Je suis si bien allongée que je peine à ouvrir les yeux. Dans une position très confortable avec la chaleur des couvertures sur mes épaules, je suis comme dans un cocon et je donnerai tout pour rester toute ma vie dans cette position. Mais mes paupières me désobéissent et s'ouvrent contre ma volonté.
La première vision que j'ai est le torse de Morgan à deux centimètres de ma tête. Je lève ma tête vers son visage et nos nez se frôlent presque tant la distance est petite. Il dort d'un sommeil profond. Ses traits sont reposés, ses expirations viennent me chatouiller le front et je peux presque voir un léger sourire au coin de ses lèvres. Je tente alors dans la plus grande discrétion de reculer, mais je suis coincée entre ses bras musclés. Morgan m'entoure de ses deux bras, d'une étreinte presque protectrice. Sans comprendre comment nous nous sommes retrouvés ainsi, je reste un moment sans bouger à profiter de sa chaleur corporelle. Il m'enlace et je dois reconnaître que j'aime le contact de sa peau sur la mienne. Il a la peau douce, les veines de ses bras ressortent et je reste comme obnubilée à les regarder se gonfler à chaque respiration. Ses lèvres sont entrouvertes et le fait qu'elles soient si proches de moi fait naître un désir que je n'avais jamais connu. Je me sens comme attirée vers elles et demanderai presque à les embrasser. Mais faut que je retire cette idée, je commence à délirer.
C'est contre ma volonté que je m'oblige à me dégager et comme une petite sourie je me glisse jusqu'au pied du lit. Les bras de Morgan enlacent désormais du vide.
– Désolé je ne voulais pas te gêner.
Sa voix est cassée et il est obligé de cligner plusieurs fois des yeux avant de les ouvrir complètement.
– Oh non, excuse-moi de t'avoir réveillé, je réponds.
– Ne t'inquiète pas, ça va.
Désormais assise sur le pied du lit, je ramasse mes vêtements tombés au sol durant la nuit.
– Tu vas bien ? Me demande-t-il encore endormis.
Je sens immédiatement le rouge me monter au visage en repensant à notre position que je suis obligée de rester dos tourné pour qu’il ne me voit pas.
– Très bien et toi ?
Je sens sous moi le lit bouger et je peux deviner que Morgan est désormais assis. Je me lève jusqu'à la porte, mais je me retiens de l'ouvrir quand je sens son regard sur moi. C'est très perturbant comme regard que je suis obligée de me remettre en question. Ai-je fait quelque chose de mal ?
– Quoi ?
– Tu as pleuré.
– Comment ça ? Je demande en arquant un sourcil.
– Tu t'es mise à pleurer toutes les larmes de ton corps à 4 h 30 du matin précise. J'ai essayé de te réveiller mais tu n'as jamais voulu.
Je cherche à comprendre et surtout à avaler ce qu'il me dit et je ne vois aucune réponse à donner. Je ne me souviens de rien. Pas même de mon rêve. Pourquoi aurais-je pleuré ?
– Tu ne t'en souviens pas ?
Je fais non de la tête et Morgan se mût désormais dans un silence déconcertant. Il se mord également la lèvre inférieure en signe de réflexion. Je suis extrêmement mal à l'aise et je décide de sortir de la chambre pour me diriger dans la salle-de-bain.
Sont installés sur un petit meuble en bois blanc tout le nécessaire de toilette dont j'avais besoin : brosse à dent, savon, serviettes et pleins d'autres crèmes dont je ne connaissais pas l’existence. Je me lave tranquillement en cherchant au plus profond de mon être les raisons de mes pleurs cette nuit. Mais je n'ai aucun souvenir. Cette nuit est un trou noir complet, je ne me souviens de rien. Est-ce que je suis tellement malade que même la nuit je me mets à délirer ? Ou alors Morgan m'a menti et c'est la seule raison qu'il a trouvée pour m'approcher ? Je secoue la tête à la dernière idée me persuadant qu'il ne serait pas capable d'une telle chose. J'enlève alors mon haut de pyjama pour enfiler mon haut d'hier soir. Mais malheureusement pour moi je ne fais pas attention à la glace et elle reflète mon dos. Il est en piteux état. Ma peau est de couleur lait habituellement, mais là mon dos est aussi rouge que peuvent être les enfers. Des croûtes pas encore disparut parsèment mon dos de toute part, les marques du fouet s'impriment jusque dans le creux de mes reins. Tout être doté d'empathie aurait mal en me voyant, mais moi je ne fais que me dégoûter encore plus. Mes mains remontent le long de certaines cicatrices plus ou moins récentes et je ne sens même pas la douleur quand je touche les dernières plaies encore à vif. J'ai tellement l'habitude de la douleur que je ne ressens plus rien. Pourquoi faut-il à tout prix que je trouve quelque chose en moi qui ne fait qu'accentuer mon état de monstre ? Une larme puis une seconde glissent sur mes joues et je me rhabille le regard rivé au sol.
La maison est plongée dans un silence incroyable. Il n'y a pas âme qui vive dans les couloirs. Sans réellement savoir où je vais, je décide de suivre la bonne odeur de pain chaud qui remplit mes narines. Je fais abstraction de la décoration et descends plusieurs escaliers jusqu'à la grande salle de repas d'hier soir. Je pousse la porte timidement et Marylin lève les yeux vers moi un grand sourire s'étirant sur son visage. Je m'approche le pas léger jusqu'à elle.
– Bien dormis ? Demande-t-elle en m'embrassant les deux joues.
– Parfaitement bien et vous ?
– Très bien.
Je me sers immédiatement un bol de lait chaud avec quelques céréales. Le lait glisse le long de ma trachée et réchauffe mon corps.
– Au fait, je me demandais si vous aviez une tenue pour jeudi ?
Marylin tient une tasse de thé entre ses doigts longs et fins et ne me quitte pas de ses yeux jovials.
– Je vais sûrement trouver quelque chose dans les affaires de Karine, ou au marché sinon.
– Je peux te proposer une tenue si tu veux. J'en ai plein que je ne mets plus et je serai ravie de te les donner.
– Oh non ne prenez pas cette peine pour moi.
A peine ai-je eu le temps de déposer mon bol que Marylin se lève et m’entraîne avec elle sur ses pas. Je la suis parmi les nombreux tableaux et nous pénétrons dans une grande chambre avec un lit en baldaquin aux draps défaits, une imposante armoire recouverte de photo de paysage en face, dans un coin une bibliothèque à moitié vide et un bureau à côté vierge de tout papiers. La pièce sent le parfum de Marylin mais a comme une âme de tristesse qui se dégage.
– Le président n'est pas là ? Je demande en remarquant son absence dans les draps.
– Non, il est à son bureau. Il y a peu de chance que tu le vois aujourd'hui, soupire-t-elle.
Marylin se dirige alors vers la grosse armoire et tire les portes vers elle. Pliés parmi des centaines de vêtements elle extirpe plusieurs robes de soirée bleue qu'elle dépose sur le bureau derrière elle. Après ça, elle reprend sa pile de robe et les déplies sur le lit. Il y en a cinq au total et elles sont ma-gni-fiques. Jamais je n'avais vu de tissus aussi brillants, aussi doux, aussi travaillés. Aucune ne se ressemblent. Tantôt une robe à bustier, tantôt une robe à volant, tantôt une robe droite. J'ai comme l'impression d'être une petite fille devant des robes de princesses.
– Alors tu es sûr que tu ne veux pas en porter une ? Me demande Marylin le sourire en coin.
– Elles sont beaucoup trop belles pour moi.
– Ne dis pas ça, tu as la beauté d'un ange.
Son compliment me réchauffe le cœur.
– Étant donné ta morphologie je te déconseille les robes droites, elles ne vont qu'accentuer ta faible poitrine et je ne pense pas que tu veuilles ressembler à une planche à pain.
J'opine sans comprendre réellement la signification de ses mots et elle écarte alors la robe bleue nuit extrêmement longue et droite.
– Celle-là est beaucoup trop encombrante. C'est l'anniversaire de mon bébé je le sais, mais pas la peine de porter une robe aussi extravagante.
Marylin écarte une seconde d'un bleu un peu plus clair. Quand elle la déplace j'entends le bruit des voiles se frotter les uns contre les autres et aux muscles qui s'étirent des bras de Marylin je devine qu'elle n'est pas légère à porter. Je la remercie de ne pas me l'avoir imposé.
– Hum... Celle-là qu'en penses-tu ?
Elle porte à bout de bras une robe bustier assez courte. La taille me fait immédiatement dire non de la tête. Elle n'a rien de vulgaire la robe en elle-même, mais juste l'idée qu'elle laisse apercevoir mes jambes squelettiques et le début de mon dos je me vois dans l'obligation de refuser.
– Vu la grimace c'est un non catégorique. Très bien il en reste deux. Tu préfères laquelle ?
Devant moi, une bleue claire comme le ciel et une verte d'eau. Les deux couleurs sont magnifiques. Elles sont assez grandes et assez amples. La bleue ciel a le haut recouvert de dentelle, une dentelle d'une telle délicatesse qui ne se fait plus aujourd'hui tandis que la verte d'eau à tout le haut plongé dans une pluie de paillettes qui viennent s’éparpiller sur la jupe. Elles sont toutes les deux belles, mais je penche sincèrement pour la bleue claire. J'ai un véritable coup de cœur pour celle-là.
– Je m'en doutais, fini par dire Marylin après que je lui ai fait part de mon choix. Je te laisse t'habiller pour qu'on fasse les retouches ?
– Je peux...
– Ne t'inquiète pas, je ne te regarde pas mon ange. Change-toi pendant que je range les autres robes.
Marylin me tourne le dos et je me dépêche de porter le trésor que j'ai entre les mains. Après lui avoir donné mon approbation, elle se retourne et ses yeux s'écarquillent devant moi.
– Tu es magnifique !
Elle s'approche de moi et me fait tourner sur moi-même, faisant voler les quelques drapés dans les airs.
– Elle te va comme un gant et fait ressortir tes magnifiques yeux bleus. Tu es sublime je n'ai pas d'autre mot.
Marylin cours jusqu'à l'armoire et en sort une grande boite remplit d'aiguille et de fils de couture.
– Je devrais peut-être faire un point juste ici pour accentuer tes formes. Tu ne penses pas ?
Avant même que je n'ai pu dire quelque chose, elle plante plusieurs aiguilles dans le tissu de la robe.
– Il n'y a pas des gens chargés de ça ? Je demande quand elle commence son travail sur moi.
– Oh si, mais pour une fois que c'est moi qui le faits j'en profite.
Marylin sert bien fort le tissu que je n'ai d'autre choix que de serrer le ventre. Je ne comprends rien à ce qu'elle fait, mais je devine qu'elle est concentrée.
– Avant que je ne me marie avec Emmanuel, j'avais dans l'optique de devenir styliste. Mon père avait son propre magasin de vêtements et ma mère m'avait appris tous les rudiments du métier. Je confectionnais mes propres vêtements, les partageaient avec mes copines, les vendait auprès d'autres.
Sa voix est remplie de nostalgie. Je suis même persuadée que des larmes viennent perler son doux visage, mais ayant le dos tourné je ne peux affirmer mon idée.
– Pourquoi avoir arrêté ? Ce n'est pas parce que vous êtes marié au président que vous ne pouvez pas exercer ce que vous voulez.
– Malheureusement si. Emmanuel a réussi à me convaincre de rester à la maison pour m'occuper de Morgan. Il me disait qu'il avait peur pour ma sécurité...
– Je pense surtout que c'est pour avoir le contrôle sur vous, je réponds du tac au tac.
Marylin s'arrête un instant avant de reprendre son travail.
– Ne dis jamais ça en sa présence ou je peux te garantir que tu le regretteras toute ta vie.
Sa phrase me refroidit immédiatement.
– Parlons d'autre chose. Comment trouves-tu Morgan ?
– Oh hum... Il est gentil.
– Je sais ça. Doux, gentil, je le sais parfaitement, tout le monde me le dit sans arrêt. Mais est-ce que tu l'aimes ?
Un hoquet de surprise me prend. Le rouge me monte au visage et j'ai soudainement l'impression qu'il fait extrêmement chaud dans la pièce. Je me retiens à l'un des barreaux du lit pour ne pas chanceler sous la pression des doigts de Marylin sur la robe.
– Je ne sais pas.
Ce sont les seuls mots que j'arrive à sortir, mais en même temps c'est la vérité. Je ne sais rien de mes sentiments pour lui. Je n'arrive pas à bien le comprendre ni à me comprendre moi.
– Quand je vous ai vu hier soir ensemble j'ai vu de l'amour et tout le long du repas je n'ai pu qu'affirmer mon affirmation.
– On est de très bons amis. Je pourrais même le qualifier comme un ami très proche.
– Des amis qui se vouent un amour caché.
– Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Je demande avec une voix cassée, je suis d'ailleurs obligée de me racler la gorge pour chasser le chat qui s'y est logé.
– Le fait qu'il ait prit ta défense contre les propos de mon mari. Puis vient le moment où vous alliez nous quitter jusqu'à ce que tu lui demandes de rester. En temps normal il n'aurait jamais accepté du fait de sa relation exiguë avec son père, mais tu as réussi à le faire changer d'avis, chose qui n'est pas facile avec lui.
– Ce n'était rien. J'ai uniquement fait ça pour vous. Vous êtes d'une gentillesse exemplaire, je ne voulais pas vous laisser seule avec cette dispute anodine sur les épaules.
– Tu es une merveille ma fille et je crois sincèrement que tu es en train de changer Morgan. Il semble beaucoup plus heureux depuis qu'il t'a à ses côtés.
– J'aimerais beaucoup vous croire, mais je suis obligée de contredire vos propos. Moi ce que je pense, c'est qu'il a pitié de moi. Et si je devais mettre ma main sur la personne auquel il porte des sentiments je parierai sans hésiter sur sa meilleure amie Karine. Je les ai vus ensemble et il avait l'air heureux, épanoui. J'ai vu quelque chose dans son regard qui prouvait que je n'étais que source de sa pitié. Avec Karine ils ont une vraie complicité, ils sont unis, inséparable, fait l'un pour l'autre.
– Vraiment ?
Je me retourne vers Marylin qui a fini son travail et je hoche la tête. Elle se relève et me demande de me rhabiller. Je m’exécute et nous sortons toutes les deux pour retourner en bas. Elle me prend par le bras signe de rien, mais je me doute que quelque chose la dérange dans ce que j'ai dit. Elle me fait alors visiter toute la maison, avec ses moindres pièces. Je découvre ainsi une cuisine grouillant d'une petite dizaine de cuisiniers préparant déjà le repas de ce midi. J'arrive ensuite dans une petite salle tapissée de livres sur les murs. Remplie jusqu'au plafond des livres d'anciens grands écrivains d'avant guerres. Les autres pièces ne sont que chambres d'amis, placards et bureaux. D'ailleurs le bureau du président et au troisième étage, un étage interdis à tout le monde, sauf bien sûr sa femme et son fils, mais je me doute qu'ils ne doivent pas s'y rendre souvent. Nous finissons enfin la visite à la salle de bal. Dans l'aile Ouest de la maison, elle est d'une immensité qui dépasse entendement. Je dirais même qu'elle est plus grande que la salle de séjour à l'hôpital. Ces murs sont recouverts de feuilles d'or, son plafond est peint d'une magnifique fresque représentant plusieurs couples dansants, tout au fond une grande scène sur lequel sont posés des instruments de musique, le mur de droite est recouvert de vitre donnant sur le jardin. Installé au centre de la pièce, je fais le tour sur moi-même tant je suis hypnotisée par la décoration. Marylin me prend par la main et me chuchote dans le creux de l'oreille qu'elle a une dernière surprise pour moi. Elle ouvre la porte vitrée, et nous sortons dans le jardin sous le doux soleil d'automne. De l'intérieur de la salle, je n'ai vu qu'une partie de cette étendue de gazon. Dehors, il est le double de mon imagination. Tout un pan de rosiers multicolores monte contre la façade de la bâtisse. Des arbres imposants viennent fermer le jardin laissant croire à une potentielle mini forêt. Sur la fontaine repose plusieurs oiseaux venant se ressourcer. Je suis envoûtée, absorbée par tant de beauté. Marylin m'emmène au fond et mes yeux ne font que s'agrandir de surprise. Un petit potager pour le moins minimaliste. Des légumes d'automnes poussent. Je ne m'y connais pas assez pour les reconnaître du premier coup d’œil, mais les étiquettes indiquent aubergine, navet et potiron.
– C'est mon jardin secret, avoue Marylin.
Elle s'est assise par terre, sans aucune pression pour ses vêtements. Je fais de même.
– Je viens souvent ici quand je m'ennuie ou que quelque chose me tracasse. C'est comme mon échappatoire.
Marylin ne me regarde pas, mais je sens dans sa voix et sa façon de triturer le sol qu'elle ne va pas bien. N'étant pas très douée pour ce genre de situation, je n'agis pas.
– Vois-tu, toi tu as la chance d'être avec quelqu'un de fantastique qui fait passer sa famille avant le travail. Morgan est l'exact opposé de son père et je remercie presque le ciel qu'il en soit ainsi. J'ai aimé Emmanuel, j'ai éprouvé des sentiments pour lui, je me suis pliée à ses volontés et lui ai donné le garçon qu'il voulait tant. Mais cela fait quelques années maintenant que le travail a pris une place énorme, que Morgan passe ses journées dehors pour échapper à son père et que moi je me retrouve entre les deux ne sachant pas quoi faire. Alors je suis venue ici et j'ai commencé à créer ce petit potager. Emmanuel n'est pas au courant de mon activité clandestine et je suis persuadée qu'il fera tout pour que j'arrête s'il le découvrait. Mais ici je me sens libre et revivre. Je peux réfléchir, je m'occupe, je rêve...
Pendant qu'elle parlait, j'ai eu le besoin de lui prendre la main et de la tenir fermement sur mon cœur. Je veux lui montrer que je suis là et que si elle a besoin de quelqu'un avec qui parler elle peut compter sur moi.
– Lorene tu peux me faire une promesse ?
– Tout ce que vous voudrez.
– Promets-moi de rester comme tu es et de ne rien changer. Restez-vous même, Morgan et toi. Vous êtes jeunes, profitez de la vie et de ce qu'elle vous donne. Aimez-vous, amusez-vous. Lorene, ne fais pas comme moi et ne reste pas enfermée dans une cage en verre. Tu as déjà suffisamment de remord comme ça pour en ajouter un autre sur tes frêles épaules. Tu es belle, tu es gentille, tu es merveilleuse alors ne gâches pas ça.
Ses mots sont si beaux. Ses mots sont si touchants. Ses mots me transpercent au plus profond de mon âme. La détresse se lit dans ses yeux, mais elle porte aussi tout l'amour du monde. Je porte sa main à ma bouche et lui embrasse. Je lui promets que je ne changerai pas et nous restons-là un moment à regarder les abeilles butiner.