Chapitre 3
« Le renouveau est la victoire sur notre souffrance. » Inconnu
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Je me déshabillais et j'admirais une seconde fois le miracle qu'avait accompli le docteur Scott. Ma blessure était complètement guérie et je me sentais bien sauf que je me sentais aussi extrêmement sale. Je me glissais dans la douche et appuyais sur la rune insérée dans le mur. Tout d'un coup un courant d'eau fraîche vint couler le long de mon corps. Cela me faisait un bien fou. Je pris quelques minutes à me remettre de ce soulagement puis je me lavais.
Une fois propre je sortis de la douche et m'habillai. Je nouais ma robe lorsque la porte d'entrée de la chambre claqua. Je sortis la tête de la petite salle de bain et je vis mon frère. Il portait un tablier, un pantalon bleu et tee-shirt blanc couvert de suie. Il tenait un sac qu'il déposa sur le lit avant de venir vers moi. Il caressa ma joue en souriant.
_ Je suis tellement heureux de te revoir en vie. Tu veux que je te coiffe ?
Il était resté tel quel et n'avait changé que physiquement, ça me faisait chaud au cœur. J'acceptais sa proposition et il entra dans la salle de bain. Je me positionnais face au miroir et tendis la brosse à cheveux à mon grand frère. Je voyais mon visage dans la glace et à mon grand soulagement mes cernes étaient beaucoup moins marquées et ma peau n'était plus aussi pâle, elle avait presque reprit sa couleur habituelle. Pendant que Thalion me coiffait nous discutions de ce qui s'était passé pendant ma longue absence.
Mon frère avait réussi son examen de fin d'année à l'académie des mages de premier cycle. L'académie se situait à la capitale et accueillait tous les enfants à partir de dix ans qui souhaitaient devenir mages et les formait. Il y avait huit ans de scolarité totale. Les quatre premières années sont utilisées pour enseigner les bases de la magie, tous les sorts non spécifiques. Les quatre années suivantes sont considérées comme celles qui définissent ton mode de vie futur. On vous attribue une sorte de Magie qui fera ensuite de vous un potentiel candidat pour le clan auquel appartient votre pouvoir. J'espérais pouvoir y entrer l'année prochaine.
Une fois que mon grand frère eut fini de me coiffer il sortit et je me regardai quelques instants dans le miroir. Mes cheveux châtains clairs étaient attachés en une longue tresse derrière mon dos. Mes yeux verts grisés brillait à la lumière de la pièce. Je sortis de la pièce, trouvant Thalion assis sur le lit. Il regardait les bras croisés avec un magnifique sourire illuminant son visage. Je lui souris à mon tour puis il se leva et posa le sac qu'il avait emmené avec lui sur la commode.
_ Je te laisse mettre tes vêtements dans ce sac. Tu pourras passer à la maison pour prendre tout ce que tu veux.
_ La maison n'a pas encore été vendue ?
_ Non j'ai décidé de la garder pour plus tard. Quand tu auras récupéré tout ce dont tu as besoin rejoins-moi chez le forgeron.
_ Qu'allons-nous faire ?
_ Tout d'abord je vais te montrer notre nouvelle maison ensuite je voudrais te parler de quelque chose...
Son sourire s'était effacé laissant place à du mépris. Je n'avais pas la moindre idée de ce dont il voulait me parler alors j'acquiesçais et il partit. Je me dirigeais vers la commode et mis tout ce qui s'y trouvait dans le grand sac de cuir noir que m'avait apporté mon frère. Ensuite je sortis de la chambre. Le couloir qui s'y trouvait comptait bien dix portes sans compter la mienne. Je descendis par un escalier où je croisais le docteur qui s'était occupé de moi. Son visage était, comme à chaque fois que je l'avais vu, illuminé d'un merveilleux sourire mais qui disparut soudainement lorsqu'il me vit.
_ Oh... Tu pars déjà ?
_ Oui. Je voulais vous remercier pour ce que vous avez fait.
_ Non, non c'était un plaisir. Et puis par ici nous n'avons pas beaucoup de blessés ou autre de ce genre. C'est un petit village tranquille.
Il arbora un sourire gêné mais juste après il dû croire que je grimaçais parce qu'il reprit.
_ Je ne veux pas dire que je regrette que les gens ne tombent pas malade ou ne se blessent pas, c'est juste que...
_ Vous vous ennuyez, terminai-je.
Il me regarda, surprit, mais acquiesça. Il était vrai que dans la plupart des petits villages de campagne les médecins n'étaient que très peu sollicité. En général ils pratiquaient un autre travail ou appartenait à un clan. Celui-ci n'avait pas l'air d'appartenir à une guilde et ne devait sûrement pas avoir un autre travail. Son ennui le prouvait.
_ Bon. Eh bien au revoir. Et reviens quand tu veux. Même pour une petite écharde.
_ Je n'y manquerai pas.
Il continua son chemin vers l'étage tandis que moi je sortais du bâtiment. L'air chaud de l'après-midi me fit l'effet d'une bombe. Mais j'étais vraiment heureuse de me retrouver chez moi, dans le village où j'étais née. Après quelques instants à rester sur le pas de la porte je pris le chemin en direction de mon ancienne maison. Celle-ci se situait un peu en retrait par rapport au reste du village et un seul chemin y menait. Ce chemin avait était renommé la route des tourtereaux. En effet les bords du chemin était parsemés de jolie petites fleurs et très souvent les amoureux aimaient se retrouvaient à cet endroit.
J'arrivais enfin devant la maison qui avait vu naitre mon frère et moi. J'ouvris la porte et des frissons me parcoururent le long du corps. Cette maison avait aussi vu d'atroces choses. La mort de mes parents, mon frère et moi se faire transpercer par une dague, ainsi que cette créature malveillante qui vivait encore et toujours. Je lâchais un sanglot. Sans m'en rendre compte, des larmes avait coulés de mes yeux. Je les séchais vite fait et courut à l'étage pour récupérer mes affaire. La maison était vide mais semblait être nettoyer régulièrement.
Arrivée devant ma chambre je poussais lentement la porte. Sur le sol de bois, il restait encore un grosse tache de sang que mon frère n'avait sans doute pas réussi à effacer. Je regardais mon lit et vis que les draps avaient été changés. Soulagée que mon frère ait pensé à tout je posais le sac sur le lit et ouvris mon armoire. À l'intérieur résidait encore tous mes vêtements. Ils m'allaient encore et je remarquai que je n'avais pas grandi d'un pouce depuis ce fameux soir.
En pensant à cela je mettais toutes sortes d'habits dans le sac ainsi que des photos animées et autres souvenirs d'enfance. Le sac était plein à craquer lorsque mon ami au sabot refit son apparition.
_ Alors tu t'es habillé ? Plaisanta-t-il.
_ Au lieu de te moquer tu ne pourrais pas m'aider à fermer ce foutu sac, dis-je de manière vraiment très courtoise.
Il claqua des doigts et le sac se ferma. Il n'avait plus du tout l'air plein à craquer.
_ Co... comment as-tu fait ?
_ La magie ma chérie, la magie.
Je me sentais horriblement idiote d'avoir dit ça. Bien sûr que c'était de la magie. Tous les habitants du royaume qui avait voulu faire carrière dans la magie était allé à l'académie.
_ Alors tu comptes aller à l'académie ?
_ Je pense. Je ne peux pas rester seule au village sans mon frère.
Il arbora un sourire satisfait puis s'assit sur le lit. Je le regardais attendant de savoir s'il comptait faire quelque chose. Mais non il restait là à me dévisager de toute part.
_ Bon si tu comptes rester là, libre à toi mais moi il faut que j'y aille, lançai-je en sortant de la pièce.
Je sortis de la maison et repartis vers le village. Je n'avais pas pu l'observer en sortant de l'infirmerie car celle-ci se trouvait à l'extérieur du village proche de mon ancienne maison. J'arpentais les rues du village pour trouver la forge. Je n'y étais jamais allé auparavant, je n'allais que très rarement au village et généralement c'était pour aller au marché avec maman. Je mis quelques temps avant d'arriver à bon port. Je marchais dans une rue pavé qui devançait une grande maison qui ressemblait fortement à un avant-garde. Je regardais de tous les côtés pour apercevoir cette fameuse forge mais rien n'y faisait, elle était introuvable. Je passais devant une petite ruelle lorsque j'entendis mon prénom.
_ Anthéa, tu sais bien. c'est la petite fille qui est revenue d'entre les morts.
_ Ah non, désolé ça ne me revient pas.
Deux hommes assis l'un en face de l'autre sur une petite table d'une petite terrasse d'un café, était en train de parler de moi. Je me cachais dans une petite ruelle juste avant le café, et écoutais leur conversation.
_ Tu te rappelles de la famille qui a été tuée il y a huit mois ? Retenta le premier.
_ Oui. Et... Non attends... Tu vas pas me dire que... c'est leur fille, chuchota le deuxième.
_ Si et je voulais te demander un service.
Le premier homme entraina le second dans une petite ruelle un peu plus loin. Je les suivais et m'arrêtais juste avant. Les hommes reprirent leur conversation.
_ Vas-y je t'écoute.
_ Je n'aime pas quand les gens reviennent à la vie. Un ça allait encore. Mais deux c'est trop. Alors voudrais-tu bien la tuer ? Personne ne s'en douterait. Ils penseront tous qu'elle a succombé à ses blessures.
Le deuxième homme semblait réfléchir. Il avait l'air douteux mais n'avait encore rien confirmé. Quelques secondes s'écoulèrent et dès qu'il ouvrit la bouche je retins ma respiration.
_ C'est payé combien ? Demanda-t-il alors avec un sourire complice.
Les deux hommes s'en allèrent bras dessus, bras dessous. Je me plaquais contre le mur de la rue et je commençais à paniquer lorsque quelqu'un vint me tirer de mes angoisses.
_ Anthéa !
Mon frère au bout de la rue me faisait un grand signe de bras. J'accourus vers lui et stoppais ma course lorsque je vis la forge. J'étais passée devant il y a plusieurs minutes mais j'avais dû la louper.
_ Tu as été longue dis-moi. Enfin bon je te présente Karl.
Un homme derrière lui était en train de forger une arme. Il était grand et musclé. Ses cheveux blonds descendait jusqu'à ses épaules et ses yeux bruns luisaient comme des braises. Il était assez jeune et devait avoir l'âge de mon frère.
_ Ravi de te rencontrer Anthéa.
Je lui tendis la main pour qu'il me la serre mais il la refusa.
_ Je te tendrais bien la mienne seulement... je suis couvert saleté, plaisanta-t-il.
Ce garçon avait la même personnalité que mon frère. Je comprenais bien comment ils s'étaient trouvés ces deux-là.
_ Karl et son père m'ont donné un toit, a mangé et tout ce dont j'avais besoin lorsque je me suis retrouvé seul. Et ils sont d'accord pour t'aider toi aussi.
Avec son éternel sourire Thalion me fit perdre toute la peur qui m'habitait il y a pourtant quelques instants. Mon frère me montra une chambre qui se trouvait au-dessus de la forge.
_ Ce sera ta chambre et la mienne lorsque nous serons ici. Bon je dois y aller moi, j'ai du boulot qui m'attend.
Il repartit en me laissant seule dans cette chambre avec pour seule occupation mes horribles pensées. Je repensais à ces hommes qui voulaient me tuer et je pris donc l'initiative d'en parler à mon frère dès qu'il serait libre. Apparemment dormir sous ce toit avait un prix. Ou pas d'ailleurs. Peut-être se sentait-il obligé pour leur prouver sa gratitude ? Ce n'était pas le plus important. Pour le moment je devais m'installer.
J'ouvris l'armoire qui se trouvait dans un coin de la pièce. Les habits de Thalion étaient éparpillés n'importe comment. Je me permis d'arranger un petit peu pour me faire de la place. J'ouvris mon sac et plaçais tous mes vêtements dans l'étagère vide que j'avais réussi à me faire. Une fois tout mis je pris une photo que j'avais de toute ma famille et la posais sur le rebord de la fenêtre puis je m'allongeais sur mon nouveau lit.
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Je me déshabillais et j'admirais une seconde fois le miracle qu'avait accompli le docteur Scott. Ma blessure était complètement guérie et je me sentais bien sauf que je me sentais aussi extrêmement sale. Je me glissais dans la douche et appuyais sur la rune insérée dans le mur. Tout d'un coup un courant d'eau fraîche vint couler le long de mon corps. Cela me faisait un bien fou. Je pris quelques minutes à me remettre de ce soulagement puis je me lavais.
Une fois propre je sortis de la douche et m'habillai. Je nouais ma robe lorsque la porte d'entrée de la chambre claqua. Je sortis la tête de la petite salle de bain et je vis mon frère. Il portait un tablier, un pantalon bleu et tee-shirt blanc couvert de suie. Il tenait un sac qu'il déposa sur le lit avant de venir vers moi. Il caressa ma joue en souriant.
_ Je suis tellement heureux de te revoir en vie. Tu veux que je te coiffe ?
Il était resté tel quel et n'avait changé que physiquement, ça me faisait chaud au cœur. J'acceptais sa proposition et il entra dans la salle de bain. Je me positionnais face au miroir et tendis la brosse à cheveux à mon grand frère. Je voyais mon visage dans la glace et à mon grand soulagement mes cernes étaient beaucoup moins marquées et ma peau n'était plus aussi pâle, elle avait presque reprit sa couleur habituelle. Pendant que Thalion me coiffait nous discutions de ce qui s'était passé pendant ma longue absence.
Mon frère avait réussi son examen de fin d'année à l'académie des mages de premier cycle. L'académie se situait à la capitale et accueillait tous les enfants à partir de dix ans qui souhaitaient devenir mages et les formait. Il y avait huit ans de scolarité totale. Les quatre premières années sont utilisées pour enseigner les bases de la magie, tous les sorts non spécifiques. Les quatre années suivantes sont considérées comme celles qui définissent ton mode de vie futur. On vous attribue une sorte de Magie qui fera ensuite de vous un potentiel candidat pour le clan auquel appartient votre pouvoir. J'espérais pouvoir y entrer l'année prochaine.
Une fois que mon grand frère eut fini de me coiffer il sortit et je me regardai quelques instants dans le miroir. Mes cheveux châtains clairs étaient attachés en une longue tresse derrière mon dos. Mes yeux verts grisés brillait à la lumière de la pièce. Je sortis de la pièce, trouvant Thalion assis sur le lit. Il regardait les bras croisés avec un magnifique sourire illuminant son visage. Je lui souris à mon tour puis il se leva et posa le sac qu'il avait emmené avec lui sur la commode.
_ Je te laisse mettre tes vêtements dans ce sac. Tu pourras passer à la maison pour prendre tout ce que tu veux.
_ La maison n'a pas encore été vendue ?
_ Non j'ai décidé de la garder pour plus tard. Quand tu auras récupéré tout ce dont tu as besoin rejoins-moi chez le forgeron.
_ Qu'allons-nous faire ?
_ Tout d'abord je vais te montrer notre nouvelle maison ensuite je voudrais te parler de quelque chose...
Son sourire s'était effacé laissant place à du mépris. Je n'avais pas la moindre idée de ce dont il voulait me parler alors j'acquiesçais et il partit. Je me dirigeais vers la commode et mis tout ce qui s'y trouvait dans le grand sac de cuir noir que m'avait apporté mon frère. Ensuite je sortis de la chambre. Le couloir qui s'y trouvait comptait bien dix portes sans compter la mienne. Je descendis par un escalier où je croisais le docteur qui s'était occupé de moi. Son visage était, comme à chaque fois que je l'avais vu, illuminé d'un merveilleux sourire mais qui disparut soudainement lorsqu'il me vit.
_ Oh... Tu pars déjà ?
_ Oui. Je voulais vous remercier pour ce que vous avez fait.
_ Non, non c'était un plaisir. Et puis par ici nous n'avons pas beaucoup de blessés ou autre de ce genre. C'est un petit village tranquille.
Il arbora un sourire gêné mais juste après il dû croire que je grimaçais parce qu'il reprit.
_ Je ne veux pas dire que je regrette que les gens ne tombent pas malade ou ne se blessent pas, c'est juste que...
_ Vous vous ennuyez, terminai-je.
Il me regarda, surprit, mais acquiesça. Il était vrai que dans la plupart des petits villages de campagne les médecins n'étaient que très peu sollicité. En général ils pratiquaient un autre travail ou appartenait à un clan. Celui-ci n'avait pas l'air d'appartenir à une guilde et ne devait sûrement pas avoir un autre travail. Son ennui le prouvait.
_ Bon. Eh bien au revoir. Et reviens quand tu veux. Même pour une petite écharde.
_ Je n'y manquerai pas.
Il continua son chemin vers l'étage tandis que moi je sortais du bâtiment. L'air chaud de l'après-midi me fit l'effet d'une bombe. Mais j'étais vraiment heureuse de me retrouver chez moi, dans le village où j'étais née. Après quelques instants à rester sur le pas de la porte je pris le chemin en direction de mon ancienne maison. Celle-ci se situait un peu en retrait par rapport au reste du village et un seul chemin y menait. Ce chemin avait était renommé la route des tourtereaux. En effet les bords du chemin était parsemés de jolie petites fleurs et très souvent les amoureux aimaient se retrouvaient à cet endroit.
J'arrivais enfin devant la maison qui avait vu naitre mon frère et moi. J'ouvris la porte et des frissons me parcoururent le long du corps. Cette maison avait aussi vu d'atroces choses. La mort de mes parents, mon frère et moi se faire transpercer par une dague, ainsi que cette créature malveillante qui vivait encore et toujours. Je lâchais un sanglot. Sans m'en rendre compte, des larmes avait coulés de mes yeux. Je les séchais vite fait et courut à l'étage pour récupérer mes affaire. La maison était vide mais semblait être nettoyer régulièrement.
Arrivée devant ma chambre je poussais lentement la porte. Sur le sol de bois, il restait encore un grosse tache de sang que mon frère n'avait sans doute pas réussi à effacer. Je regardais mon lit et vis que les draps avaient été changés. Soulagée que mon frère ait pensé à tout je posais le sac sur le lit et ouvris mon armoire. À l'intérieur résidait encore tous mes vêtements. Ils m'allaient encore et je remarquai que je n'avais pas grandi d'un pouce depuis ce fameux soir.
En pensant à cela je mettais toutes sortes d'habits dans le sac ainsi que des photos animées et autres souvenirs d'enfance. Le sac était plein à craquer lorsque mon ami au sabot refit son apparition.
_ Alors tu t'es habillé ? Plaisanta-t-il.
_ Au lieu de te moquer tu ne pourrais pas m'aider à fermer ce foutu sac, dis-je de manière vraiment très courtoise.
Il claqua des doigts et le sac se ferma. Il n'avait plus du tout l'air plein à craquer.
_ Co... comment as-tu fait ?
_ La magie ma chérie, la magie.
Je me sentais horriblement idiote d'avoir dit ça. Bien sûr que c'était de la magie. Tous les habitants du royaume qui avait voulu faire carrière dans la magie était allé à l'académie.
_ Alors tu comptes aller à l'académie ?
_ Je pense. Je ne peux pas rester seule au village sans mon frère.
Il arbora un sourire satisfait puis s'assit sur le lit. Je le regardais attendant de savoir s'il comptait faire quelque chose. Mais non il restait là à me dévisager de toute part.
_ Bon si tu comptes rester là, libre à toi mais moi il faut que j'y aille, lançai-je en sortant de la pièce.
Je sortis de la maison et repartis vers le village. Je n'avais pas pu l'observer en sortant de l'infirmerie car celle-ci se trouvait à l'extérieur du village proche de mon ancienne maison. J'arpentais les rues du village pour trouver la forge. Je n'y étais jamais allé auparavant, je n'allais que très rarement au village et généralement c'était pour aller au marché avec maman. Je mis quelques temps avant d'arriver à bon port. Je marchais dans une rue pavé qui devançait une grande maison qui ressemblait fortement à un avant-garde. Je regardais de tous les côtés pour apercevoir cette fameuse forge mais rien n'y faisait, elle était introuvable. Je passais devant une petite ruelle lorsque j'entendis mon prénom.
_ Anthéa, tu sais bien. c'est la petite fille qui est revenue d'entre les morts.
_ Ah non, désolé ça ne me revient pas.
Deux hommes assis l'un en face de l'autre sur une petite table d'une petite terrasse d'un café, était en train de parler de moi. Je me cachais dans une petite ruelle juste avant le café, et écoutais leur conversation.
_ Tu te rappelles de la famille qui a été tuée il y a huit mois ? Retenta le premier.
_ Oui. Et... Non attends... Tu vas pas me dire que... c'est leur fille, chuchota le deuxième.
_ Si et je voulais te demander un service.
Le premier homme entraina le second dans une petite ruelle un peu plus loin. Je les suivais et m'arrêtais juste avant. Les hommes reprirent leur conversation.
_ Vas-y je t'écoute.
_ Je n'aime pas quand les gens reviennent à la vie. Un ça allait encore. Mais deux c'est trop. Alors voudrais-tu bien la tuer ? Personne ne s'en douterait. Ils penseront tous qu'elle a succombé à ses blessures.
Le deuxième homme semblait réfléchir. Il avait l'air douteux mais n'avait encore rien confirmé. Quelques secondes s'écoulèrent et dès qu'il ouvrit la bouche je retins ma respiration.
_ C'est payé combien ? Demanda-t-il alors avec un sourire complice.
Les deux hommes s'en allèrent bras dessus, bras dessous. Je me plaquais contre le mur de la rue et je commençais à paniquer lorsque quelqu'un vint me tirer de mes angoisses.
_ Anthéa !
Mon frère au bout de la rue me faisait un grand signe de bras. J'accourus vers lui et stoppais ma course lorsque je vis la forge. J'étais passée devant il y a plusieurs minutes mais j'avais dû la louper.
_ Tu as été longue dis-moi. Enfin bon je te présente Karl.
Un homme derrière lui était en train de forger une arme. Il était grand et musclé. Ses cheveux blonds descendait jusqu'à ses épaules et ses yeux bruns luisaient comme des braises. Il était assez jeune et devait avoir l'âge de mon frère.
_ Ravi de te rencontrer Anthéa.
Je lui tendis la main pour qu'il me la serre mais il la refusa.
_ Je te tendrais bien la mienne seulement... je suis couvert saleté, plaisanta-t-il.
Ce garçon avait la même personnalité que mon frère. Je comprenais bien comment ils s'étaient trouvés ces deux-là.
_ Karl et son père m'ont donné un toit, a mangé et tout ce dont j'avais besoin lorsque je me suis retrouvé seul. Et ils sont d'accord pour t'aider toi aussi.
Avec son éternel sourire Thalion me fit perdre toute la peur qui m'habitait il y a pourtant quelques instants. Mon frère me montra une chambre qui se trouvait au-dessus de la forge.
_ Ce sera ta chambre et la mienne lorsque nous serons ici. Bon je dois y aller moi, j'ai du boulot qui m'attend.
Il repartit en me laissant seule dans cette chambre avec pour seule occupation mes horribles pensées. Je repensais à ces hommes qui voulaient me tuer et je pris donc l'initiative d'en parler à mon frère dès qu'il serait libre. Apparemment dormir sous ce toit avait un prix. Ou pas d'ailleurs. Peut-être se sentait-il obligé pour leur prouver sa gratitude ? Ce n'était pas le plus important. Pour le moment je devais m'installer.
J'ouvris l'armoire qui se trouvait dans un coin de la pièce. Les habits de Thalion étaient éparpillés n'importe comment. Je me permis d'arranger un petit peu pour me faire de la place. J'ouvris mon sac et plaçais tous mes vêtements dans l'étagère vide que j'avais réussi à me faire. Une fois tout mis je pris une photo que j'avais de toute ma famille et la posais sur le rebord de la fenêtre puis je m'allongeais sur mon nouveau lit.
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