КНИГА
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Detention
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High School Sweethearts
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High School Sweethearts
Pdv omniscient

Marchant dans l'allée principale du jardin de l'établissement scolaire, Gon et Alluka se promenaient côte à côte, discutant de tout et de rien. Le garçon avait fait part à sa meilleure amie de la tragédie du professeur de Sciences avec leur amie Biscky. Alluka souriait lors de l'écoute de cet événement.

–– Je n'aurais pas aimé être à sa place. Elle a eut de la chance que tu sois resté l'attendre.

Elle pouffa dans sa main.

–– Bien fait pour ce pervers, il ne m'inspirait pas confiance de toute manière !

Gon se mordit la lèvre, très peu convaincu. Après tout, se réjouir de la mort de quelqu'un n'était jamais quelque chose de très bon. Mais la vie suivait son cours, et dans son chemin, elle avait fait en sorte que Biscky assassine son agresseur. C'était ainsi, on y pouvait pas grand chose.

Après quelques instants de silence apaisant, ponctués par le crissement des graviers sous leurs chaussures, le jeune homme se décida à aborder un sujet plutôt délicat.

–– Alluka Zoldyck. Ton père était le Principal de K-12 il y a peu. Mais pourtant, tu n'as pas hésité à le faire tuer par les élèves, après la pièce de théâtre. Je veux pouvoir comprendre.



La jeune élève soupira. Le moment des explications était arrivé. Elle s'y attendait depuis l'intervention d'Illumi, son aîné, à la cafétéria. Alluka se dirigea vers un parterre d'herbe fraîche pour s'y asseoir. Elle invita son meilleur ami à la rejoindre. Gon s'assit donc à sa droite. Son amie prit la parole après un instant de suspension, où tout deux fixaient les haies taillées des jardins, devant eux.

–– Nous sommes sept dans la famille. Silva, mon père et l'ancien principal, son épouse et ma mère, Kikyo. Ils ont eut cinq enfants : Illumi, Milluki, Killua, Kalluto, et moi, la dernière. On étudie ou étudiait dans le cas d'Illumi et Milluki à K-12, puisque les Zoldyck possèdent l'école depuis des générations. Lorsque notre père perd sa fonction de Principal, c'est le plus grand des enfants qui lui succède- en l'occurrence, Illumi. Milluki est parti à l'étranger pour étudier dans l'informatique, alors le prochain en liste d'attente est Killua. C'est le seul avec qui je m'entends bien. On s'amusait beaucoup étant enfant. Mais mes parents lui ont récemment interdit de m'approcher. D'après eux, je ne suis qu'une erreur. Un être abominable qui n'aurait jamais dû naître avec eux. À cause de ça.

La brune fit pousser de la végétation époustouflante dans le creux de sa paume. C'était magnifique. Mais elle avait le regard triste. Gon continua de l'écouter attentivement.

–– Ils me laissaient enfermée dans une chambre, au sous-sol du manoir. Je n'avais jamais le droit d'en sortir, pas même pour voir mon grand frère Killua. Un jour pourtant, ils m'ont inscrit à leur si chère école. Je découvrais la vie extérieure comme une seconde naissance. Mais ils ne me considéraient pas comme leur fille. Ils ne me considèreront jamais. Parce que je suis un monstre.

Le jeune homme tourna subitement sa tête vers elle lorsqu'il perçut un sanglot à son dernier mot.

Sa camarade pleurait dans le silence, tout comme son existence depuis ce jour où elle était apparue sur Terre. Elle croyait désespérément que sa famille avait un bon fond, qu'elle pouvait être aimante et chaleureuse. Pendant des années, elle y croyait encore.

Désormais, elle s'était rendue compte que ce jour n'arriverait jamais. Parce qu'il n'y avait pas moyen de tuer l'idéologie des Zoldyck, celle de contrôler les individus au doigt et la baguette. Une larme tacha sa jupe d'uniforme rose. Elle frotta d'un geste furtif ses yeux pour ne pas se montrer si faible devant son premier et véritable ami.

–– Pardon, je dois t'embêter avec mes histoires inintéressantes. Toi, tu as perdu ta mère, et ton père te néglige. Je suis désolé. Je t'aime tellement Gon. Tu as toujours été là pour moi, à chaque fois que je me sentais au plus bas. Tu me redonnes le sourire, je ne sais pas ce que je serais aujourd'hui sans toi. Probablement morte.

–– Mais tu veux bien te taire !

Alluka offrit des yeux surpris à son ami. Celui-ci lui attrapa fermement le bras.

–– Comment as-tu pu, Alluka ? Comment as-tu pu garder tout ça pour toi pendant si longtemps ? C'est moi qui ne serais rien sans toi ! Je n'ai rien vu pendant des années, je ne pensais qu'à moi, alors je te dois des excuses. Mais je sais que ça n'y changera rien maintenant, j'ai été le pire ami de l'Univers !

Il avait parlé précipitamment, les dents serrés et les pupilles humides. Alluka le fixait sans bouger, figée comme une statue. Gon baissa les yeux vers l'herbe beaucoup trop verte pour être naturelle.

–– Je vais t'aider jusqu'au bout, Alluka. On réussira à s'enfuir d'ici. Avec Kurapika, Leolio, et Biscky aussi. Ensemble, on ira retrouver l'ange Mito, pour retourner dans le monde qui nous appartient. On sera enfin heureux, libérés de toutes les emmerdes de ce monde humain.

Sans résister plus, Alluka serra son meilleur ami dans les bras, nichant sa tête sur son épaule. Les larmes du pleurnichard ne tardèrent pas à se pointer. Il entendit son amie dire d'une petite voix, près de son oreille.

–– Gon, si on part, je veux que Killua vienne avec nous. Il n'est pas comme les autres Zoldyck, il pense différemment. Je ne veux pas le laisser seul ici, je veux partir avec lui. S'il-te-plaît.

Elle serra plus fort le dos du Freecss. Un sourire se dessinait sur le visage de celui-ci.

–– Bien sûr. Je te promets de tous nous faire échapper d'ici. Sains et saufs.

La brune retrouvait petit à petit son sourire si illuminant. Elle ne voulait le perdre pour rien au monde. Le soleil descendait progressivement sur la plaine, faisant briller les contours des deux élèves dans la pénombre qui s'installait. Ils retournèrent les yeux vers l'horizon. L'espoir leur tendait les bras.

~~

Dans le lit de sa chambre, allongé sur le dos, Gon fixait le plafond en tenant le poème anonyme sur sa poitrine.

Les mots inscrits lui avaient fait chavirer le cœur. Il se demandait qui pouvait en être l'auteur. Une fille ? Un garçon ? Les possibilités étaient grandes.
Peut-être ne le connaissait-il même pas. Son adresseur avait l'air d'être quelqu'un qui restait dans l'ombre. Ou peut-être faisait-il juste son mystérieux. Argh, quelle situation frustrante !

La nuit était tombée depuis un moment déjà. Gon se demandait ce que cela ferait de sortir avec quelqu'un. Cette personne qui lui avait écrit ces mots avait intérêt à être sincère. Même s'il se doutait fortement que ce n'était pas une mauvaise blague, de Pitou par exemple. Et si c'était elle l'auteur anonyme ? Il s'enfonca le visage dans l'oreiller pour étouffer son rire nerveux.

Puis il se mit à songer sérieusement à cette personne qui le désirait tant. L'inspiration lui vint alors. Lui aussi devait lui écrire ses pensées exactes. Il attrapa une feuille, un crayon et un livre ordinaire comme support, puis se mit directement à gribouiller à toute vitesse sur son papier.

Pouvons-nous être honnêtes ?
C'est ta seule façon d'être
Si tu penses que tu peux être mon seul et unique amour
Tu dois promettre de m'aimer
Et si jamais tu me trahis
Je vais déchirer ton putain de visage en morceaux

Gon releva sa feuille devant lui, relisant ses lignes en mordant le bout de son stylo. Non, c'était trop violent, et peu précis. Il roula le papier en boule avant de le jeter à terre. Il en prit un nouveau, et se décida à expliciter précisément ses envies avec des numéros et des étapes.

Étape 1, tu dois accepter que je sois parfois hors de moi
-
Étape 2, ne gâche pas mon temps si tu ne partages pas mon temps de gloire
-
Étape 3, donne moi ce que j'aime, ne te moque pas de mon style vestimentaire
-
Étape 4, donne moi plus, beaucoup plus que ce que tu as
-
Étape 5, ne sois pas gêné de me tenir la main en public
-
Étape 6, si tu ne t'investis pas je ne sais pas ce que tu penses de moi
-
Étape 7, lis jusqu'à la dernière lettre
Si tu me trompes tu mourras, tôt ou tard

Non, non, non et non ! Une fois de plus, le garçon chiffonna sa lettre pour la jeter contre le mur. Il ne voulait pas avoir l'air d'un sergent à l'armée, ces phrases à étapes étaient toutes simplement ridicules. S'il lui envoyait ça, il était sûr de se faire rejeter de la plus forte des manières. Et il ne voulait pas blesser le destinataire, ni le terroriser. Peut-être que de courtes phrases suffiront ? Il piocha une nouvelle feuille.

Si tu ne sais pas gérer mon cœur
Perds pas ton temps et va
Si tu n'es pas prêt à saigner
Si tu ne gères pas l'étouffement, le mordant, l'attachement passionnant tout le temps jusqu'à ce qu'on en meurt ensemble
Va t'en

Une fois de plus, il soupira en se relisant. Ça ne correspondait toujours pas. Il entendait simplement sa rage dans ces mots, rien ne venait directement du cœur.

Gon reposa son matériel contre la couette, et partit s'accouder à la rambarde de sa fenêtre ouverte. Un croissant de Lune brillait, caché derrière les nuages. Quelques étoiles scintillaient autant qu'elles le pouvaient dans la nuit. On ne se laissait jamais de ce spectacle de la nature.

Gon soupira de sérénité. Finalement, l'amour c'était bien beau, mais qu'est-ce que c'était réellement ? Le seul moyen de le savoir, c'était de le trouver. Trouver le grand amour, comme ils le disaient si bien. Peut-être qu'en partant de là, le meilleur restait à venir. Cette personne qui lui avaient écrit, elle y avait mit son cœur. De la sincérité. Il ne savait pas comment rivaliser. Mais il allait faire du mieux qu'il pouvait. Il allait lui transcrire tous ces mots qu'ils ne pourraient jamais dire de vive voix. Il allait exprimer ses pensées le plus simple et clair précis.

Le jeune homme retourna sur son matelas après sa contemplation des cieux, pour reprendre en main une toute nouvelle feuille, et son crayon en main. Presque aussitôt, il se mit à écrire paisiblement, l'esprit transporté dans ses mots.

Peux-tu m'étreindre toute la nuit ?
Déposer tes lèvres sur mon corps meurtri ?
Essuyer mes joues d'eau salées ?
Peux-tu être ma première fois ?
M'avaler tout en entier ?
Enlève moi le goût de me tuer,
Aime moi fort et fais moi voler,
Soulève moi, fais moi monter,
Attache moi ne me laisse pas tomber,
Ne gâche pas ma liberté.

Gon déposa son papier devant lui. Il le relisait, avec le sourire. Oui. C'était le message. C'était son message. Il avait réussi à retranscrire ce qu'il voulait réellement, tout au fond de lui.

Délicatement, il prit le papier entre ses doigts pour le plier en quatre, et partir le ranger dans son sac pour le lendemain. Il s'allongea sous sa couverture, le visage contre l'oreiller. Les amourettes de lycée pouvaient se mettre en file d'attente, il attendrait jusqu'à trouver la bonne. Après ça, il ne la lâcherais plus. Il s'en fit secrètement la promesse.

Les amourettes de lycée, en ligne
Elles essaient de me faire perdre mon temps
Amourettes de lycée, taisez-vous
Si vous n'êtes pas mon genre

~~

~Yaya, 22 août 2020

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книга «K-12».
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