Chapitre 1 : La signature
Chapitre 2 : Atkins
Chapitre 3 : Dynarburgh
Chapitre 4 : Cineburgh
Chapitre 5 : Gooding
Chapitre 6 : Elmira
Chapitre 7 : Sterling
Chapitre 8 : Hellwing
Chapitre 9 : Les âmes de Cineburgh
Chapitre 10 : Mémoires et Confidences
Chapitre 11 : Réflexion
Chapitre 12 : La faillite
Chapitre 13 : Le talent de Sterling
Chapitre 14 : Prise de conscience et purification
Chapitre 15 : L'âme de Dionysia
Chapitre 16 : Tineburgh
Chapitre 17 : Wyndham
Chapitre 13 : Le talent de Sterling

L'âme résumerait toute notre personnalité, celle que personne ne voit dans le monde du vivant,

Ni même nous-même,

Que la véritable beauté est dans l'âme,

...

Je n'ai vue aucune beauté, aucune réalisation de l'idéalisation de la mort.

11 heures 13, Cineburgh, quartiers privés de Sterling :

Atkins ria, visiblement amusé par la situation. Gooding était quant à lui, dans une position de défense, étendant ses ailes de façon protectrice. Il se retourna vivement vers Atkins, me poussant subitement alors que celui-ci s'apprêtait à me prendre sans doute par le poignet. Abasourdie, je criai, de peur et de douleur par le fait de m'être encore heurter contre le sol.

— Dionysia, nous devons partir, s'écria Gooding en me soulevant si fort que je pensais me refaire projeter. Je ne me croyais pas si légère, et alors que, suivant sans rien dire Gooding, nous courûmes si vite que mon endurance avait du mal à suivre le rythme.

— Et Atkins ?!

— Pas le temps de s'en inquiéter, il est plus comme eux que comme nous, ne les laisses pas te toucher, Dionysia !

Ils nous couraient après, ces formes noires. C'était donc ça, les âmes déchues ?

— Tu les as attirés jusqu'à nous, mais à part ça je ne t'en veux pas trop !

— Je ne fais qu'apporter les ennuis !

Je m'en voulais beaucoup trop pour demander ce qu'il allait se passer pour Atkins.

« S'il est comme eux, il se peut que je l'ai retourné contre nous. Non... qu'est-ce que j'ai fait ? »

— Maintenant que tu as compris, tiens-toi bien, dit Gooding en me prenant dans ses bras, je me suis instantanément accrochée à son cou, mes jambes se repliant sur son bras droit, qui passait par en-dessous de mes cuisses. Ses ailes s'étendirent et sous un son fluide et doux, on décolla du sol.

Les ombres noires et liquides s'entrechoquèrent, un vieux bruit, de deux vagues s'écrasant l'une contre l'autre. Maintenant, j'avais peur du vide, malgré ma facilité à être impressionnée, regardant la vue. Dynarburgh était si petite vue d'en haut, pourtant c'était une ville peuplée, je me demandais si on verrait Cineburgh.

« Gooding est plus fort... que j'aurais imaginé... en espérant qu'il ne me lâche pas. »

Je ravalai difficilement ma salive, entendant un rire moqueur de la part du messager.

— Atkins va vraiment s'en sortir tout seul ?

— Il faut que tu saches un truc, dit-il sérieusement et calmement, Atkins n'est avec personne. Il est imprévisible, et dangereux. On ne sait jamais ce qu'il pense réellement, ses intentions, ce qu'il pense... Elmira et moi n'arrivons pas à lire dans ses pensées ou dans son âme, ni même dans son passé. Du moins, pour le peu de fois où je l'ai touché, c'est l'effet d'un claquement de porte au nez. Et c'est douloureux un esprit aussi fort. Il peut être de ton côté, comme du sien, et vouloir se nourrir de toi.

— Se nourrir ?

— Il signe des contrats avec les vivants, mais rien ne dit que de l'autre côté du vivant, tu aies une mort meilleure. Le suicide, n'est jamais une bonne issue, Dionysia. Il se nourrit d'essence de vie des mortels, mais aussi de l'essence de l'âme des morts, ainsi, il reste en quelque sorte conscient et son âme continue d'être présente entre Dynarburgh et Cineburgh. Ils disparaissent... dans le néant, apparemment ce serait un grand trou noir, sans porte de sortie et que le désespoir. Le gouffre éternel.

Gooding me tût. Posant ma tête sur son épaule, je n'osai pas faire autre chose qu'attendre que le temps passe. Je profitai juste du vent frais, du silence et des bruits des ailes flottant dans les airs. C'était tellement agréable. Mes yeux se fermèrent, mes paupières lourdes. Gooding ne quittait pas les yeux de sa trajectoire. Il était si concentré.

* * *

Le temps passa, et doucement Gooding me posa au sol, mes jambes engourdies. J'avais la tête qui tournait, mais ce ne fut pas long lorsque mes yeux se posèrent sur un Sterling stoïque. Heureusement que j'avais remis mon masque, car ma peur était clairement lisible sur mon visage.

Je m'apprêtai à dire quelque chose, quand soudain il prit la parole avant moi :

— Le matin, dit-il fermement et indigné, je me lève à quatre heures piles, je me lave, je me regarde dans le miroir, je n'oublie rien. Chaque détail compte. Je suis bien habillé, mes habits restent les mêmes, mais gare aux apparences, Dionysia : je lave tous les soirs, et sont secs tous les matins. Le masque, je le nettoie aussi. Je fais attention au moindre détail que quelqu'un pourrait prétendre voir avant moi. Ensuite, je sors de ma loge, dit-il alors en me tendant un petit cupcake, parfaitement dressé dans une assiette, et je fais à manger pour tout le monde.

Cette fois, j'acceptai ce qu'il me donnait, et un sourire apparu sur les lèvres de Sterling.

— Tout ce que je fais, n'est pas ordinaire, mon talent étant la cuisine et la couture, il me faut bien de tout réussir. La perfection n'a aucune limite chez l'Homme, il se met tout seul des barrières qu'il ne peut plus franchir, c'est pathétique, et inconsolable. Vois-tu, Dionysia, tes vêtements ne sont pas arrivés par hasard, et je sais que tu as déjà compris.

Je n'arrivais pas à décrire mes sentiments. L'atmosphère était détendue, Sterling me gueulait dessus, mais par colère assertive, c'était justifié, je le savais. Mais ce n'était pas une excuse d'autant me mépriser, et de me parler sur des tons pareils...

« Stop, je deviens ridicule. »

Je soupirai, regardant mieux le cupcake. Aux premiers abords il était très banal, tout chocolat, le gâteau et le glaçage en forme de rose, une cerise noire par-dessus. Il avait l'air appétissant et je pouvais déjà le sentir rien qu'à son odeur qu'il était délicieux. Il était joli. Accepter de goûter, ou refuser ?

« Pourquoi j'hésite autant ? »

Sterling trouvait l'attente trop longue, rien qu'à voir son visage crispé, la moitié toujours caché par son masque corbeau. Goûtant le cupcake, je ne me rendis que compte qu'après l'avoir finis, je l'avais engloutis. Je n'eus pas le temps d'être déçue, qu'un sentiment de chagrin m'envahit la poitrine, me poussant dans une folle envie d'éclater en sanglot, et de crier. Une douleur, insupportable me survint à la poitrine telle une aiguille me plantant vivement jusqu'à que je m'en étouffe dans mes pleures retenus et ma respiration lente, à la recherche d'air. Mes poumons quant à eux, écrasés. Faible, je tombai au sol, me jurant de ne plus jamais accepter ce que me donnerait Sterling.

Je ne me reconnaissais plus.

— Qu'est-ce que... tu m'as donné... ? balbutiai-je de colère et de peur, me tenant la gorge et toussant.

— Un cupcake de la sincérité, dit-il comme si mon état ne le touchait pas plus que cela. Celui qui le consomme montre sa véritable apparence.

« Je veux que ça s'arrête, stop... s'il vous plaît, stop... »

C'était beaucoup trop insupportable, mes sens se brouillant, ma vue, par les larmes, ma gorge, par le manque d'air, et mon ouïe par tout le reste, ma tête tournoyante. Comme si je m'évanouissais, mais je ne perdis pas connaissance. Je n'avais pas le droit à cela.

— Pour que les effets s'estompent et te soient plus agréables, tu dois être honnête avec toi-même Dionysia. Pleure.

Je voulais pleurer, mais quelque chose m'en empêcher, et ce n'était pas sans dire que c'était l'incapacité de respirer. Je m'étouffai plus qu'autre chose, comme si quelqu'un m'étranglait, la poitrine m'assaillant.

Ce ne devait pas être normal, car Sterling s'accroupissait, mettant sa main sur mon épaule, m'obligeant le regarder.

— Il y a quelque chose d'autre, dit-il.

— Putain Sterling, gronda Elmira. Apparemment, elle était là elle aussi.

Gooding essaya de me faire asseoir, mais un spam violent me prit.

— Asseyez-là ! Ordonna Sterling, imperturbable.

Gooding me tint le dos, assit ou accroupit derrière moi, Elmira me tenant les jambes, face à moi. Du moins, je le supposai par la silhouette. Sterling retira mon masque, et je pus voir mieux, même si ça ne m'aidait pas vraiment. Je sentais mes forces me quitter, sans comprendre pourquoi. Du liquide coulait de ma bouche, je le crachai, me bloquant davantage l'air.

— Ce n'est pas du sang, fit Sterling en me passant un mouchoir, essuyant frénétiquement. Elle se purge, d'où pourquoi évacuer ses émotions ne suffisent pas.

— Génial, et tu ne pouvais pas attendre qu'elle se repose ? tu vas foutre Dionysia dans le néant !

— On m'a fait le même coup pour lui le concernant, et ça n'a pas fonctionner. Ce moment est parfait pour une purification, Gooding.

— Mais elle va... !

Je n'entendis plus rien, continuant de recracher ce liquide, dont je n'avais plus la force de rejeter.

« Pourquoi personne ne m'aide... ? »

« Père, mère... je suis tellement désolée... je ne suis qu'une lâche, ayant tout laisser tomber pour sa propre petite personne, incapable d'être normale... »

« Ne suis-je pas faite pour être en paix ? juste en paix, pouvoir fermer les yeux... juste... quelques instants... »

« J'ai vécu seule, je suis morte seule, et maintenant... je suis seule... sans jamais être acceptée pour qui je suis. »

« J'ai si froid, tellement froid. Je ne respire plus... ou peut-être que je ne le sens pas... »

© CyberKy ,
книга «Demonic Bond - L'âme de Dionysia».
Chapitre 14 : Prise de conscience et purification
Коментарі