Chapitre 9
Deux jours s'étaient écoulés depuis que nous étions arrivés. Léoni voulait à tout prix aller au marché pour récupérer quelques provisions er il devait rencontrer quelqu'un. D'après ce qu'il avait pris la peine de dire c'était la personne qui devait nous procurer des informations dont l'emplacement d'une boutique bien particulière. Il ne nous avait rien dit d'autre hormis le fait qu'il nous expliquerait mieux un peu plus tard. Je n'aimais pas beaucoup qu'il nous dissimule certaines choses, surtout d'une telle importance. Mais heureusement pour lui, j'avais une grande confiance envers l'ami de mon frère, peut-être pas autant pour le Saint-Chevalier.
Ce matin-là Léoni ne portait pas d'armure de peur de se faire trop remarquer. Il n'avait pas pris son épée non-plus, à la place il avait caché un couteau dans sa botte droite et une pierre bleue, qui devait certainement être une pierre runique, dans une des poches de sa chemise. Son pantalon assez serré, mais pas trop pour ne pas entraver ses mouvements, lui donnait l'air d'un écuyer ou d'un chevalier en formation.
Thalion avait lui aussi dissimulé une pierre de la même couleur que celle du chevalier. Il portait une légère tunique et le même pantalon que son ami. Quant à moi, bien que je n'aimais pas particulièrement cette tenue, je portais une robe un peu trop aisée à mon gout. Elle était rose bonbon avec de la dentelle autour du cou, des poignets, de la taille et sur le volant. Nous étions en pleine saison chaude et heureusement pour moi celle que je portais avait des manches aux trois quarts. Je portais aussi des souliers rose décorés du nœud sur le dessus et pour le plus grand fou rire des deux imbéciles qui me servaient de compagnons, j'étais affublée d'un large chapeau rose pâle orné de petites fleurs. Cette accoutrement, pourtant nécessaire, me faisait ressembler à une petite noble.
Nous étions, par ailleurs, censés ressemblait à la fille d'un membre de la cour de la capitale en voyage dans la campagne, accompagnée de deux écuyers. Léoni tenait absolument à ne pas que l'on se fasse trop repérer. Ce village était réputé pour sa bonne marchandise, et sa proximité avec la chaîne de montagnes d'Obéro, amenant plusieurs voyageurs, venant d'Orane ou d'Iragua, à la recherche d'aventures ainsi que des denrées venues d'ailleurs.
Nous marchions dans les rues en demandant aux passants la direction de la grande place. Ce village était assez grand, pas aussi grand que ceux près de Valentein mais presque. Il faisait au moins deux ou trois fois mon village mais il était vrai que mes parents avaient emménagés dans un tout petit patelin ! J'en aurais ri si les principaux intéressés étaient encore parmi nous.
Quelques minutes plus tard nous arrivions sur la place et marchions entre les rayons. Mon regard divaguait par ci par là, il s'arrêtait de temps en temps sur une quelconque broutille mais ne trouvait rien d'intéressant contrairement à Léoni qui courrait d'échoppe en échoppe. Parcourant chaque espace, son visage s'illuminant pour tout et rien à la fois. Le simple fait d'être ici, dans un petit village marchant, l'enthousiasmait beaucoup. Thalion aussi avait l'air aux anges mais il le cachait un minimum de peur de paraître pour un fou.
Léoni était quelqu'un de très expressif et d'honnête. La plupart du temps ses gestes trahissaient ses pensées. Au contraire de Thalion qui était assez timide et souvent sur ses gardes.
Le chevalier en oubliait presque son rôle d'écuyer et vagabondait à la recherche de belles choses à acheter. Jusqu'à ce qu'un homme le bouscule de plein fouet et qu'il tombe sur le derrière. Il se releva tant bien que mal au milieu de la légère foule qui subjuguait les trois enfants. Chancelant il se plaça devant l'homme qui était déjà plusieurs mètres plus loin. Thalion et moi nous avancions lorsque l'homme souleva le Saint-Chevalier pour le porter à sa hauteur.
Sa carrure très imposante et l'aura malsaine qui se dégageait de lui, incita tout être autour d'eux à reculer de quelques pas, formant ainsi un grand cercle autour de l'imposante masse de muscle. Léoni indifférent à la taille de son adversaire essaya de toucher le sol de la pointe de ses pieds. Il finit par laisser tomber et à s'adresser à la montagne qui le soulevait. Je me frayais un chemin jusqu'aux deux fauteurs de troubles pour suivre tout ce qu'il se passait avec une immense curiosité. Je m'arrêtais, deux ou trois mètres me séparaient à présents du colosse et de mon acolyte.
_ Pouvez-vous me reposer à terre s'il vous plaît ? Demanda mon ami avec trop de politesse et d'égards pour le moment présent.
_ Et pourquoi ferais-je cela ? Tu t'ai mis en travers de mon chemin, maintenant tu dois payer, annonça la brute épaisse de son horrible voix bourrue.
_ Je vais me mettre en colère, prévint le Chevalier avec toujours le même calme, dans le regard et dans ses mouvements.
La montagne se tourna vers la foule en délire qui criait pour qu'une bagarre éclate. Ses compagnons, cependant, criaient autre chose.
_ Mid, laisse-le tranquille. C'est qu'un gamin. Une bagarre ne servirait à rien, lança une femme dans le public, que je me doutais être une de ses amis.
Leoni regarda la femme en tournant la tête avant de répliquer quelque chose d'insensé. Thalion, était à côté de moi, tremblait d'excitation. Je compris seulement maintenant ce que mon camarade avait l'intention de faire. Mais c'était trop tard.
_ Ça ne me dérange pas plus que ça de me battre contre lui. Vous voulez de l'animation ? Lança-t-il ensuite à la foule qui les entourait et qui clamait avec enthousiasme les deux concurrents. Lancez les paris et nous commencerons dès que vous aurez fini. Et toi ! Tu ne veux toujours pas me lâcher ? Demanda-t-il sincèrement à Mid qui le maintenait toujours en l'air.
Ce dernier le reposa contre tout attente et s'éloigna de quelques pas vers ses coéquipiers. Léoni en fit de même pour nous. Quand-il arriva je ne manquai pas de lui faire remarquer sa bêtise et par la même occasion mon angoisse pour ce combat.
_ Ne t'en fais pas, petite sœur. Léoni est un Saint-Chevalier et aussi un excellent combattant.
_ Je ne suis pas aussi fort que le fils du roi qui n'a pourtant pas appris la magie et qui est plus jeune que moi, contredit l'intéressé.
_ Il n'empêche que tu es très fort.
_ Sur ça, je ne te contredit pas, plaisanta mon ami.
_ Dépêches-toi de gagner. Je te rappelle qu'on était censés acheter des affaires, pas se battre contre de pauvres personnes qui n'ont jamais reçu d'entraînement adéquat, lui fis-je remarquer, exaspérée.
_ Je vais lu faire mordre la poussière pour avoir osé provoquer un cheval..., commença Léoni avant que je ne le stoppe en mettant ma main devant sa bouche.
_ Non mais tu es fou ou quoi ! On est censés passer inaperçus et toi tu cris qui tu es, chuchotai-je.
Il esquissa une moue d'excuse avant de partir s'amuser avec le colosse.
L'homme s'avançait vers le milieu de la place où les habitants s'écartaient pour laisser de la place aux combattants. Tous huaient le petit garçon et acclamaient la montagne de muscle. Léoni ignorait les commentaires des villageois et commençait à s'étirer.
_ Bon alors, tous les coups sont permis, les spectateurs n'ont cependant pas le droit d'intervenir pendant ce combat. Pour gagner il faut que son adversaire soit K.O ou qu'il déclare forfait, annonça une amie de l'homme qui avait défié Léoni.
Elle retourna dans le public après avoir murmuré à l'oreille du chevalier : « Déclare forfait dès que tu peux, sinon je ne suis pas sure que tu t'en sortiras. » Il ne s'était pas empêché de répliquer.
_ Ne t'en fais pas pour moi, répliqua-t-il avant de s'adresser au public. J'espère qu'il y a un médecin parmi vous !
Le public ricana et mon ami continua à s'étirer de longues minutes pour provoquer son adversaire qui semblait avoir envie de l'égorger.
_ Tu peux te dépêcher ! S'impatienta l'ennemi de Léoni.
_ Oui, oui, oui. Je n'ai pas envie de me faire mal, c'est tout, répliqua-t-il en finissant son mouvement. Bien, vas-y quand tu veux.
L'homme costaud fonça très vite sur Léoni, ne lui laissant qu'une seconde pour éviter. Ce dernier l'esquiva pour se placer derrière Mid. Il donna ensuite un coup de coude dans le bas du dos de son adversaire qui, n'ayant le temps de ne rien faire, tomba face contre terre. Malheureusement pour mon ami, il s'en remît très vite et fit un croche-pied à celui-ci. Léoni l'esquiva de peu en sautant sur lui pour l'enfoncer de quelques centimètres dans le sol.
Mid resta allongé un instant puis se reprit et se releva tant bien que mal. On voyait bien qu'il vacillait mais il donna un coup énorme coup de poing dans le ventre de Léoni qui n'avait pas eu le temps de l'éviter. Il recula de quelques pas en crachant un peu de sang. Ce coup avait dû être vraiment très violent.
_ Pourquoi est-ce qu'il combat à force égal avec Mid ? Demandai-je silencieusement à mon frère.
_ Il ne veut pas trop se faire remarquer dès le début. Imagine qu'un enfant battait l'homme le plus fort du village. Tu crois que les gens n'auraient pas de doutes ?
J'hochai la tête de haute en bas et me re concentrais sur le combat. En quelques secondes d'inattention de ma part, Léoni se trouvait assis essoufflé par le combat, tandis que l'autre était debout à deux pas de lui avec un sourire victorieux sur le visage. Malheureusement pour lui il avait crie victoire trop vite et ne s'était pas attendu à ce que Léoni se relève et l'assomme d'un bon coup de poing sur le sommet du crâne. Le colosse tomba à terre et y resta quelques temps avant que ces amis ne l'emmènent avec eux en criant la chose que nous ne voulions surtout pas entendre.
_ Tu n'es absolument pas normal.
Ils repartirent sans un mot de plus tandis que mon frère amenait Léoni dans une impasse sur le côté. Ce dernier faisait des signes aux spectateurs qui l'acclamaient. Une fois assuré que plus personne ne pouvait nous voir, Thalion plaqua le chevalier contre un mur.
_ Tu es fou ! Tu veux nous faire repérer ou quoi ?
_ Ça va, c'était juste une toute petite folie, tenta Léoni.
_ Arrête ! Tu es le premier à avoir dit qu'il fallait rester discrets. A cause de toi je suis sûr qu'on s'est déjà fait repérer.
Je m'approchai de mon frère pour essayer de calmer les choses.
_ Thalion, ce n'est pas si grave. Et puis si jamais c'est vrai, Léoni pourra s'en charger vite fait bien fait, non ?
_ Non, ce ne sera pas aussi facile que tu ne le penses. Les personnes qu'on cherche à fuir ne sont pas nées de la dernière pluie, m'expliqua-t-il avant de s'adresser à son ami. C'est vrai, je n'aurais peut-être pas dû faire ça.
_ Ce n'est pas grave. On va vite acheter les affaires nécessaires puis partir. Il ne faut pas...
Des bruits de pas venant de l'entrée de la ruelle interrompirent notre petite conversation.
_ Qui voilà ! Lança une voix.
Nous nous retournâmes pour faire face à la voix. C'était d'une femme, la trentaine, des cheveux roux en pagailles et elle n'était pas habillée normalement. Elle portait un ensemble de cuir noir et un sabre dans le dos. Elle était accompagnée de trois hommes habillés de la même façon que la femme.
_ Vous avez vu les gars, je crois qu'on a trouvé nos proies, leur dit-elle avant de nous faire face, un sourire narquois sur les lèvres.
Ce matin-là Léoni ne portait pas d'armure de peur de se faire trop remarquer. Il n'avait pas pris son épée non-plus, à la place il avait caché un couteau dans sa botte droite et une pierre bleue, qui devait certainement être une pierre runique, dans une des poches de sa chemise. Son pantalon assez serré, mais pas trop pour ne pas entraver ses mouvements, lui donnait l'air d'un écuyer ou d'un chevalier en formation.
Thalion avait lui aussi dissimulé une pierre de la même couleur que celle du chevalier. Il portait une légère tunique et le même pantalon que son ami. Quant à moi, bien que je n'aimais pas particulièrement cette tenue, je portais une robe un peu trop aisée à mon gout. Elle était rose bonbon avec de la dentelle autour du cou, des poignets, de la taille et sur le volant. Nous étions en pleine saison chaude et heureusement pour moi celle que je portais avait des manches aux trois quarts. Je portais aussi des souliers rose décorés du nœud sur le dessus et pour le plus grand fou rire des deux imbéciles qui me servaient de compagnons, j'étais affublée d'un large chapeau rose pâle orné de petites fleurs. Cette accoutrement, pourtant nécessaire, me faisait ressembler à une petite noble.
Nous étions, par ailleurs, censés ressemblait à la fille d'un membre de la cour de la capitale en voyage dans la campagne, accompagnée de deux écuyers. Léoni tenait absolument à ne pas que l'on se fasse trop repérer. Ce village était réputé pour sa bonne marchandise, et sa proximité avec la chaîne de montagnes d'Obéro, amenant plusieurs voyageurs, venant d'Orane ou d'Iragua, à la recherche d'aventures ainsi que des denrées venues d'ailleurs.
Nous marchions dans les rues en demandant aux passants la direction de la grande place. Ce village était assez grand, pas aussi grand que ceux près de Valentein mais presque. Il faisait au moins deux ou trois fois mon village mais il était vrai que mes parents avaient emménagés dans un tout petit patelin ! J'en aurais ri si les principaux intéressés étaient encore parmi nous.
Quelques minutes plus tard nous arrivions sur la place et marchions entre les rayons. Mon regard divaguait par ci par là, il s'arrêtait de temps en temps sur une quelconque broutille mais ne trouvait rien d'intéressant contrairement à Léoni qui courrait d'échoppe en échoppe. Parcourant chaque espace, son visage s'illuminant pour tout et rien à la fois. Le simple fait d'être ici, dans un petit village marchant, l'enthousiasmait beaucoup. Thalion aussi avait l'air aux anges mais il le cachait un minimum de peur de paraître pour un fou.
Léoni était quelqu'un de très expressif et d'honnête. La plupart du temps ses gestes trahissaient ses pensées. Au contraire de Thalion qui était assez timide et souvent sur ses gardes.
Le chevalier en oubliait presque son rôle d'écuyer et vagabondait à la recherche de belles choses à acheter. Jusqu'à ce qu'un homme le bouscule de plein fouet et qu'il tombe sur le derrière. Il se releva tant bien que mal au milieu de la légère foule qui subjuguait les trois enfants. Chancelant il se plaça devant l'homme qui était déjà plusieurs mètres plus loin. Thalion et moi nous avancions lorsque l'homme souleva le Saint-Chevalier pour le porter à sa hauteur.
Sa carrure très imposante et l'aura malsaine qui se dégageait de lui, incita tout être autour d'eux à reculer de quelques pas, formant ainsi un grand cercle autour de l'imposante masse de muscle. Léoni indifférent à la taille de son adversaire essaya de toucher le sol de la pointe de ses pieds. Il finit par laisser tomber et à s'adresser à la montagne qui le soulevait. Je me frayais un chemin jusqu'aux deux fauteurs de troubles pour suivre tout ce qu'il se passait avec une immense curiosité. Je m'arrêtais, deux ou trois mètres me séparaient à présents du colosse et de mon acolyte.
_ Pouvez-vous me reposer à terre s'il vous plaît ? Demanda mon ami avec trop de politesse et d'égards pour le moment présent.
_ Et pourquoi ferais-je cela ? Tu t'ai mis en travers de mon chemin, maintenant tu dois payer, annonça la brute épaisse de son horrible voix bourrue.
_ Je vais me mettre en colère, prévint le Chevalier avec toujours le même calme, dans le regard et dans ses mouvements.
La montagne se tourna vers la foule en délire qui criait pour qu'une bagarre éclate. Ses compagnons, cependant, criaient autre chose.
_ Mid, laisse-le tranquille. C'est qu'un gamin. Une bagarre ne servirait à rien, lança une femme dans le public, que je me doutais être une de ses amis.
Leoni regarda la femme en tournant la tête avant de répliquer quelque chose d'insensé. Thalion, était à côté de moi, tremblait d'excitation. Je compris seulement maintenant ce que mon camarade avait l'intention de faire. Mais c'était trop tard.
_ Ça ne me dérange pas plus que ça de me battre contre lui. Vous voulez de l'animation ? Lança-t-il ensuite à la foule qui les entourait et qui clamait avec enthousiasme les deux concurrents. Lancez les paris et nous commencerons dès que vous aurez fini. Et toi ! Tu ne veux toujours pas me lâcher ? Demanda-t-il sincèrement à Mid qui le maintenait toujours en l'air.
Ce dernier le reposa contre tout attente et s'éloigna de quelques pas vers ses coéquipiers. Léoni en fit de même pour nous. Quand-il arriva je ne manquai pas de lui faire remarquer sa bêtise et par la même occasion mon angoisse pour ce combat.
_ Ne t'en fais pas, petite sœur. Léoni est un Saint-Chevalier et aussi un excellent combattant.
_ Je ne suis pas aussi fort que le fils du roi qui n'a pourtant pas appris la magie et qui est plus jeune que moi, contredit l'intéressé.
_ Il n'empêche que tu es très fort.
_ Sur ça, je ne te contredit pas, plaisanta mon ami.
_ Dépêches-toi de gagner. Je te rappelle qu'on était censés acheter des affaires, pas se battre contre de pauvres personnes qui n'ont jamais reçu d'entraînement adéquat, lui fis-je remarquer, exaspérée.
_ Je vais lu faire mordre la poussière pour avoir osé provoquer un cheval..., commença Léoni avant que je ne le stoppe en mettant ma main devant sa bouche.
_ Non mais tu es fou ou quoi ! On est censés passer inaperçus et toi tu cris qui tu es, chuchotai-je.
Il esquissa une moue d'excuse avant de partir s'amuser avec le colosse.
L'homme s'avançait vers le milieu de la place où les habitants s'écartaient pour laisser de la place aux combattants. Tous huaient le petit garçon et acclamaient la montagne de muscle. Léoni ignorait les commentaires des villageois et commençait à s'étirer.
_ Bon alors, tous les coups sont permis, les spectateurs n'ont cependant pas le droit d'intervenir pendant ce combat. Pour gagner il faut que son adversaire soit K.O ou qu'il déclare forfait, annonça une amie de l'homme qui avait défié Léoni.
Elle retourna dans le public après avoir murmuré à l'oreille du chevalier : « Déclare forfait dès que tu peux, sinon je ne suis pas sure que tu t'en sortiras. » Il ne s'était pas empêché de répliquer.
_ Ne t'en fais pas pour moi, répliqua-t-il avant de s'adresser au public. J'espère qu'il y a un médecin parmi vous !
Le public ricana et mon ami continua à s'étirer de longues minutes pour provoquer son adversaire qui semblait avoir envie de l'égorger.
_ Tu peux te dépêcher ! S'impatienta l'ennemi de Léoni.
_ Oui, oui, oui. Je n'ai pas envie de me faire mal, c'est tout, répliqua-t-il en finissant son mouvement. Bien, vas-y quand tu veux.
L'homme costaud fonça très vite sur Léoni, ne lui laissant qu'une seconde pour éviter. Ce dernier l'esquiva pour se placer derrière Mid. Il donna ensuite un coup de coude dans le bas du dos de son adversaire qui, n'ayant le temps de ne rien faire, tomba face contre terre. Malheureusement pour mon ami, il s'en remît très vite et fit un croche-pied à celui-ci. Léoni l'esquiva de peu en sautant sur lui pour l'enfoncer de quelques centimètres dans le sol.
Mid resta allongé un instant puis se reprit et se releva tant bien que mal. On voyait bien qu'il vacillait mais il donna un coup énorme coup de poing dans le ventre de Léoni qui n'avait pas eu le temps de l'éviter. Il recula de quelques pas en crachant un peu de sang. Ce coup avait dû être vraiment très violent.
_ Pourquoi est-ce qu'il combat à force égal avec Mid ? Demandai-je silencieusement à mon frère.
_ Il ne veut pas trop se faire remarquer dès le début. Imagine qu'un enfant battait l'homme le plus fort du village. Tu crois que les gens n'auraient pas de doutes ?
J'hochai la tête de haute en bas et me re concentrais sur le combat. En quelques secondes d'inattention de ma part, Léoni se trouvait assis essoufflé par le combat, tandis que l'autre était debout à deux pas de lui avec un sourire victorieux sur le visage. Malheureusement pour lui il avait crie victoire trop vite et ne s'était pas attendu à ce que Léoni se relève et l'assomme d'un bon coup de poing sur le sommet du crâne. Le colosse tomba à terre et y resta quelques temps avant que ces amis ne l'emmènent avec eux en criant la chose que nous ne voulions surtout pas entendre.
_ Tu n'es absolument pas normal.
Ils repartirent sans un mot de plus tandis que mon frère amenait Léoni dans une impasse sur le côté. Ce dernier faisait des signes aux spectateurs qui l'acclamaient. Une fois assuré que plus personne ne pouvait nous voir, Thalion plaqua le chevalier contre un mur.
_ Tu es fou ! Tu veux nous faire repérer ou quoi ?
_ Ça va, c'était juste une toute petite folie, tenta Léoni.
_ Arrête ! Tu es le premier à avoir dit qu'il fallait rester discrets. A cause de toi je suis sûr qu'on s'est déjà fait repérer.
Je m'approchai de mon frère pour essayer de calmer les choses.
_ Thalion, ce n'est pas si grave. Et puis si jamais c'est vrai, Léoni pourra s'en charger vite fait bien fait, non ?
_ Non, ce ne sera pas aussi facile que tu ne le penses. Les personnes qu'on cherche à fuir ne sont pas nées de la dernière pluie, m'expliqua-t-il avant de s'adresser à son ami. C'est vrai, je n'aurais peut-être pas dû faire ça.
_ Ce n'est pas grave. On va vite acheter les affaires nécessaires puis partir. Il ne faut pas...
Des bruits de pas venant de l'entrée de la ruelle interrompirent notre petite conversation.
_ Qui voilà ! Lança une voix.
Nous nous retournâmes pour faire face à la voix. C'était d'une femme, la trentaine, des cheveux roux en pagailles et elle n'était pas habillée normalement. Elle portait un ensemble de cuir noir et un sabre dans le dos. Elle était accompagnée de trois hommes habillés de la même façon que la femme.
_ Vous avez vu les gars, je crois qu'on a trouvé nos proies, leur dit-elle avant de nous faire face, un sourire narquois sur les lèvres.
Коментарі