Chapitre 2
« J'ai attendu toute ma vie alors ne compte pas sur moi pour t'abandonner un jour ! Tu es ce qu'il y a de plus cher à mon cœur ! » Inconnu
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J'étais consciente mais je vacillais vers l'inconscience puis le cheval s'arrêta et cabra. J'entendais des personnes s'agiter autour de moi mais je ne savais pas ce qu'il se passait. Quelqu'un me détacha de la selle, me porta et me déposa délicatement sur une matière molle qui devait être un matelas. Cette personne me murmura quelque chose mais je ne compris rien. Puis je me laissais tenter une nouvelle fois par le sommeil.
J'eus un sommeil profond et sans rêves ni cauchemars, une nuit paisible. Le lendemain matin j'ouvris lentement les yeux et découvris une créature penchée sur moi. Elle me regardait avec de grands yeux globuleux. Son pelage blanc me faisait légèrement penser au Yéti, qui n'existait que dans les livres pour enfants. Je me relevai brusquement et nous nous tamponnions l'un à l'autre.
_ Aie ! Maugréa la créature. Tu as la tête dure toi !
Elle savait parler mais... ce n'était pas un humain parce qu'à ma connaissance aucun être humain quel qu'il soit n'avait de pelage.
_ Qui... qui êtes-vous ? Ai-je bafouillé.
Il me regarda incrédule avant de pencher sa tête sur le côté. Il m'observa en gardant sa tête à l'horizontale. Ce type ou cette chose était vraiment étrange. Mais ce qui me choquais le plus était qu'il porte des vêtements humains. Il portait une chemise noire pas fermée qui laissait entrevoir son torse poilu, un pantalon large et pas de chaussures. Il marchait pieds nus. Ah non... Excusez-moi. Pas pieds mais... Sabots. Oui c'était bien des sabots qu'il avait. Je détachai mon regard de ses pattes pour regarder sa tête. Il ne me regardait plus de travers mais me regardait gêné.
_ Tu peux ne pas regarder mes sabots s'il te plaît ? Dit-il en esquissant un léger sourire montrant sa timidité.
_ O... oui, oui bien sûr.
La créature se détourna et ce que je vis me laissa encore plus perplexe que je ne l'étais déjà. Une queue. Il avait une queue.
_ Attends ! S'il te plaît... Puis-je te poser une question assez indiscrète ?
_ Oui vas-y. De toute façon tu ne peux pas me vexer plus que je ne le suis déjà.
J'ignorais sa remarque et posais ma question.
_ Qu'est-ce que tu es ? Enfin je veux dire... Tu n'es pas humain et tu n'as pas l'air d'être un animal non plus. Alors tu appartiens à quelle espèce ?
_ Je suis un demi-homme.
Il avait dit cela comme si c'était logique. Je ne connaissais rien à la magie ni à toutes les créatures qui peuplaient ce monde. Bien sûr j'avais les bases, je connaissais pleins d'animaux mais des demi-hommes, cela m'était totalement inconnu.
_ Donc si tu es un demi-homme tu dois forcement avoir un parent animal ?
_ Je suis mi-homme, mi-tarse.
Un tarse était une créature intelligente qui ressemblait beaucoup à l'Homme, il ne savait pas parler mais se déplaçait sur ses pattes arrière et menait une vie presque identique à celle des humains.
_ Et comment t'appelles-tu ? Tentai-je.
_ Je n'ai pas de nom.
Des personnes entrèrent par une porte qui se trouvait à l'opposé du demi-homme, je tournai le tête pour voir de qui il s'agissait et lorsque je voulu regarder à nouveau la créature, celle-ci n'était plus là. La créature avait tout simplement disparue. Je me rallongeais sur le lit et me détendit.
_ Alors tu es réveillée ? Demanda l'homme qui était entré en premier. Ça me fait plaisir de voir que tu vas mieux. Quand je t'ai accueillis ici hier tu étais bien pâle et couverte de sang.
Cette personne était grand, des cheveux bruns bouclés en bataille et des yeux noirs sinueux. Il avait de grosses lunettes rondes posées sur sa tête et portait une blouse blanche ainsi qu'un badge "Mage soigneur Daniel Scott".
_ Monsieur Scott où est le garde à qui appartenait le cheval? Est-il rentré ?
_ Oui ne t'en fais pas pour lui. Tu sais, c'est le capitaine de la garde alors deux soldat lui ont envoyé un autre cheval. Mais et toi ? Comment te sens-tu ?
J'avais mal à la tête, quelques courbatures, ma gorge me brulait mais je ne savais pas pourquoi et mon ventre me faisait encore atrocement mal. Et en plus de tout ça j'avais faim.
_ J'ai faim, finis-je par dire.
_ Je vais te chercher ton repas alors, lança-t-il avec un sourire bienveillant.
Je commençais à croire que tout le monde dans cette ville était gentil. Tous me traitaient avec bienveillance. Alors que le médecin repartait je fermais les yeux pour me reposer. La porte s'ouvrît à nouveau et j'ouvrais un œil pour voir de qui il s'agissait. William entra, pris une chaise qui traînait dans la pièce et s'assit à côté de moi.
_ Alors comment te sens-tu ?
Je commençais à rire mais William qui ne comprenait pas arqua un sourcil.
_ L'infirmier vient de me poser la même question et je lui ai répondu que j'avais faim.
_ Je ne suis pas sûr que ce soit la réponse à laquelle il s'attendait, dit-il en souriant. Enfin bon je ne suis pas venu là pour ça. Tu te rappelles hier quand je t'ai dis qu'une surprise t'attendais au village ?
J'acquiesçais, pressée de savoir ce que cela pouvait être. Il se leva, ouvrit la porte et chuchota quelque chose. Il s'écarte pour laisser passer le nouveau venu puis tous deux s'avancèrent vers moi. Le jeune homme qui venait d'entrer avait des cheveux bruns frisés, des yeux marrons légèrement jaunes et devait avoir deux ou trois ans de plus que moi. Lorsqu'il se rapprocha de moi je pus détailler précisément son visage. Un visage d'ange, des pommettes irrésistibles et un visage presque identique à celui de mon père. Oui maintenant j'en étais sûre, mon frère se tenait devant moi. Il me pris dans ses bras et me serra tellement fort que ma blessure me faisait mal.
_ Aie... Thalion tu me serres un peu trop fort, me plaignis-je.
_ Désolé. Mais je suis tellement heureux de te revoir en vie. Ça fait déjà huit mois que tu avais disparu. Je perdais vraiment espoir. Mais te voilà et je suis vraiment vraiment vraiment heureux de savoir en vie. Tout le village te pensait morte.
Il pleurait de joie et ça m'émouvait. Mon frère que je pensais mort était en vie, mais ce n'était pas le cas de mes parents qui eux, étaient vraiment morts. Il avait beaucoup changé depuis ce fameux soir, il paraissait plus grand, plus musclé et plus mature. Je remarquais aussi qu'il n'avait plus aucune trace de blessure ni rien. Et je me rendis compte de quelque chose qu'il avait dit.
_ Attends, tu as dit huit mois ? Ça fait huit mois que nos parents sont morts ? Demandai-je vraiment surprise.
_ Tu ne t'ai pas rendu compte du temps qui passait ?
Je ne m'attendait pas du tout à ça. Même si cela expliquait le fait que les feuilles soient vertes, je ne comprenais vraiment rien. J'étais complètement déboussolée. Il me prit encore un fois dans ses bras puis s'assit à côté de moi.
_ Alors que s'est-il passé ?
Je ne comprenais pas alors il pointa mon bandage du doigt. J'avais oublié que lorsque cet assassin s'était approchait de moi pour ensuite me transpercer avec son arme, lui gisait inconscient au sol. Je n'étais pas sûre, que lui dire que depuis huit mois je n'avais rien fait de ma vie, et qu'en plus c'était comme si le créature qui nous avait tous poignarder venait juste de le faire avant que je ne me réveille, était très judicieux.
_ Je suis tombée sur des bandits, mentis-je.
_ Je te jure que je vais les tuer.
Il n'avait pas l'air de se douter que je lui mentais mais lorsque je regardai le garde qui était resté là, je vis que lui ne me croyait pas.
_ Enfin bon. Je vais te laisser te reposer. Si tu as besoin de moi je serai très sûrement dans l'établi du forgeron.
Mon frère parti, me laissant seule avec William. Je comprenais pourquoi il paraissait plus musclé, il travaillait à la forge. Lorsque la porte fut refermée William fit un pas en avant.
_ Pourquoi as-tu menti à ton frère ?
_ Je ne vois pas de quoi vous parlez, dis-je innocemment.
_ Tu sais très bien de quoi je parle. Ce ne sont pas des bandits qui t'ont fait ça. J'ai raison ?
_ Oui. Mais s'il vous plait ne me demander de vous raconter la vérité.
_ Pourquoi donc ? Qu'y a-t-il de mal dans cette vérité ?
_ Je... En fait... C'est parce que moi-même je ne la comprends pas, bredouillai-je.
_ Tu as tout ton temps pour le lui raconter, il pourra peut-être t'aider à comprendre.
_ Je ne pense pas, ai-je marmonné.
Sans connaitre ma réponse il partit. Il était garde et devait aller travailler. Je me lever et pus pour la première fois détailler la pièce dans laquelle je me trouvais. C'était une très belle chambre rustique, il n'y avait que le nécessaire, après tous les patients n'étaient pas censés s'éterniser. Un lit, une petite commode, une table et une chaise. Mais il y avait deux portes. L'une donnait sur la sortie alors que l'autre... Je me levai et me rendis compte que quelqu'un m'avait changé, je devins toute rouge et j'espérais profondément que c'était mon frère. Je me dirigeais vers la deuxième porte lorsque quelqu'un me fit sursauter.
_ Ne t'inquiètes pas, c'est bien ton frère qui t'as changée si ça peut te rassurer.
Cette voix, je l'avait déjà entendu quelques minutes auparavant. Une voix rauque et timide. Je me retournais et la personne que je m'attendais à voir me sourit. Et celui-ci m'avait enlevée un poids de ma conscience même si je doutais de la façon dont il le savait.
_ Alors tu es contente ? Non parce que tu n'as pas vraiment l'air de quelqu'un qui vient de retrouver un membre de sa famille, dit-il en faisant la moue.
Je lui souris. Le demi-homme s'approcha de moi en faisant quelques pas, sceptique.
_ Alors es-tu heureuse?
_ Oui mais je ne sais pas. Et comment tu as fait pour disparaitre tout à l'heure ? J'ai tourné la tête une seconde et tu n'étais plus là.
_ Je me suis caché, a-t-il menti.
_ Et comment peux-tu ne pas avoir de nom ?
_ Je ne peux pas te le dire. Il faut d'abord que tu découvres pourquoi est-ce que tu ne te rappelles pas de ces huit derniers mois.
_ En réalité je comptais sur toi pour me le dire mais tu n'as pas l'air d'en avoir envie.
Il se retourna puis sortit. Je me retournai vers la porte et l'ouvris. Derrière celle-ci se trouvait une salle de bain. Une salle de bain était exactement ce dont j'avais besoin. J'entrai et me plaçais face au miroir. J'avais une sale mine et encore "sale" était un bel euphémisme. Non en réalité j'avais seulement les cheveux en pagailles, les yeux explosés, le teint pâle et la bouche pâteuse. Je lâchai un soupir désespéré et partis pour essayer de trouver de l'aide. Je posais un main sur la poignée de la porte que je reculais. Non personne ne devais me voir comme ça. Je me rassis sur le lit quand la poignée s'enclencha laissant apparaitre Monsieur Scott.
_ Alors prête pour enlever tes bandages ? Lança-t-il d'un ton joyeux.
_ Oui. Après est-ce que je pourrais avoir de quoi me laver ? Parce que je ne suis pas vraiment présentable.
_ Oui bien sûr. D'ailleurs tu trouveras dans la commode des vêtements propres que ton frère a ramené de chez vous. Je t'ai aussi apporté à manger comme tu me l'avais demandé. Mais pour le moment reste assise et ne bouge pas.
Il me lança un clin d'œil, déposa le plateau-repas sur la table de chevet avant de sortir un globe de sa poche. Il le positionna au-dessus de ma blessure en murmurant des mots dont je ne comprenais absolument rien. Le globe étincela et le médecin se mit à la tâche.
Lorsqu'il commença à dérouler la bande de tissu de mon ventre celle-ci était blanche mais au fur et à mesure que le bandage était retiré on pouvait apercevoir quelques taches de sang par-ci, par-là. Lorsque le docteur retira la dernière couche de bandage, le tissu était complément rouge sang. Je fermais les yeux de peur de peur de voir une horreur.
_ Ah je suis très heureux. C'est complétement cicatrisé, lança-t-il joyeux et fier de lui.
J'ouvris lentement les yeux et tout ce que je vis était une longue estafilade blanche. Une cicatrice qui allait restée toute ma vie. Mais au moins j'étais guérie.
_ J'ai fait du bon boulot, s'est-il félicité. Et je peux te dire que ça n'a pas été facile. Ton sang coulait dès que nous retirions la serviette de ta blessure.
_ Merci.
Il sourit puis se détourna et partit. Je pris le plateau-repas et mangeais. Tout était très bon du début à la fin. Lorsque j'eus fini de manger je me levai et me dirigeai vers la commode. J'ouvris le premier tiroir et effectivement plusieurs de mes vieux habits s'y trouvait. Je pris une jolie robe rouge assez simple et je partis en direction de la douche qui allait me soulager.
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J'étais consciente mais je vacillais vers l'inconscience puis le cheval s'arrêta et cabra. J'entendais des personnes s'agiter autour de moi mais je ne savais pas ce qu'il se passait. Quelqu'un me détacha de la selle, me porta et me déposa délicatement sur une matière molle qui devait être un matelas. Cette personne me murmura quelque chose mais je ne compris rien. Puis je me laissais tenter une nouvelle fois par le sommeil.
J'eus un sommeil profond et sans rêves ni cauchemars, une nuit paisible. Le lendemain matin j'ouvris lentement les yeux et découvris une créature penchée sur moi. Elle me regardait avec de grands yeux globuleux. Son pelage blanc me faisait légèrement penser au Yéti, qui n'existait que dans les livres pour enfants. Je me relevai brusquement et nous nous tamponnions l'un à l'autre.
_ Aie ! Maugréa la créature. Tu as la tête dure toi !
Elle savait parler mais... ce n'était pas un humain parce qu'à ma connaissance aucun être humain quel qu'il soit n'avait de pelage.
_ Qui... qui êtes-vous ? Ai-je bafouillé.
Il me regarda incrédule avant de pencher sa tête sur le côté. Il m'observa en gardant sa tête à l'horizontale. Ce type ou cette chose était vraiment étrange. Mais ce qui me choquais le plus était qu'il porte des vêtements humains. Il portait une chemise noire pas fermée qui laissait entrevoir son torse poilu, un pantalon large et pas de chaussures. Il marchait pieds nus. Ah non... Excusez-moi. Pas pieds mais... Sabots. Oui c'était bien des sabots qu'il avait. Je détachai mon regard de ses pattes pour regarder sa tête. Il ne me regardait plus de travers mais me regardait gêné.
_ Tu peux ne pas regarder mes sabots s'il te plaît ? Dit-il en esquissant un léger sourire montrant sa timidité.
_ O... oui, oui bien sûr.
La créature se détourna et ce que je vis me laissa encore plus perplexe que je ne l'étais déjà. Une queue. Il avait une queue.
_ Attends ! S'il te plaît... Puis-je te poser une question assez indiscrète ?
_ Oui vas-y. De toute façon tu ne peux pas me vexer plus que je ne le suis déjà.
J'ignorais sa remarque et posais ma question.
_ Qu'est-ce que tu es ? Enfin je veux dire... Tu n'es pas humain et tu n'as pas l'air d'être un animal non plus. Alors tu appartiens à quelle espèce ?
_ Je suis un demi-homme.
Il avait dit cela comme si c'était logique. Je ne connaissais rien à la magie ni à toutes les créatures qui peuplaient ce monde. Bien sûr j'avais les bases, je connaissais pleins d'animaux mais des demi-hommes, cela m'était totalement inconnu.
_ Donc si tu es un demi-homme tu dois forcement avoir un parent animal ?
_ Je suis mi-homme, mi-tarse.
Un tarse était une créature intelligente qui ressemblait beaucoup à l'Homme, il ne savait pas parler mais se déplaçait sur ses pattes arrière et menait une vie presque identique à celle des humains.
_ Et comment t'appelles-tu ? Tentai-je.
_ Je n'ai pas de nom.
Des personnes entrèrent par une porte qui se trouvait à l'opposé du demi-homme, je tournai le tête pour voir de qui il s'agissait et lorsque je voulu regarder à nouveau la créature, celle-ci n'était plus là. La créature avait tout simplement disparue. Je me rallongeais sur le lit et me détendit.
_ Alors tu es réveillée ? Demanda l'homme qui était entré en premier. Ça me fait plaisir de voir que tu vas mieux. Quand je t'ai accueillis ici hier tu étais bien pâle et couverte de sang.
Cette personne était grand, des cheveux bruns bouclés en bataille et des yeux noirs sinueux. Il avait de grosses lunettes rondes posées sur sa tête et portait une blouse blanche ainsi qu'un badge "Mage soigneur Daniel Scott".
_ Monsieur Scott où est le garde à qui appartenait le cheval? Est-il rentré ?
_ Oui ne t'en fais pas pour lui. Tu sais, c'est le capitaine de la garde alors deux soldat lui ont envoyé un autre cheval. Mais et toi ? Comment te sens-tu ?
J'avais mal à la tête, quelques courbatures, ma gorge me brulait mais je ne savais pas pourquoi et mon ventre me faisait encore atrocement mal. Et en plus de tout ça j'avais faim.
_ J'ai faim, finis-je par dire.
_ Je vais te chercher ton repas alors, lança-t-il avec un sourire bienveillant.
Je commençais à croire que tout le monde dans cette ville était gentil. Tous me traitaient avec bienveillance. Alors que le médecin repartait je fermais les yeux pour me reposer. La porte s'ouvrît à nouveau et j'ouvrais un œil pour voir de qui il s'agissait. William entra, pris une chaise qui traînait dans la pièce et s'assit à côté de moi.
_ Alors comment te sens-tu ?
Je commençais à rire mais William qui ne comprenait pas arqua un sourcil.
_ L'infirmier vient de me poser la même question et je lui ai répondu que j'avais faim.
_ Je ne suis pas sûr que ce soit la réponse à laquelle il s'attendait, dit-il en souriant. Enfin bon je ne suis pas venu là pour ça. Tu te rappelles hier quand je t'ai dis qu'une surprise t'attendais au village ?
J'acquiesçais, pressée de savoir ce que cela pouvait être. Il se leva, ouvrit la porte et chuchota quelque chose. Il s'écarte pour laisser passer le nouveau venu puis tous deux s'avancèrent vers moi. Le jeune homme qui venait d'entrer avait des cheveux bruns frisés, des yeux marrons légèrement jaunes et devait avoir deux ou trois ans de plus que moi. Lorsqu'il se rapprocha de moi je pus détailler précisément son visage. Un visage d'ange, des pommettes irrésistibles et un visage presque identique à celui de mon père. Oui maintenant j'en étais sûre, mon frère se tenait devant moi. Il me pris dans ses bras et me serra tellement fort que ma blessure me faisait mal.
_ Aie... Thalion tu me serres un peu trop fort, me plaignis-je.
_ Désolé. Mais je suis tellement heureux de te revoir en vie. Ça fait déjà huit mois que tu avais disparu. Je perdais vraiment espoir. Mais te voilà et je suis vraiment vraiment vraiment heureux de savoir en vie. Tout le village te pensait morte.
Il pleurait de joie et ça m'émouvait. Mon frère que je pensais mort était en vie, mais ce n'était pas le cas de mes parents qui eux, étaient vraiment morts. Il avait beaucoup changé depuis ce fameux soir, il paraissait plus grand, plus musclé et plus mature. Je remarquais aussi qu'il n'avait plus aucune trace de blessure ni rien. Et je me rendis compte de quelque chose qu'il avait dit.
_ Attends, tu as dit huit mois ? Ça fait huit mois que nos parents sont morts ? Demandai-je vraiment surprise.
_ Tu ne t'ai pas rendu compte du temps qui passait ?
Je ne m'attendait pas du tout à ça. Même si cela expliquait le fait que les feuilles soient vertes, je ne comprenais vraiment rien. J'étais complètement déboussolée. Il me prit encore un fois dans ses bras puis s'assit à côté de moi.
_ Alors que s'est-il passé ?
Je ne comprenais pas alors il pointa mon bandage du doigt. J'avais oublié que lorsque cet assassin s'était approchait de moi pour ensuite me transpercer avec son arme, lui gisait inconscient au sol. Je n'étais pas sûre, que lui dire que depuis huit mois je n'avais rien fait de ma vie, et qu'en plus c'était comme si le créature qui nous avait tous poignarder venait juste de le faire avant que je ne me réveille, était très judicieux.
_ Je suis tombée sur des bandits, mentis-je.
_ Je te jure que je vais les tuer.
Il n'avait pas l'air de se douter que je lui mentais mais lorsque je regardai le garde qui était resté là, je vis que lui ne me croyait pas.
_ Enfin bon. Je vais te laisser te reposer. Si tu as besoin de moi je serai très sûrement dans l'établi du forgeron.
Mon frère parti, me laissant seule avec William. Je comprenais pourquoi il paraissait plus musclé, il travaillait à la forge. Lorsque la porte fut refermée William fit un pas en avant.
_ Pourquoi as-tu menti à ton frère ?
_ Je ne vois pas de quoi vous parlez, dis-je innocemment.
_ Tu sais très bien de quoi je parle. Ce ne sont pas des bandits qui t'ont fait ça. J'ai raison ?
_ Oui. Mais s'il vous plait ne me demander de vous raconter la vérité.
_ Pourquoi donc ? Qu'y a-t-il de mal dans cette vérité ?
_ Je... En fait... C'est parce que moi-même je ne la comprends pas, bredouillai-je.
_ Tu as tout ton temps pour le lui raconter, il pourra peut-être t'aider à comprendre.
_ Je ne pense pas, ai-je marmonné.
Sans connaitre ma réponse il partit. Il était garde et devait aller travailler. Je me lever et pus pour la première fois détailler la pièce dans laquelle je me trouvais. C'était une très belle chambre rustique, il n'y avait que le nécessaire, après tous les patients n'étaient pas censés s'éterniser. Un lit, une petite commode, une table et une chaise. Mais il y avait deux portes. L'une donnait sur la sortie alors que l'autre... Je me levai et me rendis compte que quelqu'un m'avait changé, je devins toute rouge et j'espérais profondément que c'était mon frère. Je me dirigeais vers la deuxième porte lorsque quelqu'un me fit sursauter.
_ Ne t'inquiètes pas, c'est bien ton frère qui t'as changée si ça peut te rassurer.
Cette voix, je l'avait déjà entendu quelques minutes auparavant. Une voix rauque et timide. Je me retournais et la personne que je m'attendais à voir me sourit. Et celui-ci m'avait enlevée un poids de ma conscience même si je doutais de la façon dont il le savait.
_ Alors tu es contente ? Non parce que tu n'as pas vraiment l'air de quelqu'un qui vient de retrouver un membre de sa famille, dit-il en faisant la moue.
Je lui souris. Le demi-homme s'approcha de moi en faisant quelques pas, sceptique.
_ Alors es-tu heureuse?
_ Oui mais je ne sais pas. Et comment tu as fait pour disparaitre tout à l'heure ? J'ai tourné la tête une seconde et tu n'étais plus là.
_ Je me suis caché, a-t-il menti.
_ Et comment peux-tu ne pas avoir de nom ?
_ Je ne peux pas te le dire. Il faut d'abord que tu découvres pourquoi est-ce que tu ne te rappelles pas de ces huit derniers mois.
_ En réalité je comptais sur toi pour me le dire mais tu n'as pas l'air d'en avoir envie.
Il se retourna puis sortit. Je me retournai vers la porte et l'ouvris. Derrière celle-ci se trouvait une salle de bain. Une salle de bain était exactement ce dont j'avais besoin. J'entrai et me plaçais face au miroir. J'avais une sale mine et encore "sale" était un bel euphémisme. Non en réalité j'avais seulement les cheveux en pagailles, les yeux explosés, le teint pâle et la bouche pâteuse. Je lâchai un soupir désespéré et partis pour essayer de trouver de l'aide. Je posais un main sur la poignée de la porte que je reculais. Non personne ne devais me voir comme ça. Je me rassis sur le lit quand la poignée s'enclencha laissant apparaitre Monsieur Scott.
_ Alors prête pour enlever tes bandages ? Lança-t-il d'un ton joyeux.
_ Oui. Après est-ce que je pourrais avoir de quoi me laver ? Parce que je ne suis pas vraiment présentable.
_ Oui bien sûr. D'ailleurs tu trouveras dans la commode des vêtements propres que ton frère a ramené de chez vous. Je t'ai aussi apporté à manger comme tu me l'avais demandé. Mais pour le moment reste assise et ne bouge pas.
Il me lança un clin d'œil, déposa le plateau-repas sur la table de chevet avant de sortir un globe de sa poche. Il le positionna au-dessus de ma blessure en murmurant des mots dont je ne comprenais absolument rien. Le globe étincela et le médecin se mit à la tâche.
Lorsqu'il commença à dérouler la bande de tissu de mon ventre celle-ci était blanche mais au fur et à mesure que le bandage était retiré on pouvait apercevoir quelques taches de sang par-ci, par-là. Lorsque le docteur retira la dernière couche de bandage, le tissu était complément rouge sang. Je fermais les yeux de peur de peur de voir une horreur.
_ Ah je suis très heureux. C'est complétement cicatrisé, lança-t-il joyeux et fier de lui.
J'ouvris lentement les yeux et tout ce que je vis était une longue estafilade blanche. Une cicatrice qui allait restée toute ma vie. Mais au moins j'étais guérie.
_ J'ai fait du bon boulot, s'est-il félicité. Et je peux te dire que ça n'a pas été facile. Ton sang coulait dès que nous retirions la serviette de ta blessure.
_ Merci.
Il sourit puis se détourna et partit. Je pris le plateau-repas et mangeais. Tout était très bon du début à la fin. Lorsque j'eus fini de manger je me levai et me dirigeai vers la commode. J'ouvris le premier tiroir et effectivement plusieurs de mes vieux habits s'y trouvait. Je pris une jolie robe rouge assez simple et je partis en direction de la douche qui allait me soulager.
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