Un oubli
Assis sur le toit d'un gigantesque immeuble, il réfléchissait. Son manteau noir cachait presque tout son corps, son visage était à peine perceptible derrière ses lunettes et ses cheveux châtains se laissaient porter par le gré du vent.
L'idée de sauter ne lui venait jamais en tête, lui qui se laissait emmener par ses jambes dans un tel endroit. Il contemplait simplement l'imposant paysage urbain que sa vue lui offrait, réfléchissant à ce qui arrivait aléatoirement dans son esprit. De durs souvenirs martelaient cruellement son crâne sans lui laisser le moindre répit et, dès qu'il tentait de raviver ce qui le tourmentait, rien n'osait venir. Un vide inexplicable hantait son âme.
Soudain, il s'aperçut que le soleil se levait. Le vent matinal aurait ramené n'importe qui à la réalité de par sa fraîcheur, mais le jeune homme portait son attention sur le soleil levant. Où avait-il aperçu cette teinte orangée ? Il n'était pas censé la revoir. Il aurait dû aller ailleurs. Déjà, sa migraine recommença, plus forte encore.
Il plissa faiblement les yeux. Que cherchait-il ? Pourquoi ne trouvait-il pas l'océan turquoise ? Pourquoi l'océan devait-il être turquoise ? Ces questions augmentaient la violence de la douleur présente dans son crâne. À ce stade, n'importe quel être humain serait allongé en hurlant ; celui-ci restait assis bien droit, bien calme, un fantôme matinal.
Le soleil montait d'une lenteur calculée dans le ciel orangé, comme s'il cherchait à narguer son spectateur. Mais de quelle façon ? Est-ce que l'astre lui-même savait ce qui tourmentait le jeune homme ? Comment pourrait-il avoir cette possibilité ? Les yeux verts, dissimulés sous quelque reflets de verres à lunettes selon l'envie des rayons, tremblaient en synchronisation d'une façon tourmentée. Et si les réponses à ses questions ne venaient jamais ?
Il laissa la brise caresser son oreille et remettre en place ou désordonner ses cheveux à sa guise avec douceur. Le doux bruit du vent faudrait penser à un souffle murmurant de gentilles paroles. Il tourna un peu sa tête ; personne. Il était seul avec la ville endormie.
Étrangement, pour un climat supposé automnal, aucun nuage ne cachait l'effroyable lumière orangée. Sa couleur ne devait que peindre la ville, mais il semblait qu'elle ait une autre fonction, à savoir celle de tuer à petits feux la pauvre tête du jeune homme, tremblant de douleur. Qu'est-ce qui faisait si mal ? Et si venir dans un lieu isolé était une mauvaise idée ?
L'odeur de la brise changea graduellement. Le solitaire huma cette douce transformation, et celle-ci lui donna l'impression de basculer dans le passé, à l'époque où il caressait et captait l'odeur de doux cheveux roux comme le soleil. Pris d'un soudain doute, il respira de nouveau l'air matinal ; cependant, la répugnante odeur de la ville revint, le laissant croire à une hallucination dûe à la fatigue.
Il plissa de nouveau les yeux. Réfléchit. Fit abstraction de son ignoble migraine qui lui gâchait la vie depuis plusieurs mois. Rien ne venait.
Où était l'océan turquoise ? Où était le délicieux parfum des cheveux roux ? Où était la main qui, il y a des années, faisait disparaître tous ses problèmes en se posant sur sa joue ?
Il ferma ses yeux verts. Puis entevit la réponse à toute ses questions, la cause de sa migraine, la cause de sa tristesse : le visage doux, enfantin et innocent d'un garçon qui fut son plus grand amour.
Pour la première fois en si longtemps, il sourit. Ses yeux larmoyants s'ouvrirent, et il quitta l'endroit d'isolement d'une bonne fois pour toutes.
L'idée de sauter ne lui venait jamais en tête, lui qui se laissait emmener par ses jambes dans un tel endroit. Il contemplait simplement l'imposant paysage urbain que sa vue lui offrait, réfléchissant à ce qui arrivait aléatoirement dans son esprit. De durs souvenirs martelaient cruellement son crâne sans lui laisser le moindre répit et, dès qu'il tentait de raviver ce qui le tourmentait, rien n'osait venir. Un vide inexplicable hantait son âme.
Soudain, il s'aperçut que le soleil se levait. Le vent matinal aurait ramené n'importe qui à la réalité de par sa fraîcheur, mais le jeune homme portait son attention sur le soleil levant. Où avait-il aperçu cette teinte orangée ? Il n'était pas censé la revoir. Il aurait dû aller ailleurs. Déjà, sa migraine recommença, plus forte encore.
Il plissa faiblement les yeux. Que cherchait-il ? Pourquoi ne trouvait-il pas l'océan turquoise ? Pourquoi l'océan devait-il être turquoise ? Ces questions augmentaient la violence de la douleur présente dans son crâne. À ce stade, n'importe quel être humain serait allongé en hurlant ; celui-ci restait assis bien droit, bien calme, un fantôme matinal.
Le soleil montait d'une lenteur calculée dans le ciel orangé, comme s'il cherchait à narguer son spectateur. Mais de quelle façon ? Est-ce que l'astre lui-même savait ce qui tourmentait le jeune homme ? Comment pourrait-il avoir cette possibilité ? Les yeux verts, dissimulés sous quelque reflets de verres à lunettes selon l'envie des rayons, tremblaient en synchronisation d'une façon tourmentée. Et si les réponses à ses questions ne venaient jamais ?
Il laissa la brise caresser son oreille et remettre en place ou désordonner ses cheveux à sa guise avec douceur. Le doux bruit du vent faudrait penser à un souffle murmurant de gentilles paroles. Il tourna un peu sa tête ; personne. Il était seul avec la ville endormie.
Étrangement, pour un climat supposé automnal, aucun nuage ne cachait l'effroyable lumière orangée. Sa couleur ne devait que peindre la ville, mais il semblait qu'elle ait une autre fonction, à savoir celle de tuer à petits feux la pauvre tête du jeune homme, tremblant de douleur. Qu'est-ce qui faisait si mal ? Et si venir dans un lieu isolé était une mauvaise idée ?
L'odeur de la brise changea graduellement. Le solitaire huma cette douce transformation, et celle-ci lui donna l'impression de basculer dans le passé, à l'époque où il caressait et captait l'odeur de doux cheveux roux comme le soleil. Pris d'un soudain doute, il respira de nouveau l'air matinal ; cependant, la répugnante odeur de la ville revint, le laissant croire à une hallucination dûe à la fatigue.
Il plissa de nouveau les yeux. Réfléchit. Fit abstraction de son ignoble migraine qui lui gâchait la vie depuis plusieurs mois. Rien ne venait.
Où était l'océan turquoise ? Où était le délicieux parfum des cheveux roux ? Où était la main qui, il y a des années, faisait disparaître tous ses problèmes en se posant sur sa joue ?
Il ferma ses yeux verts. Puis entevit la réponse à toute ses questions, la cause de sa migraine, la cause de sa tristesse : le visage doux, enfantin et innocent d'un garçon qui fut son plus grand amour.
Pour la première fois en si longtemps, il sourit. Ses yeux larmoyants s'ouvrirent, et il quitta l'endroit d'isolement d'une bonne fois pour toutes.
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