Ma chère fille
« Ma chère fille nous irons tous en enfer. Notre lignée pauvre et damnée marche depuis des générations vers l'enfer. J'écris cette lettre en espérant que tu iras, pour que l'on puisse vivre toutes les deux ensemble sous l'œil malveillant de Satan.
Ma chère fille, nous allons tous mourir. Le décès n'est pas un fléau, il est le début vers une nouvelle vie plus heureuse, n'importe quelle vie est plus heureuse que celle que nous avons mené et que tu continues de subir. Cesse donc de me poser des questions, te voir pleurer est le pire des supplices pour mon pauvre cœur.
Le monde change, virevolte, revient à son point de départ et retourne à son point d'arrivée en passant par un juste milieu qui ne dure que quelques merveilleux jours. Dieu nous accorde ce moment de répit car il est compatissant, nous ne sommes rien sans lui. Dieu nous réincarne lorsque notre temps dans les mondes invisibles est trop long, et je souhaite que nous puissions nous rencontrer dans une autre vie.
Ma petite Ana, que Dieu a mis au monde en me faisant souffrir, je t'aime de toute mon âme et je t'aimerai quel que soit mon sort, même si les prêtres sont venus parce que tu aurais dû avoir deux frères. Ma petite Ana, dont mon mari n'avait cure, ce pauvre homme piégé dans le breuvage sacré de Dieu qui ne t'a ni aimé, ni haï. Ma petite Ana, qui voit les traces de mes larmes sur la feuille, qui ressent mon immense fatigue au travers de ces lettres tracées avec soin et application. Je t'aime tant. Je te dois tant. Je te dois ma joie de vivre et mon sourire à travers ma douleur quotidienne.
Ma chère fille, l'enfer t'ouvrira grand ses bras lorsque les prêtres t'auront tuée, et au bout du chemin entre la vie et la mort, je t'attendrai avec ce sourire qui faisait naître dans tes yeux un éclat de tendresse si rare dans notre quotidien.
Ma chère fille, la mort te prendra délicatement dans ses bras lorsque les prêtres t'auront tuée, et au bout de la route qui mène aux enfers, ton père t'aimera enfin et te verra comme sa fille et non comme quelque chose d'encombrant.
Tu n'as pas hâte ? Nous serons une famille heureuse, tu seras comblée d'amour et tu apprendras à sourire comme tu le faisais quand tu étais bébé !
Mais je t'en supplie, ne conclus pas le pacte de l'immortalité. Je ne peux pas vivre heureuse sans toi, je te fais confiance, ne laisse pas le péché de la vengeance envahir ton cœur déjà bien assez sombre. Dieu a créé ce monde, il a le droit d'y faire ce qu'il veut. Laisse-le faire, ne tombe pas dans les stupéfiants comme les doyens.
Je te dis donc à bientôt, et j'espère qu'on se reverra vite. Les prêtres ne devraient pas tarder, tu vas bientôt cesser de souffrir. Tout ira bien.
Ta mère qui t'aimera toujours. »
Dans sa chambre, une jeune fille posa la lettre. Ses joues étaient baignées de larmes mais son regard restait, comme toujours résigné. Deux coups frappèrent la porte, et elle entendit la voix grave de son père percuter les murs. Elle se leva et descendit, prête à affronter son destin.
Ma chère fille, nous allons tous mourir. Le décès n'est pas un fléau, il est le début vers une nouvelle vie plus heureuse, n'importe quelle vie est plus heureuse que celle que nous avons mené et que tu continues de subir. Cesse donc de me poser des questions, te voir pleurer est le pire des supplices pour mon pauvre cœur.
Le monde change, virevolte, revient à son point de départ et retourne à son point d'arrivée en passant par un juste milieu qui ne dure que quelques merveilleux jours. Dieu nous accorde ce moment de répit car il est compatissant, nous ne sommes rien sans lui. Dieu nous réincarne lorsque notre temps dans les mondes invisibles est trop long, et je souhaite que nous puissions nous rencontrer dans une autre vie.
Ma petite Ana, que Dieu a mis au monde en me faisant souffrir, je t'aime de toute mon âme et je t'aimerai quel que soit mon sort, même si les prêtres sont venus parce que tu aurais dû avoir deux frères. Ma petite Ana, dont mon mari n'avait cure, ce pauvre homme piégé dans le breuvage sacré de Dieu qui ne t'a ni aimé, ni haï. Ma petite Ana, qui voit les traces de mes larmes sur la feuille, qui ressent mon immense fatigue au travers de ces lettres tracées avec soin et application. Je t'aime tant. Je te dois tant. Je te dois ma joie de vivre et mon sourire à travers ma douleur quotidienne.
Ma chère fille, l'enfer t'ouvrira grand ses bras lorsque les prêtres t'auront tuée, et au bout du chemin entre la vie et la mort, je t'attendrai avec ce sourire qui faisait naître dans tes yeux un éclat de tendresse si rare dans notre quotidien.
Ma chère fille, la mort te prendra délicatement dans ses bras lorsque les prêtres t'auront tuée, et au bout de la route qui mène aux enfers, ton père t'aimera enfin et te verra comme sa fille et non comme quelque chose d'encombrant.
Tu n'as pas hâte ? Nous serons une famille heureuse, tu seras comblée d'amour et tu apprendras à sourire comme tu le faisais quand tu étais bébé !
Mais je t'en supplie, ne conclus pas le pacte de l'immortalité. Je ne peux pas vivre heureuse sans toi, je te fais confiance, ne laisse pas le péché de la vengeance envahir ton cœur déjà bien assez sombre. Dieu a créé ce monde, il a le droit d'y faire ce qu'il veut. Laisse-le faire, ne tombe pas dans les stupéfiants comme les doyens.
Je te dis donc à bientôt, et j'espère qu'on se reverra vite. Les prêtres ne devraient pas tarder, tu vas bientôt cesser de souffrir. Tout ira bien.
Ta mère qui t'aimera toujours. »
Dans sa chambre, une jeune fille posa la lettre. Ses joues étaient baignées de larmes mais son regard restait, comme toujours résigné. Deux coups frappèrent la porte, et elle entendit la voix grave de son père percuter les murs. Elle se leva et descendit, prête à affronter son destin.
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