Guide des clans de mages
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 20

_ Aisément, aisément, répondait Émile en se rasseyant sur le trône. Mais si vous voulez bien je souhaiterais que l’on discute en privé.

Léoni se prosterna devant le roi et ordonna à tous les soldats présents de se retirer pendant un temps. Lui-même sortit.

_ Liane, pourrais-tu aller me chercher le livre dans lequel j’écris s’il te plaît ?

_ Bien sûr, père, répondit l’intéressée.

Un silence gênant se fit dans la salle jusqu’à ce que Liane ne revienne accompagnée d’un jeune homme qui portait la même tenue que les gardes royaux et Léoni. Je pensai d’abord à ce dernier mais en y regardant de près, ses cheveux, bien que de la même couleur, était plus longs sous son casque. Sa taille aussi semblait différente. Alors que le Saint-Chevalier arrivait environ aux yeux de la princesse, celui-ci la dépassait de peu.

_ Père ! Il y a un problème, annonça le soldat.

Père ? Serait-il lui aussi un prince ? Je sentais que j’allais m’évanouir. C’était beaucoup trop d’informations d’un coup tout ça ! Elles parvenaient désormais difficilement à arriver jusqu’à mon cerveau. Et si elles y arrivaient, c’était la pagaille. Je n’en pouvais plus mais continuai poliment d’écouter la conversation.

_ Que se passe-t-il ? S’empressa de répondre le roi avec de l’inquiétude à revendre dans la voix.

_ Rien de bien grave, le rassura précipitamment le nouvel arrivant. Simplement nous n’avons pas trouvé le livre que vous vouliez.

Il passa une main dans ses cheveux de la même manière que le faisait Léoni lorsqu’il s’excusait.

_ Nous avons cherché sur votre bureau, sans succès. De même que dans les nombreux tiroirs et sous votre lit. Toujours sans rien trouver, expliqua le soldat et fils du roi.

Ce dernier posa une main devant ses yeux et réfléchit. Il réfléchit encore et encore... Et encore avant que sa conseillère, Lisabeth, n’intervienne en soupirant.

_ Tu as regardé sous son oreiller ? Demande-t-elle en s’adressant à Liane et son frère soldat.

_ Non, je vais vérifier.

Elle repartit avec le soldat. Léandre prit la parole.

_ Le soldat que tu viens de voir est le premier fils du roi, Hector. mais malheureusement il est illégitime. Mon père virevoltait souvent entre les femmes à cette époque. C’était juste avant que Lisabeth ne le prenne en charge.

Remarquant sûrement une grimace mal camouflée à l’entente de « virevoltait entre les femmes », le prince reprit vivement.

_ Mais notre père ne le renie pas ! S’exclama-t-il.

Il était vrai qu’au vu de sa tenue, de sa façon de s’adresser au roi par rapport à son demi frère et à sa demi sœur ainsi que son travail de garde, je pouvais facilement imaginer que le roi regrettait ce fils et qu’il ne l’aimait pas.

_ D’ailleurs c’est très certainement notre grand frère préféré, rajouta à nouveau Léandre.

Préféré ? Liane n’était-elle pas l’héritière du roi ? Mais s’il y avait d?autres enfants plus âgés, pourquoi était-ce elle le futur souverain du royaume ? Ah ! Il ne me servait à rien de cogiter autant. Je ne faisais que m’embrouiller l’esprit avec des questions auxquelles je ne pourrais pas répondre seule. J’interrogerai mon frère lorsqu’on sera rien que tous les deux. En attendant j’avais beaucoup d’autres choses à demander au roi et à toute l’assemblée, dès que Liane et Hector, le prince illégitime, seraient de retour.

Après avoir compte trois cent trente-sept secondes pour passer outre ce silence étrange, ils revinrent tous deux avec un petit carnet. La princesse le donna à son père qui, avec le même sourire qu’un enfant à qui on offre un cadeau, ouvrit le bouquin et commence à chercher une page bien précise.

Le roi finit par trouver la bonne page et s’exclama en me disant que je pouvais commencer à poser les questions.

_ Que savez-vous de plus que moi sur l’assassin qui nous a attaqué il y a huit mois ? Commençai-je.

Mon interlocuteur s’éclaircit la gorge avant de reprendre hésitant.

_ Je serais bien d’accord pour te le dire mais après t’avoir posé mes questions pour confirmer quelques uns de nos soupçons.

Intérieurement je soupirai d’exaspération. Je ne m’attendais pas vraiment à ce que le roi me réponde en personne mais s’ils refusaient de me répondre avant qu’ils aient eux-mêmes posé leurs questions, autant qu’ils commencent ! Je n’étais pas vraiment en colère mais comme je le disais, simplement exaspérée par ce roi.

_ Alors commencez à formuler vos questions. Comme cela je pourrais avoir des réponses pleines et claires aux miennes, expliquai-je en cachant ma lassitude.

Emile Gambail ferma son cahier en glissant tout de même un doigt à l’intérieur pour marquer sa page. Il se leva et s’adressa à sa conseillère.

_ Tu peux appeler ton fils aussi ? Ou tu préfères lui en parler en tête à tête plus tard ?

Je me demandais bien à quoi pouvait ressembler ce garçon. Quel âge avait-il ? Était-il ami avec les autres enfants présents avec moi dans cette pièce ? Ce devait sûrement être un des proches du prince. Encore un noble. Avec ça j’espérais tout simplement qu’il était gentil.

_ Eh bien, il vaut mieux le faire venir maintenant, ça évitera de devoir le répéter à nouveau. Je vais le chercher, décida la belle duchesse.

Elle sortit quelques instants de la pièce et sans fermer la porte elle hurla un nom.

_ Liam !

Sa voix résonna dans tout le palais. Des pas bruyants se furent entendre en provenance de l’étage. Lisabeth attendit encore un peu dans l’interstice de la porte semi-ouverte. Des pas se rapprochèrent de la duchesse qui sortit pour de bon de notre champs de vision. Nous continuions cependant de l’entendre.

_ Tu faisais quoi encore là-haut ? Demandra-t-elle en chuchotant bruyamment.

_ Rien d’interessant ou qui te concerne, répondit une petite voix masculine. Sinon, pourquoi tu m’as appelé ?

_ Tu as dit que tu voulais aussi savoir non ? Se calma la jeune femme.

_ Tu accepte ? Demanda une voix surprise et joyeuse.

_ Tant que tu n’en parles pas à ton père. Je le ferai moi-même plus tard. Peut-être.

Elle revint vers le roi suivie d’un jeune garçon. Il avait des cheveux courts châtains et blonds et de petits yeux bleus ciels qui lui allaient à la perfection. Son visage ovale le rendait plus âgé qu’il ne devait l’être. Bien qu’un visage enfantin malgré sa forme, il devait presque faire la même taille que mon frère, j’estimais donc son âge à onze ou douze ans.

Il se plaça aux côtés du prince Léandre, face à moi, il le dépassait d’une bonne dizaine de centimètres. Sans que personne ne le lui demande il s’adressa à moi en commençant par se présenter.

_ Je suis Liam, fils du duc Siméon Varton et de la duchesse Lisabeth Varton. Je suis ton cousin et, si l’on peut dire, ami avec Léandre. Je ne pense pas avoir d’autres d’autres choses à dire, réfléchit-il.

Il avait parlé assez vite. Il avait même carrément débiter son texte comme s’il l’avait appris par cœur. Ce qui était bien possible à la vue de la tête que tiraient tous les autres.

Un bruit de pages tournées se fit entendre du côté du roi. Il s’était rassit et feuilletait à nouveau son livre. Il lisait les pages en diagonale et finit par tomber sur un sujet qui semblait intéressant. Je ne savais pas ce qu’était ce carnet mais je me doutais que cela devait être les notes du roi sur beaucoup de choses. Un peu comme un journal intime.

_ Liam est donc mon fils et il étudie lui aussi à l’académie de magie, expliqua la duchesse. Tous ceux présents ici sont au courant de ce qu’il se passe. Nous avons menés des recherches ensembles pour trouver des réponses. Ces réponses tu les auras aussi ne t’en fais pas.

J’acquiesçai. Il voulait donc être mage. Je ne savais pas si c’était seulement une impression mais il me semblait que tout le monde pratiquait la magie dans mon entourage.

J’adressai ensuite un regard au roi pour savoir s’il comptait commencer à poser ses questions parce que ce n’était pas que je commençais à m’impatienter mais ça devenait vraiment long. Je voulais des réponses. Mais il était vrai que devant tout ce monde j’avais peur de les recevoir ou de les donner.

_ Anthéa te rappelles-tu de ce qu’il s’est passé ce soir là ? Commença enfin Émile.

Un frisson glacial me parcourut le long de la colonne vertébrale lorsque ces souvenirs me revinrent brusquement en y repensant.

_ A peu près, chuchotai-je.

_ Tu saurais expliquer ? Tenta l’homme qui dirigeait ce pays.

Je réfléchis. De ce dont je me souvenais, il y avait un homme avec une dague. Des yeux bleus foncés effrayants et de nombreuses balafres sur l’ensembles de son visage, remplissant le moindre centimètre de peau. Son visage aurait pu me faire faire des cauchemars s’il n’y avait pas eu ces huit mois d’absence.

_ Je n’ai pas vraiment pu voir clairement son visage. Il faisait trop sombre. Mais il avait beaucoup de cicatrices sur le visage et il avait des yeux bleus terrifiants, répétai-je à nouveau à tout le monde.

_ Oui c’est aussi ce que j’ai pu voir de lui, confirma mon frère. Tu ne te rappelles de rien d’autre ?

Je réfléchis seulement un instant, un simple dixième de seconde avant de lâcher une info à laquelle je n’avais pas accorder d’importance.

_ Il y avait aussi un cri. Je l’ai entendu juste avant de m’évanouir après que l’assassin m’ait attaqué et je l’ai à nouveau entendu après mon réveil dans le forêt.

Ils me regardaient tous comme si ce que je venais de dire n’avait aucun sens.

_ Tu es sure qu’il n’y avait personne dans les environs, intervint Thalion au bout de plusieurs longues secondes. Dans le village, il est possible que quelqu’un ait entendu des quelques explosions, soit venu vérifier et soit tombé sur les corps inertes de nos parents.

Il cherchait une excuse ou bien il cherchait simplement à expliquer ce qu’il s’était passé. Quoi qu’il en était j’étais convaincue de ce que j’avais clairement entendu. Et des explosions ? Il était vrai qu’en me souvenant bien, nos parents étaient sortis justement après ces explosions. Ils voulaient sans doute juste vérifier ce qu’il se passait mais avaient péri. D’ailleurs pourquoi avoir fait autant de bruit pour faire venir nos parents. Il aurait été bien mieux et plus facile de nous tuer en silence dans notre maison. De plus nos géniteurs auraient été obligés de nous protéger à l’intérieur donc plus faciles à atteindre. Et puis finalement ils étaient mages, donc se battre dans un endroit restreint et étroit comme une chambre n’aurait pas été une mince affaire.

_ Non je suis absolument certaine qu’elle ne venait pas de quelqu’un du village. Elle semblait lointaine et tellement souffrante hors personne d’autre que notre famille n’a subit de perte ce soir là.

_ Dans notre village en tout cas, accorda Thalion. Mais peu de temps après j’en ai parlé à Émile et Lisabeth. Tous deux m’ont appris qu’au même moment un meurtre avait eu lieu dans le pays voisin d’Iragua. L’ancien empereur-roi, sa femme et leurs plus grands enfants ont été sauvagement assassiné dans la propre chambre du roi dans le château qui était pourtant surveillé par des centaines de soldats bien entraînés. Leur fille cadette les a découvert après avoir fait un bien étrange cauchemar.

Il s’arrêta avant de se décider à reprendre.

_ Son rêve n’avait rien d’anodin. Tu te rappelles des rêves bizarres que tu faisais tout petite, avant que papa ne te trouve de moyen pour les stopper ?

_ Oui... Ils étaient horribles...

_ La princesse a fait le même genre de rêve, elle avait rêvé de notre mort. Une chose épouvantable en soi.

_ D’accord mais à part l’horreur présent, je ne vois rien d’autre les rapprochant, avançai-je.

_ Nous avons aussi découvert que lors de plusieurs de tes rêves, les mêmes choses se déroulaient un peu partout dans le monde. Le même rêve se répète dans la réalité, dans plusieurs endroits en même temps.

_ C’est ce qui est arrivé à cette famille de cet autre royaume. Ils ont eux aussi été assassinés, compris-je finalement.

_ Oui mais ce n’est pas tout, reprit le roi. Ils ont été assassinés de la même manière mais contrairement à vous, les deux enfants n’ont pas survécus. Il semblerait que vous ayez des capacités de guérisons plus élevées que la moyenne cela ne devait pas être héréditaire puisque vos parents ne s’en sont pas sortis.

Toutes ces informations étaient utiles mais à quoi servait-elle ? Qu’en avaient-ils fait ?

_ D’accord mais à quoi tout cela vous a mené ? Les questionnai-je.

_ Tu connais l’histoire de la grande guerre n’est-ce pas ? Retourna le prince Léandre.

_ Oui, Léoni m’en a parlé.

_ Kay, as-tu déjà fait de tels rêves ? L’interrogea-t-il en ignorant ma question.

Le fantôme ne répondit pas. Il était toujours planqué derrière moi et observait toute la scène sans trop comprendre. Alors, lorsque le prince s’était adressé à lui il n’avait pas compris. Je croyais qu’il n’avait pas saisi le sens... ou plutôt le but de la question du prince. Mais il réfléchit encore plusieurs petites secondes avant de répondre en surprenant beaucoup de personne et moi d’abord.

_ Plusieurs fois oui, pourquoi ?

© Fioufiou Lys,
книга «Gardiens des Magies».
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