Chapitre 11
Léoni était toujours vers le fond de la ruelle, il n'avait toujours pas bougé depuis qu'il m'avait libéré de ma protection. Il était dans ses pensées et affichait un visage grave. Je l'appelais plusieurs fois mais il ne me répondit pas.
_ Léoni ? Que se passe-t-il ? Demandai-je en me tenant juste en dessous de sa tête.
Il baissa les yeux pour fixer les miens, se mordit la lèvres inférieur et détourna son regard vers mon frère.
_ Je suis désolé de te dire ça mais, j'avais raison. Suivez-moi.
Il traversa la rue d'un pas vif et tourna à gauche. Je regardais mon frère dans les yeux.
_ Il vaut mieux le suivre sinon on va le perdre, dit-il tout sourire.
Il se leva, me prit par la main et m'emmena à la suite du chevalier. J'avais les joues mouillées de larmes mais je ne pleurais plus et étais plus que jamais déterminée à tuer ces personnes qui avaient, de près ou de loin, fait du mal à ma famille.
Léoni zigzaguait entre les passants et se tenait quelques mètres devant nous. Je le suivais des yeux lorsqu'il disparut de ma vue. Mon frère semblait l'avoir aussi remarqué et tournait la tête de gauche à droite sans pour autant s'arrêter. Puis je sentis une forte pression sur mon bras gauche. Je fus tirée dans une nouvelle ruelle et fus plaquée contre le mur. Mon frère était en face de moi et m'intima le silence d'un doigt sur sa bouche. Je regardais la source de mon embarquement dans cette ruelle. Léoni se tenait lui aussi contre le mur et posa à son tour son index sur sa bouche avant de passer entre mon frère et moi et de s'engouffrer plus profondément dans la ruelle.
Je regardai mon frère cherchant encore une réponse mais il haussa les épaules. Comme moi il ne savait pas pourquoi le chevalier semblait aussi discret. Nous le suivîmes sur quelques mètres avant qu'il ne s'arrête devant une porte et qu'il nous fasse signe d'approcher.
_ C'est ici que je dois rencontrer la personne qui pourrait nous aider, chuchota Léoni. Mais j'ai juste besoin de vous dire quelque chose avant d'entrer. Ce n'est pas un lieu dans lequel on discute de choses banales autour d'une table.
_ Que veux-tu dire ? Demandai-je.
_ Bah... Vous verrez par vous-même, dit-il avant d'ouvrir la porte nous laissant découvrir... Un bar.
_ C'est ça que tu appelles un lieu pas comme les autres ? Demanda Thalion.
_ Non, je parlais d'un autre endroit. Mais il faut passer par là pour y accéder. Suivez-moi.
Il rentra en passa en plein milieu de la pièce, nous fîmes de même. Personne ne se retourna ou ne prêta attention à nous. On traversa la pièce pour arriver au comptoir.. Le barman était en train d'essuyer un verre. Il se retourna pour nous faire face. Il était brun, des yeux en amande, une barbe ridicule poussait sur son menton et il était très maigre. Il nous reluqua avant de s'adresser à Léoni.
_ Que veux-tu gamin ? Dit-il d'une voix forte qui ne correspondait pas du tout avec sa carrure.
_ Bonjour monsieur, nous souhaiterions rencontrer Zacarías Olmos.
_ Vous avez rendez-vous ?
_ Pas vraiment mais dites lui qu'un Saint-Chevalier voudrait le voir. Je pense que ça suffira.
_ Encore un de ces maudits chevaliers qui se croient tous permis, grogna-t-il, il souffla avant de s'adresser à un homme assis pas loin. Vas-y.
Cet homme se leva et disparut derrière une porte à droite du comptoir.
_ Dites, j'ai une question, commença mon ami à l'homme du bar qui se retourna. Quelles sont les nouvelles ? Je veux parler du roi. Est-ce qu'il y a eu quelque chose de nouveau ?
_ Hier le roi a fait passer une nouvelle loi. Je crois qu'elle concerne les clans mais je n'en sais pas plus. Désolé.
_ Merci c'est exactement ce que je voulais savoir.
Il tourna le dos au barman qui repartit à ses tâches quotidiennes lorsque l'homme qui était partit, revint.
_ Venez, monsieur Olmos vous attends, annonça l'homme.
Il retourna derrière la porte et nous le suivîmes.
Derrière la porte un long couloir s'étendait au loin. Il était vraiment grand, assez étroit et surtout peu éclairé. On s'enfonça dans ce long couloir en file indienne. Je fus la dernière à les suivre. Je me demandais qui pouvait bien être ce Zacarìas Olmos qui semblait être quelqu'un d'important ou du moins une certaine influence. Pendant que l'on marchait dans ce couloir personne ne pipa mot et un silence presque assommant pesait sur nous. Il fut pourtant interrompu avant que l'on n'arrive à destination.
_ Est-ce que vous connaissez bien Zacarìas ? Demanda le merveilleux chevalier qui nous avait amener dans cet endroit sombre.
_ Pas vraiment. Je ne suis qu'un messager entre le garde d'entrée et la barman.
_ Vous ne l'avez jamais rencontré en personne ? Ai-je demandé tout à coup prise d'une grande curiosité.
_ Une seule fois, mais c'était il y a déjà un certain temps. Je l'ai croisé dans une allée alors que je rentrais chez moi après une dure journée de labeur. Mais je n'aime pas beaucoup parler de moi donc vous m'excuserez mais c'est à mon tour de vous questionner, continua-t-il en lançant un regard en arrière. Pourquoi voulez-vous rencontrer monsieur Olmos ? Par là je veux dire que... Comment un homme comme lui pourrait aider une des plus puissante personne du royaume ? Vous avez toutes les ressources à votre demande alors de quoi avez-vous besoin de plus ?
Cet homme semblait très curieux mais je ne pouvais pas comprendre réellement sa question. Je ne savais pas qui était ce Zacarìas ni pourquoi Léoni voulait s'entretenir avec lui. Mon ami ne répondit pas tout de suite à la question, laissant pendant un moment un vide s'installer. Seuls nos semelles sur le sol dur était entendues.
_ Je ne peux vous expliquer mais j'ai juste besoin d'informations et d'une personne qu'il pourra ou non me fournir, selon son envie.
_ Je comprends, dit l'homme en hochant la tête. Je vous souhaite bon courage dans ce cas-là.
Nous arrivions à une porte qu'il ouvrit délicatement puis il s'avança et nous annonça.
_ Le Saint-Chevalier qui veut vous voir est ici, monsieur.
_ Bien, tu peux le faire entrer, répondit une voix masculine sur un côté de la pièce.
L'homme qui nous avait accompagnés nous fit entrer puis repartit aussitôt.
_ Alors Saint-Chevalier, comment puis-je t'aider ? Demanda la même voix qu'il y a un instant.
La voix venait d'un côté sombre de la pièce et je ne parvenais pas à voir grand-chose. Je discernais la forme d'un humain mais sans plus. Je plissais les yeux m'efforçant à distinguer plus qu'une silhouette et au fur et à mesure que ma vue s'habituait à l'obscurité de la pièce, je parvint à voir un homme de taille moyenne habillé en noble dans un ensemble complètement noir. Il se rapprochait encore plus et je vis une barbe poussant sur son menton et descendant au niveau de ses épaules.
_ Alors ? Je suis sûr que tu n'es pas venu ici seulement pour vérifier si j'existais vraiment.
_ Je cherche quelqu'un et il se pourrait que vous la connaissiez, expliqua le chevalier qui semblait hésitant pour la première fois depuis ma rencontre avec lui.
_ Je suis censé la connaître à quel point ? Demanda monsieur Olmos, intrigué.
_ Au point où vous connaissez le moindre de ses déplacements.
Zacarìas le regarda d'une étrange manière avant de hausser les sourcils. Il les rebaissa puis leva le droit qui le rabaissa juste après. Il fronça ensuite les sourcils, les releva, étonné, mais les refronça une nouvelle fois. Cet homme était vraiment bizarre.
Pendant que je riais intérieurement je jetai un coup d'œil à mon frère qui s'était assis sur le sol. Je me déplaçais à ses côtés et m'agenouilla devant lui. Le sol était glacé et mes genoux subissaient une vrai torture sur cette pierre froide. Thalion me regarda dans les yeux, les bras croisés puis il soupira.
_ J'ai peur de la personne dont Léoni a besoin. Je ne la connais que de nom mais ça me suffit pour savoir qu'il est retourné dans un endroit où il n'aurait jamais dû mettre les pieds.
Il détourna le regard de mon visage et je compris. Léoni connaissait cette personne qu'il cherchait et ce ne devait pas être quelqu'un de très fréquentable pour connaître Zacarìas Olmos et faire peur à mon frère. Je pris mon frère par les épaules pour lui dire ces quelques mots : "N'oublies pas que je suis là moi. Si tu as peur, alors qui me protègera ?"
Je le lâchai, gênée par tant de sincérité dans ma voix. Mais je sentis ses bras m'enlacer et me tirer vers lui. D'abord surprise je n'esquissai le moindre geste mais je me détendis vite et passais mes bras dans son dos.
_ Eh ! Oh ! Les tourteraux ! On se réveille ? Cria une voix dans mon dos.
Nous nous relevâmes en criant : "Nous sommes frères et sœurs !"
_ Bien, bien. J'ai compris. Mais quand même vous n'êtes pas obligés de faire ça ici. Ce n'est pas très approprié comme endroit, vous ne croyez pas ?
Nous ne répondirent rien, nous contentant de regarder les alentours.
Nous n'étions plus dans la pièce sombre d'il y a quelques instants.
Nous nous trouvions dans une autre pièce sombre mais remplie essentiellement de petites machines avec des voyants lumineux de toutes les couleurs.
Léoni se tenait face à une de ces machines, les yeux ébahis par tant de choses. Je m'approchais moi aussi de l'une de ces machines.
Elle était blanche avec une sorte de miroir noir au milieu. Elle était aussi grand que moi et aussi large qu'un oreiller. Je regardais les petites boutons qui clignotaient de toutes les couleurs. Je me regardais ensuite dans le miroir en me demandant si c'était un vrai. Puis tout à coup il s'alluma et me brûla la rétine. Mes yeux reprirent une vue normale et je pus voir une carte géante dessinée dessus.
_ Ce sont des Ordinateurs de Localisation, aussi appelés OL, m'expliqua Zacarìas qui surgit de derrière moi. Ils servent à repérer un sort de localisation sur grande échelle. Par exemple, tu vois ce petit point lumineux à côté de ce fleuve ? Continua-t-il en me montrant sur l'écran. Il s'agit tout juste de moi. On m'a jeté un sort pour que je sois repérable d'ici par n'importe quelle personne qui sait comment l'utiliser. Et c'est comme ça que nous allons retrouver la personne que ton ami, le Saint-Chevalier, recherche.
J'ouvris la bouche en grand très intéressée par cet engin magique. C'était impressionnant. Je savais qu'il était difficile de localiser une seule personne mais deux... Je trouvais cela extraordinaire
_ Et donc on peut la repérer grâce à ça ? Questionna Léoni peu confiant.
_ Oui mais je vais avoir besoin de ton aide.
Il s'installa devant une des machines.
_ Puisque tu ne veux pas me donner le nom de cette personne, je vais avoir besoin de quelques petites indications.
_ D'accord. Dites.
Zacarìas tapota quelques fois sur des boutons puis questionna le chevalier.
_ Sa corpulence ?
_ Petit et maigre.
_ Son arme favorite ?
_ La faux.
_ Sa couleur préférée ?
_ Je ne sais pas.
Monsieur Olmos se retrourna.
_ Et alors qu'est-ce que ça fait ? Et puis c'est quoi ces questions ? Vous devriez pas poser des questions du style la taille, le pays ou des choses basiques comme ça ? S'énerva Léoni, frustré par le regard que venait de lui lancer notre hôte tandis que j'en riais silencieusement.
_ Oui pardon excuse-moi. Je voulais savoir si tu le connaissais vraiment, sourit Zacarìas. Donc, sa langue natale ?
_ L'oranien.
_ Son genre ?
_ C'est un garçon.
_ Sa taille ?
_ A peu près celle d'Anthéa.
Il me jeta un coup d'œil avant de déclarer ma taille approximative.
_ Un mètre vingt à peu près. Mais attends, elle a quel âge cette personne ?
_ Onze ans.
_ Ah ! Mais tu aurais dû commencer par ça ! S'exclama monsieur Olmos qui courut tout de suite à un autre engin et clapota une nouvelle fois sur les boutons.
Un nouveau point apparut sur l'écran pas très loin d'ici.
_ Vous avez de la chance. Il ne va pas tarder à rentrer.
_ Dans combien environ ? Demanda mon frère.
_ D'ici quelques heures. Vous pouvez venir avec moi, je vais vous donner des chambres et vous servir un bon repas ensuite nous irons attendre notre invité dans la salle principale.
_ Léoni ? Que se passe-t-il ? Demandai-je en me tenant juste en dessous de sa tête.
Il baissa les yeux pour fixer les miens, se mordit la lèvres inférieur et détourna son regard vers mon frère.
_ Je suis désolé de te dire ça mais, j'avais raison. Suivez-moi.
Il traversa la rue d'un pas vif et tourna à gauche. Je regardais mon frère dans les yeux.
_ Il vaut mieux le suivre sinon on va le perdre, dit-il tout sourire.
Il se leva, me prit par la main et m'emmena à la suite du chevalier. J'avais les joues mouillées de larmes mais je ne pleurais plus et étais plus que jamais déterminée à tuer ces personnes qui avaient, de près ou de loin, fait du mal à ma famille.
Léoni zigzaguait entre les passants et se tenait quelques mètres devant nous. Je le suivais des yeux lorsqu'il disparut de ma vue. Mon frère semblait l'avoir aussi remarqué et tournait la tête de gauche à droite sans pour autant s'arrêter. Puis je sentis une forte pression sur mon bras gauche. Je fus tirée dans une nouvelle ruelle et fus plaquée contre le mur. Mon frère était en face de moi et m'intima le silence d'un doigt sur sa bouche. Je regardais la source de mon embarquement dans cette ruelle. Léoni se tenait lui aussi contre le mur et posa à son tour son index sur sa bouche avant de passer entre mon frère et moi et de s'engouffrer plus profondément dans la ruelle.
Je regardai mon frère cherchant encore une réponse mais il haussa les épaules. Comme moi il ne savait pas pourquoi le chevalier semblait aussi discret. Nous le suivîmes sur quelques mètres avant qu'il ne s'arrête devant une porte et qu'il nous fasse signe d'approcher.
_ C'est ici que je dois rencontrer la personne qui pourrait nous aider, chuchota Léoni. Mais j'ai juste besoin de vous dire quelque chose avant d'entrer. Ce n'est pas un lieu dans lequel on discute de choses banales autour d'une table.
_ Que veux-tu dire ? Demandai-je.
_ Bah... Vous verrez par vous-même, dit-il avant d'ouvrir la porte nous laissant découvrir... Un bar.
_ C'est ça que tu appelles un lieu pas comme les autres ? Demanda Thalion.
_ Non, je parlais d'un autre endroit. Mais il faut passer par là pour y accéder. Suivez-moi.
Il rentra en passa en plein milieu de la pièce, nous fîmes de même. Personne ne se retourna ou ne prêta attention à nous. On traversa la pièce pour arriver au comptoir.. Le barman était en train d'essuyer un verre. Il se retourna pour nous faire face. Il était brun, des yeux en amande, une barbe ridicule poussait sur son menton et il était très maigre. Il nous reluqua avant de s'adresser à Léoni.
_ Que veux-tu gamin ? Dit-il d'une voix forte qui ne correspondait pas du tout avec sa carrure.
_ Bonjour monsieur, nous souhaiterions rencontrer Zacarías Olmos.
_ Vous avez rendez-vous ?
_ Pas vraiment mais dites lui qu'un Saint-Chevalier voudrait le voir. Je pense que ça suffira.
_ Encore un de ces maudits chevaliers qui se croient tous permis, grogna-t-il, il souffla avant de s'adresser à un homme assis pas loin. Vas-y.
Cet homme se leva et disparut derrière une porte à droite du comptoir.
_ Dites, j'ai une question, commença mon ami à l'homme du bar qui se retourna. Quelles sont les nouvelles ? Je veux parler du roi. Est-ce qu'il y a eu quelque chose de nouveau ?
_ Hier le roi a fait passer une nouvelle loi. Je crois qu'elle concerne les clans mais je n'en sais pas plus. Désolé.
_ Merci c'est exactement ce que je voulais savoir.
Il tourna le dos au barman qui repartit à ses tâches quotidiennes lorsque l'homme qui était partit, revint.
_ Venez, monsieur Olmos vous attends, annonça l'homme.
Il retourna derrière la porte et nous le suivîmes.
Derrière la porte un long couloir s'étendait au loin. Il était vraiment grand, assez étroit et surtout peu éclairé. On s'enfonça dans ce long couloir en file indienne. Je fus la dernière à les suivre. Je me demandais qui pouvait bien être ce Zacarìas Olmos qui semblait être quelqu'un d'important ou du moins une certaine influence. Pendant que l'on marchait dans ce couloir personne ne pipa mot et un silence presque assommant pesait sur nous. Il fut pourtant interrompu avant que l'on n'arrive à destination.
_ Est-ce que vous connaissez bien Zacarìas ? Demanda le merveilleux chevalier qui nous avait amener dans cet endroit sombre.
_ Pas vraiment. Je ne suis qu'un messager entre le garde d'entrée et la barman.
_ Vous ne l'avez jamais rencontré en personne ? Ai-je demandé tout à coup prise d'une grande curiosité.
_ Une seule fois, mais c'était il y a déjà un certain temps. Je l'ai croisé dans une allée alors que je rentrais chez moi après une dure journée de labeur. Mais je n'aime pas beaucoup parler de moi donc vous m'excuserez mais c'est à mon tour de vous questionner, continua-t-il en lançant un regard en arrière. Pourquoi voulez-vous rencontrer monsieur Olmos ? Par là je veux dire que... Comment un homme comme lui pourrait aider une des plus puissante personne du royaume ? Vous avez toutes les ressources à votre demande alors de quoi avez-vous besoin de plus ?
Cet homme semblait très curieux mais je ne pouvais pas comprendre réellement sa question. Je ne savais pas qui était ce Zacarìas ni pourquoi Léoni voulait s'entretenir avec lui. Mon ami ne répondit pas tout de suite à la question, laissant pendant un moment un vide s'installer. Seuls nos semelles sur le sol dur était entendues.
_ Je ne peux vous expliquer mais j'ai juste besoin d'informations et d'une personne qu'il pourra ou non me fournir, selon son envie.
_ Je comprends, dit l'homme en hochant la tête. Je vous souhaite bon courage dans ce cas-là.
Nous arrivions à une porte qu'il ouvrit délicatement puis il s'avança et nous annonça.
_ Le Saint-Chevalier qui veut vous voir est ici, monsieur.
_ Bien, tu peux le faire entrer, répondit une voix masculine sur un côté de la pièce.
L'homme qui nous avait accompagnés nous fit entrer puis repartit aussitôt.
_ Alors Saint-Chevalier, comment puis-je t'aider ? Demanda la même voix qu'il y a un instant.
La voix venait d'un côté sombre de la pièce et je ne parvenais pas à voir grand-chose. Je discernais la forme d'un humain mais sans plus. Je plissais les yeux m'efforçant à distinguer plus qu'une silhouette et au fur et à mesure que ma vue s'habituait à l'obscurité de la pièce, je parvint à voir un homme de taille moyenne habillé en noble dans un ensemble complètement noir. Il se rapprochait encore plus et je vis une barbe poussant sur son menton et descendant au niveau de ses épaules.
_ Alors ? Je suis sûr que tu n'es pas venu ici seulement pour vérifier si j'existais vraiment.
_ Je cherche quelqu'un et il se pourrait que vous la connaissiez, expliqua le chevalier qui semblait hésitant pour la première fois depuis ma rencontre avec lui.
_ Je suis censé la connaître à quel point ? Demanda monsieur Olmos, intrigué.
_ Au point où vous connaissez le moindre de ses déplacements.
Zacarìas le regarda d'une étrange manière avant de hausser les sourcils. Il les rebaissa puis leva le droit qui le rabaissa juste après. Il fronça ensuite les sourcils, les releva, étonné, mais les refronça une nouvelle fois. Cet homme était vraiment bizarre.
Pendant que je riais intérieurement je jetai un coup d'œil à mon frère qui s'était assis sur le sol. Je me déplaçais à ses côtés et m'agenouilla devant lui. Le sol était glacé et mes genoux subissaient une vrai torture sur cette pierre froide. Thalion me regarda dans les yeux, les bras croisés puis il soupira.
_ J'ai peur de la personne dont Léoni a besoin. Je ne la connais que de nom mais ça me suffit pour savoir qu'il est retourné dans un endroit où il n'aurait jamais dû mettre les pieds.
Il détourna le regard de mon visage et je compris. Léoni connaissait cette personne qu'il cherchait et ce ne devait pas être quelqu'un de très fréquentable pour connaître Zacarìas Olmos et faire peur à mon frère. Je pris mon frère par les épaules pour lui dire ces quelques mots : "N'oublies pas que je suis là moi. Si tu as peur, alors qui me protègera ?"
Je le lâchai, gênée par tant de sincérité dans ma voix. Mais je sentis ses bras m'enlacer et me tirer vers lui. D'abord surprise je n'esquissai le moindre geste mais je me détendis vite et passais mes bras dans son dos.
_ Eh ! Oh ! Les tourteraux ! On se réveille ? Cria une voix dans mon dos.
Nous nous relevâmes en criant : "Nous sommes frères et sœurs !"
_ Bien, bien. J'ai compris. Mais quand même vous n'êtes pas obligés de faire ça ici. Ce n'est pas très approprié comme endroit, vous ne croyez pas ?
Nous ne répondirent rien, nous contentant de regarder les alentours.
Nous n'étions plus dans la pièce sombre d'il y a quelques instants.
Nous nous trouvions dans une autre pièce sombre mais remplie essentiellement de petites machines avec des voyants lumineux de toutes les couleurs.
Léoni se tenait face à une de ces machines, les yeux ébahis par tant de choses. Je m'approchais moi aussi de l'une de ces machines.
Elle était blanche avec une sorte de miroir noir au milieu. Elle était aussi grand que moi et aussi large qu'un oreiller. Je regardais les petites boutons qui clignotaient de toutes les couleurs. Je me regardais ensuite dans le miroir en me demandant si c'était un vrai. Puis tout à coup il s'alluma et me brûla la rétine. Mes yeux reprirent une vue normale et je pus voir une carte géante dessinée dessus.
_ Ce sont des Ordinateurs de Localisation, aussi appelés OL, m'expliqua Zacarìas qui surgit de derrière moi. Ils servent à repérer un sort de localisation sur grande échelle. Par exemple, tu vois ce petit point lumineux à côté de ce fleuve ? Continua-t-il en me montrant sur l'écran. Il s'agit tout juste de moi. On m'a jeté un sort pour que je sois repérable d'ici par n'importe quelle personne qui sait comment l'utiliser. Et c'est comme ça que nous allons retrouver la personne que ton ami, le Saint-Chevalier, recherche.
J'ouvris la bouche en grand très intéressée par cet engin magique. C'était impressionnant. Je savais qu'il était difficile de localiser une seule personne mais deux... Je trouvais cela extraordinaire
_ Et donc on peut la repérer grâce à ça ? Questionna Léoni peu confiant.
_ Oui mais je vais avoir besoin de ton aide.
Il s'installa devant une des machines.
_ Puisque tu ne veux pas me donner le nom de cette personne, je vais avoir besoin de quelques petites indications.
_ D'accord. Dites.
Zacarìas tapota quelques fois sur des boutons puis questionna le chevalier.
_ Sa corpulence ?
_ Petit et maigre.
_ Son arme favorite ?
_ La faux.
_ Sa couleur préférée ?
_ Je ne sais pas.
Monsieur Olmos se retrourna.
_ Et alors qu'est-ce que ça fait ? Et puis c'est quoi ces questions ? Vous devriez pas poser des questions du style la taille, le pays ou des choses basiques comme ça ? S'énerva Léoni, frustré par le regard que venait de lui lancer notre hôte tandis que j'en riais silencieusement.
_ Oui pardon excuse-moi. Je voulais savoir si tu le connaissais vraiment, sourit Zacarìas. Donc, sa langue natale ?
_ L'oranien.
_ Son genre ?
_ C'est un garçon.
_ Sa taille ?
_ A peu près celle d'Anthéa.
Il me jeta un coup d'œil avant de déclarer ma taille approximative.
_ Un mètre vingt à peu près. Mais attends, elle a quel âge cette personne ?
_ Onze ans.
_ Ah ! Mais tu aurais dû commencer par ça ! S'exclama monsieur Olmos qui courut tout de suite à un autre engin et clapota une nouvelle fois sur les boutons.
Un nouveau point apparut sur l'écran pas très loin d'ici.
_ Vous avez de la chance. Il ne va pas tarder à rentrer.
_ Dans combien environ ? Demanda mon frère.
_ D'ici quelques heures. Vous pouvez venir avec moi, je vais vous donner des chambres et vous servir un bon repas ensuite nous irons attendre notre invité dans la salle principale.
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