Class Fight
Le bus atterrit enfin à destination, descendant lentement du ciel pour se poser sur les graviers de l'entrée de K12. Tout le monde se rua à l'extérieur, ignorant comme par magie ce qui venait de leur arriver. Je descendais en dernier du véhicule avec Alluka. Le conducteur de bus nous observait, toujours flanqué de son sale air pervers. Mon amie et moi, en synchronisation, nous retournions pour lui offrir un fuck bien haut placé. Le vieux bonhomme souffla de frustration, et repartit aussi vite qu'une fusée.
Nous franchissions les portes d'entrée côté à côte. Étrangement, tous les couloirs étaient vides. Nos camarades de bus s'étaient comme volatilisés dans cette immense école. Alors que nous gravissions les marches, Alluka prit la parole.
– Tu ne ressens pas toi aussi cette sensation terrifiante, comme si tu étais épié ou entouré d'esprits ?
– Si, c'est comme si une horde de monstres abominables s'apprêtaient à me sauter dessus pour m'embarquer dans les ténèbres...
Nous tournions tous les deux la tête au même moment pour nous regarder et déclarer à l'unisson:
– J'adore !
Mais bientôt, la sonnerie nous coupa dans notre enthousiasme. Génial, nous étions en retard pour le premier jour. Alluka me rappela que nous devions nous rendre en salle 222 pour la matinée. Je chercha le numéro des yeux sur les nombreuses portes. 221, 223... Ah, enfin la voici ! Je poussa la porte de la salle de classe. Mme Zoldyck prit bien la peine de nous faire remarquer devant tout le monde.
– Chers élèves, dites-moi ce que Gon et Alluka ont enfreint comme règle aujourd'hui !
– "Quand la sonnerie retentit, sur ta chaise tu dois être assis." récitèrent les élèves en cœur.
En regardant les rangées de table face à moi, je reconnus Kaito qui se trouvait vers le centre de la salle. La chance me souriait ! Mais juste derrière lui, Pitou me fixait avec un sourire en coin. Je mordis ma lèvre et détourna le regard. La poisse !
– Navrés, Mme Zoldyck, balbutions Alluka et moi en regagnant les dernières places libres.
Une rumeur courait dans l'établissement sur Kikyo Zoldyck. Il paraîtrait qu'elle aurait pour habitude de sniffer sa poudre de craie lorsque tous les élèves partaient en pause. J'y croyais moyen, même si ça pourrait expliquer ses sautes d'humeurs.
Une seconde sonnerie retentissa dans nos oreilles. C'était l'heure du Serment. Tout le monde se leva pour poser la main sur le cœur et réciter l'hymne du pays. Tous sauf un certain Feitan qui restait assis sur sa chaise. Notre professeur le repris à l'ordre :
– Feitan, ne me faites pas sévir, levez-vous.
Mais celui-ci n'en avait que faire. En plein milieu du discours, le brun au tein palot remarqua à voix haute:
– Vous vous écoutez parler ? "Liberté et Justice pour tous." C'est des conneries. Il n'y a aucune liberté, ni justice ici.
Furieuse, Mme Zoldyck appela les surveillants à têtes de fourmis chimères. Ceux-ci embarquèrent notre camarade Feitan en détention. Je décidais de me mettre à travailler suite aux cris terrifiants du brun qui résonnaient dans les murs.
C'était en plein milieu du cours et le professeur ne regardait pas
Je sentis une tape amicale me toucher l'épaule. Je me retourna, étonné. Kaito me souriait en me demandant si j'avais une gomme à prêter. Je hocha la tête avec joie en lui donnant mon plus beau matériel. Il me remercia, puis se retourna. Je rougissais intérieurement et un sourire idiot se placarda sur mon visage. Ce que je n'avais pas vu, c'était Pitou, à l'arrière, qui me fixait d'une aura meurtrière en cassant son crayon de papier.
Pitou avait un gros cul, puis les problèmes ont commencé
La fille aux cheveux toujours impécables se leva de sa chaise pour ramasser un stylo qu'elle avait malencontreusement fait tomber. Mais tout ce qu'elle cherchait, c'était se baisser pour montrer son cul à Kaito, et regagner son attention.
Elle jongle entre des mecs qui lui obéissent aux doigts et à l'oeil
Mme Zoldyck lui ordonna de regagner sa place, mais celle-ci prit quand même le temps de faire un clin d'œil à Kaito juste devant moi. Celui-ci secoua la tête en riant. Une moue triste remplaça ma joie minuscule.
Je suis tombé amoureux de lui, mais il n'était pas de mon côté
Plus tard dans le cours, un autre avion en papier rose rencontra mon crâne. Je le déplia, sans prendre la peine de deviner de qui il venait.
"Toi à la récré = mort"
Ennuyé et un peu inquiet, je replia le papier et le rangea discrètement dans ma poche.
Le prof m'a donné un papier que je devais donner à Pitou
Celle-ci embrassait Kaito, mon cœur a saigné
Je voudrais tellement être dans ses chaussures rien qu'une journée
J'ai juste à attendre la récréation pour lui faire payer
L'heure de la sieste arriva comme une délivrance. Dans le dortoir, tout le monde partit se coucher. Tous sauf moi et Alluka. Nous nous regardâmes, souriants en changeant nos yeux en noirs, puis nous nous faufilâmes sous les draps. Nous empruntions un gigantesque chemin sous terrain à quatre pattes, que nous avions réussi à créer grâce à nos pouvoirs. Nous nous guidions mutuellement par notre voix pour enfin nous retrouver à un espace libre. Nous nous assîmes face à face. Ni elle, ni moi n'avions sommeil à cette heure.
– Franchement, qui fait une sieste à neuf heure ? demandais-je.
– Je ne sais pas, me répondit la brune en baillant malgré tout.
– Hé ! Reste avec moi, j'ai quelque chose à te montrer.
Je plongea la main au fond de ma poche pour lui présenter le papier que j'avais reçu en pleine tête. Elle le prit dans les mains puis le lisit.
– Qui t'as envoyé ça ?
– Tu te poses vraiment la question ? soupirais-je.
– Encore cette garce de Pitou... Je ne sais pas ce qu'elle a contre toi, à s'acharner comme ça.
– C'est à cause de son petit ami... Kaito. Je lui ai prêté une gomme et elle a vu rouge.
– Gon, écoute, me dit Alluka l'air concentré. Tu peux te défendre facilement contre elle. On peut tout faire.
Elle tendit sa paume de main ouverte pour en faire jaillir une flamme. Je la coupa en éteignant son feu avec des gouttes d'eau qui tombaient de mes mains.
– Non, ce n'est pas juste. Je ne veux pas avoir l'air de-
Alluka me ficha une claque sur la joue pour m'arrêter. Je lâcha une plainte avant qu'elle ne se remette à parler.
– Reprends toi bon sang ! Appelle ton père, il pourrait t'aider.
– Pas la peine. Il se fiche bien de mon existence. Et il doit sûrement être en train de dormir.
Mon amie sortit un téléphone de son dos et me supplia d'essayer. "On ne sait jamais". Je le pris à contre-cœur et composa le numéro de chez moi. Bien sûr, aucune réponse.
Je raccrocha le combiné et soupira.
– La seule chose qu'il m'ait toujours appris, c'est d'éliminer tout ceux qui me veulent du mal. Mais c'était il y a bien longtemps...
Maman, pourquoi est-ce que je me sens triste
Devrais-je lâcher l'affaire
Ou me sentir mal ?
"Non, non, non, ne t'étouffe pas"
"Vise la gorge" a dis papa
Alluka hocha la tête en m'encourageant dans cette idée. C'était sûrement la meilleure chose à faire, non ?
~
À la récréation, j'étais assis avec mon amie dans les graviers de l'air de jeu. Au loin, Pitou se vantait et critiquait je ne sais qui entourée de sa bande de moutons. J'étais rassuré qu'elle ne tente finalement pas de me chercher des noises. Pour l'instant.
Soudain, une personne nous rejoignit et s'asseya à mes côtés. Je tourna la tête dans sa direction. Kaito ! Il était venu de lui-même pour m'adresser la parole ? Alluka me lança un sourire en coin que j'essaya d'ignorer. Le beau garçon nous engagea la conversation, très aimable. Je réussis à formuler des phrases sans balbutier devant lui pour la première fois. Je ne m'étais jamais senti si heureux pendant un instant. Je l'observais me répondre, l'air rêveur. J'aurais pu l'écouter pendant des heures.
Mais mon bonheur fut de courte durée. J'eus à peine le temps de voir Alluka me prévenir que je fus plaqué au sol. J'ouvris mes paupières qui s'étaient fermées sur le choc. Encore cette Pitou. Elle me surplombait de toute sa hauteur, et je pouvais sentir une rage profonde émaner de son être. Tout autour, c'était le chaos. Les autres élèves hurlaient des "BASTON, BASTON" à tout va. Kaito s'était enfui sur le côté, traumatisé de sa petite amie. Pas terrible comme réaction. Alluka, elle, s'était faite attraper par la bande de Pitou qui la retenait par les bras alors qu'elle criait mon nom. J'avais la tête qui tournait, et un sentiment de frayeur intense me parcourait le corps. Pitou sortit une lame de sa poche et commença à me transcender le bras qu'elle m'avait bloqué.
Un cri de douleur émana de ma gorge, mais personne ne vint m'aider. Tout le monde encourageait Pitou à approfondir la coupure de plus en plus profonde et douloureuse.
Dans le cercle autour de nous, je réussis à voir Alluka parmi les nombreuses têtes. Elle me hurlait quelque chose. Quelque chose que j'avais déjà entendu dans mon enfance :
– Vise la gorge.
Presque aussitôt, je ferma mes yeux, et les rouvris pour laisser apparaître deux pupilles noires. Mon père m'avait dit d'éliminer mes ennemis. Alors, je n'avais pas d'autres choix que d'employer mon seul avantage sur elle.
Bientôt, nous nous élevions, moi et Pitou, dans les airs, flottant au-dessus de l'air de jeu. Déstabilisée, la garce me criait de la faire redescendre en agitant ses bras et ses jambes dans tous les sens. Avec un regard meurtrier mais désolé, je fis pousser mes cheveux jusqu'à elle, de sorte à ce que deux côtés entourent Pitou. Celle-ci n'eut pas le temps de réagir que mes deux mèches s'enroulèrent violemment autour de sa gorge. La pauvre vulnérable tentait de se décrocher de mon emprise, en vain. C'était trop tard pour elle.
Vise la gorge, vise la gorge
Vise la gorge a dis papa
En bas, les autres élèves observaient la scène en poussant des cris de terreur. Mais je n'en avais que faire d'eux. Je voyais Alluka me sourire d'un regard fier. Elle n'avait pas eu besoin d'intervenir, j'avais réussi tout seul. Je pouvais lire toutes ses émotions dans son expression euphorique.
Son visage était en sang et mes mains également
Nous étions dans l'air de jeu, les choses ont mal tourné
Un insupportable coup de sifflet mit fin au brouhaha déjà présent depuis quelques minutes. En bas, Mme Zoldyck nous avait rejoint avec un regard plus que fâché. Elle semblait pouvoir sortir de ses gonds à tout moment. Je perdis ma couleur d'yeux et redescendit, relâchant Pitou qui avait déjà perdu connaissance.
Le professeur nous a séparé après que je l'ai blessé
Et mon unique amour m'a traité de monstre
~~
Nous franchissions les portes d'entrée côté à côte. Étrangement, tous les couloirs étaient vides. Nos camarades de bus s'étaient comme volatilisés dans cette immense école. Alors que nous gravissions les marches, Alluka prit la parole.
– Tu ne ressens pas toi aussi cette sensation terrifiante, comme si tu étais épié ou entouré d'esprits ?
– Si, c'est comme si une horde de monstres abominables s'apprêtaient à me sauter dessus pour m'embarquer dans les ténèbres...
Nous tournions tous les deux la tête au même moment pour nous regarder et déclarer à l'unisson:
– J'adore !
Mais bientôt, la sonnerie nous coupa dans notre enthousiasme. Génial, nous étions en retard pour le premier jour. Alluka me rappela que nous devions nous rendre en salle 222 pour la matinée. Je chercha le numéro des yeux sur les nombreuses portes. 221, 223... Ah, enfin la voici ! Je poussa la porte de la salle de classe. Mme Zoldyck prit bien la peine de nous faire remarquer devant tout le monde.
– Chers élèves, dites-moi ce que Gon et Alluka ont enfreint comme règle aujourd'hui !
– "Quand la sonnerie retentit, sur ta chaise tu dois être assis." récitèrent les élèves en cœur.
En regardant les rangées de table face à moi, je reconnus Kaito qui se trouvait vers le centre de la salle. La chance me souriait ! Mais juste derrière lui, Pitou me fixait avec un sourire en coin. Je mordis ma lèvre et détourna le regard. La poisse !
– Navrés, Mme Zoldyck, balbutions Alluka et moi en regagnant les dernières places libres.
Une rumeur courait dans l'établissement sur Kikyo Zoldyck. Il paraîtrait qu'elle aurait pour habitude de sniffer sa poudre de craie lorsque tous les élèves partaient en pause. J'y croyais moyen, même si ça pourrait expliquer ses sautes d'humeurs.
Une seconde sonnerie retentissa dans nos oreilles. C'était l'heure du Serment. Tout le monde se leva pour poser la main sur le cœur et réciter l'hymne du pays. Tous sauf un certain Feitan qui restait assis sur sa chaise. Notre professeur le repris à l'ordre :
– Feitan, ne me faites pas sévir, levez-vous.
Mais celui-ci n'en avait que faire. En plein milieu du discours, le brun au tein palot remarqua à voix haute:
– Vous vous écoutez parler ? "Liberté et Justice pour tous." C'est des conneries. Il n'y a aucune liberté, ni justice ici.
Furieuse, Mme Zoldyck appela les surveillants à têtes de fourmis chimères. Ceux-ci embarquèrent notre camarade Feitan en détention. Je décidais de me mettre à travailler suite aux cris terrifiants du brun qui résonnaient dans les murs.
C'était en plein milieu du cours et le professeur ne regardait pas
Je sentis une tape amicale me toucher l'épaule. Je me retourna, étonné. Kaito me souriait en me demandant si j'avais une gomme à prêter. Je hocha la tête avec joie en lui donnant mon plus beau matériel. Il me remercia, puis se retourna. Je rougissais intérieurement et un sourire idiot se placarda sur mon visage. Ce que je n'avais pas vu, c'était Pitou, à l'arrière, qui me fixait d'une aura meurtrière en cassant son crayon de papier.
Pitou avait un gros cul, puis les problèmes ont commencé
La fille aux cheveux toujours impécables se leva de sa chaise pour ramasser un stylo qu'elle avait malencontreusement fait tomber. Mais tout ce qu'elle cherchait, c'était se baisser pour montrer son cul à Kaito, et regagner son attention.
Elle jongle entre des mecs qui lui obéissent aux doigts et à l'oeil
Mme Zoldyck lui ordonna de regagner sa place, mais celle-ci prit quand même le temps de faire un clin d'œil à Kaito juste devant moi. Celui-ci secoua la tête en riant. Une moue triste remplaça ma joie minuscule.
Je suis tombé amoureux de lui, mais il n'était pas de mon côté
Plus tard dans le cours, un autre avion en papier rose rencontra mon crâne. Je le déplia, sans prendre la peine de deviner de qui il venait.
"Toi à la récré = mort"
Ennuyé et un peu inquiet, je replia le papier et le rangea discrètement dans ma poche.
Le prof m'a donné un papier que je devais donner à Pitou
Celle-ci embrassait Kaito, mon cœur a saigné
Je voudrais tellement être dans ses chaussures rien qu'une journée
J'ai juste à attendre la récréation pour lui faire payer
L'heure de la sieste arriva comme une délivrance. Dans le dortoir, tout le monde partit se coucher. Tous sauf moi et Alluka. Nous nous regardâmes, souriants en changeant nos yeux en noirs, puis nous nous faufilâmes sous les draps. Nous empruntions un gigantesque chemin sous terrain à quatre pattes, que nous avions réussi à créer grâce à nos pouvoirs. Nous nous guidions mutuellement par notre voix pour enfin nous retrouver à un espace libre. Nous nous assîmes face à face. Ni elle, ni moi n'avions sommeil à cette heure.
– Franchement, qui fait une sieste à neuf heure ? demandais-je.
– Je ne sais pas, me répondit la brune en baillant malgré tout.
– Hé ! Reste avec moi, j'ai quelque chose à te montrer.
Je plongea la main au fond de ma poche pour lui présenter le papier que j'avais reçu en pleine tête. Elle le prit dans les mains puis le lisit.
– Qui t'as envoyé ça ?
– Tu te poses vraiment la question ? soupirais-je.
– Encore cette garce de Pitou... Je ne sais pas ce qu'elle a contre toi, à s'acharner comme ça.
– C'est à cause de son petit ami... Kaito. Je lui ai prêté une gomme et elle a vu rouge.
– Gon, écoute, me dit Alluka l'air concentré. Tu peux te défendre facilement contre elle. On peut tout faire.
Elle tendit sa paume de main ouverte pour en faire jaillir une flamme. Je la coupa en éteignant son feu avec des gouttes d'eau qui tombaient de mes mains.
– Non, ce n'est pas juste. Je ne veux pas avoir l'air de-
Alluka me ficha une claque sur la joue pour m'arrêter. Je lâcha une plainte avant qu'elle ne se remette à parler.
– Reprends toi bon sang ! Appelle ton père, il pourrait t'aider.
– Pas la peine. Il se fiche bien de mon existence. Et il doit sûrement être en train de dormir.
Mon amie sortit un téléphone de son dos et me supplia d'essayer. "On ne sait jamais". Je le pris à contre-cœur et composa le numéro de chez moi. Bien sûr, aucune réponse.
Je raccrocha le combiné et soupira.
– La seule chose qu'il m'ait toujours appris, c'est d'éliminer tout ceux qui me veulent du mal. Mais c'était il y a bien longtemps...
Maman, pourquoi est-ce que je me sens triste
Devrais-je lâcher l'affaire
Ou me sentir mal ?
"Non, non, non, ne t'étouffe pas"
"Vise la gorge" a dis papa
Alluka hocha la tête en m'encourageant dans cette idée. C'était sûrement la meilleure chose à faire, non ?
~
À la récréation, j'étais assis avec mon amie dans les graviers de l'air de jeu. Au loin, Pitou se vantait et critiquait je ne sais qui entourée de sa bande de moutons. J'étais rassuré qu'elle ne tente finalement pas de me chercher des noises. Pour l'instant.
Soudain, une personne nous rejoignit et s'asseya à mes côtés. Je tourna la tête dans sa direction. Kaito ! Il était venu de lui-même pour m'adresser la parole ? Alluka me lança un sourire en coin que j'essaya d'ignorer. Le beau garçon nous engagea la conversation, très aimable. Je réussis à formuler des phrases sans balbutier devant lui pour la première fois. Je ne m'étais jamais senti si heureux pendant un instant. Je l'observais me répondre, l'air rêveur. J'aurais pu l'écouter pendant des heures.
Mais mon bonheur fut de courte durée. J'eus à peine le temps de voir Alluka me prévenir que je fus plaqué au sol. J'ouvris mes paupières qui s'étaient fermées sur le choc. Encore cette Pitou. Elle me surplombait de toute sa hauteur, et je pouvais sentir une rage profonde émaner de son être. Tout autour, c'était le chaos. Les autres élèves hurlaient des "BASTON, BASTON" à tout va. Kaito s'était enfui sur le côté, traumatisé de sa petite amie. Pas terrible comme réaction. Alluka, elle, s'était faite attraper par la bande de Pitou qui la retenait par les bras alors qu'elle criait mon nom. J'avais la tête qui tournait, et un sentiment de frayeur intense me parcourait le corps. Pitou sortit une lame de sa poche et commença à me transcender le bras qu'elle m'avait bloqué.
Un cri de douleur émana de ma gorge, mais personne ne vint m'aider. Tout le monde encourageait Pitou à approfondir la coupure de plus en plus profonde et douloureuse.
Dans le cercle autour de nous, je réussis à voir Alluka parmi les nombreuses têtes. Elle me hurlait quelque chose. Quelque chose que j'avais déjà entendu dans mon enfance :
– Vise la gorge.
Presque aussitôt, je ferma mes yeux, et les rouvris pour laisser apparaître deux pupilles noires. Mon père m'avait dit d'éliminer mes ennemis. Alors, je n'avais pas d'autres choix que d'employer mon seul avantage sur elle.
Bientôt, nous nous élevions, moi et Pitou, dans les airs, flottant au-dessus de l'air de jeu. Déstabilisée, la garce me criait de la faire redescendre en agitant ses bras et ses jambes dans tous les sens. Avec un regard meurtrier mais désolé, je fis pousser mes cheveux jusqu'à elle, de sorte à ce que deux côtés entourent Pitou. Celle-ci n'eut pas le temps de réagir que mes deux mèches s'enroulèrent violemment autour de sa gorge. La pauvre vulnérable tentait de se décrocher de mon emprise, en vain. C'était trop tard pour elle.
Vise la gorge, vise la gorge
Vise la gorge a dis papa
En bas, les autres élèves observaient la scène en poussant des cris de terreur. Mais je n'en avais que faire d'eux. Je voyais Alluka me sourire d'un regard fier. Elle n'avait pas eu besoin d'intervenir, j'avais réussi tout seul. Je pouvais lire toutes ses émotions dans son expression euphorique.
Son visage était en sang et mes mains également
Nous étions dans l'air de jeu, les choses ont mal tourné
Un insupportable coup de sifflet mit fin au brouhaha déjà présent depuis quelques minutes. En bas, Mme Zoldyck nous avait rejoint avec un regard plus que fâché. Elle semblait pouvoir sortir de ses gonds à tout moment. Je perdis ma couleur d'yeux et redescendit, relâchant Pitou qui avait déjà perdu connaissance.
Le professeur nous a séparé après que je l'ai blessé
Et mon unique amour m'a traité de monstre
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