable mais une fois que la méthode est comprise et acquise c'est simple à utiliser,au moins ça a le mérite de ne pas prendre de place.

-C'est plus tôt que la dernière fois leurs délires.

- On m'a dit que c'était une question de vent ou quelque chose dans le genre. Mais bref à tout à l'heure !

- A tout', je vais prévenir les autres."

Pako remonta alors sur son vélo et partit vers la place de l'église, bizarrement, personne à part Rick la squat, ce qu'il l'arrangeait bien. Une fois arrivé il descendit de son vélo, gravit les quelques marches, poussa une porte et la referma derrière lui . Il posa son vélo. Il prit un moment pour admirer l'intérieur et s'interrogea sur l'utilité de cette église miraculeusement encore debout.

Il n'y avait plus un seul meuble,plus un seul objet à l'intérieur, le tout ayant été vidé pour le troc ou les matière premières.

Il se dirigea vers les premières marches menant au clocher en songeant :

" Il paraît que c'était comme un refuge pour les grand singes, certains venaient ici pour appeler quelqu'un qui pouvait régler leurs problèmes à leur place, les''sauver''. Dorénavant, leurs erreurs se font encore sentir et une véritable haine contre ces grand singes, ces monstres destructeurs, existent toujours. Sur ce point je suis assez d'accord, ils ont détruit cette planète et eux même, c'est pour ça que les plantes meurent, et que les sécheresses ou les inondations continuent à ravager nos régions. On ne peut plus reconstruire après eux. Mais c'est si lointain désormais, on ne sait même plus à quoi ils ressemblent exactement, il ne nous reste que leurs villes et leurs ravages, ces lieux vides de sens, vraiment super l'héritage."

Tandis qu'il gravissait les dernières marches et sortait de l'obscurité distinguant ainsi la grande cloche du haut du clocher, il commença à appeler :

"Rick ? T'es là ? dit il en écoutant l' écho de sa voix.

- Seulement si tu te retournes !"

Pako se retourna surpris et eut un petit sursaut en voyant le petit renard en chemise de bucheron rouge et short troué, tête en bas, les bras croisés, le regardant tout souriant la langue pendante.

Rick était un renard roux de quatorze ans qui avait fugué de chez ses parents pour une raison qu'il n'évoquait jamais.

On ne le croisait presque jamais dans la rue, il passait son temps à se planquer dans l'église.

- Ouh punaise ! Tu devrais descendre de là avant que cette poutre ne lâche.

- Mais tu ne devrais pas me dire bonjour à la place ? répondit Rick content de lui.

- Bonjours Rick ,dit Pako en se frottant les yeux. Je suis venu te dire qu'il y a un meeting aérien dans la plaine, cet aprem' vers Mi deux horas : ça te branche ?

- Ouais, ça a l'air bien ! répondit Rick en descendant de sa poutre.

Rick monta au clocher où se trouvait un sac de couchage, un sac débordant de nourriture et de tas de vieux vestiges trouvés dans l'église : des croix bizarres, des couvertures de livres,des objets rouillés. Il observa le soleil par les ouvertures :

- Il doit être Mi moins 1 donc je devrais être là.

- Ok, je vais aller chercher Fred'alors, répondit Pako

- Ok je serais là !

- Pas de bêtise en attendant alors.

- Je ne garantis rien !

C'est alors que Pako descendit à nouveau les marches du clocher retournant dans l'obscurité.

Il reprit son chemin toujours en circulant dans le perpétuel souk du village, il s'y trouvait quotidiennement au moins quatre-cents personnes , ce qui est énorme, ce village faisait partie des plus fréquentés du coin. On pouvait y remarquer aussi une belle diversité de langages, italien,espagnol, anglais, français, mandarin, allemand et j'en passe. Tout cela s'expliquait par les ''grandes migrations" de la sécheresse ;certains pays du monde étaient très touchés obligeant les populations à se déplacer.

Pako passa dans l'allée principale où se trouvait le garage de Frédéric qui est plutôt un magasin spécialisé en métaux.

Il le vit bientôt, assis sur une chaise regardant la foule tout en mâchouillant une brindille de bambou , Frédéric un panda géant de dix-sept ans habillé d'une veste marron, d'un tee shirt blanc et d'un jean troué. Une mâchoire carrée, une belle carrure, une très grande taille le rendait très impressionnant mais ce n'était pas une brute ; tout le monde trouvait que c'était un chic type qui rendait très souvent service et que c'était quelqu'un d'intelligent.Par modestie, il n'écoutait pas ces compliments.

Pako descendit de son vélo et dit :

-Hé salut Fred !

Frédéric tourna la tête l'air amusé et répondit :

-Hé ça va le chiot ? Alors qu'est ce qui te ramène ?

Pako posa son vélo à côté de Frédéric et répondit :

-Ça va, ça va. Je passe te faire un coucou pour te dire que Suzanne nous invite à voir le meeting aérien dans...

- La plaine Est ? Oui je suis au courant je comptais vous inviter aussi.

-Ha ? T'es au courant pour l'horas et tout ?

Frédéric hocha la tête

-Alors t'as prévenu le p'tit Rick ?

-Oh ça oui, ça lui fera prendre l'air.

- Je pense aussi.

- Sinon rien de nouveau ?

- Non pas temps que ça, mais tu n'as pas remarqué un truc ?

- De quoi ?

- Tu n'as pas remarqué qu'il y'a plus de gars des plaines du Nord ?

- Plus qu'avant ? Tu crois ? Maintenant que tu le dis c'est pas faux.

- Y'a pas que ça, tout ce qui est au sud passe par chez nous de plus en plus, j'ai parlé avec des gars qui viennent des Régions minières, plus les mois passent plus les populations migratrices sont voisines.

- Tu veux dire que...

- La sécheresse s'approche. Et elle s'amplifie.

Il eut un court blanc dans la conversation.

- On en reparlera avec les autres. Je te dis à tout à l'heure alors ?

-Ouais, ouais, désolé de t'avoir fichu un coup de blues !

Pako lui fit signe de la main en repartant sur son vélo.

Il rebroussa le chemin en passant par l'église et les axes principaux, repassant aussi par ''Le Bric à brac'' en faisant signe à Suzanne.

Puis il remonta la colline toujours un peu perturbé par ce qu'avait dit Frédéric, une fois chez lui il posa son vélo et regarda avec tristesse le panorama qui s'offrait à lui, il n'était pas étonné de ce que disait Frédéric mais n'avait pas envie de perdre ses paysages magnifiques.

C'est alors qu'il rentra dans sa cabane avec son vélo qu'il déposa sur un mur à sa droite au bout duquel se trouvait ce qui ressemblait à une cuisine, un four artisanal en terre cuite avec une table en bois qui servait de planche à découper et de plans de travail, des sac de légumes un peu partout et quelques couteaux qui traînaient. A sa gauche une pièce qui lui servait de salle de bain et de toilette, ce qui rimait simplement à une baignoire en bois et des toilettes sèches. Juste devant lui sa chambre avec un lit qui est en fait un ''matelas'' de foin enveloppé dans un drap cousu surélevé par des palettes, une fenêtre, une bougie par terre et un poêle en métal de récup', en face un trou qui lui servait de fenêtre avec des bouts de tissus comme rideaux. Une vie simple et tranquille que Pako n'avait pas envie de perdre.

Finalement il alla dans la cuisine et sortit d'un de ses sacs deux épis de maïs qu'il mangea.

Les horas passent. Pako sortit prendre l'air et prit note des ressources qui lui restaient,la quantité d'eau dans ses cuves, les matières première etc.

Il enfila sa carabine et partit à pied et descendit, à nouveau, la colline, traversant Neotasgos et prit un chemin menant à la plaine Est. À mi-chemin il commença à apercevoir un foule et des engins loufoques qui sont censés voler.

Rick était le premier sur les lieux. Pako lui fit signe et Rick s' aperçut de sa présence.

Ils discutèrent ensemble en attendant les autres puis Frédéric arriva avec Suzanne.Ils se rendirent ensemble sur une bute pour regarder le spectacle.

Ces meetings aériens faisaient partie des rares divertissements du moment. Après avoir retrouvé les nombreux vestiges des ''grands singes '', être bercés par les mythes et fascinés par leurs congénères volants, certains animaux terrestres se sont donnés l'objectif de voler comme les oiseaux.

- Vous y croyez vraiment vous ?

Toute la bande se tourna vers Frédéric qui s' était installé au milieu.

- Quoi ? dit Rick

- Bah qu'un jour les ''grand singes''ont conquis le ciel comme les oiseaux.

Suzanne répondit :

-J'ai des doutes, certains ont découvert des machines qui auraient volé à leur époque. Mais... Tu trouves pas que c'est un peu tiré par les cheveux ?

Rick continua :

-Bah les oiseaux volent bien non ?Julien, qui est un Pélican m'a dit que c'était possible.

Frédéric allait prendre la parole mais Pako le coupa.

-Regardez y'a le premier qui va s'élancer.

Alors un appareil imitant ce qu'on appelait un ''avion'' s'avança. C'était un petit avion à aile haute fait entièrement de bois et de toile. Dans un vacarme sans nom l'engin se mit à accélérer.

- J'parie qu'il le fait pas, soupira Rick.

- Il le fait, paria Frédéric

- Non. Rétorqua Pako.

-Si ? Rappliqua Suzanne .

L'engin se mit à se soulever doucement...

Toue la foule retint son souffle l'espace d'un instant. Soudainement le bout de l'aile gauche s'arracha ce qui fit pencher la machine, le tout se renversa sur le côté. L'aile gauche se planta alors dans le sol en se désintégrant petit à petit, la machine ralentit, ralentit et s'arrêta enfin.

Le chien qui pilotait l'appareil sortit doucement, aidé par un cerf et une mangouste.

Le reste du spectacle s'étendit sur quatre autres appareil avec des échecs plus cuisants les un que les autres.

Les amis repartirent en discutant, se moquant, joyeusement.

Ils passèrent déposer Suzanne à son comptoir, puis les trois mâles passèrent à la place de l'église déposer Rick.

Sur le chemin du retour, il ne restait plus que Frédéric et Pako.

Durant un blanc dans la conversation Pako remit sur la table :

- Tu te souviens hier quand tu me parlais des migrations.

- De la sécheresse ? Oui, j'allais t'en reparler, d'ailleurs on n'est pas les seuls à avoir remarqué. Suzanne m'avait fait la remarque hier, quand je lui ai passé le bonjour, et elle m'a dit que les stations de condensations* étaient moins productives et que des groupes d'animaux se mettent à apporter des ressources aux communautés touchées ou à aider de différentes manières pour palier le manque d'eau. Elle avait l'air très enthousiaste et motivé. Je pense qu'elle ne va pas tarder à nous proposer une péripétie de ce genre,dit il en se grattant le bas de sa mâchoire.

*Les stations de condensations sont d'immenses endroits où l'air est condensé pour le commerce de l'eau.

- Tu serais partant pour ce genre d'excursion ?

- Je ne sais pas, ça doit être compliqué à organiser. On ne connait personne ni comment s'y prendre. Et toi ?

- Moi non plus. En plus je n'ai pas envie de perdre la vie que j'ai, je suis bien tranquille, ça me plaît bien.

- Mais n'oublie pas que tu risques de tout perdre si tu restes ici sans rien faire.

Pako baissa les oreilles et ne dit rien, jeta un regard furtif et inquiet sur sa colline.

Il inspira profondément et souffla.

- D'accord, on organisera ça.

Frédéric sortit un large sourire.

- Très très bien ! Il faudra revoir nos stocks de nourritures, de matières premières, et éventuellement de munitions... dit-il en comptant sur ses doigts, enthousiaste mais Pako le coupa.

- Wow ! Wow ! Wow ! T'emballe pas ! Pako mit ses mains sur ses yeux, on ne sait même pas par où commencer !! Déjà là tu as démarré trop vite pour moi, rien qu'à y repenser j'ai mal à la tête !
Je vais te dire à demain, je vais faire un tour au marché : il me manque toujours deux ou trois petits trucs.

- Quand j'y pense : moi aussi, je vais t'accompagner.

Les deux amis arrivèrent au garage de Frédéric, ils se saluèrent et Pako partit.

Pako soupira dans son coin :

-Dans quoi on va s'embarquer encore ?

Il remonta une dernière fois ça colline. Une fois arrivé il était Cubitum moins trois. Malgré l'horas Pako décida de planter quelques graines de tournesols. Puis il continua à faire le tour de son potager en prenant note de ces provisions, du niveau d'eau qui lui restait.

Quand il eut terminé, il alla se coucher.

Le lendemain Frédéric et Pako se retrouvèrent au marché. Ils étaient en train de négocier avec un marchand de melons devant le magasin ''Le Bric à Brac''. Pendant ce temps au comptoir Rick parlait à Suzanne.

- Non je te dis ça vaut rien Rick !!dit Suzanne exaspérée.

- Mais si ça vaut le coup ! dit Rick en montrant une croix qu'il avait récupérée dans l'église.

- Contre un vase plein d'eau ? Ce n'est qu'un bout de bois, personne n'en veut, comment suis-je censée échanger ça ! Ça vaut pas le coup je te dis ! Je veux bien te faire des prix mais faut pas déconner !

Rick fit un regard de chiot et dit :

- Allez, ''steuplé'' ! Alors tu peux juste...

Rick fut coupé par des détonations d'armes qui se firent entendre au bout de la rue.

Suzanne vit de l'autre côté de la rue Pako lâcher le melon qu'il avait en mains et regarder en direction de la fusillade.

- Rick, planque toi et surveille mon comptoir ! dit elle en dégainant son arme.

Rick ne dit pas un mot et se cacha derrière le comptoir, Suzanne sortit par le petit portillon et fonça à travers la foule qui courait dans toutes les directions pendant que les coups de feux se faisaient entendre.

Suzanne entendit la fin de la fusillade, puis un bruit sourd de chariot à vapeur.

Concentrée, elle arriva sur les lieux du drame où elle vit quatre animaux au sol : un zèbre, un chat et un singe étaient inanimés au sol tandis qu'un chien agonisait en se tenant le torse contre un mur. Puis elle vit un chariot à vapeur au loin. Elle eut une sueur froide. Elle vit Frédéric faire une compresse au chien aidé par deux lézards. Mais elle vit aussi Pako l'air perdu devant le drame.

- Pako ! Pako !

--------
Merci à tous d'avoir lu! Comme c'est mon premier écris j'espère avoir des retours, des conseilles de votre part! Excusez les nombreuses fautes d'orthographes! C'est paysages pourraient nous faire penser au Lot-et-Garonne de France, ou encore à l'Écosse. Collines aux douces courbes et jeunes forêts frémissantes séparées par de grandes plaines d'un beau vert bien que ternie par le manque de pluie, sillonnée par des routes battues çà et là, tel des veines alimentant ce qui reste d'une civilisation ramassant générations après générations les pots cassés et les divers restes d'une aire antérieure, à la fois concidérée comme un âge d'or pour certains, comme un enfer pour d'autres. Aujourd'hui il ne reste que les animaux, avant la Disparition il y avait eux et ce qu'ils appellent désormais les grands singes. Dans les mœurs, car le passé n'est plus que bouche à oreilles et superstitions, les grands singes sont les responsables de la Disparition et des malheurs de mère nature, de la sécheresse et la tempête, de la famine et la maladie. Les grands singes auraient brusquement disparus dans une terrible tornade de destruction emportant toutes traces de leur passage, hormis de vastes cités en ruines les "Citées du diable".

Comme n'importe qui, comme un grain de sable dans le désert, sans aucun rôle ni importance sur le monde, vivait Pako, perché sur sa colline. Pako est un loup gris, grand carnivores et a maintenant quinze ans et orphelins comme tant d'autres.

Sortant de sa cabane, un bol en bois à la main, vêtu d'un coupe vent de toile noire boutonné de deux boutons métalliques sur le col, Pako ouvrit le robinet d'une grande cuve d'eau et se remplit un verre qu'il but.

Il fit le tour de ses plantations de maïs, de pomme-de-terres, de tomates jusqu'à ce que ces yeux se posèrent sur un tournesols à qui la soif lui avait fait perdre le goût du soleil. Le loup se pencha et s'aperçut que la plante était désormais cassante comme la paille sèche.

Pako pense, la gueule dans la paume de sa mains : «Mince pas encore... De toute manière,il fallait que je passe le bonjour à Suzanne».

Il rentra et sortit à nouveau de sa cabane avec un vieux vélo rouillé comme plus personne ne pouvait en trouver, prit sa carabine ''m111 savage'', un sac avec des métaux et divers matériaux à échanger, monta sur son vélo et partit.

Dévalant des sentiers battus en lacets, il apercevait maintes vues imprenables sur les collines surplombant le village où les bâtisses aux toits maladroit se dressaient dans un joli désordre architectural entremêlé de cheminées et d'un haut clocher tous n'ayant été épargné par l'âge.
Neotasgos est un village médiéval autre fois occupé par le grand singe qui ne fut réoccupé par la vie des décennies et des décennies après la Disparition, il semblait alors être devenu un nouveau refuge, une nouvelle tanière pour les animaux.

Il y avait toujours une petite foule dans le village où une brume poussiéreuse, tiré du mouvement des foules sur le sol, planait constamment dans l'atmosphère, on y rencontrait beaucoup de marchands et marchandes troquant toutes sortes de matériaux ; métaux, nourritures, de l'eau, munitions et, pour certains, des moteurs à vapeur.
Une foule toujours colorée par la diversité des espèces : buffles, hyènes, chiens, chats, rongeur en tout genre ou même des ursidés. Bousculé se bousculant dans cette allée au marché par les grands animaux et les moins prudent ou encore contraints à céder la voie aux exceptionnel chariots à vapeur.

*Les chariots à vapeur sont leur sorte de véhicules. Ils restent peu courants car ils sont très consommateurs en eaux.

Le loup déboula dans un carrefour, tourna à droite et il tomba directement sur le ''Bric à brac'', éternel et antique ancienne de bois directement posée dans la façade, pour ceux qui savent lire, ou ''chez Suzanne" pour les autres. Il s'agissait d' un magasin de troc que Suzanne tenait seule, héritage de sa mère.

Il mit un pied à terre et l'aperçut : une jolie louve blanche de seize ans*, à la taille élancée avec une gueule et un museau fins, de grandes oreilles pointues, une cicatrice sur l'épaule gauche vêtue d'un marcel blanc et d'un pantalon vert avec de grandes rangers à trois sangles. Mais contrairement aux apparences c'est une dure à cuire,elle porte toujours son fusil juxtaposé à canon scié dans son holster artisanal, dégaine plus vite que beaucoup d'autres et tire bien mieux que n'importe qui. Une vraie fille forte très investie.

*On ''travaille'' jeune dans le commerce, les enfants se retrouvant souvent tôt orphelins. C'est aussi un moyens simple de se procurer des matières premières. Cependant dans la plupart des cas, ces jeunes le font par passions et envie.

Il posa son vélo contre le mur et dit ;

- Salut ''Suz" !

Suzanne répondit aussitôt : "Salut Pako ! Et je t'en prie, pas de diminutif... dit Suzanne en s'accoudant sur son comptoir , Alors qu'est ce que je peux faire pour toi ?

-Heu ouais, il te reste des graines de tournesols s'il te plaît ? Ça fais deux semaines qu'ils tombent un par un. Ça commence à me faire flipper cette histoire.

- Je vois ça, et ok je t'amène ça,t'en veux combien ?

- Hum, une vingtaine ça ira.

- Ce sera tout ?

- Non, non ! dit il en regardant son fusil. Il ne te reste pas une boite de 243 winchester ? La dernière que tu m'as échangée était périmée.

- Ah bon ? Je te la file gratos alors, je vais en parler à Lucas, Dit elle en tendant les bras au dessus d'une étagère, Bon alors tu proposes quoi ?

- J'ai une plaque d' inox si tu veux,elle est propre, ça peut toujours te servir, dit il en la sortant de son sac.

- Allez, vendue !"

Suzanne prit la plaque tandis que Pako commençait à mettre la boite de munitions et ses graines dans son sacs . il s'apprêtait à la saluer quand Suzanne le devança :

- Hé y'a un meeting aérien dans la plaine Est cet aprem' , c'est toujours les mêmes fous que la dernière fois : ça promet ! Est ce que tu pourrais avertir les autres, histoire qu'on n' y aille pas qu'à deux si tu viens.

- Carrément ! répondit Pako enthousiaste, je pense que ça va plaire à Frédéric. Je vais les avertir. Ça se passe vers quand ?

- Vers Mi et deux horas*.

*Comme il n'y a plus de montre et que les cadrans solaires sont peu courants car encombrants et très demandeurs de matières premières juste pour savoir l'heure, les animaux ont établi leur propre mesure du temps avec le soleil. Ils se basent sur trois repères: le lever du soleil (levis), le midi ( Mi) et le coucher ( cubitum). Ils imaginent que le ciel est séparé en dix-huit parties l'été et dix-sept l'hivers. Pour savoir l'heure ils vont compter le nombre de parties depuis un point de repère le plus proche jusqu'à la partie du ciel où se trouve le soleil. Donc là par exemple Suzanne dit que le meeting aérien se passe à quatorze heures. Cela peut paraître complexe et inutilisable mais une fois que la méthode est comprise et acquise c'est simple à utiliser,au moins ça a le mérite de ne pas prendre de place.

-C'est plus tôt que la dernière fois leurs délires.

- On m'a dit que c'était une question de vent ou quelque chose dans le genre. Mais bref à tout à l'heure !

- A tout', je vais prévenir les autres."

Pako remonta alors sur son vélo et partit vers la place de l'église, bizarrement, personne à part Rick la squat, ce qu'il l'arrangeait bien. Une fois arrivé il descendit de son vélo, gravit les quelques marches, poussa une porte et la referma derrière lui . Il posa son vélo. Il prit un moment pour admirer l'intérieur et s'interrogea sur l'utilité de cette église miraculeusement encore debout.

Il n'y avait plus un seul meuble,plus un seul objet à l'intérieur, le tout ayant été vidé pour le troc ou les matière premières.

Il se dirigea vers les premières marches menant au clocher en songeant :

" Il paraît que c'était comme un refuge pour les grand singes, certains venaient ici pour appeler quelqu'un qui pouvait régler leurs problèmes à leur place, les''sauver''. Dorénavant, leurs erreurs se font encore sentir et une véritable haine contre ces grand singes, ces monstres destructeurs, existent toujours. Sur ce point je suis assez d'accord, ils ont détruit cette planète et eux même, c'est pour ça que les plantes meurent, et que les sécheresses ou les inondations continuent à ravager nos régions. On ne peut plus reconstruire après eux. Mais c'est si lointain désormais, on ne sait même plus à quoi ils ressemblent exactement, il ne nous reste que leurs villes et leurs ravages, ces lieux vides de sens, vraiment super l'héritage."

Tandis qu'il gravissait les dernières marches et sortait de l'obscurité distinguant ainsi la grande cloche du haut du clocher, il commença à appeler :

"Rick ? T'es là ? dit il en écoutant l' écho de sa voix.

- Seulement si tu te retournes !"

Pako se retourna surpris et eut un petit sursaut en voyant le petit renard en chemise de bucheron rouge et short troué, tête en bas, les bras croisés, le regardant tout souriant la langue pendante.

Rick était un renard roux de quatorze ans qui avait fugué de chez ses parents pour une raison qu'il n'évoquait jamais.

On ne le croisait presque jamais dans la rue, il passait son temps à se planquer dans l'église.

- Ouh punaise ! Tu devrais descendre de là avant que cette poutre ne lâche.

- Mais tu ne devrais pas me dire bonjour à la place ? répondit Rick content de lui.

- Bonjours Rick ,dit Pako en se frottant les yeux. Je suis venu te dire qu'il y a un meeting aérien dans la plaine, cet aprem' vers Mi deux horas : ça te branche ?

- Ouais, ça a l'air bien ! répondit Rick en descendant de sa poutre.

Rick monta au clocher où se trouvait un sac de couchage, un sac débordant de nourriture et de tas de vieux vestiges trouvés dans l'église : des croix bizarres, des couvertures de livres,des objets rouillés. Il observa le soleil par les ouvertures :

- Il doit être Mi moins 1 donc je devrais être là.

- Ok, je vais aller chercher Fred'alors, répondit Pako

- Ok je serais là !

- Pas de bêtise en attendant alors.

- Je ne garantis rien !

C'est alors que Pako descendit à nouveau les marches du clocher retournant dans l'obscurité.

Il reprit son chemin toujours en circulant dans le perpétuel souk du village, il s'y trouvait quotidiennement au moins quatre-cents personnes , ce qui est énorme, ce village faisait partie des plus fréquentés du coin. On pouvait y remarquer aussi une belle diversité de langages, italien,espagnol, anglais, français, mandarin, allemand et j'en passe. Tout cela s'expliquait par les ''grandes migrations" de la sécheresse ;certains pays du monde étaient très touchés obligeant les populations à se déplacer.

Pako passa dans l'allée principale où se trouvait le garage de Frédéric qui est plutôt un magasin spécialisé en métaux.

Il le vit bientôt, assis sur une chaise regardant la foule tout en mâchouillant une brindille de bambou , Frédéric un panda géant de dix-sept ans habillé d'une veste marron, d'un tee shirt blanc et d'un jean troué. Une mâchoire carrée, une belle carrure, une très grande taille le rendait très impressionnant mais ce n'était pas une brute ; tout le monde trouvait que c'était un chic type qui rendait très souvent service et que c'était quelqu'un d'intelligent.Par modestie, il n'écoutait pas ces compliments.

Pako descendit de son vélo et dit :

-Hé salut Fred !

Frédéric tourna la tête l'air amusé et répondit :

-Hé ça va le chiot ? Alors qu'est ce qui te ramène ?

Pako posa son vélo à côté de Frédéric et répondit :

-Ça va, ça va. Je passe te faire un coucou pour te dire que Suzanne nous invite à voir le meeting aérien dans...

- La plaine Est ? Oui je suis au courant je comptais vous inviter aussi.

-Ha ? T'es au courant pour l'horas et tout ?

Frédéric hocha la tête

-Alors t'as prévenu le p'tit Rick ?

-Oh ça oui, ça lui fera prendre l'air.

- Je pense aussi.

- Sinon rien de nouveau ?

- Non pas temps que ça, mais tu n'as pas remarqué un truc ?

- De quoi ?

- Tu n'as pas remarqué qu'il y'a plus de gars des plaines du Nord ?

- Plus qu'avant ? Tu crois ? Maintenant que tu le dis c'est pas faux.

- Y'a pas que ça, tout ce qui est au sud passe par chez nous de plus en plus, j'ai parlé avec des gars qui viennent des Régions minières, plus les mois passent plus les populations migratrices sont voisines.

- Tu veux dire que...

- La sécheresse s'approche. Et elle s'amplifie.

Il eut un court blanc dans la conversation.

- On en reparlera avec les autres. Je te dis à tout à l'heure alors ?

-Ouais, ouais, désolé de t'avoir fichu un coup de blues !

Pako lui fit signe de la main en repartant sur son vélo.

Il rebroussa le chemin en passant par l'église et les axes principaux, repassant aussi par ''Le Bric à brac'' en faisant signe à Suzanne.

Puis il remonta la colline toujours un peu perturbé par ce qu'avait dit Frédéric, une fois chez lui il posa son vélo et regarda avec tristesse le panorama qui s'offrait à lui, il n'était pas étonné de ce que disait Frédéric mais n'avait pas envie de perdre ses paysages magnifiques.

C'est alors qu'il rentra dans sa cabane avec son vélo qu'il déposa sur un mur à sa droite au bout duquel se trouvait ce qui ressemblait à une cuisine, un four artisanal en terre cuite avec une table en bois qui servait de planche à découper et de plans de travail, des sac de légumes un peu partout et quelques couteaux qui traînaient. A sa gauche une pièce qui lui servait de salle de bain et de toilette, ce qui rimait simplement à une baignoire en bois et des toilettes sèches. Juste devant lui sa chambre avec un lit qui est en fait un ''matelas'' de foin enveloppé dans un drap cousu surélevé par des palettes, une fenêtre, une bougie par terre et un poêle en métal de récup', en face un trou qui lui servait de fenêtre avec des bouts de tissus comme rideaux. Une vie simple et tranquille que Pako n'avait pas envie de perdre.

Finalement il alla dans la cuisine et sortit d'un de ses sacs deux épis de maïs qu'il mangea.

Les horas passent. Pako sortit prendre l'air et prit note des ressources qui lui restaient,la quantité d'eau dans ses cuves, les matières première etc.

Il enfila sa carabine et partit à pied et descendit, à nouveau, la colline, traversant Neotasgos et prit un chemin menant à la plaine Est. À mi-chemin il commença à apercevoir un foule et des engins loufoques qui sont censés voler.

Rick était le premier sur les lieux. Pako lui fit signe et Rick s' aperçut de sa présence.

Ils discutèrent ensemble en attendant les autres puis Frédéric arriva avec Suzanne.Ils se rendirent ensemble sur une bute pour regarder le spectacle.

Ces meetings aériens faisaient partie des rares divertissements du moment. Après avoir retrouvé les nombreux vestiges des ''grands singes '', être bercés par les mythes et fascinés par leurs congénères volants, certains animaux terrestres se sont donnés l'objectif de voler comme les oiseaux.

- Vous y croyez vraiment vous ?

Toute la bande se tourna vers Frédéric qui s' était installé au milieu.

- Quoi ? dit Rick

- Bah qu'un jour les ''grand singes''ont conquis le ciel comme les oiseaux.

Suzanne répondit :

-J'ai des doutes, certains ont découvert des machines qui auraient volé à leur époque. Mais... Tu trouves pas que c'est un peu tiré par les cheveux ?

Rick continua :

-Bah les oiseaux volent bien non ?Julien, qui est un Pélican m'a dit que c'était possible.

Frédéric allait prendre la parole mais Pako le coupa.

-Regardez y'a le premier qui va s'élancer.

Alors un appareil imitant ce qu'on appelait un ''avion'' s'avança. C'était un petit avion à aile haute fait entièrement de bois et de toile. Dans un vacarme sans nom l'engin se mit à accélérer.

- J'parie qu'il le fait pas, soupira Rick.

- Il le fait, paria Frédéric

- Non. Rétorqua Pako.

-Si ? Rappliqua Suzanne .

L'engin se mit à se soulever doucement...

Toue la foule retint son souffle l'espace d'un instant. Soudainement le bout de l'aile gauche s'arracha ce qui fit pencher la machine, le tout se renversa sur le côté. L'aile gauche se planta alors dans le sol en se désintégrant petit à petit, la machine ralentit, ralentit et s'arrêta enfin.

Le chien qui pilotait l'appareil sortit doucement, aidé par un cerf et une mangouste.

Le reste du spectacle s'étendit sur quatre autres appareil avec des échecs plus cuisants les un que les autres.

Les amis repartirent en discutant, se moquant, joyeusement.

Ils passèrent déposer Suzanne à son comptoir, puis les trois mâles passèrent à la place de l'église déposer Rick.

Sur le chemin du retour, il ne restait plus que Frédéric et Pako.

Durant un blanc dans la conversation Pako remit sur la table :

- Tu te souviens hier quand tu me parlais des migrations.

- De la sécheresse ? Oui, j'allais t'en reparler, d'ailleurs on n'est pas les seuls à avoir remarqué. Suzanne m'avait fait la remarque hier, quand je lui ai passé le bonjour, et elle m'a dit que les stations de condensations* étaient moins productives et que des groupes d'animaux se mettent à apporter des ressources aux communautés touchées ou à aider de différentes manières pour palier le manque d'eau. Elle avait l'air très enthousiaste et motivé. Je pense qu'elle ne va pas tarder à nous proposer une péripétie de ce genre,dit il en se grattant le bas de sa mâchoire.

*Les stations de condensations sont d'immenses endroits où l'air est condensé pour le commerce de l'eau.

- Tu serais partant pour ce genre d'excursion ?

- Je ne sais pas, ça doit être compliqué à organiser. On ne connait personne ni comment s'y prendre. Et toi ?

- Moi non plus. En plus je n'ai pas envie de perdre la vie que j'ai, je suis bien tranquille, ça me plaît bien.

- Mais n'oublie pas que tu risques de tout perdre si tu restes ici sans rien faire.

Pako baissa les oreilles et ne dit rien, jeta un regard furtif et inquiet sur sa colline.

Il inspira profondément et souffla.

- D'accord, on organisera ça.

Frédéric sortit un large sourire.

- Très très bien ! Il faudra revoir nos stocks de nourritures, de matières premières, et éventuellement de munitions... dit-il en comptant sur ses doigts, enthousiaste mais Pako le coupa.

- Wow ! Wow ! Wow ! T'emballe pas ! Pako mit ses mains sur ses yeux, on ne sait même pas par où commencer !! Déjà là tu as démarré trop vite pour moi, rien qu'à y repenser j'ai mal à la tête !
Je vais te dire à demain, je vais faire un tour au marché : il me manque toujours deux ou trois petits trucs.

- Quand j'y pense : moi aussi, je vais t'accompagner.

Les deux amis arrivèrent au garage de Frédéric, ils se saluèrent et Pako partit.

Pako soupira dans son coin :

-Dans quoi on va s'embarquer encore ?

Il remonta une dernière fois ça colline. Une fois arrivé il était Cubitum moins trois. Malgré l'horas Pako décida de planter quelques graines de tournesols. Puis il continua à faire le tour de son potager en prenant note de ces provisions, du niveau d'eau qui lui restait.

Quand il eut terminé, il alla se coucher.

Le lendemain Frédéric et Pako se retrouvèrent au marché. Ils étaient en train de négocier avec un marchand de melons devant le magasin ''Le Bric à Brac''. Pendant ce temps au comptoir Rick parlait à Suzanne.

- Non je te dis ça vaut rien Rick !!dit Suzanne exaspérée.

- Mais si ça vaut le coup ! dit Rick en montrant une croix qu'il avait récupérée dans l'église.

- Contre un vase plein d'eau ? Ce n'est qu'un bout de bois, personne n'en veut, comment suis-je censée échanger ça ! Ça vaut pas le coup je te dis ! Je veux bien te faire des prix mais faut pas déconner !

Rick fit un regard de chiot et dit :

- Allez, ''steuplé'' ! Alors tu peux juste...

Rick fut coupé par des détonations d'armes qui se firent entendre au bout de la rue.

Suzanne vit de l'autre côté de la rue Pako lâcher le melon qu'il avait en mains et regarder en direction de la fusillade.

- Rick, planque toi et surveille mon comptoir ! dit elle en dégainant son arme.

Rick ne dit pas un mot et se cacha derrière le comptoir, Suzanne sortit par le petit portillon et fonça à travers la foule qui courait dans toutes les directions pendant que les coups de feux se faisaient entendre.

Suzanne entendit la fin de la fusillade, puis un bruit sourd de chariot à vapeur.

Concentrée, elle arriva sur les lieux du drame où elle vit quatre animaux au sol : un zèbre, un chat et un singe étaient inanimés au sol tandis qu'un chien agonisait en se tenant le torse contre un mur. Puis elle vit un chariot à vapeur au loin. Elle eut une sueur froide. Elle vit Frédéric faire une compresse au chien aidé par deux lézards. Mais elle vit aussi Pako l'air perdu devant le drame.

- Pako ! Pako !

--------
Merci à tous d'avoir lu! Comme c'est mon premier écris j'espère avoir des retours, des conseilles de votre part! Excusez les nombreuses fautes d'orthographes!

Ce chapitee sera certainement réécris de fond en comble pour la qualité du texte.
© Macarez Clément,
книга «Après eux, La ruée vers l'eau.».
Коментарі