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Songeur, Gon était debout dans l'escalier qui menait à l'étage trois du bâtiment. Il avait encore rêvé de l'ange cette nuit. Le garçon lui avait, une fois de plus, supplié de revenir dans le monde auquel il appartenait. Mais elle avait refusé. Gon se plia au fait qu'il allait devoir encore supporter les douleurs du monde terrien. Mais pour combien de temps ?

–– Hé ! Tu es avec nous ?

Gon sortit de ses pensées en remarquant qu'Alluka et Kurapika l'avait rejoint. Il souria à ses amis en hochant la tête. Il se disait qu'il avait beaucoup de chance de les avoir, et de pouvoir compter sur eux n'importe où, n'importe quand. Rien que pour leur existence, Gon leur en remerciait.

Les trois élèves prirent le courage de gravir les marches en colimaçon pour se rendre à leur premier cours de la journée. Alluka était à l'avant, marchant plus rapidement que les deux garçons qui la suivaient derrière. Mais soudain, leur camarade brune se tordit le ventre de ses mains et commença à ralentir.

–– Alluka, tout va bien ? demanda Kurapika, inquiet.

–– Ugh, je me sens si malade. C'est juste le pire maux de ventre que j'ai jamais eu...

Elle continua de monter l'escalier malgré tout. Mais arrivée au sommet, elle sauta la dernière marche et tomba au sol sur les genoux. Les deux garçons accourèrent vers elle. Ils remarquèrent une tâche de sang derrière son uniforme. Gon et Kurapika se regardèrent en comprenant soudain ce qui arrivait à leur amie. Ils poussèrent en même temps une exclamation de compréhension.

–– Oooh...

–– Ma chérie, c'est ton cycle menstruel qui fait des siennes, rajouta Kurapika.

~~

Alluka poussa ses deux amis à l'intérieur des toilettes, puis se retourna pour claquer dans une incroyable rage la porte.

–– Pourquoi MAINTENANT ?!

Kurapika soupira en croisant ses bras pendant que Gon observait le pièce, inquiet.

–– Mais c'est les toilettes des filles, on a pas le droit d'être-

–– Depuis quand tu t'inquiètes du règlement ? lui demanda Alluka. Tu es mon meilleur ami, alors tu vas m'aider !

Le brun trembla de tout son corps suite au ton inhabituel qu'employait sa copine. Pendant ce temps, Kurapika était parti en inspection des murs. Il finit par trouver ce qu'il cherchait, et appela ses amis.

–– Il y a un distributeur de tampons, ici.

–– Dieu merci, qu'est-ce que je ferais sans toi Kurapika, dit la jeune fille en le rejoignant, lançant un regard accusateur à Gon qui n'avait pas bougé d'un pouce.

Alluka se planta devant la machine puis se mordit la lèvre. Gon les rejoignit, et ouvrit de grands yeux, surpris, en apercevant le fonctionnement de la machine.

–– Pourquoi est-ce qu'il faut payer ?

–– C'est encore la société qui se paye notre tête, fit Kurapika en soufflant de rage. Les règles sont naturelles, les tampons devraient être gratuits, ça n'a pas de sens !

–– Peu importe, pour le moment, on a pas le choix, sortit Alluka d'un ton désespéré. L'un d'entre vous a de la monnaie ?

Ils fouillèrent simultanément leurs poches pour lui sortir la même réponse : négative. La brune commença à paniquer, se demandant comment elle allait faire pour le reste de la journée. Gon eu soudain une idée. Il s'approcha de la machine, et ferma les yeux en tendant sa main. La machine s'ouvrit en un claquement de doigt. Ses deux amis poussèrent des exclamations de victoire. Malheureusement, la réserve était vide.

–– Et merde, fit Kurapika en se tordant les lèvres.

–– Qu'est-ce que je fais maintenant ? demanda Alluka d'un air perdu.

Gon regarda les cabines de toilettes, puis se retourna vers sa camarade. Il dit simultanément avec Kurapika :

–– Papier toilette.

~~

–– Je suis vraiment obligée de faire ça ?

–– Tu as une meilleure solution ? fit Kurapika de l'extérieur, appuyé contre une porte de cabine.

Gon s'était assis en face, le dos contre une autre porte. Il allait être en retard en classe, mais s'il pouvait aider ou soutenir son amie, il voulait bien sauter tous les cours de la journée. Il aimerait bien se rendre utile, mais il est impuissant face à la situation.

–– Tout va bien ? demanda Gon pour être sûr après quelques minutes.

–– Oui oui, j'ai presque fini, lui répondit Alluka de l'intérieur des WC.

–– Tu veux que je te cherches un nouveau rouleau de papier ?

–– Juste ferme-la, s'il-te-plaît, dit la jeune fille.

Gon posa son menton sur ses genoux en soufflant. Lui qui voulait se rendre utile, c'est raté. Il n'était pas doué dans ce domaine. Kurapika rit un peu dans sa gorge face à l'air déterré de son ami, mais s'arrêta de suite lorsqu'il se prit son manuel d'histoire dans la tête. Après un instant encore, la porte de la cabine s'ouvrit pour laisser apparaître une Alluka ceinturée d'un sweat.

–– Joli, depuis quand tu as ça avec toi ? demanda Kurapika.

–– Je l'ai trouvé dans les objets perdus.

Gon et Kurapika la regardèrent, amusés. Alluka posa ses mains sur les hanches, l'air fière tout en fronçant les sourcils.

–– Ben quoi ? Je n'allais pas me promener dans les couloirs comme si j'avais passée l'après-midi assise dans un champ de fraises !

Elle défila dans l'allée des cabines jusqu'au lavabo en tournoyant sur elle-même, le sweat enroulé autour de la taille. De cette façon, on ne voyait plus sa tâche rouge. Elle rejoignit l'un des éviers pour se laver les mains. Alors que ses amis allaient la féliciter, la porte s'ouvrit précipitamment et une infirmière poussa un cri estomaquée.

–– Des garçons dans les toilettes des filles ?! Bougres de pervers, sortez d'ici et retournez en classe ! Vous aussi, jeune fille !

À ces mots, les trois élèves détalèrent les cabinets comme des lapins sortis du trou. Ils rièrent un peu, puis reprirent, après s'être assez éloignés des cabinets, une démarche normale.

–– Les gars, vous ne pouvez pas savoir comment ce papier est désagréable entre mes jambes, se plaignit Alluka.

Gon passa alors devant eux pour leur faire face en sortant un objet de sa poche.

–– Tu as de la chance d'avoir un ami au bras long.

–– Un tampon ! Gon, tu es tout pardonné.

La brune sauta au cou de son meilleur ami et celui-ci sourit de joie, sentant enfin qu'il avait fait une bonne action. Kurapika les regarda, attendri, puis les poussa par les épaules pour avancer. Si eux préféraient sécher les cours sans problème, lui ne voulait pas perdre le rythme de ses études. Il devait absolument rejoindre sa classe dans les temps. Même si, ce moment avec ses nouveaux amis n'était pas si horrible que ça. Ce n'était pas si mal de ne pas respecter le règlement, en fin de compte.

Pendant ce temps, toujours dans les WC, l'infirmière cherchait, en vain, son tampon perdu. Elle poussa une injure. Le dispositif de rouleaux de papiers toilettes était lui aussi, vide.

~~

Une sonnerie annonçant l'heure du self retentit dans toute l'école. Gon, Alluka et Kurapika se servaient au réfectoire, portant leurs plateaux remplis de mets plus ou moins appétissants. Gon, qui était en tête, inspecta la salle des yeux pour trouver un endroit libre où déjeuner avec ses amis. Soudain, il vit Pitou marcher l'air confiante à toute vitesse dans sa direction. Gon se mit à trembler. Mais la jeune fille le poussa d'un coup d'épaule pour passer derrière lui. Apparemment, ce n'était pas lui qu'elle cherchait. Alluka se figea en voyant l'ennemie jurée de son meilleur ami la prendre sous le bras. Pitou fit demi tour pour l'emmener vers sa table de groupies. Alluka l'accompagnait malgré elle, sans comprendre ce qu'elle manigançait. La fille populaire décida enfin de lui adresser la parole en pleine course.

–– Tu ne devrais pas rester avec ces deux là, ils craignent trop. Je suis de bonne volonté aujourd'hui, je t'invite à prendre le déjeuner à ma table.

Alluka fronçait les sourcils.

Elle me dit "Salut, viens avec moi
À la table numéro trois
Devenons amies juste toi et moi
Juste quand midi sonne, qu'est-ce que tu crois ?

Elle embrassa en chemin Kaito qui passait par là. Alluka eut un recul de dégoût.

Après le déjeuner, on discutera de choses charmantes
Des garçons que tu trouvent attirants
Des manières de se faire plus d'argent
Puis je t'ignorerais simplement. "

Pitou salua finalement sa bande qui l'attendait patiemment à l'une des tables du réfectoire. Alluka ne connaissait même pas la moitié de ces personnes, elle savait juste qu'elles avaient une réputation haut gradée. C'était un groupe de filles avec une mentalité inquiètante. Pitou s'asseya, forçant Alluka à se mettre en face d'elle. Les deux arrivantes se faisaient accueillir comme des reines. La brune ne se sentait pas à l'aise, assise entre toutes ces filles aux minois et aux manières parfaites. Alors que le groupe commençait à parler célébrités et potins, la jeune élève agita ses mains devant elle pour rappeler sa présence et prendre la parole. Tout le monde la fixa à ses premiers mots.

Je ne veux pas d'amis bouche-trou par-ci
Je veux quelqu'un qui comprend mes ennuis
Viens chez moi si tu veux mourir
Des amitiés dont je rêve depuis longtemps

Amusées par ses propos, les mannequins se regardèrent entre elles avec un sourire. Elles fixèrent ensuite leur nouvelle compagnie, répétant ses deux dernières phrases.

"Viens chez moi, viens chez moi
Des amitiés dont je rêve depuis longtemps"

La brune effectua une moue triste suite à leurs réactions. Elle releva les yeux, voyant ses deux amis passer non loin de là. Gon lui lançait un regard noir, comme si elle les avait trahi, et Kurapika avait un air triste, compréhensif de la situation. Alluka leur chuchota un "désolé". Elle était prête à donner sa vie pour courir les rejoindre. Mais c'était comme si elle était collée à sa chaise. Le groupe l'ignora, et commença à dévorer son assiette tout en reprenant leur conversation précédente. Alluka posa son menton au creux de sa main, n'écoutant que d'une oreille, lassée de ce repas détestable.

Elles veulent rentrer leurs gros culs dans le dernier jean à la mode
Veulent un bébé avec l'homme de leurs rêves
Ce n'est pas mon style de vie
Devenir une idiote de Barbie
"Même passer à la télé ?", les gens auront de grosses rumeurs sur moi
Voudront devenir mes amis puis me juger si je fais un truc de travers
Ça n'a aucun sens pour moi

Fatiguée de leurs paroles, la jeune fille se leva sur pieds pour leur balancer tout à la figure. Tant pis pour le prestige de la table. Sa réputation n'avait aucun intérêt à ses yeux.

Vous voulez des tracas, des combats, des morceaux de moi
Des photos, des photos, puis vous parlez dans mon dos
Oh, vous dites de la merde, ouais

Pitou se leva à son tour en posant sa main à plat sur la table. Sa cible ne pouvait pas lui échapper aussi facilement. Malheureusement pour elle, c'est ce qu'elle fit. Alluka s'en alla de la table, leur lançant un regard voulant dire "essayez seulement et je vous réduis en miettes."

En se baladant dans le réfectoire, elle remarqua un élève qui mangeait seul à une table. Elle s'assit en face de lui, ayant vu qu' il la regardait depuis un moment. Il lui dit qu'il était admiratif de ce qu'elle avait osé faire. Tenir tête au groupe de populaires, ce n'était pas rien. Alluka lui en remercia. Ils discutèrent encore un bon moment. La jeune fille le trouvait très drôle, avec une bonne façon de penser. Ils eurent même le temps de s'inventer un check entre eux. En riant, elle lui serra la main et le fit se lever. Le jeune homme l'empoigna aussi par le bras, le sourire aux lèvres.

La jeune fille décida de présenter son nouvel ami à Kurapika et Gon, qui l'attendaient de pieds fermes. Gon soupira, ayant cru qu'il avait perdu sa meilleure amie pour toujours dans le côté obscur. La seule fille du groupe leva les yeux au ciel à sa remarque, avant de prendre la parole.

–– Voici Leolio, ce sont mes amis, tu peux leur dire bonjour.

–– Tu me parle vraiment comme à un attardé mental. Et c'est MONSIEUR Leolio, s'il-vous-plaît. Yo les nazes.

Kurapika ouvrit de grands yeux à l'allure et la manière de parler de cet individu. De son côté, Gon éclata de rire. Il l'aimait déjà.

Son rire cristallin parvenu aux oreilles du jeune garçon solitaire. Il avait toujours avec lui la balle de tennis verte, et recherchait encore et encore son propriétaire. C'en était devenu une obsession chez lui, sa seule raison de vivre et qui le poussait à revenir tous les jours à l'école. Il avait observé le terrain de tennis, essayant d'apercevoir si un joueur enveloppait sa balle dans une bulle magique. Mais personne ne s'était manifesté, et ce pendant très longtemps. Mais ce jour-là, à la cantine, il l'avait reconnu. Il ne savait pas pourquoi, mais la personne à qui appartenait ce rire était la même qui avait perdu son objet de jeu.

Il se pencha sur le côté pour mieux observer le petit groupe. Celui qui riait auparavant faisait connaissance avec un grand bonhomme mince avec des lunettes. On aurait dit un avocat qui retrouvait son enfant perdu à la gare tellement il paraissait âgé. Mais en réalité, celui-ci l'importait peu. Il n'avait d'yeux que pour le petit brun aux reflets verts sur ses mèches de cheveux, les yeux noisettes avec une tâche d'ambre. Les joues de l'observateur devenirent rosies. Il ne se trompait pas, c'était lui, il en était certain désormais. Ne restait plus qu'à savoir comment l'aborder, maintenant. Cela lui sembla d'abord impossible. Il était trop timide pour ça, d'ailleurs il n'avait aucun amis. Comment témoigner de ses sentiments à quelqu'un qu'il ne connaissait même pas ? Il adorerait apprendre à le connaître dans les moindres détails. Une idée de génie lui vint soudainement en tête. Il allait écrire. Il était doué à ça, et c'était beaucoup plus simple que de le lui parler directement. Convaincu de son idée, il replongea le nez dans son repas, un sourire aux lèvres. Maintenant qu'il savait à quoi il ressemblait, ça allait être beaucoup plus simple.

~~

~Yaya, 12 août 2020.

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